Celle qui brûle, de Paula Hawkins
Totalement conquise par ce nouveau roman de Paula Hawkins !
J'ai aimé me perdre dans le dédale de son intrigue. Au départ, c'est assez perturbant. Chaque personnage se livre par petit bout et rien ne semble les lier.
On a une vieille dame qui a alerté la police après avoir découvert sa voisine décédée. Puis une jeune fille instable qui devient la suspecte idéale dans une affaire de meurtre. Un homme, justement, a été assassiné sur sa péniche. Sa tante est désabusée par l'annonce et répond au mieux aux questions des enquêteurs. Sauf que c'est un tel micmac.
C'est dire comme l'histoire progresse comme dans un brouillard dans les premiers chapitres du roman. Mais que c'est bien aussi ! Je trouve que Paula Hawkins s'améliore livre après livre. (Du moins, c'est mon avis personnel.)
C'est encore une fois par le format audio que j'ai suivi cette lecture - un tour de force incroyable. Cachou Kirsch, la comédienne, est l'une des meilleures lectrices du genre. Avec elle, je ressens de l'empathie, de la colère, de l'agacement pour les uns ou les autres. Elle nous fait vivre sa lecture et donc vivre le roman avec une telle conviction. J'avoue, je trouve ça remarquable. Et j'en redemande.
Le roman est un thriller qui ne propose pas de séquences frappantes. Aucune scène racoleuse. Juste de la tension psychologique. Et j'aime ça ! Pendant tout le roman, on scrute et on extrapole. On a évidemment tout faux. C'est truffé de non-dits et de révélations qui se choquent avec intelligence. Les apparences sont trompeuses. Les confessions, à prendre avec des pincettes. Bravo. J'avais une telle impatience de tout lire pour découvrir le pot-aux-roses.
Vraiment, un très bon roman !
©2021 Sonatine Editions (P)2021 Audiolib
- Lu par : Cachou Kirsch
- Durée : 9 h 19
- #Cellequibrûle #NetGalleyFrance
⭐⭐⭐⭐
Au fond de l'eau, de Paula Hawkins
En retournant s'installer dans la ville de son enfance, à Beckford, Nel avait pour ambition d'écrire un livre sur la légende du « bassin des noyées » - un bras de rivière où des jeunes femmes se donnent la mort dans des circonstances douteuses. Or, c'est finalement le corps de Nel qui va être repêché et c'est sa sœur Julia qui doit répondre aux questions de la police. Pourquoi n'a-t-elle pas voulu lui répondre le soir où celle-ci a cherché à la joindre désespérément ? Julia n'ose pas assumer sa lâcheté, et encore moins fouiller dans son passé pour remonter aux sources du confit. Pourtant, Lena, la fille de Nel, exige des explications et ne laisse aucun répit à Julia. Adolescente revêche et secrète, Lena porte déjà le deuil de sa meilleure amie, dont la disparition est survenue quelques mois plus tôt, au même endroit. De son côté, la police n'a pas de mot pour exprimer le choc de ces drames en cascade et ne souhaite guère alimenter les vieilles rumeurs. Aussi, l'enquête va-t-elle se dessiner lentement et ne pas constituer le point de mire de la lecture. C'est avant tout une ambiance qu'on appréhende, une ambiance énigmatique et étouffante, empreinte d'amertume, de non-dits et de malédiction. Il y a en effet toute une galerie de personnages qui vont intervenir dans le courant de l'intrigue, chacun exprimant son opinion, confiant avec parcimonie ses secrets, ce qui va permettre de dénouer progressivement les fils du canevas. Un procédé, ma foi, efficace, même si l'assemblage semble en apparence sinueux, tout est ajusté au centimètre près. Par contre, on n'y trouve pas une action échevelée, ni du suspense à foison, ici place à une tension psychologique redoutable, qui pique sournoisement. Ce deuxième roman de Paula Hawkins fait donc montre de subtilité et de délicatesse dans sa construction, son atmosphère et sa palette d'émotion, ce qui a eu le bonheur de me distraire. Je n'en espérais pas davantage - huis clos, cachotterie, mythe et vengeance. C'était tout bon.
