27/12/11

“Sometimes life doesn't allow us to be free to fly wherever we'd like.”

"Vi?" Jag's soft voice called from the other room. I'd been soaking so long, the water in the tub was cold. I stepped out, careful not to get the book wet, and wrapped a towel around myself. 
"In here," I whispered. He had switched the lamp on and was rubbing his eyes when I came into the bedroom. 
"Hey." 
I slipped the book back onto the table next to his bed. "I didn't get it wet." 
"Not. That." His eyes raked over my only-towel-covered body with a hungry expression. 
"Knock it off." I pulled the towel tighter and returned to the bathroom. He followed me, putting his hand on the door before I could close it. I looked anywhere but at him. Lying fully clothed in bed with him was bad enough. 
I couldn't help it when I drank him in, starting at his feet and slowly creeping up to his neck, past his chin, lips, nose to his eyes. When I finally reached them, my heart clutched almost painfully. I swallowed hard and cleared my throat, playing with the end of my towel. 
"Vi, babe-" 
"Don't talk like that," I said. 
He smiled his Jag-winner. I took a shuddering breath and tried to focus. "Don't smile like that either. It's not fair." 
"Okay, then. Let's talk about being fair." He carefully wove his fingers through mine. The way he studied the ground was adorable. He took a few slow steps back into the bedroom, pulling me with him. 
"Jag-"

IMG_6196

Punie pour avoir été surprise dans un parc, alors qu'elle se baladait avec un garçon, Violet est conduite dans une cellule où un autre type poireaute depuis des lustres. Il s'appelle Jag Barque, c'est un vrai bad boy et il se moque bien des conséquences de ses actes. Il veut dénoncer le contrôle exercé par certaines puissances invisibles, réveiller les esprits endormis, d'où la forte connivence qui se crée entre lui et Violet. La jeune fille est également une rebelle, elle n'a jamais pardonné la disparition de son père puis la mort de sa soeur aînée. Depuis, elle est déchaînée et fait tout le contraire de ce qu'on attend d'elle. Forcément, quand Jag et Violet se rencontrent, ça fait des étincelles. Ils se découvrent, ils se plaisent mais ont un combat à mener. En même temps, Violet est confrontée à son passé et à ses secrets. Et implicitement elle est tenue prisonnière face à des choix qui seront lourds de conséquences.

Voilà un roman que je jugerai bien généreusement, puisqu'effectivement la lecture ne s'est pas fait sans heurt. Alors que l'intrigue promet monts et merveilles, au point de nous servir son lot d'actions et de péripéties plus d'une fois stupéfiantes, elle n'est pas non plus avare en détails confus et confondants. A dire vrai, l'ensemble peut paraître brouillon et on croirait que nos deux chéris, Vi et Jag, pédalent de temps en temps dans la semoule. Il faut bien cette fabuleuse alchimie entre eux pour adoucir nos sursauts récaltitrants, parce que, très franchement, ils forment un couple passionnel aux réparties suscitant souvent des gloussement de dinde ! Bah oui, je suis comme ça. ;) Et quand la fin décide de s'y mettre à son tour, ça vous met bien évidemment la tête à l'envers. 

Possession - Elana Johnson
Published June 2011 by Simon & Schuster

LUENVOLu en VO - 48

Un roman à découvrir en VO, car l'édition française propose une construction bancale et inexacte, laissant une impression fade, ce qui est dommageable pour l'histoire en elle-même.


