Dernier meurtre avant la fin du monde, T.2 : J-77, de Ben H. Winters
Après l'excellente appréciation du premier tome de la série, cf. Dernier meurtre avant la fin du monde, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Hank Palace, flic de la police de Concord, récemment remercié pour ses bons et loyaux services. Depuis l'annonce du crash de l'astéroïde sur la planète, le monde est sens dessus-dessous, les services de police règlent les problèmes à la légère, mais Hank refuse de baisser les bras et d'accepter cette fatalité.
Approché par Martha Cavatone, la baby-sitter de son enfance, Hank est touché par sa détresse, lorsqu'elle lui apprend que son époux Brett a mystérieusement disparu alors qu'il faisait une course pour son beau-père. Aucun indice dans la vie des Cavatone ne laisse entendre une discorde, une infidélité, un coup de folie. Brett est décrit par tous comme un homme exemplaire, droit dans ses bottes, un ancien trooper aux valeurs morales irréprochables. Au fil de ses investigations, Hank reprend également contact avec sa sœur Nico, qui a rejoint une communauté d'irréductibles convaincus de pouvoir sauver le monde en accusant le gouvernement de détenir des informations. Même s'il désire par-dessus tout l'extraire de ce semblant de groupe sectaire, blindé d'activistes, Hank a besoin de leurs connaissances du terrain, lesquelles pourraient même le guider jusqu'à son disparu !
Ce que j'apprécie toujours dans cette série, c'est son climat lourd et pesant, accablé par le spectre d'une fin du monde imminente. La description est si réaliste qu'on a l'impression d'être concrètement visée, de ressentir l'angoisse des personnages et de tourner comme des lions en cage face à cette condamnation programmée. Je ne cesserai de répéter combien l'ambiance est la très grande force de la série ! Nous évoluons dans un monde éteint et désabusé, où les principes les plus élémentaires sont promptement bafoués, et où les combats de Hank pour rétablir la vérité ou la justice sonnent comme des coups d'épée dans l'eau. Toutefois, ses enquêtes ne manquent jamais de poigne ni d'intensité dramatique. Elles vont souvent à contresens de ce qu'on trouve habituellement, puisqu'elles vont au-delà des apparences et des conclusions basiques. C'est très bon, très fort, absolument convaincant et saisissant d'authenticité. Le dernier volet est déjà disponible, au titre évocateur : Impact.
« This is the end. »
“Cette enquête était une ligne droite, simple et propre : un homme a disparu. Trouver l'homme. Et maintenant on dirait que la nature sauvage reprend ses droits le long de la route, transformant le monde en un épais sous-bois, un labyrinthe, une jungle.”
10x18 - Septembre 2016
Traduit par Valérie Le Plouinec pour Super 8 Editions [Countdown City]
Petit bilan du mois d'Octobre ♪♫•*¨*•.¸¸ ♥ ¸¸.•*¨*•♫♪
Octobre, mois de tous les frissons ! !
J'ai également participé au marathon Halloween, (ceci expliquant cela), voici ma belle récolte :
☠ La mort dans une boule de cristal, d'Alan Bradley
☠ Le 5e Règne, de Maxime Chattam
☠ Le Livre des Morts, de Glenn Cooper
☠ Les Rivières Pourpres, de Jean-Christophe Grangé
☠ Le Bal des immortels, de Colleen Gleason
☠ Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi
☠ Lili Goth et la souris fantôme, de Chris Riddell
☠ À la recherche de la Plume d'os, de John & Carole E. Barrowman
☠ Rebelle Belle, de Rachel Hawkins
☠ Velvet, de Mary Hooper
- Bilan des séries tv :
Supernatural (saisons 1 & 2) : je n'ai pas trop accroché au début, trop cliché et redondant, puis la série adopte un virage intéressant (fin de saison 1, début de saison 2), assumant pleinement son penchant pour le glauque, l'occulte, les forces obscures... plutôt pas mal, avec un épisode préféré (Croatoan, pour son ambiance à la Stephen King), mais je lâche la série, parce qu'il lui manque ce petit truc en plus pour y adhérer pleinement.
