Trois mille chevaux vapeur, d'Antonin Varenne
Après une mission désastreuse en Birmanie, le sergent Arthur Bowman s'est réfugié à Londres, devenu alcoolique et opiomane, il traîne dans des bouges infâmes. Mais l'homme se voit accusé d'un crime et clame son innocence, sauf que les tortures subies par la victime lui rappellent étrangement son expérience cauchemardesque dans la jungle birmane. Pétri de doutes, il décide de retrouver tous ses compagnons d'infortune pour démasquer parmi eux le véritable coupable. Commence alors un (interminable) périple qui conduira notre héros taciturne jusqu'au fin fond de l'Amérique, dans la Sierra Nevada, lui faisant croiser au passage d'autres âmes dévastées et maudites.
Le décor est planté, et quelle lecture ! L'écoute audio, en 19 heures, a bien failli ébranler ma patience tendue à l'extrême. Car ce roman ambitieux fascine, autant qu'il effraie son lecteur. En majeure partie, je l'ai trouvé très bon, entraînant, écrit sans complaisance, porté par un personnage central charismatique, un type bourru et brisé par les nombreuses désillusions. L'histoire prend vite la tournure d'un western, dévoilant des décors magnifiques, authentiques et bruts. De plus, l'auteur ne triche pas, c'est âpre, sans état d'âme. Un emballage peaufiné, pour une histoire sombre et amère.
Et pourtant, quel sacerdoce ! De longues descriptions, un récit qui s'enlise... les 19 heures d'écoute représentent une rude épreuve. Pas dans le sens où l'interprétation de Philippe Allard est décevante, ou pénible, ou loupée, c'est simplement une question de dosage. Pour ce livre, c'était trop lourd et accablant. Néanmoins, pour qui aime les récits épiques aux multiples péripéties, la trouvaille est parfaite !
Audiolib, mai 2014 ♦ texte intégral lu par Philippe Allard (durée : 19h 05) ♦ suivi d'un entretien avec l'auteur ♦ en format papier : Albin Michel
L'Allée du sycomore, de John Grisham
Accablé par la maladie, Seth Hubbard décide de mettre fin à ses jours mais rédige un testament de dernière minute qui va mettre le feu aux poudres. En effet, il choisit de déshériter ses enfants au profit de sa femme de ménage, Lettie Lang. Soudainement, une femme noire se trouve à la tête d'une fortune colossale. Dans le comté de Clanton, la nouvelle met les esprits en ébullition. La communauté avait déjà été fortement chamboulée, dix ans plus tôt, avec le procès Hailey (cf. Non coupable, rééd. Le Droit de tuer), et c'est de nouveau l'avocat Jack Brigance (incarné par Matthew McConaughey au cinéma) qui est chargé de défendre les intérêts du défunt.
J'ai pris un réel plaisir à plonger dans cette lecture, après une première rencontre avec l'auteur pas très concluante (cf. Le Manipulateur). J'aurais eu vraiment tort de me priver de ce rendez-vous distrayant et palpitant ! Grisham nous fait vivre les coulisses d'un grand procès à l'américaine, avec force détails dans le déroulement et la mise en scène d'une telle procédure. L'histoire repose moins sur le clivage racial, même s'il soulève un problème et révèle d'autres histoires cachées. Cette fois, c'est surtout l'appât du gain qui est au cœur de l'intrigue, mettant en lumière le rapport ambivalent qu'entretient la société avec l'argent, et sur ce point on ne peut blâmer personne.
La construction de l'histoire est basique, mais produit l'effet attendu. On vit la lecture à fond. Sans temps mort. On est attentif à chaque détail, chaque soubresaut, et on s'interroge tout du long sur les motivations du défunt, pourquoi se pendre à un sycomore, pourquoi un testament olographe, etc. On est complètement vendu à la mécanique Grisham !! C'est diablement américain, mais fichtrement bien mené. Rarement les 19 heures (et 41 minutes) d'écoute m'auront paru aussi divertissantes et aisées ! Certes, le scénario est facile et arrondi sur les angles (surtout vers la fin). Qu'importe. Cela reste un très bon roman, au suspense redoutable, et passionnant dans sa ligne de conduite.
