28/03/12

"Oh come on," he says to the stone. "I promise to use it for the power of good. No girls' locker rooms, I swear."

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(Ce deuxième tome a probablement bénéficié de mon appréciation enthousiaste du film, I am number Four, vu récemment.)
Au programme : plus d'action, moins de crise d'adolescence - ou presque.
John, Six et Sam sont en cavale, ils veulent retrouver les autres numéros et en découvrir davantage sur leurs origines. Ils ont aussi compris qu'ils ne devaient plus se planquer mais affronter leurs ennemis pour vaincre.
L'intrigue avance pas mal sur ce plan, le seul embêtement c'est d'avoir des pauses dans le récit pour suivre l'histoire de Marina, une jeune fille qui a grandi dans un couvent en Espagne. Elle aussi cherche des réponses à ses questions et a trouvé le début d'une piste en la personne de John Smith, lors de son tumultueux passage à Paradise dans l'Ohio.
Alors que j'avais été déçue par l'évolution du personnage central dans le 1er tome, j'ai cette fois trouvé que John s'impliquait plus sérieusement dans sa mission. De plus, ses déboires sentimentaux ne sont pas au centre de tout, ce qui est un soulagement. (Il pense beaucoup à Sarah, mais est également attiré par Six...)
En somme, cette suite opère une avancée intéressante qui fait honneur à la motivation ultime de la série, à savoir être de pure distraction, avec un zest de suspense et d'action. De nouvelles données peuvent surprendre, des nouveaux personnages font également leur apparition, le rythme est soutenu, parfois stressant et la fin est plutôt bluffante. De quoi titiller la curiosité et la patience du lecteur !

Le Pouvoir de Six, par Pittacus Lore
éditions J'ai Lu, coll. Baam!, 2012 - traduction de Marie de Prémonville 

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11/03/11

Numéro Quatre

IMG_3003Une déception, pour moi. La fin est touchante mais ne suffit pas pour rattraper l'histoire, laquelle s'est révélée plate et ennuyeuse. Le personnage central - Numéro Quatre - est en fait un gamin banal, qui tombe amoureux pour la première fois et va donc vouloir oublier la menace qui pèse sur son existence pour "croire" à une vie ordinaire. C'est bien gentil, mais ça passe au second plan l'essentiel de la trame, à savoir la planète Lorien, les méchants Mogadoriens et les autres enfants extraterrestres avec des Dons exceptionnels.

Il y a une quinzaine d'années, neuf enfants ont été envoyés sur Terre pour la survie de leur espèce. Ils ont été confiés à des tuteurs chargés de leur éducation, leur but étant de se fondre dans la masse, de ne jamais s'attacher et de survivre. Trois ont été retrouvés et assassinés. 
Numéro Quatre - connu sous le nom de John Smith - arrive à Paradise, dans l'Ohio, avec Henri. Il commence à manifester un certain ras-le-bol et aspire à s'établir dans une ville, avoir des amis, tomber amoureux, se poser pour oublier son destin. Dès son premier jour de lycée, John craque pour la jolie Sarah et s'attire les foudres de son ex petit copain. Et dans la foulée, ses premiers Dons apparaissent, quitte à le plonger dans l'embarras.

L'essentiel du roman s'attache donc à l'évolution de ce garçon extraterrestre dans son milieu ordinaire - un lycée dans une petite ville américaine. C'est ce que j'ai trouvé tristement plat et insipide, l'action est lente et les problèmes existentiels du héros m'ont hélas peu touchée. En fait, nous sommes constamment dans l'attente et l'observation, et après avoir découvert ce roman grâce à la bande-annonce du film dont il est l'adaptation, je n'imaginais pas une intrigue aussi statique.  J'ai clairement été frustrée !

L'action est plus pêchue dans les derniers chapitres, avec pas mal de rebondissements et des coups de théâtre plutôt saisissants. Ce n'est pas assez pour me convaincre, par contre j'avoue une profonde tendresse pour Bernie Kosar. Qui est Bernie Kosar ? Han, han. C'est un personnage qui m'a fait rire, trembler et même pleurer ! Bref, la suite paraîtra en VO à la fin de l'été 2011. Et notez le nom de l'auteur - Pittacus Lore ! Un extraterrestre, lui aussi... (frappé du même syndrome qui touche Lemony Snicket ou Pierdomenico Baccalario / Ulysse Moore).

Sans quoi, je ne peux que vous conseiller de découvrir la série Phaenomen d'Erik L'Homme ou Némésis de Catherine MacPhail, ainsi que les romans de Kevin Brooks (Being, iBoy...). Ils ne promettaient rien et se sont révélés agréablement surprenants, ce que je reproche au roman de Pittacus Lore. Numéro Quatre n'est, en somme, qu'un soufflé appétissant, qui s'est dégonflé à l'air libre. Je suis déçue !