True Blood : j'avais vu la saison 1 il y a deux ans (souvenirs, souvenirs), me promettant de m'y remettre rapidement. Et puis j'ai oublié. J'ai finalement enchaîné les saisons suivantes (2 à 5) tout dernièrement. Et là je plaide coupable. Ambiance torride, mais de mauvais goût. Personnages souvent grotesques et ridicules (exception faite pour Alcide) (Bill et Eric ... no way ! ). Beaucoup de dérision, du mauvais jeu d'acteurs, des poses à me faire mourir de rire, des intrigues pas possibles ... malgré tout, j'adore !
J'aime l'ambiance “petite-ville-atypique” de Bon Temps, son humour et son esprit décalé, le chassé-croisé entre les différentes créatures surnaturelles (loups-garous, sorcières, faes, fantôme etc.), les histoires tarabiscotées, les sursauts, les prises de risque. C'est comme un magnétisme incompréhensible, mais certain ! Ou je suis possédée.
le film, World War Z ... euh, franchement risible ! Certaines séquences sont saisissantes, mais le scénario est à pleurer de rire : Brad Pitt survole tous les dangers sans frémir (en avion, en hélico, à vélo !!)... les zombies sont coriaces (rapides, très intelligents) mais cocasses aussi (la scène du labo... hihihi, j'ai rigolé rien qu'avec les mimiques de l'acteur interprétant le z. !). Bref, pas très finaud.
Ce soir, on lâche tout ! Soirée films d'horreur en perspective. Vite, du gros sel et un peu d'eau bénite...
Happy HallOOween !
"Trust in tomorrow...Every day of your life, there's been a tomorrow. I promise you, there'll be a tomorrow."
la lecture du tome 1 est nécessaire (pour rappel : ICI), mais le deuxième est un livre d'accompagnement, pas forcément indispensable.
L'histoire se passe un an après l'accident de l'astéroïde, mais la situation demeure toujours préoccupante. La famille Evans a survécu et tente désormais de songer à l'avenir. Or, rien ne se passe comme prévu : Matt ramène une épouse, le père des enfants est de retour et il n'est pas seul non plus. Cela commence à faire beaucoup de monde dans une petite maison.
De son côté, Miranda a besoin de changer d'air et prend goût au maraudage, ce que sa mère réprouve, mais l'adolescente s'en moque. Elle n'a guère changé malgré les épreuves, à dix-sept ans c'est une jeune fille capricieuse et égoïste, faisant souvent preuve d'immaturité. Mais un nouveau séisme l'attend, car Miranda va tomber amoureuse ! Oui, tout est possible en ce monde accablé. Même les causes perdues peuvent croire en leur bonne étoile. Je plaisante, simplement la romance est très différente des clichés habituels, là on sent bien que la pitié et le désespoir sont chevillés au corps des personnages. Les passions ravageuses sont de vieilles idées remisées dans les ouvrages littéraires, en vrai cela ne fait plus rêver. (A la place, Miranda crève d'avaler un steak !)
Pendant longtemps la lecture fait croire que le retour à la normalité est une réalité envisageable, et puis non, la dernière partie du roman est plus brusque, plus dramatique, elle nous rappelle ce qu'est la vulnérabilité, et c'est franchement poignant. Le roman se termine sur cette vision sombre et désespérante d'êtres désabusés et qui tentent encore d'espérer en un lendemain meilleur. A vrai dire, on abandonne Miranda et les siens à un triste sort, la suite n'appartient qu'à eux et on referme ce livre en songeant que notre fortune n'est finalement pas si dérisoire ou détestable.
Chroniques de la fin du monde, tome 3 : Les survivants par Susan Beth Pfeffer
Pocket jeunesse, 2012 - traduction de Laure Mistral
"Vivre, c'est avoir des problèmes et essayer de les résoudre."
C'est déjà l'avant-dernier tome de la série ! On entend presque l'écho du tic-tac, et tant de questions encore sans réponse... tout ça nous taraude, et c'est donc avec un plaisir non simulé qu'on se plonge dans ce 7ème volume. On se rappelle dans quelle mauvaise posture se trouvait Jasper, traqué par l'Association, accusé à tort, lui-même aux trousses d'un petit bonhomme, en fait un shamane aux pouvoirs redoutables... Et voici qu'on découvre une surprenante mademoiselle Rose, transformée en Lara Croft, c'est dire comme les choses vont mal au 13, rue du Horla !
