Plutôt manger mes godasses que d'avoir ta carapace, avaler du Canigou et me faire appeler Chouchou.
L'histoire de Malo avait pourtant bien commencé. C'était un bébé très mignon, blond aux yeux bleus. Ses parents étaient si fiers qu'ils en avaient un sourire un peu idiot. Et puis, Malo a changé : ses yeux sont devenus marrons, comme son père, et ses cheveux sont devenus bruns, comme sa mère. Ce n'était pas grave. Il était toujours aussi joli.
Mais au bout de quelques semaines, une forme étrange a poussé dans le dos de Malo. C'était une coquille d'escargot ! Un phénomène inexplicable. Même les 213 médecins consultés demeurèrent perplexes devant son cas. Ses parents n'en firent pas un drame, ils couvèrent leur petit garçon d'amour et de cadeaux. Son grand frère était moqueur, comme tous les grands frères.
Les ennuis ont pourtant commencé dès lors que Malo a mis les pieds à l'école. Il est soudain devenu la risée des enfants, tous plus méchants les uns que les autres, avec en tête les frères William qui le baptisèrent Coquillette la mauviette. Car Malo n'était pas fortiche en sport, toujours le dernier à la course, au foot ou au basket.
Heureusement Malo avait une meilleure amie, Nina, qui le défendait toujours. C'est d'ailleurs avec elle qu'il va participer à la compétition annuelle de luge. Et là, le miracle se produit. Leur luge va se soulever du sol, prendre son envol et disparaître dans les airs. Malo et Nina vont boucler leur course ... sur la coquille et finirent les premiers !
Tout me plaît dans cet album : l'histoire est racontée par Julie Depardieu, écrite par Arnaud Cathrine et Florent Marchet, la musique est entraînante, on retrouve des artistes comme Matthieu Boogaerts, Jeanne Cherhal (la psy !) et Valérie Leulliot, les illustrations sont d'Aurélie Guillerey, que j'adore. Par contre, c'est très court, à peine 18 minutes d'écoute ... pour une promenade musicale et littéraire fort plaisante !
Coquillette la mauviette, concocté par Florent Marchet et Arnaud Cathrine (Actes Sud, 2012)
Avec la participation de Julie Depardieu, Mathieu Boogaerts, Valérie Leulliot, Jeanne Cherhal, Artus de Penguern, Raphaële Moussafir et Antoine Dezelli.
Du vent dans mes mollets ~ Raphaële Moussafir
J'ai Lu, 2009 - 112 pages - 4,20€
Rachel a neuf ans et doit se rendre chez Mme Trebla, une dame qui parle avec les enfants en faisant des dessins, pour tenter de comprendre pourquoi la demoiselle s'endort tous les soirs sans enlever ses chaussures ni son cartable. La raison, Rachel la connaît, mais c'est une adorable chipie qui aime raconter sa vie avec un humour vif et pétillant. Rachel a une maman étonnante, un peu forte physiquement, la fillette en a honte malgré elle, mais elle adore cette maman qui lui tient tête, qui est fière d'elle, fière de son physique spirituel, comme elle dit, et qui admire sa coupe de cheveux façon petit lord Fauntleroy ou qui refuse d'envoyer un chèque au Club Barbie, parce que c'est risible de vouloir entrer au club des amis d'une fille en plastique avec des cheveux en nylon filasse (prière de ne pas surchauffer la maison afin d'éviter à la meilleure amie de fondre sur un radiateur, s'esclaffe le père). Et pourtant, "il faut laisser aux enfants la liberté d'avoir mauvais goût" soupire la maman. A ceci, la réplique de la gamine fuse : "Parce que c'est moi qui ai mauvais goût ? Alors ça, c'est la meilleure ! Et ça la gêne pas, maman, de mettre des chaussettes en laine dans des mocassins blancs avec sa jupe longue à franges sous prétexte qu'il y a un petit vent frais ?... C'est bien ce que je dis, décidément, les parents heureusement qu'ils filent pas dans leur chambre à chaque fois qu'ils sont à côté de la plaque, parce que sinon, il resterait plus grand monde à table." Futée, la petite Rachel, et dire qu'elle n'a que neuf ans ! (Le même âge que ma fille, d'ailleurs, sauf que je n'ai pas le même spécimen à la maison.)
Rachel a aussi une grande amie, Hortense, sa complice pour les blagues téléphoniques (pauvre Mme Courtecuisses !). Bref, cette lecture cultive un ton qui reste bon enfant. C'est agréable, impertinent, rafraichissant, et les réflexions de la fillette font souvent mouche. On ricane, on ricane. Et progressivement, les rires font place aux larmes, pas dégoulinantes, c'est juste la grande faucheuse qui s'invite sans prévenir, et ça vous coupe les pattes. Comment dire la mort, comment l'expliquer, comment dormir sans se reprocher de ne plus y penser. Toutes questions philosophiques sont mises à part, à vrai dire. Car ce petit bouquin joue son va-tout pour une lecture simple et pleine de vie, et passe en revue des considérations enfantines sans paraître insupportables ou caricaturales. J'ai juste un reproche, c'est beaucoup trop court !
A été lu par Lily
Existe aussi en coffret 2 CD audio, texte lu par l'auteur, et ça coûte 15,50€ (à découvrir des extraits sur le site Lire dans le Noir) et en version illustrée par Mamz'elle Roüge aux éditions Intervista pour le prix de 16,50€.
Voilà. :)