Audiolib, juillet 2014 ♦ texte intégral lu par Stéphane Ronchewski (durée : 19h 41) ♦ traduit par Dominique Defert (Sycomore Row)
Excellente interprétation de Stéphane Ronchewski ! Voix très agréable, sans fausse note... une bonne pioche.
Ici et Maintenant, par Ann Brashares
J'étais impatiente de lire le nouveau roman d'Ann Brashares, dont je trouvais la couverture absolument parfaite. Malheureusement j'ai été un peu déçue par le contenu... On suit l'histoire de Prenna Jones, une jeune fille de dix-sept ans, qui vit seule avec sa mère et vient de s'installer en ville. Elle mène une existence tout à fait ordinaire et ne souhaite pas attirer l'attention sur ses activités, mais au lycée un garçon tente de l'approcher et se montre de plus en plus pressant. Au lieu de quoi, Prenna met des barrières et l'évite à tout prix.
Son secret ? C'est une Voyageuse, qui vient du futur, en compagnie de toute une communauté qui a fui un monde ravagé par une épidémie transmise par une simple piqûre de moustique. Tous doivent se tenir à des règles strictes, comme de n'entretenir aucune relation intime avec un natif du présent. Aussi, l'insistance d'Ethan Jarves met Prenna dans l'embarras. Ses faits et gestes sont surveillés. La moindre de ses interrogations frise la dissidence et sa rencontre avec le vieux clochard du parc risque bien de mettre le feu aux poudres !
En résumé, l'histoire paraît riche et excitante, avec une entrée en matière toute en finesse, qui place intelligemment ses pions. Par la suite, le traitement m'a hélas semblé plutôt décousu, avec des moments forts, trop souvent entrecoupés d'instants erratiques. On a alors le sentiment d'être en mode automatique, on ne ressent plus du tout l'élan romanesque. Et c'est bien dommage ! Avec une intrigue aussi peu originale à la base, on se décide de reporter notre intérêt sur les personnages, mais ils déçoivent aussi, car ils sont la plupart du temps éteints et ne se détachent pas du lot (exception faite pour Ethan).
L'ensemble fait donc trop simpliste et pas assez passionnant sur la durée. Par contre, on retrouve la sensibilité de l'auteur, son goût pour la démonstration pudique des sentiments. Pour moi, la fin est déchirante à souhait et me comble au-delà de tout. La lecture, au bout du compte, se veut bouleversante, avec un roman qui privilégie les émotions et la retenue, n'espérez pas une aventure palpitante, inspiré d'un arrière-plan fantastique, ou dystopique (peu exploité). À partir de là, vous serez enchantés par ce rendez-vous très attendu !
Gallimard jeunesse, juin 2014 ♦ traduit par Vanessa Rubio-Barreau
L'accro du shopping attend un bébé, de Sophie Kinsella
Eh oui, ça continue ! On n'oublie pas un rendez-vous gagnant. La recette a été maintes fois réchauffée, avec toujours les mêmes ingrédients dans le faitout : une énergie euphorisante, des anecdotes désopilantes, une héroïne insatiable question shopping, son mari débordé par le travail, dans lequel il s'enferme et rencontre des difficultés, sans jamais l'avouer à sa tendre épouse, qui va piquer une crise de nerfs, enceinte, oui, jalouse... aussi.
En gros, on ne s'ennuie pas, on se régale toujours des situations loufoques, car Becky est suivie par la gynéco des stars, Venetia Carter, qui est une ex de Luke (ça, elle ne le savait pas !). Celle-ci se la joue vipère louvoyante et cherche à humilier la jeune femme, comme lui filer des bas de contention et des sandales orthopédiques. Becky est verte de rage. Elle a compris que Venetia voulait lui chiper son mari, mais Luke ne voit aucun danger et pense que Becky exagère. Pour le coup, on se sent solidaire et on a envie de lui secouer le cocotier !!