21/11/11

My body is a carnivorous flower, a poisonous houseplant, a loaded gun with a million triggers and he's more than ready to fire.

shatter-me-by-tahereh-mafi

Juliette a dix-sept ans. Elle est internée depuis 264 jours dans un asile, coupée du reste du monde. Ses parents l'ont reniée et ne veulent plus en entendre parler. Juliette est un monstre. Une anomalie de la nature. Un simple contact peut provoquer une mort imminente. Elle a d'ailleurs tué, d'où son internement, mais ce geste la hante encore. 
Du jour au lendemain, elle voit l'arrivée d'un autre garçon dans sa cellule. Il s'appelle Adam. Juliette a l'impression de le connaître mais s'en méfie. Il pose trop de questions, elle ne veut pas y répondre. Jusqu'à présent, tous ceux qui ont voulu la connaître lui ont tourné le dos. Alors elle s'isole afin de mieux se préserver. 
Et puis, tout bascule encore avec l'intrusion d'individus qui l'enlèvent de sa cellule pour qu'elle rencontre Warner. C'est un jeune homme très beau et sûr de lui, il est également un membre important du gouvernement en place (ce qu'on nomme The (Re)Establishement), et il a des projets pour Juliette. Il fait tout pour la séduire, parce qu'il la veut et est déterminé à obtenir gain de cause, mais elle résiste. 
Est-ce qu'il y aurait d'un côté les bons, et de l'autre les méchants ? Oui, forcément. Nous sommes dans un univers dystopique, où suite à de multiples incidences météorologiques, le monde est au bord de l'asphyxie car l'écosystème a été fragilisé. The (Re)Establishment a donc établi un programme strict et militaire, qui implique la gestion des denrées alimentaires, le contrôle des populations sur leur façon de penser et d'agir, la mise en place d'un couvre-feu, et la lutte contre toutes formes de résistance. 
Au centre, Juliette apparaît comme une arme parfaite et redoutable. Warner a pour ambition de la faire sienne, sauf que la demoiselle ne souhaite plus être considérée comme une bête de foire et compte exploiter ses capacités pour une cause meilleure. Ce changement s'explique, en partie, parce qu'elle est tombée amoureuse, cela lui donne des ailes, Juliette ne se contente plus d'attendre, elle veut agir. 
Il lui faut également comprendre "sa particularité", d'autant plus qu'elle a découvert qu'elle pouvait être touchée par certaines personnes, sans nécessairement engendrer la mort. Pourquoi, et comment, est-ce possible ?! C'est ce qu'on aimerait bien savoir nous aussi ! 
C'est un roman qui me fait l'effet d'un diesel - il démarre en douceur, avant de carburer comme un malade. L'histoire a plus d'un tour dans son sac, elle surprend agréablement (j'avais été prévenue que ce roman était prometteur), on y trouve autant d'amour que d'action et de suspense, et même de l'humour. Les personnages sont tous attachants, même les plus perfides ou pervers d'entre eux ont un charisme fou, et je suis sûre que d'autres révélations vont survenir pour nous secouer le cocotier. Ajoutez pour finir un style très personnel de l'auteur, Tahereh Mafi, et vous aurez tout compris. 
C'est, je crois, ma révélation de cet hiver !

Shatter Me - Tahereh Mafi  smileyc002
Published November 2011 by Harper Collins.

LUENVOLu en VO - 38

 "You're my bird," I tell him.
"You're my bird and you're going to help me fly away."

Posté par clarabel76 à 14:30:00 - Commentaires [9] - Permalien [#]
Tags : , , ,

Shatter Me

Nouveau phénomène ... à suivre de très TRES près ! 

♥♥♥

Posté par clarabel76 à 09:30:00 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , , ,

18/10/11

Earth Mother is always watching... And one brave girl is about to find out why.