Ombe, Jasper et Nina ignorent encore à quel point les nouvelles sont mauvaises, et toute la première partie de l'histoire baigne dans l'atmosphère d'un roman d'espionnage. Tout le monde se traque, chacun cherche son chat, en somme, et paf ! tout ce petit monde va finir par se croiser et s'affronter. Les ennemis ressurgissent de partout, la confiance n'est plus, parce que ... voyons, rappelez-vous, Walter, ce cher Walter... et aussi le Sphynx... C'est horrible, quoi.
Jasper avance, petit pas par petit pas. Il perd de plus en plus le contrôle de ses convictions, et puis il est frappé par des hallucinations, des flashes rouges, comme la saveur du soufre. C'est vif, perturbant. Mais viennent aussi ces incroyables révélations sur Ombe et lui-même ! Peut-être le début d'une piste ?
L'explication tant attendue ne viendra qu'avec la parution, en octobre 2012, du dernier tome : Le regard brûlant des étoiles. L'impatience fait rage, parce que toute la deuxième partie de cette lecture s'est révélée captivante et promet un final à couper le souffle. Il sera, évidemment, difficile de se séparer de nos personnages au charisme avéré, Jasper et son humour pourri, Ombe et sa fougue légendaire, Nina et sa fragilité apparente... La responsabilité est lourde pour l'auteur, Erik L'Homme ne pourra pas nous décevoir, nos attentes nous placent dans un état d'angoisse, ou presque, mais surtout de doute et de curiosité, bref je vous dis ça, je ne vous dis rien.
7. Car nos coeurs sont hantés - Erik L'Homme (A comme Association)
Gallimard jeunesse / Rageot éditeur (2012)
A quoi servent les notes d'une musique, à quoi servent les mots d'une chanson, sinon à remplir la mer que d'autres ont vidée ? A repeindre des horizons qui ont été effacés ? A forger les maillons de la chaîne qui nous rattache au soleil ?
A ériger un lieu habitable sur les territoires du néant...
“Myth: Vampires don't exist. Truth: Dead wrong.”
Voilà une lecture distrayante, basée sur les observations d'une adolescente de presque dix-sept ans, Mina Hamilton, dont les parents sont vampires, et qui vient d'être convoquée par le Grand Conseil pour la mettre face à cette question déterminante : va-t-elle se rallier à la tradition familiale, ou préserver sa normalité et sa petite vie cool auprès de sa meilleure amie ? Soit, devenir ou pas vampire ! Il y a plusieurs contraintes, comme de préserver le secret, changer d'identité, donc de vie. Et là, Mina hésite car elle n'est pas sûre de vouloir tout plaquer. Sa vie lui convient, Serena est une amie formidable, et puis Mina est amoureuse de Nathan, tellement beau gosse qu'elle en bafouille. D'un autre côté, sa famille compte aussi beaucoup pour elle et d'autres détails apparaissent quelque peu alléchants. Quel choix cornélien.
Le grand Manitou des vampires s'appelle Joséphine Riley, alias Mamie Riley, pas très rigolote, stricte et exigeante, elle ne laisse guère l'adolescente souffler et l'inscrit à une série de conférences expliquant le B.A-BA de la vampire attitude. D'autres jeunes gens y participent, des cinglés assoiffés d'hémoglobine, aux yeux de Mina, et pourtant elle craque pour le séduisant Aubrey, même si son attitude fait froncer les sourcils. Qu'est-ce que c'est drôle, rien que de repenser à certaines scènes !
Parce que c'est tout l'intérêt du roman, entre les rencontres croustillantes, les anecdotes délirantes, les bonnes doses d'humour et d'autodérision, bref ce journal est une lecture qui ne se prend pas au sérieux, qui exploite le filon des vampires et qui s'en gausse. C'est efficace, ça se lit vite, et ça s'oubliera tout autant, mais c'est l'occasion de passer un bon moment.
Mon béguin, dans ce bouquin, est décerné à l'oncle Mortimer. Un colporteur qui raffole des blondes affriolantes, même que ça lui a coûté son humanité... Hihi. A voir, donc.
Pourquoi Moi ? par Kimberly Pauley
Castelmore, 2012. Traduit par Paola Appelius.