13/11/18

Pêle-mêle : Moi, ma grand-mère - Toubien toumal - Girafe Blues - L'Homme qui plantait des arbres - La Forêt

Moi ma grand mere

Quand tous les enfants rivalisent et fanfaronnent à raconter les exploits de leurs grands-mères, cela donne des portraits farfelus : pilote d'essai d'ascenseur, mousquetaire du roi, romancière, exploratrice ou capitaine d'un bateau. Que d'imagination ! Et pourtant, l'un d'eux n'oublie pas l'essentiel : sa grand-mère sait faire de bonnes tartines de beurre avec des morceaux de chocolat. Tout simplement.

Cet album fétiche de Pef a donc quarante ans ! Il s'adresse aux rêveurs et suscite toujours des sourires au fil des pages. Une relecture éclatante et qui met de bonne humeur. 

Moi, ma grand-mère... de Pef

Gallimard jeunesse, 2018

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toubien toumal gj

Toubien et toumal sont deux frères jumeaux que tout sépare : l'un est exemplaire, l'autre une catastrophe ambulante.

D'un côté, tout est lisse, parfait, irréprochable. Et plus la vie de Toubien est cadrée, rythmée à la seconde près, plus elle laisse entrevoir le bazar qui règne dans la vie de son frère. Avec Toumal, on collectionne les mauvais points, les pas de travers. Tout ce qu'il ne faut pas faire. Est-ce que c'est mal ? Non, après tout. La balance est équilibrée. Après tout, même les enfants sages rêvent de sortir des clous pour inverser les rôles !

Quelle bonne surprise ! Cette lecture est pleine d'humour et se termine sur un grand sourire. Un beau clin d'œil qui donne envie de relire cet album. À découvrir pour dépasser les préjugés et les apparences. TOP !

Toubien Toumal, de Constance Verluca, Julien Hirsinger & Cathy Karsenty

gallimard jeunesse, 2018

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girafe blues gj

La girafe n'aime pas son cou. Elle se plaint qu'il est trop long, trop bariolé, trop COU. Ce serait mieux d'avoir un cou comme celui du lion ou de l'éléphant. Moins voyant, plus gracieux. Mais la tortue proteste : elle aussi se sent riquiqui et impuissante. La preuve, cela fait une semaine qu'elle scrute la banane dans son arbre, rêvant de la manger. Comment l'attraper quand on a un cou tout rabougri ?

Une très belle fable, pleine de dérision et d'allusions sur les complexes et l'importance de prendre confiance en soi. Lane Smith & Jory John forment un tandem rigolo et offrent un album de grande qualité, à l'humour totalement décalé. Très bonne pioche !

Girafe Blues, de Jory John & Lane Smith

gallimard jeunesse, 2018

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Superbe adaptation du grand classique de Jean Giono dans une édition magnifiquement illustrée par Olivier Desvaux.

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Ce texte raconte l'aventure tranquille d'un berger solitaire, qui passe la fin de sa vie à planter des arbres dans les collines provençales afin de combler le vide laissé par les hommes. Les années passent, deux guerres éclatent, mais Elzéard Bouffier poursuit son objectif. Peu à peu, le pays se transforme : joie, jeunesse et énergie reprennent leur place.

En fait, Elzéard Bouffier est un personnage imaginaire mais il incarne à sa façon un message d'espoir et une prise de conscience sur la nature à préserver. Cette lecture est d'autant plus d'actualité dans notre société en manque d'idéaux (heal the world, make a better place). Cette nouvelle édition est donc une formidable aubaine pour porter son message et l'élargir auprès de la jeune génération, par exemple.

Soulignons aussi que les peintures d'Olivier Desvaux en mettent plein la vue et donnent noblesse et prestance à cet album. 

L'homme qui plantait des arbres, de Jean Giono & illustrations d'Olivier Desvaux

gallimard jeunesse, 2018

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la forêt gj

Comment ne pas songer à Elzéard Bouffier, héros de Jean Giono, lorsqu'on se lance dans cette randonnée initiée par Riccardo Bozzi ? Il n'y a qu'à suivre les marcheurs aguerris pour explorer les bois (la variété des arbres, les espèces animales ou végétales). On peut ainsi parcourir des kilomètres de sentiers sans jamais se lasser et découvrir toujours plus de richesses. Car la forêt imaginée par l'auteur italien est extraordinaire (dense, luxuriante, mystérieuse). Visuellement, l'album est assez remarquable par son graphisme, ses couleurs, ses effets en creux et en relief, ses yeux en découpe (on s'imagine à la place des randonneurs et on contemple la forêt à travers leur regard). Tentez l'aventure, c'est inattendu et étonnant. Bravo. 