IMGP8440

Honor a dix ans quand ses parents décident d'emménager sur l'île 365, où elle réussit son examen d'entrée à la Old Colony School. Du matin au soir, l'esprit de l'enfant est gavé de leçons insipides et mensongères, contre lesquelles Honor va d'abord résister, du fait de son éducation loin des carcans et parce qu'elle sait bien que ce n'est pas vrai tout ce qu'on raconte sur les îles du Nord. 
Sur l'île 365, la politique est axée sur l'obéissance et le devoir, la population est en effet redevable envers la Mère Nourricière. Après le Déluge, c'est Elle qui a pris sous son aile les brebis égarées et a fourni aux habitants de l'île un confort douillet, à l'abri des intempéries. 
Honor et ses parents savent que tout est faux. Sur l'île, l'illusion est entretenue par un dôme masquant le ciel avec les vraies étoiles et la vraie lune, les couleurs du lever ou du coucher du soleil sont entretenues artificiellement, la chaleur est tropicale, il n'y a pas de vent, cela fait trop penser à un souffle de liberté, et il est strictement interdit de s'éloigner dans la forêt, au risque de s'approcher de l'eau - un élément dangereux à éviter à tout prix. 
Parce qu'elle est jeune et donc influençable, Honor va vouloir se conformer aux règles et avoir honte de ses parents. Tout d'abord, ce sont les seuls à avoir deux enfants ! Un comble. Et plus ils sont désorganisés, irresponsables, ils se moquent du couvre-feu, font des cachotteries. 
La situation paralyse d'angoisse la fillette, et plus ses parents mènent leur double vie, plus elle va vouloir rentrer dans le rang. Finalement le dilemme va devenir insoutenable, et c'est Honor qui va commettre la bêtise. 
C'est une lecture au ton monotone, et qui pourtant parvient à nous intéresser de bout en bout au sort des habitants de l'île, de Honor, ses parents et leurs amis. Le mystère qui plane laisse supposer des tas d'hypothèses, et franchement la fin n'était pas si évidente à trouver ! Le roman dénonce aussi la propagande, les régimes autoritaires, l'annihilation des esprits critiques, mais aussi les conséquences de nos actes sur la planète, les dérèglements climatiques etc. 
Enfin, et surtout, c'est aussi le portrait d'une petite fille, qui grandit en se questionnant sur ce qu'elle voudrait être, qui ne comprend pas toujours ce qu'on attend d'elle, qui cherche et qui tente des solutions, qui fait des erreurs et qui va apprendre de celles-ci pour mieux trouver sa place. 
Une lecture entraînante, qui connaît un coup de mou à mi-parcours avant de se ressaisir pour offrir une dernière partie riche en éclaircissements !

De l'autre côté de l'île, par Allegra Goodman
éditions Thierry Magnier, 2009 - 373 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par Jean Esch 

IMGP8434

Posté par clarabel76 à 12:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , ,

28/09/11

"Commence à te souvenir."

IMG_5441

Voilà un très bon roman sur la manipulation mentale, les faux-semblants, les limites à franchir et le premier véritable amour. Un roman passionnant, glaçant et stupéfiant.
Nous sommes à Candor, une ville créée de toutes pièces par Campbell Banks suite à un drame familial. Son but est de proposer un monde parfait, et illusoire, où les soucis et problèmes n'ont pas droit de cité. Pour y parvenir, l'homme bidouille des messages subliminaux diffusés dans une musique d'ambiance qui passe en boucle afin de modeler la jeunesse de ces familles richissimes, souvent poussés à bout et voulant le meilleur pour leur progéniture. 
Seul le fils de Banks, Oscar, n'est pas dupe de ce manège. En apparence, ce fiston est parfait et ne déçoit pas son père. En douce, Oscar gère un marché secondaire en proposant des messages à contre-emploi pour ceux qui veulent s'échapper de Candor, en échange de fortes sommes d'argent bien entendu. Il a aussi une petite amie parfaite, Mandi, mais cette existence lisse et insipide connaît soudain un grand bouleversement avec l'arrivée de Nia. 
Elle vient d'emménager à Candor avec sa famille, et c'est la jeune fille rebelle par excellence. Elle porte du noir, aime l'art et se promène en skate. Elle dit haut et fort ce qu'elle pense, se moque des autres et ne supporte pas l'atmosphère mielleuse de Candor. Lors de leur première rencontre, Oscar est dicté par un désir de désobéissance incontrôlable et bombe de peinture orange un poteau de la ville. Il ne sait pas encore qu'il vient de mettre le pied dans un engrenage infernal. Il a juste conscience que la personnalité de Nia le fascine et qu'il refuse qu'elle change, alors lui glisse-t-il ses propres musiques avec ses contre-messages, sa manière à lui de la garder telle quelle le plus longtemps possible. Car Nia ignore, comme tous les gamins de cette ville, qu'elle est manipulée par des messages. Oscar n'ose pas encore le lui révéler, mais une épine dans le pied va lui arracher les pires grimaces. Sherman Golub, un cas difficile, a payé Oscar pour échapper de cet enfer mais l'opération a été un échec. Il est devenu un électron libre imprévisible. Chaque geste, chaque parole peuvent condamner Oscar d'un instant à l'autre.
Le temps est compté.  
La deuxième partie du roman est plus riche et angoissante. La tension psychologique du roman est exacerbée, les évènements se précipitent et les issues sont incertaines. La fausse ambiance de calme et d'apaisement de Candor coule le long des pages et des chapitres, l'exercice d'intoxication est cruellement efficace et pendant un bon bout de temps on a l'impression de ne plus savoir ce qu'il faut penser ou accepter. La rébellion est insidieuse, Oscar Banks n'a plus aucun secret pour nous et ça devient difficile de s'attacher à lui ou de lui faire confiance. Et c'est parce qu'il tombe dans le piège de l'amour qu'il devient, véritablement et enfin, lui-même, qu'il ôte son masque et se rend vulnérable, là, oui je suis de tout coeur à ses côtés, désireuse de voir réussir ses projets de fils désabusé et d'amoureux désespéré. 
En somme, après 380 pages de tours et détours sournois, haletants et carrément flippants, je pense que cette lecture demande du temps pour qu'elle fasse son bout de chemin, mais elle vaut le coup d'oeil en tout cas !