En bonus, le format audio offre également un casting de choix, avec pas moins de cinq comédiens pour donner du corps à ce roman polyphonique et ainsi parfaire une mise en scène aux petits oignons. Cette multiplication des rôles est tout à l'avantage du roman ! En effet, chacun apporte sa propre sensibilité au personnage qu'il joue, non seulement cela évite les cafouillages ou les confusions, mais cela offre une identification plus claire, une vision personnelle et une proposition distincte selon l'expérience des uns et des autres. On avance ainsi plus aisément dans l'écoute, en plus de donner l'illusion d'une performance théâtrale, ce qui est quelque part excitant. Le tout est aussi d'une grande sobriété, au vu du cadre dramatique, on baigne dans un contexte grave et poignant. On n'en espérait pas moins d'Audiolib, qui avait déjà proposé une excellente interprétation de La fille du train par son choix des trois actrices. “Au fond de l'eau” se révèle un très bon titre, et une très bonne écoute, au service d'une histoire ordinaire et néanmoins fascinante.
©2017 Paula Hawkins / Sonatine Éditions pour la traduction française
(P)2017 Audiolib / Texte lu par : urée : 11 h 07)
#Audiolib fait son cinéma !
LES ROMANS AUDIOLIB PORTÉS À L’ÉCRAN CET AUTOMNE …
UNE VIE ENTRE DEUX OCEANS de Derek Cianfrance avec Michael Fassbender, Alicia Vikander & Rachel Weisz
sortira en salle le 5 octobre
A (ré)écouter : la version Audiolib du roman de ML Stedman
lue par Martin Spinayer
Tom et Isabel vivent heureux sur l'île de Janus Rock, au large de Point Partageuse, au sud de Perth, en Australie. Tom est gardien de phare. Leur couple vit un bonheur parfait, rapidement obscurci par des fausses couches à répétition, qui les plongent dans un profond désarroi. Aussi, le jour où une barque échoue sur leurs côtes, avec à son bord un homme - mort - et un bébé, Isabel supplie son mari de le garder et de n'en parler à personne. Tom va agir par amour pour sa femme, il va masquer la vérité et truquer ses rapports. Il le fait, parce qu'il sent Isabel au bord du gouffre. Pour elle, l'arrivée de ce bébé est un cadeau du ciel, elle refuse d'envisager une autre solution. C'est son bébé, ou rien. La suite ne cessera de se révéler poignante et débordante d'émotions. Car ce livre est d'une sensibilité rare, qui évoque l'amour, l'isolement, le bonheur et la plénitude, mais surtout la maternité et tout ce qu'elle implique en folie et sacrifice. Un véritable déchirement. Et qui nous interroge : qu'aurions-nous fait à leur place ? Un roman bouleversant et très beau. Martin Spinhayer livre une interprétation poignante du récit, même si j'ai eu du mal avec les voix féminines, sinon la réalisation sonore est impeccable, la version envoûtante et carrément dépaysante.
#Jeu "Une vie entre deux océans" pour gagner 10 places de cinéma pour aller voir le film ou des livres en différents formats !
LA FILLE DU TRAIN de Tate Taylor avec Emily Blunt
sortira en salle le 25 octobre
A (ré)écouter : la version Audiolib du roman de Paula Hawkins
lue à trois voix par Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz
Rachel prend le train tous les jours pour se rendre à Londres. Elle passe tous les matins devant son ancien quartier, où son regard effleure sa maison, désormais habitée par son ex et sa nouvelle compagne. Elle se complaît également dans le spectacle offert par le couple voisin, qui lui semble si parfait et infaillible. Or, un jour, Rachel surprend la jeune femme dans les bras d'un autre homme, en train de s'embrasser. Puis apprend qu'elle a disparu et que la police effectue des recherches actives. Rachel, convaincue de posséder des éléments essentiels, n'hésite pas à s'investir dans l'enquête... même si les inspecteurs la considèrent avec commisération et la traitent de témoin peu fiable, du fait de son alcoolisme notoire. Toute la force du roman provient ainsi des trois intervenantes dans l'histoire, dont les rôles interchangeables viennent complètement troubler notre perception de l'intrigue. On ne cerne plus la plus crédible ou la plus coupable des trois et c'est assez perturbant. Cela compense aussi avec le peu d'action dans notre affaire, qui tient la distance grâce à une pression psychologique constante et finement jouée. Qu'on aime ou pas, cela reste une lecture redoutable sur un plan machiavélique, et efficace pour le climat lourd, suspicieux et tendu de bout en bout. Les trois comédiennes, Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz, apportent au livre audio (Audiolib) une dimension théâtrale très appréciable, en jouant chacune leur rôle avec une sensibilité qui leur est propre. Cette interprétation fausse aussi la partie et confond le lecteur résolument perplexe et désireux d'en découdre. Mieux qu’un thriller exceptionnel, l'éditeur parle de « piège paranoïaque et jubilatoire ». Écoutez-le, vous comprendrez pourquoi.