Plus surprise par la mécanique, mais toujours accro à la série, je n'ai pas boudé mon plaisir, même si je reconnais que les trois premiers tomes étaient franchement les meilleurs. C'est toujours drôle et constamment dans la démesure, un vrai délice de suivre cette héroïne pétillante, dont la détresse va aussi nous toucher en plein cœur. L'avenir pour Luke et Becky va se corser un peu, mais on se doute qu'ils vont rebondir pour de nouveaux projets audacieux. En attendant, on prend les paris sur le sexe du bébé et sur son prénom !.. ☺
Pocket, juin 2009 ♦ traduit par Daphné Bernard pour les éditions Belfond
Docteur Sleep, de Stephen King
Depuis Shining, le petit Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi…
Plutôt désarçonnée par le début de l'histoire, j'ai cru que c'était lié au fait que je n'avais pas lu Shining, mais au bout de quelques pistes j'ai fini par m'habituer et trouver un réel intérêt à l'ensemble. Certes, la personnalité de Dan Torrance, alors alcoolique notoire et type désabusé, n'avait pas lieu de me plaire. Sans compter la vulgarité ambiante, l'apparition des camping-caristes aux agissements douteux, puis débarquant de nulle part, la petite Abra... voyons, voyons, quel micmac !
Mais c'est là toute l'ingéniosité de l'auteur, qui brode et tisse sa toile avec un soin appliqué, glisse une multitude de données, fait mine de gamberger, l'air de rien il réussit à alpaguer notre curiosité et à nous enfermer dans son récit. C'est carrément flippant ! Sitôt qu'on se débarrasse de cette sensation désagréable du départ, on est entraîné par le rythme de l'histoire, endiablée et palpitante, même si je lui trouve aussi des longueurs inutiles et un final d'une banalité décevante. Mais sinon, quel pied ! ;o)
L'interprétation de Julien Chatelet est une franche réussite, j'avais déjà apprécié son travail avec Les Apparences et aussi la trilogie berlinoise de Ph. Kerr, alors que je déteste le narrateur de l'histoire - Bernie Gunther ! C'est vous dire la subtilité du comédien à savoir déjouer les pièges d'un roman et détourner l'attention du lecteur vers un ailleurs possible ou inimaginable. Ici, il rend les affreux encore plus méchants et fait surgir l'horreur absolue dans un compte-à-rebours saisissant et angoissant. Grandiose, bravo !
Audiolib ♦ janvier 2014 ♦ texte intégral lu par Julien Chatelet (durée : 18h 44) ♦ traduit par Nadine Gassie pour les éditions Albin Michel
Le prix amer des rêves. (Purge)
1992, quelque part en Estonie occidentale. Seule dans sa ferme, Aliide Truu découvre une jeune femme en piteux état mais hésite avant de lui offrir le gite. C'est peut-être une ruse pour tenter de l'abattre ? Que craint-elle donc ? Après tout, Zara n'est qu'une paumée. Son histoire, elle n'ose pas la confesser, plus par honte que par mesquinerie. A la place, elle préfère raconter qu'elle se cache pour fuir son mari, en attendant de pouvoir rejoindre la Finlande.
Mais Aliide Truu est une vieille dame méfiante, sévère, froide et sans cœur. C'est ce qu'on croit, c'est ce qu'on découvre aussi, à travers son histoire qui commence à la fin des années 30, où elle était jeune, belle et insouciante, avec son sœur Ingel. Aliide Truu rêvait du grand amour, pour lui elle aurait été prête à tout, quitte à subir l'humiliation des arrestations abusives, des interrogatoires musclés et des tentatives d'intimidations. Aliide Truu a su se forger une carapace, tout en continuant de nourrir une passion obsessionnelle pour cet homme qui en a préféré une autre.
Comment la jalousie, la rancune et la rancœur ont pu aiguiser ce cœur meurtri ?! C'est ce qu'on ne cesse d'apprendre, de suivre, au fil du temps qui passe, à travers l'histoire d'un pays aussi, l'Estonie et ses trente années d'invasion, d'oppression, de propagande, d'exil et de déchirure. La vie d'Aliide Truu est jalonnée de souffrances et d'amertume, ce qu'on ressent pour elle est aussi un mélange de pitié, d'écœurement et de tristesse. La rencontre avec Zara va encore la déstabiliser, puisque cette jeune femme abusée, enlevée pour travailler à Berlin, en tant que prostituée, a vu ses rêves briser, à l'instar d'autres incrédules pensant trouver la richesse à l'Ouest...