Candor, par Pam Bachorz
Editions Thierry Magnier, 2011 - 380 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Dayre 

Posté par clarabel76 à 11:15:00 - - Commentaires [5] - Permalien [#]
Tags : , , , ,


29/08/11

"Tell freedom I said hello."

IMG_5169

Quel beau roman (oui, déjà par la couverture...) ! Je viens de refermer la dernière page et je suis encore sous le charme ! Je voulais prolonger la lecture, ne pas quitter Rhine et poursuivre sa quête à ses côtés. Que c'est noble, fort et brillant, bien que le fond soit dur et féroce aussi. Qu'est-ce que j'aime ce contraste ! C'est également une intrigue essentiellement basée sur de l'action lente et de l'introspection, cela confère un rythme nonchalant qui n'est pas pour me déplaire non plus.

Nous découvrons ainsi un monde ravagé où les jeunes gens sont condamnés à mourir très tôt (25 ans pour les garçons, 20 ans pour les filles). Dans ce climat de "Too young to die", au lieu de rendre la vie plus éclatante et plus belle, de la saisir à bras le corps parce qu'elle devient plus précieuse car éphémère, c'est tout le contraire qui se produit puisqu'il faut se terrer pour échapper aux kidnappings. Être du sexe féminin n'a d'autres valeurs que d'être une chose - sexuelle, pour la plupart des cas. 

Rhine, l'héroïne de seize ans, vit avec son frère jumeau à Manhattan. Depuis la mort tragique de leurs parents, c'est un combat quotidien pour se nourrir et survivre en évitant d'attirer l'attention. Mais la jeune fille tombera dans le piège : droguée, elle sera enlevée pour devenir une épouse d'un jeune gouverneur en Floride. Elle n'est pas seule, deux autres filles l'accompagnent - Cecily et Jenna. C'est un joli harem niché dans un manoir qui croule sous l'opulence, avec des jardins, des couleurs, des senteurs exceptionnels... mais ce décor en carton pâte masque une autre réalité. 

