Léonora Kean #1 : Chasseuse d'âmes, de Cassandra O'Donnell
Cette série dérivée de Rebecca Kean ne pouvait exister autrement, car elle donne enfin à sa fille Leonora le premier rôle !
Il était temps de lâcher la bride à la jeune fille dont les pouvoirs extraordinaires ne cessent d'éclore (fille d'un père vampire et d'une mère sorcière). Mais ce n'est pas tout. Leonora est, comme sa mère, une créature hors du commun. Il faut d'ailleurs lire cet ouvrage juste après le sixième tome de la série Rebecca Kean - Origines.
En effet, suite aux derniers événements, Leonora a été expédiée chez les Vikaris auprès de sa grand-mère. Elle est accompagnée de son ombre, Ariel, un garçon arrogant et persuadé d'appartenir à sa destinée. Toutefois, la présence de Leonora ne fait pas l'unanimité. La jeune fille se sent isolée et malheureuse. Rappelez-vous, son cœur est brisé.
Mais de nouveaux faits vont accaparer son esprit. Les Vikaris subissent d'étranges attaques, toutes ciblées. Leo comprend qu'on tente de l'éliminer et décide de s'enfuir pour protéger le clan. C'est finalement auprès de son père qu'elle trouvera refuge. Aaaah, le retour de Michael ! Ô joie.
Les liens entre eux ont certes été fragilisés, mais ils ne demandent qu'à se renforcer. Cette deuxième partie de l'histoire, se déroulant chez les vampires, est donc aussi croustillante et pleine de surprises. En bref, pour un premier tome, c'est réussi (même si je déplore la présence d'un certain Ariel alors que je réclame ardemment le retour de William). Soupire.
Précisons que deux autres tomes doivent paraître (dont l'un en Novembre 2021). J'ai hâte. L'ADN de Leonora Kean ne ment pas - l'héroïne est insolente, drôle et sarcastique. Elle ne craint rien ni personne. Du moins, ses boucliers sont fragiles. Et au fond, c'est une demoiselle sensible et très émotive. Mais ne le dites à personne.
©2018 Flammarion (P)2019 Audible Studios
- Lu par : Sabrina Marchese
- Durée : 8 h env.
PARUTION DU TOME 2 REPOUSSÉE À FIN MARS 2022 🥺😭
⭐⭐⭐⭐
Celle qui a dit Fuck, de Anne-Sophie Lesage & Fanny Lesage
Alice a une petite trentaine d'années et vit en couple avec Antoine. Bosseuse acharnée, c'est aussi une grande râleuse qui frise l'overdose. Son médecin la prévient : elle fait de l'overthinking (en gros, elle pense trop). Il lui propose de rejoindre un groupe de parole pour apprendre à lâcher prise. Sur cette belle promesse, Alice ouvre un journal pour raconter son parcours, lequel ne manque ni de sarcasme ni de sagesse. La jeune femme nous confie quelques bons tuyaux et autres astuces pour décompresser au mieux, ne plus chercher la perfection absolue, gérer le stress et relativiser face aux vicissitudes de la vie de tous les jours.
Angoisse, surcharge mentale, pression qu'on s'inflige inutilement... En fait, on se reconnaît souvent dans ce qu'elle nous décrit et on pioche ci ou là les enseignements profitables. L'intention est donc bonne et louable, avec une grande volonté d'envoyer un message pragmatique et de bonnes ondes positives. En plus, le ton est plein d'humour et inspire une sensation de bien-être qui rend la lecture délectable... tout en prenant conscience que cela ne va rien révolutionner non plus. Soupir. Au départ, j'ai même failli prendre en grippe l'héroïne (très chichiteuse, toujours à se plaindre, franchement enquiquinante) et puis j'ai fini par écouter au-delà des complaintes futiles pour m'y reconnaître de plus en plus.
N'étant pas une adepte des ouvrages sur le développement personnel (ou tout ce qui y ressemble), j'ai donc d'abord craint d'avoir fait le mauvais choix avec ce titre mais c'était sans compter sur la dérision de son héroïne, sa fraîcheur et sa sincérité débordante. Cela compense avec l'excès des # et des anglicismes à outrance. On a parfois l'impression d'avoir le tournis à écouter Sabrina Marchese nous débiter tout ça de façon ramassée. Une expérience intéressante, peut-être pas mémorable.