Certes, ce roman est sinistre, âpre, douloureux et violent. Mais ses non-dits et ses mensonges rendent la lecture intense et captivante, car elle nous attire dans sa bulle pour nous chuchoter des mots durs et cinglants, pour dévoiler des secrets de famille et autres drames intimes. On se sent le cœur comprimé, à plusieurs reprises, et pourtant à aucun moment je n'ai eu envie d'aller voir ailleurs, de me sortir de cette emprise, car j'avais vraiment envie d'en savoir plus, je m'étais attachée à l'histoire, à ses personnages brisés. J'ai aimé cette lecture, lue par Marianne Épin, sur des accents graves, proches de la panique ou de la folie, comme pour mieux souligner toute la démence qu'ont hélas traversée les deux femmes.
Purge, par Sofi Oksanen
Audiolib / Stock, coll. La Cosmopolite (2010) - traduit par Sébastien Cagnoli
Texte intégral lu par Marianne Épin (10h08 d'écoute)
Prix Fémina Étranger 2010 - Prix Roman Fnac 2010
existe en format poche
Held you in my arms one time, Lost you just the same
Je suis tombée amoureuse de ce livre ! ♥
Aurélien est un cowboy solitaire, il aime les conquêtes mais pas les attaches, jusqu'au jour où il rencontre Jolene. Franche, vigoureuse, exaltée, passionnée et passionnante. Aurélien tombe sous le charme. Sauf que c'est trop pour lui, et il prend peur en prenant le large. C'est à lui qu'il inflige la plus grande claque. A son tour de connaître les souffrances de l'amour.
Jolene n'a pas seulement le charme et l'insolence, c'est aussi une jeune femme blessée et fragile, avec un passé chargé de mauvais souvenirs. Elle aussi va apprendre ce que signifie de se donner à l'autre sans peur d'en payer le prix. Et cette relation, improbable au départ, devient belle, forte, entière, fusionnelle et tumultueuse.
C'est doux, souvent volcanique. Les coups de gueule valent autant les déclarations lyriques. C'est ce qui rend l'histoire plus émouvante, plus touchante, plus troublante.
Comment ne pas succomber face à ce roman qui parle d'amour, de musique, de blues et de rencontres uniques qui bouleversent le cours d'une vie ?! Aurélien est un rebelle qui se découvre un coeur de guimauve, d'abord il y a eu Rosemarie, si pure et bouleversante, puis Jolene, l'insoumise, et Perdita Cruz, notre cauchemar à tous. Trois rencontres, trois petits cailloux dans la santiag.
Des papillons dans le ventre, et la gorge nouée.
Il y a un passage où Jolene apprend à Aurélien à jouer To Love Somebody, elle râle en disant ceci : "Cette chanson ne supporte pas la médiocrité, sinon elle devient mièvre et débile."
Pour moi, cette réflexion s'applique aussi au roman de Shaïne Cassim.
Il faut le lire, le savourer par petites lampées, faire une pause, écouter Ray LaMontagne, se replonger avec la sensation d'y trouver autant de tendresse que d'amertume, en apprécier la texture, soupirer, et refermer la dernière page avec un léger goût de tabac et de fraîcheur sur la langue.
Jolene, par Shaïne Cassim
Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2012 - illustration de couverture : Carine Brancowitz / www.pellmell.fr
lectures de vacances #5
J'étais extrêmement curieuse de lire Instinct - imaginez un premier roman d'un auteur français qui s'immisce dans un créneau jusque-là réservé aux anglo-saxons, quel plaisir ! Pour la petite histoire, nous sommes dans un Institut de Lycanthropie où a été accueilli Tim, dix-sept ans, seul rescapé d'un accident de voiture qui a coûté la vie des siens. Il a perdu la mémoire, mais se rappelle juste qu'il a été un grizzly. Serait-il fou ? coupable de meurtre ? aurait-il été sous l'emprise d'une drogue, comme le suppose la police ? Un professeur français l'a donc pris sous sa responsabilité pour lui expliquer cet étrange phénomène qu'est la métamorphose animale, il n'est pas le seul dans ce cas-là et va ainsi faire la connaissance de Flora et Shariff sans avoir le droit de connaître leurs propres secrets. Chacun sa vie privée, après tout.
