Carton tout plein #4 : Fil à fil de Jeanne Ashbé
Chez certaines espèces d'araignées, les jeunes tissent un fil de cheminement en descendant du dos de leur mère. Si un danger menace, la mère fait vibrer les fils pour que les petits remontent sur elle. (d'après G.A. Higashi et J.S. Rovner, Maternal behavior in wolf-spiders)
Et une petite histoire avec une araignée, alors que je ne cache pas mon aversion pour ces petites bestioles ! ... Toutefois, cette lecture a su se révéler toute mignonne et attachante. Cela raconte l'histoire d'une petite araignée qui tente de faire ses premiers pas dans le monde, tout en restant liée à sa mère par un simple fil. C'est ce fil qui permet à la maman de veiller au grain, sentir le danger et d'intervenir aussitôt.
La petite araignée, donc, va glisser sur l'herbe, croiser un oiseau et un chat, frôler le danger. Elle est naïve et imprudente, mais toujours sa maman joue de son fil magique pour lui éviter les embêtements. Et puis, un matin, la petite araignée se réveille et comprend qu'il ne faut surtout pas réveiller le serpent. La voici enfin parée pour le grand monde !
Incroyable mais vrai, j'ai trouvé de la douceur, de la tendresse et de la poésie dans une histoire avec une araignée ! Parce que, oui, bien entendu, c'est une petite lecture mignonne, pour aider à grandir et comprendre qu'avant de partir à l'aventure, il faut de la patience, de la prudence et de la confiance.
C'est charmant tout plein !
@ Pastel / L'École des Loisirs, septembre 2013
Poka et Mine : À la pêche, de Kitty Crowther
Ça vous dirait une balade sous-marine ?
Très tôt ce matin, Poka et Mine vont à la pêche. Ils s’installent au bord du lac. « Et maintenant ? » demande Mine. « On attend que le poisson morde à l’hameçon », explique Poka. « Longtemps ? »
Pas très longtemps avant qu’un gros poisson entraîne Mine sous l’eau et qu’ils arrivent jusqu’à la grotte d’une drôle de dame prénommée Oga qui connaît la recette d’un délicieux cake à la mousse verte. Slurp !
Peu de temps après, Poka retrouve sa petite fille pour boire le thé ! Mais nos amis doivent déjà regagner le large - en avant pour de nouvelles aventures... ☺
Comment une partie de pêche se transforme en rendez-vous totalement psychédélique ! Eh oui, c'est ce que nous réserve le duo Poka et Mine dans cette nouvelle aventure.
Quelle luminosité dans les dessins, quelle tendresse aussi, j'ai été gâtée !
L'histoire est particulièrement amusante, avec cette rencontre improbable et cette balade dans les fonds marins. Invraisemblable, certes... mais il est permis de rêver.
Et j'aime qu'on mange du cake à la mousse verte et qu'on boive du thé ! Cela ne s'explique pas. La magie des mots, et des images. ♥
Poka et Mine : A la pêche, de Kitty Crowther (Pastel, septembre 2013)
Anoki de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout
Anoki pêche sur la banquise, quand un poisson mord à l'hameçon. Pom, pom, pom... Avec son poisson au bout de sa ligne, Anoki attire bien des envieux... Le phoque, le pingouin, le renard et l’ours se mettent à ses trousses.
Mais Anoki est prêt à tout pour ramener un bon dîner à sa famille.
Ce ne sont pas ces pots-de-colle qui vont ruiner ses beaux efforts ! Allez, zou ... bon vent, mauvaise troupe !
Que d'émotions fortes ! Il n'est pas dit non plus que notre cher Anoki sera accueilli en véritable héros à la maison... Les enfants sont des ingrats.
Construction habile et basée sur un schéma classique pour ce petit album ! Le résultat est top. Le scénario est hilarant, truffé de suspense gentillet et de situations comiques, les illustrations sont juste adorables.
Excellente pioche !