Dès l'instant où Rhine se réveille dans ce paradis factice, elle n'a qu'un seul désir : s'échapper. Elle met au point son plan d'évasion en simulant le bien-être et la félicité mais se fait rattraper par ses bons sentiments et sa compassion. C'est ainsi qu'elle se lie d'amitié avec ses soeurs épouses et s'attache à Linden, son époux affable. C'est un jeune homme rêveur, coincé dans une douce utopie, il est également totalement étranger au monde occulte mis en place par son père, le chercheur Vaughan (merveilleusement illustré par un serpent à sonnettes dans les cauchemars de Rhine, ça fait froid dans le dos mais c'est tout à fait ça !).

Finalement, j'ai trouvé un charme vénéneux à ce roman, parce qu'il est troublant mais envoûtant. Les relations transpirent le parfum de l'interdit, les sentiments amoureux ne sont pas sains (des jeunes filles s'amourachent de leur ravisseur), la frontière est mince entre l'acceptation et la répulsion. Entre l'admiration et l'horreur. Il est aisé de s'identifier à l'héroïne, de comprendre son tiraillement, sa résistance passive, sa frustration et son besoin de liberté. Facile de l'accompagner au cours des 350 pages en attendant le moment décisif - à quand le grand plongeon ?! Terrifiant, mais gratifiant. Dernière chose, j'ai apprécié qu'enfin un auteur tente de bousculer son jeune lecteur en abordant des sujets sensibles (polygamie, expérience génétique, comportement abusif et exploitation sans vergogne du corps féminin...). J'espère que les efforts ne seront pas vains, et que cela prouvera quelque part qu'il faut travailler dans ce sens. Pour l'heure, j'applaudis le tour de force !

Ephémère (Le Dernier Jardin#1) - Lauren DeStefano  smileyc002
Castelmore, 2011 - 350 pages - 12,90€
traduit de l'anglais (USA) par Tristan Lathière 

22/07/11

Blood Red Road #1

Attention, phénomène droit devant ! Rendez-vous le 8 septembre...

IMG_4741

Saba vit avec son père, son frère jumeau et sa soeur dans un désert aride, loin de toute civilisation. Un jour, quatre cavaliers noirs arrivent et kidnappent Lugh après avoir assassiné leur père. Saba devient folle, de rage et de colère, elle jure qu'elle partira à la recherche de son frère et qu'elle le retrouvera. Commence alors un long périple, au cours duquel Saba va connaître la haine, la frustration, capturée par des trafiquants d'esclaves, elle sera livrée à des combats en cage, mais sa colère rouge, comme elle dit, la fera surmonter toutes ses épreuves. Et c'est ainsi qu'elle deviendra l'Ange de la mort. 

C'est un roman passionnant qui s'offre à nous, un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne écorchée vive, se forgeant exprès une carapace pour ne jamais faiblir, ne jamais oublier son but, en dépit des expériences malheureuses qu'elle va affronter. Saba a beaucoup de défauts, elle est dure et impitoyable, elle ne se montre guère compatissante avec sa petite soeur (elle ne lui a jamais pardonné la mort de leur mère), elle est têtue comme une mule, colérique et fonceuse. Elle n'a pas non plus une once de féminité en elle, elle ne sait pas exprimer ses sentiments ou ses émotions. Elle est maladroite et brusque, mais elle n'en demeure pas moins fascinante. En chemin, elle va s'entourer des bonnes personnes (les amazones au grand coeur, Ike le tenancier au physique de géant...), apprendre de ses erreurs et écouter la pierre de coeur qui lui indique que ce garçon au regard argenté n'est pas que sarcasme et prétention affichée. (Aaaah, Jack... formidable potentiel que voilà !) 

Le roman est écrit dans une langue brute, sans se soucier des règles grammaticales et de la syntaxe. Le style peut dérouter, mais il colle à merveille avec l'étonnante personnalité de Saba. C'est une héroïne qui a grandi loin des livres, qui ne sait pas, qui ne connaît pas, mais qui parle comme elle ressent. C'est la langue du coeur et du ventre, ça ne s'embarrasse pas des détails, et c'est l'autre grande force du roman. J'ai aussitôt été conquise et je n'ai pas pu lâcher mon livre avant la fin. J'ai vraiment adoré ! A tous ceux qui souffrent d'une dépression post-Hunger Games, voici l'autre phénomène de la rentrée (je compte aussi sur Divergent de Veronica Roth) pour vous faire oublier vos petits chagrins. Addiction garantie !