La Forêt, de Riccardo Bozzi / illustrations de Violeta Lopiz & Valerio Vidali

gallimard jeunesse Giboulées, 2018

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30/09/10

Pêle-Mêle Clarabel #7

Un petit tour de lecture ?

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Un superbe écrin pour les contes de garnements et galopins de Beatrix Potter : indispensable, indémodable, regroupant 11 contes classiques dont Pierre Lapin, la famille Flopsaut, Sophie Canétang... (chez Gallimard jeunesse). Un régal !

Dans un autre genre, mais tout aussi classique :

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La belle lisse poire du prince de Motordu fête ses 30 ans ! Il était un prince de Motordu qui menait la belle vie et habitait un chapeau magnifique au-dessus duquel, le dimanche, flottaient des crapauds bleu blanc rouge. Le prince aimait beaucoup lancer des poules de neige ou mener paître son troupeau de boutons. Il ne s'ennuyait jamais. Un jour, ses parents lui conseillent de se marier (s'il venait à tomber salade, qui lui repasserait son singe ?!) et le prince monte dans sa toiture de course pour se mettre en quête d'une fiancée. En chemin, il rencontre la princesse Dézécolle, en train de cueillir des braises des bois, également  institutrice dans une école publique, gratuite et obligatoire, qui le prend sous son aile afin de le guérir de ses mots de tête. Et ainsi de suite... L'histoire est un festival de liberté et d'impertinence pour l'exercice de l'apprentissage de la langue. C'est drôle, oui, car aux yeux des enfants cette histoire brise tous les interdits, avec intelligence !

(La nouvelle aventure, intitulée Motordu et Rikikie, manque un peu de peps et de charme, mais elle fait la part belle à tous les héros de l'imaginaire, tous les héros issus de la littérature de jeunesse qui trouvent refuge dans l'imagination des lecteurs, lesquels s'en nourrissent pour mieux grandir. C'est donnant-donnant !)

Nous avons aussi écouté de la musique indienne,

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La culture indienne me fascinant toujours, j'apprécie de lire des histoires se passant en Inde ou écouter de la musique typique, comme celle que nous offre cette danse du démon, fortement enrichie de couleurs chatoyantes, dans un grand tourbillon de sons d'instruments traditionnels indiens, comme la flûte bansuri, le sitar, les grelots ghungru, le tambour dhol, les cymbales krotales, et les voix de chanteurs en bengali. A la fin de l'ouvrage, tout est bien expliqué, c'est toujours utile.

La danse du démon est une histoire de Muriel Bloch, illustrée par Allegra Agliardi, qui raconte la ruse d'un garçon très paresseux, nommé Devdas, qui croise sur son chemin un vilain démon, prêt à le dévorer. Le garçon sort alors de sa poche un miroir et lui déclare qu'il est un redoutable chasseur de démons et qu'il vient de capturer son visage. La ruse fonctionne à merveille, le démon se plie en quatre pour satisfaire tous les caprices de Devdas et lui crée aussi sa richesse.

Et pour finir, deux sorties en FOLIO JUNIOR absolument épatantes :

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Le troisième tome de la série Le Livre du Temps de Guillaume Prévost, non ce n'est pas mon préféré, mais il a le grand honneur de boucler cette saga passionnante, riche en rebondissements, pleine d'élégance et de détails historiques qui apportent un intérêt pédagogique à cette lecture (en plus du reste, c'est bien compris ?). C'est une série que je recommande fortement, j'avais été bluffée par les deux premiers tomes, le dernier est juste un peu plus ... frustrant, car c'est le dernier, le plus attendu, il a beaucoup à faire, et il s'acquitte admirablement de toutes ses missions, apportant toutes les solutions, même les plus surprenantes, mais fait sentir que c'est fini, qu'il faut tourner la dernière page, et non, vraiment, je n'aime pas ça, je suis trop nostalgique...

Tobie Lolness, vous connaissez ? C'est ma série fétiche, chouchou, d'amour et tout ce que vous voulez. C'est du bonheur en barre, une combinaison d'amitié, d'amour, de respect et de tolérance, d'intérêt pour la planète, du mystère des arbres, etc.  "Les Yeux d'Elisha" suit "La vie suspendue (tome1) et signe la fin de l'aventure, snif. C'est à la fois un enchantement et un déchirement, car c'est toujours difficile de quitter un monde, des personnages, mais il n'en reste pas moins un souvenir ébloui et inoubliable. Tobie Lolness est une série INDISPENSABLE, à mes yeux, qui sait raconter une histoire authentique, captivante et très intelligente, le tout enrobé dans une ambiance poétique et romantique (merci François Place). Bref, il FAUT lire Tobie Lolness !  Timothée de Fombelle est un GRAND auteur, lisez VANGO, aussi, pour vous en convaincre !