INFERNO de Ron Howard (réalisateur de Da Vinci Code) avec Tom Hanks, Felicity Jones & Omar Sy
sortira en salles le 9 novembre
A (ré)écouter : la version Audiolib du roman de Dan Brown
lue par François d’Aubigny
Robert Langdon se réveille sur un lit d'hôpital à Florence, frappé d'amnésie sur les dernières trente-six heures. Pour échapper à une nouvelle tentative d'assassinat, il s'enfuit avec une jeune femme médecin, Sienna Brooks. Pour seul indice, Langdon possède une capsule avec une image de Botticelli, La Carte de l'Enfer, inspirée par le poème de Dante. C'est le fil rouge, le détail autour duquel il faudra tourner et retourner, comprendre les messages codés, chercher l'explication derrière des rendez-vous loupés, fuir un ennemi invisible, s'en remettre à cette jeune femme blonde, au passé mystérieux. L'intrigue est drôlement bien ficelée, avec soubresauts, entourloupes, rebondissements et gong fatal. On sursaute à plusieurs reprises, tout en reconnaissant que c'est facile, trop facile. On se laisse entuber comme des andouilles. Par principe, on ferme les yeux et on suit Langdon dans un dédale infernal, entre Florence, Venise et Istanbul. La lecture est calibrée pour capturer le lecteur dans ses filets, on en prend plein les yeux et la tête. Ou les oreilles. Le format Audiolib offre une perspective intéressante, car on se la coule douce au son de la voix de François d'Aubigny, qui fait tout le boulot, il nous met en situation, fait monter la pression, joue avec le suspense et nous impose un rythme particulièrement stressant. Côté divertissement, c'est tout bon.
MAL DE PIERRES réalisé par Nicole Garcia avec Marion Cotillard
sortira en salles le 19 octobre
A (ré)écouter : la version Audiolib du roman de Milena Agus
lue par Sandrine Willems
Direction la Sardaigne, où la narratrice raconte l'histoire de sa grand-mère, bien malheureuse d'être à 30 ans toujours célibataire et repoussée par ses soupirants. Elle va accepter par dépit d'épouser un type quelconque, au grand soulagement de ses parents qui se désespéraient de marier cette fille très belle, mais à la réputation d'allumée qui écrit des poèmes olé-olé à ses amoureux. La voilà donc mariée à un veuf qu'elle n'aime pas, mais lui non plus ne l'aime pas, il accepte de ne pas la toucher et court se soulager dans les maisons closes. L'histoire ensuite nous transporte durant l'automne 1950, au cours d'une cure thermale sur le continent, la grand-mère a 40 ans et rencontre le Rescapé. Entre eux va naître une belle histoire d'amour, qui marquera à jamais la grand-mère. Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il ? Ou quand l'amour devient une maladie, une folie et une malédiction. Voilà tout le propos de ce roman étourdissant, à l'histoire fascinante et aux personnages mémorables, qu'on quitte presque à regret. Par son sens de la musicalité, Sandrine Willems restitue toute la troublante beauté de Mal de pierres.