Saba, Ange de la Mort - Moira Young  smileyc002
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. Traduit par Laetitia Devaux. 
Titre en VO : Blood Red Road. 

A noter aussi sur vos tablettes : Divergent, de Veronica Roth chez Nathan le 6 octobre.

IMG_4704 

Les deux bombes de votre rentrée !!!

07/06/11

Vivre équivaut à marcher d'un bout à l'autre des ténèbres, sur un pont de rêves.

IMG_4253

Nous sommes confrontés à une société du futur, où les voyages dans l'espace sont devenus monnaie courante, où la procréation assistée permet d'avoir des enfants beaux et intelligents, et où il est possible de se greffer une puce dans le cerveau qui vous dicte tout, aussi bien votre façon de penser, de communiquer ou de consommer. En gros, vous êtes complètement lobotomisés mais vous êtes le dernier au courant !

D'un côté, nous avons Titus et sa bande de potes. Ils sont bruyants, brouillons, insupportables, ils vivent l'instant présent, suivent les modes sans se questionner. De l'autre côté, il y a Violet, belle, fascinante, tout chez elle la rend différente des autres, au risque de passer pour une intello pimbêche. Elle incarne la résistance passive, en n'ayant reçu son interface que tardivement, la jeune fille a ainsi appris par elle-même, pu réfléchir, analyser, contester, ce qui est une nouveauté pour Titus.

En toute logique, ses discours détonnent, bousculent la masse groggy et abrutie, mais ils ne sont pas pris au sérieux. Le pouvoir de l'interface est redoutable, mais pas infaillible non plus. Titus et ses camarades ont été victimes d'une attaque pirate lors de leur voyage sur la Lune, et si tout le monde semble avoir fait peau neuve, seule Violet en conserve des séquelles qui la condamneraient tristement à une fin prématurée.

Hélas pour moi, je suis complètement passée à côté de cette lecture. C'est triste, c'est pessimiste (à la rigueur ça se défend), c'est également empreint d'amertume et de résignation, attaché à un personnage (Titus) franchement peu charismatique, car totalement déshumanisé. Cet univers de dystopie est froid, glacial, il dénonce une vérité sournoisement consentie (nous sommes vendus aux dieux de la consommation, what else?), mais impossible de mettre le doigt sur ce qui m'a vraiment dérangée. Quelle frustration.

Interface - M.T. Anderson
Gallimard, coll. Pôle Fiction, 2011 (first published October 2004)

Posté par clarabel76 à 10:30:00 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
Tags : , , ,

31/05/11

One choice can transform you : Divergent

Those who blamed aggression formed Amity.
Those who blamed ignorance became the Erudite.
Those who blamed duplicity created Candor.
Those who blamed selfishness made Abnegation.
Those who blamed cowardise were the Dauntless.

IMG_4208

 A quoi reconnaît-on que ce livre et pas un autre va vous coller à la peau pendant un bon moment ? Dès la dernière page tournée, le sentiment de manque vous assaille. Malgré tous vos efforts, impossible de ralentir votre rythme de lecture. Le temps passe, et vous y pensez toujours. Au fil des pages, vous avez aimé, détesté, versé quelques larmes, poussé des cris de stupeur, senti votre coeur battre très fort... Parce que, moi je vous le dis, Divergent est le nouveau phénomène littéraire ! Celui qui peut battre The Hunger Games de Suzanne Collins (ou au moins lui arriver à la cheville).

Pour la petite histoire, nous sommes dans un monde divisé en cinq factions déterminées par les traits de caractère de l'espèce humaine. A seize ans, vous passez un test qui déterminera votre place au sein de cette société. Beatrice, l'héroïne, a grandi auprès de sa famille dans la section Abnegation, mais ses résultats de test sonnent le début d'un grand bouleversement.