Anoki, de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout (Pastel, octobre 2013)
L'ours qui danse, de Rascal
L’homme est immense, parfois - L’ours est grand et l’homme est petit. L’ours est joueur et curieux. Les petits des hommes aussi. L’ours chasse le phoque. L’homme chasse l’ours quelquefois. Nanook chante en frappant son tambourin et l’ours blanc danse sur sa chanson.
L'ours qui danse, de Rascal (Pastel, octobre 2013)
Je n'ai pas été convaincue, toutefois j'aime beaucoup le travail de Rascal...
Ouste ! de Sally Grindley et Peter Utton
Tiens, il y a des panneaux dans ce livre qui disent de ne pas aller dans la forêt.
Regarde, il est écrit : « Attention aux ours ! Ouste ! »
Là, quelque chose a bougé dans l’herbe. Tout ça ne m’amuse pas du tout. Si on faisait demi-tour ?
Ne me dis pas que tu veux entrer dans la maison des ours !
ARGH !!! Gare à la chute !!!
Cet album se joue du lecteur en créant un suspense de malade, à travers un long, long chemin menant à la maison des ours, au cours duquel moult avertissements sont plantés dans le décor pour inviter les intrus à faire demi-tour.
Bien évidemment, ce n'est ni du courage, ni de l'effronterie, ni de l'inconscience (ou un peu) mais surtout de la curiosité qui pousse à tourner les pages, soulever les petits rabats, pousser les portes, soulever les pierres...
Et qu'est-ce qu'on sursaute à la fin ! Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir été prévenus. Han, han.
Un album réussi, qui fait flipper petits et grands, en travaillant sur la question de la curiosité. ☺
Ouste ! de Sally Grindley et Peter Utton (Pastel, octobre 2013)
Le Mange-doudous, de Julien Béziat
L’autre jour, un truc terrible est arrivé à mes doudous.
Ça s’est passé quand j’étais à l’école, c’est Berk mon canard qui me l’a raconté. Une espèce de patate molle est entrée dans la chambre. Personne n’y a fait attention. Et puis… GLOUP ! elle a avalé Lapinot !
Malheur ! C'était un Mange-doudous ! Panique à bord, et tous à l'abri ...
Mille et une cachettes plus tard, les doudous n'en menaient pas large. Chut, pas un mot...
Très vite, une ligne de défense s'est mise en place. On ne pouvait décemment pas laisser cet avaleur de doudous agir en toute impunité.
Mais l'ennemi est redoutable et a avalé ses assaillants les uns après les autres. Quel cauchemar, quel désastre...
Il n'en restera qu'UN. Un doudou pas comme les autres. Le chouchou.
Celui qui sent la vieille bave et qu'on ne peut pas laver.
C'est l'Arme Ultime. Le terrasseur du Mange-doudous.
En plus d'être drôle, cet album est vraiment joli à regarder : illustrations et couleurs sont d'une douceur délectable. Ajoutez un suspense de malade dans l'histoire, et vous remportez une totale adhésion auprès de votre jeune public - absolument conquis.
Le Mange-doudous, de Julien Béziat (Pastel, octobre 2013)
Paparbre, de Céline Sorin et Marie Assénat
Anna vit dans un arbre. Le matin, elle écoute les oiseaux et embrasse son arbre sur le cœur.
Puis elle prend des nouvelles du monde. Mais Anna ne s’attend pas à ce qu’une chose terrible lui arrive. Une dent qui tombe ! De mémoire d’oiseau, on n’a jamais vu ça.
Il est temps qu’Anna grandisse et qu’elle descende de son Paparbre.
Un album aux douces consonances poétiques et au charme évanescent, dont la portée symbolique demeure encore confuse pour la compréhension des enfants (qui se sont vite lassés à la lecture de ce bel ouvrage). Dommage.
