Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 3 : Un mariage au clair de lune, de Tessa Dare
Je suis définitivement séduite par cette série, qui continue d'opérer son charme au fil des livres ! Cette fois, nous suivons avec intérêt la relation effervescente entre Kate Taylor et le caporal Thorne. Elle est solaire et rayonnante, lui affiche une humeur sombre et taciturne. Elle est passionnée de musique, il quitte la pièce sitôt qu'elle entame un morceau. Bref, rien ne laissait présager la moindre attirance ou petite promesse de romance entre eux.
Mais suite à son voyage désastreux à Hastings, Kate loupe la diligence de retour et doit son salut à Thorne. Il arbore soudainement la parure du héros fascinant de beauté et doué d'une noblesse de cœur. La jeune femme est encore sous le coup de l'émotion lorsqu'elle débarque à l'auberge et se découvre une famille d'adoption, les Gramercy, trois femmes et un homme qui brandissent sous son nez la preuve de sa filiation.
Kate, qui a passé son enfance dans un orphelinat, est bouleversée par la nouvelle. Elle manque davantage de défaillir lorsque Thorne annonce leurs fiançailles à ces gens qu'il catalogue d'hurluberlus. Sous sa carapace d'ours mal léché, notre caporal est sensible à la détresse de sa dulcinée et craint qu'elle ne s'attache à une famille de substitution par dépit...
Quid des sentiments qui honorent nos tourtereaux ? C'est très, très compliqué. Kate est attendrie par l'âme torturée de Thorne, lequel combat violemment son attirance pour la jeune femme et s'interdit de la séduire mais revient sans cesse vers elle, mû par une pulsion plus forte que tout.
Se noue aussi une intrigue emberlificotée sur le secret des origines de Kate (fille de marquis ou pas ?) et sur le passé tourmenté de Thorne. Sérieusement, j'ai trouvé ça vaudevillesque en diable ... mais pas franchement crédible ni passionnant.
De manière générale, la lecture de ce troisième tome m'aura semblé moins excitante que les rendez-vous précédents. Peut-être parce que Thorne n'incarne pas le séducteur impénitent dans toute sa superbe, à moins d'être sensible au charme ténébreux... Mais son côté renfrogné donne néanmoins l'occasion de séquences hilarantes, comme la soirée surprise pour ses fiançailles, les villageois s'en souviendront !
Malgré ces réserves, j'apprécie follement d'être de retour à Spindle Cove, de croiser une galerie de personnages farfelus, de savourer l'humour de la série... Elle reste l'une des plus belles réussites du genre !
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, mai 2014 ♦ traduit par Julie Guinard
Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 2 : Une semaine de folie, par Tessa Dare
Minerva Highwood, déjà croisée dans le précédent épisode, avait su se démarquer par sa passion pour la géologie. Sa mère en lève les yeux au ciel, mais qu'importe, la demoiselle préfère courir la campagne, fouiller les sols et lire des ouvrages scientifiques plutôt que danser, écrire de la poésie, boire son thé à petites gorgées ou pavaner dans les bals pour trouver un prétendant.
De toute façon, avec son physique quelconque, Minerva a conscience qu'elle ne trouvera jamais la perle rare. Même sa propre mère lui serine qu'elle est une cause désespérée ! Toute l'attention de la famille est d'ailleurs focalisée sur la sœur aînée, la ravissante et vaporeuse Diana. Celle-ci aurait conquis le jeune vicomte de Spindle Cove, lord Payne, dont la réputation de débauché n'est hélas plus à peindre...
Aussi, pour soustraire sa sœur de cet intérêt dégradant, Minerva décide de s'immiscer dans leur romance et propose à Colin une fugue amoureuse, jusqu'en Écosse. Notre séducteur s'esclaffe, avant de se raviser. Et impose ses conditions.
Bien évidemment, l'aventure qui va suivre est proprement hallucinante.
Jamais couple n'a été aussi dépareillé, ce qui occasionne de belles séquences cocasses et sexy.
Car, au nom de la sacro-sainte recherche scientifique, Minerva se livre à des expériences d'un genre nouveau, guidée par les conseils d'un expert en l'art de séduction, pas mécontent d'avoir trouvé une partenaire aussi voluptueuse et hardie !!
Oui, oui, c'est proprement scandaleux mais pas totalement dépravé non plus.
Tessa Dare joue toujours sur la corde raide du désir, sans franchement basculer dans la décadence. Et pour bien faire, elle y met les formes ET l'humour. La complicité qui va naître entre Minerva et Colin est franchement savoureuse. Soudés dans l'adversité et développant au fil de leur parcours une connivence coquine et espiègle, tous deux vont beaucoup apprendre de l'autre, elle pour son épanouissement personnel, lui pour se libérer de ses démons... « Vous avez le goût des prunes mûres. - Allons, c'est absurde. - Pourquoi ? - Parce que ce n'est pas la saison des prunes. »
C'était encore un vrai régal de lecture, une romance placée sous le signe de l'aventure et de la passion, pour de vrai. Seul regret, l'histoire s'est écartée du cocon douillet de Spindle Cove...