Il y a incontestablement de très bonnes choses dans ce roman, une histoire qui tient debout, aussi dingue que cela puisse paraître, de l'action bien dosée, du suspense, surtout au début, puis sur la fin (quelle fin !), des méchants vicieux et cruels, une bibliothèque qui laisse un sourire rêveur, de l'humour, même si je trouve bizarre d'avoir un homard au coeur de l'intrigue, mais pourquoi pas ?! Malgré tous ces points positifs, je ne suis pas totalement emballée non plus par ma lecture. J'ai bien aimé, mais il m'a manqué ce petit truc en plus pour faire la différence. Je crois que, sans le vouloir, j'avais trop attendu de ce livre. Il est bon, original sans être extraordinaire non plus, et comparé à ce qu'on trouve sur le marché actuellement, il peut tenir la distance. Toutefois, il n'y a pas eu la petite étincelle et je pense que j'oublierai (trop) rapidement ce rendez-vous... qui en comblera d'autres, je n'en doute pas.
Instinct - Vincent Villeminot
Nathan, coll. Blast, 2011. 372 pages.
Jennifer Strange, orpheline âgée désormais de quinze ans, a été élevée chez les Bienheureuses du Homard avant d'être confiée en stage à Kazam, une agence d'Arts Mystiques qui prête les services de ses sorciers pour subvenir aux petits soucis domestiques de la population. Depuis la disparition du Grand Zambini, Jennifer doit seule gérer les tracasseries administratives. Mais un grand bouleversement s'annonce, avec la nouvelle d'une certaine prédiction : la mort du dernier dragon, Maltcassion. Le roman nous explique alors pourquoi et comment cette annonce agite autant les foules et risque d'exercer une influence considérable sur l'énergie magique déjà bien lâche dans le royaume.
J'ai rencontré un petit souci avec ce livre : j'ai adoré l'humour du récit, le style décalé de l'auteur, le monde de la magie, l'excentricité des personnages, les digressions nombreuses et variées, bref tous les petits ingrédients qui, mis bout à bout, font le sel de l'intrigue. Hélas, je n'ai pas trop accroché à l'histoire et j'ignore pourquoi ! Nul doute que nous avons là un roman fantaisiste, doux et dingue, un roman à l'univers atypique et séduisant, et qui vaut, rien que pour ça, le petit coup d'oeil. Ceci dit, il n'y a pas eu la petite étincelle non plus et ça me chagrine.
Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de Dragons - Jasper Fforde
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2011 - 294 pages.
Traduit de l'anglais par Michel Pagel
Teaser Tuesday #5
Bloody Valentine est tout simplement une petite friandise. Qu'on se le dise. C'est un trait d'union entre le dernier tome paru (Le Secret de l'Ange) et le prochain, annoncé par Albin Michel comme étant le dernier de la série.
Aucune des 3 histoires courtes n'est particulièrement haletante - dans l'ordre d'apparition, nous avons Oliver, mon petit Oliver chéri, qui doit guérir son mal d'amour et fait la rencontre d'une charmante sorcière, qui deviendra elle-même l'un des personnages de la nouvelle série de Melissa de la Cruz ; puis nous suivons Allegra dans sa folle jeunesse, en prise avec ses doutes, rencontrant un certain Stephen Bendix Chase, pensant à ses liens d'immortalité avec Charles, songeant même à bouleverser son avenir alors qu'une terrible vision lui fait entrapercevoir ce qui l'attend. Et pour finir, rendez-vous à Florence où nos jeunes amoureux en fuite - Jack et Theo - vont préparer leur cérémonie d'union. Malheureusement, les Venator de la vilaine comtesse sont sur les dents, leur journée idyllique est assombrie. D'un autre côté, on retrouve des personnages attachants, comme Bliss.
Bref, c'est tout gentil, tout mignon, parfois un peu cucul la praline. Objectivement, ce n'est pas un indispensable, mais quand on aime... Et puis, cela permet de ronger son frein dans l'attente du prochain tome - Lost in time, prévu pour Octobre 2011 !
Il y a tout de même UN PASSAGE qui m'a fait lever les sourcils. Voici donc :
"Après tous ces rendez-vous galants dans l'appartement secret, on aurait pu croire qu'ils avaient déjà sauté le pas. Mais non, elle était encore chaste. Encore innocente, quoique tout de même pas aussi naïve qu'une jeune vierge se glissant dans le lit nuptial, nerveuse et tremblante. Non. Pas innocente à ce point. Mais elle avait tenu à attendre pour ceci, à attendre d'être prête ; et à présent, elle ne voulait plus attendre."
A PARAÎTRE LE 2 FEVRIER !