©2018 Belfond (P)2018 Audible Studios
- Lu par : Sabrina Marchese
- Durée : 4 h 32
Celle qui a dit fuck ! #imparfaiteetfieredeletre #freeandwild
Le journal d'une jeune imparfaite qui décide d'en finir avec les prises de tête : à travers ses chroniques pleines de piquant, de nombreuses pistes, des rituels express et des outils pour assumer une féminité décomplexée. Oser dire "Fuck", ça se travaille... Beyoncé ne s'est pas faite en un jour !
"Ove son? Chi m'aita? In mezzo all'ombre...Dal mio petto"
J'ai été probablement induite en erreur en voyant le nom de Donna Leon sur la couverture, anticipant un récit d'ordre criminel ou policier, ce qui est finalement loin d'être le cas. Quand on jette un coup d'œil à la quatrième de couverture (ce que je fais rarement), on découvre alors que cette œuvre est à l'initiative de Cécilia Bartoli, la chanteuse lyrique, qui souhaitait partager sa découverte d'un compositeur baroque du XVIIème siècle. Ni plus, ni moins. On est presque en droit de regretter son empressement, mais tout n'est pas mauvais non plus.
Caterina Pellegrini est une musicologue passionnée, qui s'ennuie à Manchester où elle travaille. Elle profite de l'occasion qu'on lui offre de retourner à Venise, sa ville natale, pour le compte de deux cousins qui se disputent un héritage et qui souhaitent l'avis d'un expert pour délivrer les clauses testamentaires. Deux malles appartenant à Agostino Steffani, un compositeur baroque tombé dans l'oubli, auraient en effet refait surface. Le travail de Caterina consisterait à analyser leur contenu, sans s'embarrasser des détails, lui souligne-t-on.
La rencontre avec ses employeurs et leur avocat rend la jeune femme mal à l'aise, ces hommes sont cupides et croient en l'existence d'un trésor, ils n'en ont que faire du potentiel historique et culturel des malles. Malgré tout, Caterina se dévoue à sa besogne avec un esprit consciencieux et méticuleux. Elle réalise assez rapidement que le parcours de vie de Steffani était plus que mystérieux, l'homme aurait multiplié les vocations (compositeur, castrat, évêque, émissaire diplomatique, peut-être aussi espion et complice de crime).
Plus elle va éplucher sa correspondance, se plonger dans les ouvrages annexes et solliciter sa sœur Cristina, aussi une chercheuse de grande renommée, qui est en train de remettre en question sa vocation religieuse, et plus Caterina va s'enthousiasmer pour son projet et oublier la pression des cousins. Elle s'offre même un interlude romantique avec le séduisant avocat, se promène le soir dans les rues de Venise et frise la crise de panique lorsqu'un individu la piste. Autant dire que l'ensemble est coquet, saupoudré d'un nuage de suspense, mais très léger aussi, car on s'interroge sur la vie du compositeur baroque, mais aussi sur ce que va découvrir Caterina en fouillant les archives.
L'histoire emprunte quelques pistes pour enflammer l'éveil du lecteur, mais sans toutefois le maintenir en ébullition. C'est un peu ce que je reprocherai à cette intrigue, d'avoir tenté... pour faillir piteusement. Car l'ensemble est plat, pas franchement émoustillant, même si j'ai tenu à aller jusqu'au bout du récit pour connaître le fin mot de l'histoire. Mais je pense que j'oublierai très vite tout ça ! Par contre, ce qui a permis d'embellir la lecture, pour moi, c'est d'avoir privilégié la version Audiolib avec Sabrina Marchese en narratrice. Avec son léger accent italien, très mélodieux, elle rend la lecture séduisante et dépaysante.
Les Joyaux du paradis, par Donna Leon
Audiolib / Calmann-Lévy, 2012 - traduit par William Olivier Desmond
texte intégral lu par Sabrina Marchese - durée 9h20