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, février 2014 ♦ traduit par Laurence Murphy
Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 1 : Un moment d'abandon, par Tessa Dare
Nous voici en présence d'une lecture absolument irrésistible ! Ce n'est pas que de la romance, mais une histoire enlevée et très drôle, avec un couple charmant, aux dialogues assassins, beaucoup de tension érotique et sensuelle, un cadre idyllique et la sensation exaltante d'une vraie partie de rigolade !
L'histoire se passe au sein d'une communauté hors du commun, mais très attachante : Spindle Cove, le refuge pour les âmes esseulées, incomprises et laissées pour compte... bref, le repère des vieilles filles désespérées. En tête de file de cette brigade en jupons, on trouve Susanna Finch. Un caractère volcanique et passionné, une langue bien pendue, une soif d'indépendance, un soin jaloux à préserver son petit cocon douillet, une volonté farouche et un esprit féministe... Nous sommes loin de la jouvencelle en détresse !
Le commandant Victor Bramwell en fera vite les frais.
Blessé au genou, celui-ci doit ronger son frein en acceptant d'entraîner une milice de campagne, tout en rêvant de retourner sur le champ de bataille. Spindle Cove est pour lui le summum de l'ennui, une aberration dans sa conception virile de la société. La gent masculine n'est plus que l'ombre d'elle-même, ce sont les femmes qui mènent la danse. Ou plutôt, mademoiselle Finch met son grain de sel partout.
Bramwell rugit de frustration. En sa qualité de chef, il entend mener son monde à la baguette. Peine perdue. Il a trouvé une interlocutrice au tempérament aussi affirmé que le sien, la confrontation entre eux deux s'annonce piquante, tumultueuse... et très, TRÈS excitante !
La guerre des sexes est déclarée... et quelle farce ! Je me suis surprise à plonger dans ce roman avec un enthousiasme débordant. L'histoire procure un véritable plaisir, on rit tout du long, les personnages nous entraînent dans un univers folklorique et tendrement exubérant. En somme, Spindle Cove fait l'effet d'un rendez-vous vivifiant, où chaque individu occupe une place importante. C'est un bonheur d'évasion et la promesse d'y retrouver un univers familier livre après livre.
J'ai été absolument conquise. Dès lors que le couple vedette entre en collision, pour sa première rencontre mémorable, on retient son souffle, un sourire, et on se réjouit des entrevues à venir. Car Bramwell et Susanna vont entreprendre une séduction torride, mais jamais vulgaire. La jeune femme ne tourne pas de l'œil aux moindres allusions salaces, l'homme est une brute bouffie d'orgueil, qui va fondre lamentablement face à cette révolutionnaire de choc et de charme. L'alchimie est immédiate, les joutes verbales sont impayables... et on attend leurs interactions avec fébrilité.
Point de romantisme exacerbé, mais juste la touche nécessaire d'attraction fatale... du charme en pagaille et - ô miracle - de l'humour, de l'esprit, des répliques désopilantes. «... ici, à Spindle Cove, nous goûtons la liberté à coups de petites bouchées sucrées. »
J'ai adoré !
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, décembre 2013 ♦ traduit par Julie Guinard
“Are you suggesting a woman is some sort of … piece of fruit to you? One squeeze, and you know if she’s ripe?”
Rien ne prédestinait Amelia d'Orsay à rencontrer le sémillant duc de Morland, autrement surnommé le duc de Minuit. (Celui-ci honore de sa présence chaque bal en se pointant aux douze coups de minuit, danse une valse avec une partenaire au hasard puis regagne son domaine en toute discrétion.) Amelia est issue d'une famille noble désargentée, elle a vingt-six ans et un physique quelconque. Elle a donc coutume de faire tapisserie !
Et puis, ce soir-là, elle danse avec le duc, elle se veut audacieuse et spirituelle, l'homme est troublé et veut s'échapper, mais elle s'accroche. Alors il la prend à bras-le-corps et quitte la salle. Dans la foulée, deux hommes viennent prévenir Spencer qu'un membre de leur club de gentlemen, le Stud Club, vient d'être assassiné dans les rues de Mayfair. Tout ce petit monde est en émoi, mais discute jetons et chevaux avant de se rendre chez Lily Chatwick que l'un d'eux doit épouser pour l'honneur !
Cela ne fait pas 50 pages, il me semble, que l'intrigue vole déjà dans tous les sens et j'adore ça ! La relation qui va naître entre Spencer et Amelia démarre sur les chapeaux de roue, jamais elle ne faiblira, elle sera passionnelle et tumultueuse, ou je ne m'y connais pas. Le duc est un homme froid, orgueilleux, un vrai Darcy en puissance, il masque ses faiblesses, ses sentiments, il est parfois sec et rabat-joie, mais quel homme ! En face, Amelia ne lâche jamais prise, elle craint de tomber amoureuse, suite à leur accord, et fait tout pour tenir son prétendant à distance (peine perdue). Rarement une romance ne m'aura autant donné l'occasion de sourire comme une bécasse, de hausser les sourcils, de pouffer, de grincer des dents, de cligner des yeux comme une allumée. Tout ça pour dire que j'ai adoré !
Le Club des Gentlemen, tome 1 : Valse de minuit, par Tessa Dare
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Cécile Ardilly