Je vais m'en tenir au minimum, le reste n'appartient qu'à vous ! Sachez simplement que c'est un roman qui parle d'aventure, d'action, d'émotions, de trahisons, de sang, de larmes et d'amour. Ce sont près de 500 pages palpitantes, étouffantes, et peu glamour (je précise, car romance il y a, mais pas de guimauve écoeurante, c'est tout le contraire). Au centre, vous avez une petite nana déterminée à se tailler une place dans sa section, prête à se défendre et à vaincre tous les obstacles. Et vous avez le héros dans toute sa superbe : fort, mystérieux, qui ne laisse rien paraître, un vrai dur ! (J'ai apprécié que l'histoire ne tourne pas autour des sentiments amoureux, cela aurait nui à son côté brut de décoffrage qui fait tout son charme, je trouve.) Enfin bref, ce roman a tout pour plaire et il m'a plu énormément. Je ne peux que vous le recommander chaudement.

Divergent - Veronica Roth  smileyc002
Published May 2011 by Katherine Tegen Books

! DIVERGENT paraîtra en octobre 2011 aux éditions Nathan !

LUENVOLu en VO - 25

14/04/11

"Is falling in love with someone's story the same thing as falling in love with the person himself ?"

IMG_3429

Cassia avait tout pour être heureuse : à dix-sept ans, sa cérémonie de Couplage est un vrai succès, son Promis n'est autre que son ami d'enfance Xander, de plus ses exercices de classement font d'elle une experte en la matière, la destinant ainsi à une grande carrière. Une petite vie parfaite, donc. Et puis la demoiselle perd peu à peu ses certitudes - le visage d'un autre garçon au lieu de son Promis apparaît sur sa microcarte, le décès de son grand-père survient et deux poèmes interdits ont été glissés dans son poudrier. Mis bout à bout, ces indices vont inciter Cassia à voir la Société différemment.

N'attendez pas la cavalerie au détour de cette lecture, vous risqueriez d'être déçus. Il s'agit en fait d'une histoire subtile, profonde et délicate, où sont soulevées des interrogations essentielles sur nos sentiments et notre libre-arbitre, alors qu'est dépeint un monde utopique - celui de la Société (il n'y a aucun problème de santé, on tombe amoureux et on épouse la personne promise, il n'existe aucune place pour le hasard, même l'âge de mourir a été décrété). Cassia n'est pas une héroïne intrépide, pas une rebelle, mais la petite fille sage va progressivement sortir de sa bulle d'obéissance. Son grand-père lui suggérait de se poser des questions, les bonnes questions, cela lui demandera du temps (après tout, l'illusion de la perfection était une vraie réussite). Mais elle va y parvenir, notamment par le biais sentimental (Cassia tombe amoureuse d'un autre que son Promis et c'est le drame !), elle réalise que la Société a toujours entretenu un semblant de complaisance qui dissimulait une main-mise sur leurs libertés. Et ainsi de suite, elle prend conscience de la vaste manipulation, de la perfidie des Officiels, toujours présents et attentifs aux moindres faits et gestes. Les événements se précipitent sur la fin, les masques tombent et les émotions sont très fortes.

J'ai apprécié la finesse de l'intrigue qui n'a pas cherché à bousculer son lecteur à travers une mise en scène spectaculaire, mais plutôt grâce à des faits quelconques, racontés minutieusement et portés par une héroïne ordinaire, en recherche de vérité. Je me suis totalement laissée porter par l'histoire, ressentant l'inertie et l'abrutissement avant de chercher à échapper au contrôle, comme Cassia. L'identification est habile, même si ses sentiments amoureux m'ont plutôt laissée songeuse...

Affaire à suivre !

Promise - Ally Condie
traduit de l'anglais (USA) par Vanessa Rubio-Barreau
Gallimard jeunesse (2011) - 424 pages - 18€

Posté par clarabel76 à 10:30:00 - - Commentaires [18] - Permalien [#]
Tags : , , ,