Pastel, octobre 2013
Devine combien je t'aime ici, là-bas et partout de Sam McBratney et Anita Jeram
Un matin, Petit Lièvre Brun se réveille et découvre son Arbre à Cachette préféré couché sur le sol. Il voudrait bien l'escalader comme Grand Lièvre Brun, mais c'est vraiment trop haut.
Un autre matin les deux lièvres se préparent à escalader la Montagne dans les Nuages. Ils s'arrêtent pour souffler quelques pissenlits et ne voient pas que la brume a tout recouvert. Où est le haut, où est le bas ?
Petit Lièvre Brun veut aller voir de l'autre côté de la rivière... il court vers le Champ Lointain et l’étang puis joue aux devinettes.
L'endroit que Petit et Grand Lièvre Brun préfèrent, ils en sont sûrs, c'est l'endroit où ils sont ensemble.
Sam McBratney s'est inspiré de son grand classique pour raconter quatre nouvelles histoires autour de Petit et Grand Lièvre Brun. C'est très beau, très doux, absolument ravissant. Les textes mettent à l'honneur l'amitié, la tendresse. La poésie et la beauté des illustrations d'Anita Jeram font voyager le lecteur. C'est clair, on a l'impression d'être en pleine nature, de s'imaginer pouvoir toucher les animaux, d'être à leurs côtés tandis qu'ils gambadent en toute insouciance dans leur univers fabuleux. C'est magique, absolument ravissant. Cette nouvelle déclinaison enchantera les admirateurs de nos deux compères insérapables.
Devine combien je t'aime ici, là-bas et partout de Sam McBratney et Anita Jeram (Pastel, septembre 2013 - traduit par Claude Lager)
Ça sent bon la maman, de Emile Jadoul et Claude K Dubois
Chaque soir, Maman Taupe lit une histoire à son Taupinou, et puis c'est le moment du câlin.
Taupinou se blottit contre Maman Taupe. Il a envie de rester comme ça tout le temps.
Lorsqu'il se retrouve seul, dans son lit, Taupinou reconnaît les bruits de la nuit et n'aime pas ça.
Alors, Maman Taupe va trouver la solution idéale pour calmer les angoisses nocturnes de son petit.
ET C'EST ADORABLE ! Encore une fois. Le duo Emile Jadoul et Claude K. Dubois fait son beurre avec des histoires délicates, pleines de tendresse, aux illustrations douces et apaisantes. J'adore ! ♥
Ça sent bon la maman, de Emile Jadoul et Claude K Dubois (Pastel, septembre 2013)
Je, tu, il m'embête, de Michel Van Zeveren
«Attention, pas de bêtises, les enfants» dit Maître loup avant de s'absenter de la classe.
Alors, plutôt que de s'embêter, petit loup décide d'embêter petit lapin. Petite souris embête petit loup mais petit sanglier arrive et se fait embêter par petite biche. Les trois petits cochons interviennent.
Qui embêtera petite grenouille ? Finalement, est-ce les plus grands qui embêtent les petits ? Les filles embêtent-elles plus les garçons que l'inverse ?
Lorsque tout le monde embête tout le monde, on finit par s'embêter... surtout quand on est des petites bêtes à oreilles !
Un nouveau Michel Van Zeveren offre toujours l'occasion de se poiler en douce dans son coin ! C'est un vrai régal de lire ses petites histoires où les jeux de mots fleurissent à tous les coins de page, où les illustrations se veulent espiègles et légères et où la morale de l'histoire se passe également de commentaire (car c'est drôle, très drôle !).
L'auteur s'amuse à broder son intrigue sur l'ennui autour du mot 'embêter' qu'il rabote ou détricote avec un plaisir manifeste. La répétition des scènes fait aussi partie du comique de situation. On sourit énormément face à ce spectacle grotesque d'une classe entière qui cherche à piéger l'autre. Au final, même le maître est pris à son propre piège ! C'est une histoire sans fin. ^-^
Je, tu, il m'embête, de Michel Van Zeveren (Pastel, septembre 2013)