Madame Pamplemousse #3 : La Confiserie enchantée
C'est le troisième et dernier tome de cette série au pouvoir enchanteur, pas une seule fois je n'ai regretté cette fabuleuse découverte ! Cette lecture procure un effet envoûtant, nous plongeant sans cesse dans un univers décalé, dépaysant et magique. Pour preuve, nous allons découvrir l'histoire de Madame Bonbon, qui tient une confiserie à Paris. Un jour, elle croise la jeune Madeleine en pleurs dans la cathédrale Notre Dame et lui confie une boîte de chocolats pour sécher ses larmes. Une simple bouchée chocolatée foudroie de délice la fillette, jamais elle ne s'était autant régalée, et l'espace de quelques instants elle a oublié tous ses soucis.
Le problème de Madeleine s'appelle Mirabelle, une nouvelle élève de son école, qui fait de sa vie un enfer. Mais elle a honte et n'ose pas se confier à Madame Pamplemousse. Elle préfère avaler les chocolats de Madame Bonbon, et puis plouf ! elle disparaît dans une autre dimension. Elle plonge dans un mauvais rêve, celui qui révèle la face cachée de la confiseuse et risque de compromettre le talent de Madeleine. Heureusement, Camembert et Madame Pamplemousse vont mener leur petite enquête...
Les adjectifs ne manquent pas pour exprimer tout le bien que je pense de cette série : c'est charmant, délicieux, gourmand, merveilleux et fantastique. C'est une série qui nous transporte dans un Paris de carte postale, avec des personnages qui semblent sortis de conte de fées, et une histoire qui ne manque ni de magie, ni de sorcellerie. On quitte à regret ce monde extraordinaire, mais sans amertume non plus, car les meilleures choses ont toujours une fin !
Madame Pamplemousse et la confiserie enchantée, par Rupert Kingfished et Sue Hellard
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, 2012 - traduit par Valérie Le Plouhinec
Madame Pamplemousse #2 : Le café à remonter le temps
Un deuxième tome toujours aussi charmant, et qui nous transporte au-delà des possibles.
Madeleine va en effet découvrir le café à remonter le temps de monsieur Moutarde, qui est aussi un ami de madame Pamplemousse. Cette dernière a disparu depuis plusieurs semaines, mais c'est avant de la retrouver dans une cabane perchée, dans une forêt préhistorique, en train de récolter les derniers ingrédients pour son tonic secret. Son chat Camembert est également à ses côtés, venant au secours de la fillette alors qu'un tyrannosaure cherche à remplir son estomac. Suivront d'autres bonds dans le temps et d'autres rencontres étonnantes, avec en parade des créatures comme le monstre du Loch Ness ou le Sphynx. C'est plus que dépaysant, presque déroutant, mais Rupert Kingfisher a de la suite dans les idées.
En effet, la ville de Paris est actuellement menacée par une politique de restauration intensive de tous les quartiers populaires ou touristiques, le but est d'effacer l'authentique pour rentabiliser au maximum le lieu et l'espace. Les parisiens eux-mêmes se sentent groggy et ne réagissent quasiment plus. Madame Pamplemousse a ainsi l'intention de réveiller tout ce petit monde et d'affronter la redoutable mademoiselle Fondue, le bras droit du président, dont la beauté froide en impressionne plus d'un, à commencer par Madeleine, menacée d'être envoyée dans un centre de détention pour enfants criminels !
Ce deuxième rendez-vous, une nouvelle fois, captive l'imaginaire. L'histoire est fantaisiste et fabuleuse, de facture classique et démodée, mais aussi originale et inventive. Et puis l'emballage vintage a tout pour plaire, attirer, intriguer, personnellement c'est ce que j'apprécie le plus, avec les illustrations de Sue Hellard. Cette petite série, idéalement destinée à de jeunes lecteurs, peut plaire aux plus grands qui ont l'esprit en vacances, aux conteurs qui se régaleront à raconter à voix haute cette aventure étonnante, et à ceux qui en ressentent l'envie et la curiosité.
Madame Pamplemousse et le Café à remonter le temps, par Rupert Kingfisher
illustrations de Sue Hellard - traduction par Valérie Le Plouhinec
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, 2012
C'est le cuisinier lui-même qui donne de la saveur à sa cuisine : son caractère, ses rêves, ses sourires, ses larmes.
La boutique de Madame Pamplemousse est unique. Niché dans un quartier de Paris, à l'abri des regards curieux, l'endroit fait davantage penser à l'antre du sorcier, avec ses articles aussi bizarres que du salami de Minotaure à la sauge et au thym sauvage, des queues de vélociraptor salées, du tigre à dents de sabre fumé et du roulé de langue de tyrannosaure, mais aussi des rognons de crocodile au vin de myrtilles, du piranha rôti au coulis de framboises, et j'en passe.
Il y a incontestablement un grain de folie dans ce roman, un zest de magie, une pincée de gourmandise, une cuillerée de bons sentiments, et beaucoup d'autres ingrédients savoureux ! Madame Pamplemousse est un personnage bien mystérieux, aux allures de sorcière, avec son chat au pelage blanc, répondant au nom de Camembert, et qui crache tout le temps des boules de poil dès qu'il se sent dérangé dans ses petites habitudes.
Ce chat cache lui aussi ses petits secrets.
Et c'est par hasard que la jeune Madeleine croise leur chemin, qu'elle découvre leur boutique en manquant tomber à la renverse parce que tout lui semble extraordinaire. Mais cette rencontre va aussi bouleverser sa vie et celle de son oncle, monsieur Lard, un grippe-sou tyrannique, propriétaire d'un restaurant sans attrait et sans âme, tout bonnement parce que son gros tonton autoritaire maltraite son personnel et sa cuisine.
Résultat, c'est gras, c'est lourd, c'est répugnant.
C'est alors que s'invitent les Fabuleux Délices de Madame Pamplemousse, et la Bête se transforme...
C'est indubitablement une lecture fantastique et enchanteresse. Déjà rien que la couverture donne envie d'avoir le livre entre les mains. Et croyez-moi les illustrations de Sue Hellard ne déçoivent pas un seul instant. Tout est beau dans ce roman, tout est délicieux et original. On a même le sentiment de plonger dans un Paris tout droit sorti d'un film coquet, ça fait très carte postale, mais c'est charmant.
L'histoire ressemble également à un conte merveilleux, avec une jeune héroïne au coeur d'or, exploitée par un malotru, qui va se découvrir un don exceptionnel. De plus, l'écriture fait preuve d'élégance et de beaucoup d'imagination (l'inventaire des recettes et des délices fait tourner de l'oeil par exemple !). C'est dire le bonheur qu'on a de plonger dans l'univers de Rupert Kingfisher, et on ne le regrette pas.
Je connaissais la série dans sa version originale, et je suis très heureuse de la découvrir sur le marché français, c'est une découverte exquise, dont l'esthétisme vintage exerce un réel attrait. C'est à déguster sans attendre ! Le deuxième tome va paraître au mois de mai.
Madame Pamplemousse et ses Fabuleux Délices, par Rupert Kingfisher
illustrations de Sue Hellard - traduction par Valérie Le Plouhinec
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, 2012