Bloody Valentine - Melissa de la Cruz
Albin Michel, coll. Wiz (2011) - 148 pages - 10€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
Pêle-Mêle Clarabel #20
Eternels, tome 3 : Le pays des ombres par Alyson Noël
Mes réserves de patience sont épuisées. Ever, la jeune fille censée tenir le haut de l'affiche, brille par sa bêtise et ses actes irresponsables ! Ce tome 3 prouvera encore qu'elle n'écoute jamais rien, ni personne et que son expérience passée - souvent malheureuse - ne lui sert strictement pas de leçon ! Pff. Mais comment peut-on être aussi bête ?
Vite fait, ce qu'il se passe : Ever a pu sauver Damen, mais en lui faisant avaler sa potion, elle condamne leur couple à ne plus pouvoir se toucher. Encore une sale coup de Roman... il connaît l'antidote de l'antidote, et fait bouillir Ever en exerçant son chantage habituel. C'est un prodige, car la demoiselle met à chaque fois les deux pieds dans le plat. De son côté, Damen est convaincu que sa longue vie d'immortel n'a pas toujours été clean et qu'il est temps pour lui de rattraper ses erreurs en bichonnant son karma. (Le type canon et qui roule des mécaniques laisse place à un semblant de hippie, on n'y croit pas du tout !!!) Dans ce tome 3, on rencontre aussi Jude. Et on retrouve les jumelles, Romy et Rayne. Mais tout ceci intervient bien trop tardivement pour rattraper mon intérêt perdu, je me suis lassée de cette série. Cela tourne en rond, tout est cliché et les personnages n'ont aucun charme. Trop d'ennui tue l'ennui ! ^-^
Une réplique qui m'a bien fait rigoler...
- Ces deux-là ! Ils sont de plus en plus bizarres, je te jure !
Miles daigne enfin lâcher son téléphone et nous lance un regard sceptique.
- C'est vrai que vous êtes bizarres. Et puis, excuse-moi, Damen, mais l'hommage à Michael Jackson, tu ferais mieux d'oublier. Même toi, l'ex-top model, tu as l'air ringard avec ton gant.
(Explication : En buvant la potion qui lui a sauvé la mise, Damen s'est également condamné à ne plus pouvoir toucher sa petite copine, ou il passe l'arme à gauche, d'où ce gant qu'il porte à une seule main ! Oui, je sais. Heureusement le ridicule ne tue pas.)
Michel Lafon (2010) - 332 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Laurence Boischot et Sylvie Cohen
Autre série qui a eu raison de ma patience : Beautiful Dead par Eden Maguire.
Après un premier essai peu concluant, j'ai tenté de lire ce deuxième tome mais définitivement, non je n'accroche pas. C'est dommage, car je trouvais le début un poil meilleur. On ne s'embarrasse plus des détails, on connaît les Beautiful Dead, on n'oublie pas que Darina a perdu son petit copain Phoenix, poignardé lors d'une rixe. Il est devenu une de ces apparitions fantasmagoriques, il attend son heure. Darina est seule capable de les voir et a accepté de leur venir en aide (comprendre la face cachée de leur mort brutale afin qu'ils puissent franchir l'autre rive). Bref, ce deuxième livre est consacré au personnage d'Arizona (oui, les prénoms ont été choisis exprès... c'est bizarre ?). Elle se serait noyée dans le lac, mais des doutes persistent. Au tour de Darina de mener son enquête... Comme toujours, ce drame va révéler des faits sordides et qui dérangent.
En fait, je ne me sens pas du tout à l'aise avec cette série, l'ambiance est glauque et les Beautiful Dead m'effraient plus qu'ils ne le devraient. De plus, je me demande vraiment comment l'histoire entre Darina et Phoenix va se boucler. Bientôt son tour de comprendre ce que dissimule sa mort violente. Aussi, curieuse mais pas du tout motivée pour en lire davantage, j'ai été à la pêche aux spoilers (mon sport favori). Bah, bah, bah... ça ne promet rien du tout ! J'avais vu venir le truc dès le premier tome, je suis déçuuue !!! Au revoir Darina et Phoenix, je n'ai pas su vous aimer à votre juste valeur. Tant pis.
Flammarion (2010) - 357 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau
Bientôt : Bloody Valentine de Melissa de La Cruz ... le recueil renfermant trois histoires courtes de la série des Vampires de Manhattan !