Rien à voir avec le roman, mais sinon il y a aussi :
BRIDGET JONES BABY réalisé par Shannon Maguire avec Renée Zellweger, Colin Firth & Patrick Dempsey
en salle le 5 octobre
Pour comparer : la version Audiolib du roman de Helen Fielding
lue par Odile Cohen
Bridget Jones, dans le roman, est une veuve de 51 ans, qui tente de se reconstruire, surmonter sa douleur et élever seule ses deux jeunes enfants, Billy et Mabel. On pourrait verser sa petite larme, sauf que le ton est drôle, léger, nostalgique, poignant, sincère ET farfelu... C'est du Bridget Jones, après tout ! Délurée jusqu'au bout des ongles (elle ose Twitter et les rencontres sur internet, se fourvoie mais nous fait rire constamment). Possède sans conteste un solide sens de la dérision (les cheveux en pétard, le maquillage baveux, la robe trop apprêtée pour un rendez-vous professionnel, une bourde phénoménale dans l'écriture d'un scénario, son secourisme pathétique dans les arbres...). Bref. Bridget ne change pas. C'est toujours aussi désopilant, pétri de sarcasmes, avec toutefois la conscience aiguë du temps qui passe, du corps qui se transforme en bouée, de la solitude, du désœuvrement, du sentiment d'être bonne pour le recyclage... Cinquante ans, c'est un tournant dans la vie d'une femme. Et personnellement j'ai trouvé que Helen Fielding avait su traiter le sujet avec sincérité, tout en distillant un grain de folie appréciable. Bridget Jones m'a fait rire, mais rire. Certes, elle collectionne les expériences saugrenues, décide par exemple de s'offrir une séance de Botox, mais ressort avec une allergie qui lui crispe les lèvres et se met à baver (« un comble quand on sait que le but était de paraître plus jeune - comme si j'étais une vieille qui a eu une attaque dans une maison de retraite. Suis obligée de me tamponner sans arrêt avec un mouchoir »). Promesse tenue d'une lecture alerte et sans complexe, avec une héroïne pétillante et audacieuse, qu'on a bonheur de retrouver comme s'il s'agissait d'une bonne copine. Le livre a été lu par Odile Cohen qui figure parmi les interprètes féminines que je préfère en format audio : elle alterne avec brio le sens du ridicule et la corde sensible pour ce marathon de 12 heures qui ne nous semble jamais trop long. Et pour les plus nostalgiques, le nouveau Darcy tient la dragée haute aux sceptiques !
La Fille du train, par Paula Hawkins
Tant de buzz autour de ce livre... et la volonté d'apprécier ce que la lecture me réserverait, coûte que coûte. J'ai donc zappé les avis qui circulaient déjà en masse pour me consacrer sereinement à cette histoire qui est dans l'air du temps (une narratrice peu fiable, une intrigue nébuleuse, le coup de théâtre final).
Rachel prend le train tous les jours pour se rendre à Londres. Elle passe tous les matins devant son ancien quartier, où son regard effleure sa maison, désormais habitée par son ex et sa nouvelle compagne. Elle se complaît également dans le spectacle offert par le couple voisin, qui lui semble si parfait et infaillible. Or, un jour, Rachel surprend la jeune femme dans les bras d'un autre homme, en train de s'embrasser. Puis apprend qu'elle a disparu et que la police effectue des recherches actives. Rachel, convaincue de posséder des éléments essentiels, n'hésite pas à s'investir dans l'enquête... même si les inspecteurs la considèrent avec commisération et la traitent de témoin peu fiable, du fait de son alcoolisme notoire.
Toute la force du roman vient - selon moi - des trois intervenantes dans l'histoire, dont les rôles interchangeables viennent complètement troubler notre perception de l'intrigue. On ne cerne plus la plus crédible ou la plus coupable des trois et c'est assez perturbant. Cela compense aussi avec le peu d'action dans notre affaire, qui tient la distance grâce à une pression psychologique constante et finement jouée. J'ai certes vu venir la fin, mais ai attendu jusqu'au point final pour obtenir toutes les réponses. Qu'on aime ou pas, cela reste une lecture redoutable sur un plan machiavélique, et efficace pour le climat lourd, suspicieux et tendu de bout en bout.
Les trois comédiennes, Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz, apportent au livre audio (Audiolib) une dimension théâtrale très appréciable, en jouant chacune leur rôle avec une sensibilité qui leur est propre. Cette interprétation fausse aussi la partie et confond le lecteur résolument perplexe (et impatient de connaître la suite). Mieux qu’un thriller exceptionnel, l'éditeur parle de « piège paranoïaque et jubilatoire ». Écoutez-le, vous comprendrez pourquoi.
Audiolib / novembre 2015
Texte lu par Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz (durée : 11h 44)
Traduit de l'anglais par Corinne Daniellot (The Girl on the Train) pour les éditions Sonatine