Numéro Quatre - Pittacus Lore
Baam ! (2011) - 447 pages - 13,80€
traduit de l'anglais (USA) par Marie de Prémonville

Sortie française du film, réalisé par D.J. Caruso, le 16 mars.

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08/03/11

Teaser Tuesday #10

TuesdayteaserUn pas trop à droite et c'était la chute. Oonaa le savait. Elle se retenait à l'appui de la fenêtre qu'elle venait d'enjamber. La corniche sur laquelle elle essayait d'avancer ne mesurait pas plus de six ou sept centimètres de large. A peine de quoi poser son pied. Douze mètres plus bas, c'était la cour et ses larges dalles de pierre grise. Et là, à cinquante centimètres devant elle, son Echarpe blanche ondulant doucement dans la brise du soir.
Aerkaos - Jean Michel Payet

Plus rien ne serait comme avant, Pandora en avait bien conscience. Elle était allongée sur son lit et savait que le léthium qui se diffusait dans ses veines commençait de faire effet : bientôt son corps et son esprit ne lui appartiendraient plus. Il lui fallait agir vite et avaler l'antidote avant d'être gagnée par le sommeil. Une nouvelle fois, elle eut une pensée reconnaissante pour la personne qui avait glissé "par hasard" un lot de capsules-réveil dans la poche de sa salopette. Elle lissa entre ses doigts le petit médaillon porte-bonheur qu'elle portait autour du cou : elle ne se rappelait pas s'en être séparée un seul jour depuis sa naissance. Et c'était tout ce qu'elle emporterait avec elle. Cet unique lien qui la reliait à ses parents et lui permettrait peut-être de les retrouver un jour.
Le cas Rubis C. - Gaël Bordet

Au commencement, nous étions neuf. Nous étions jeunes, lorsque nous sommes partis, presque trop jeunes pour avoir des souvenirs.
Presque.
On m'a raconté que la terre avait tremblé, que les cieux avaient retenti d'éclairs et d'explosions. Nous étions dans cette période de deux semaines durant laquelle les deux lunes sont visibles aux deux extrémités de l'horizon. C'était un temps de fête, et au début, on a pris ces explosions pour des feux d'artifice. Mais ce n'en était pas. Il faisait doux, et une brise légère remontait de l'eau. On me répète toujours le temps qu'il faisait : la douceur de l'air et la brise légère. Je n'ai jamais compris quelle importance ça pouvait avoir.
Numéro Quatre - Pittacus Lore

La nuit dernière, tout mon univers s'est écroulé. Je suis maintenant en fuite, talonnée par la peur.
On mène tranquillement sa vie, dans sa propre réalité, et, tout à coup, un évènement inattendu vient bouleverser à jamais cette harmonie. Cela vous est-il déjà arrivé ? On voit ou on entend quelque chose et, soudain, tout ce qu'on est, tout qu'on se trouve en train de faire, tout cela se brise en milliers d'éclats acérés, à l'image de ce qu'on vient de comprendre avec amertume.
C'est ce qui m'est arrivé la nuit dernière.
J'étais à Londres. Avec des amis, comme d'habitude. Nous étions de sortie, comme d'habitude.
Immortels - Cate Tiernan

Je savais que cette fête serait nulle. C'est presque toujours le cas. Pourtant, j'étais partagée entre la peur et l'excitation, j'avais l'impression d'avoir un petit oiseau au creux de l'estomac, qui battait des ailes et tentait de se nicher sous ma cage thoracique.
J'ai pris un bain, exfolié ma peau, rasé mes jambes, mis du lait hydratant, puis j'ai essayé de discipliner mes cheveux. Quelques jours auparavant, j'avais eu une expérience désastreuse avec une paire de ciseaux. D'abord, sur la boîte de teinture, il était écrit : "Nuit étoilée" : j'espérais qu'une fois l'opération terminée (après avoir taché de noir toutes nos serviettes de toilette), je ressemblerais à l'héroïne mystérieuse d'un film français, le genre de fille qui a plein d'amants et passe sa vie à débattre du sens de la vie dans les cafés. En réalité, j'avais l'air d'une sorcière gothique. Bref, j'ai fini par couper quinze centimètres de cheveux et je me suis retrouvée avec une coupe courte ébouriffée qui rappelait davantage Amélie Poulain qu'Emily Strange. Et encore, avec la bonne lumière.
Au coeur de ma nuit - Sarra Manning