Pêle-Mêle : Les Quiquoi et le bonhomme de neige qui ne voulait pas fondre - Mes amis Monstres - Il était trop de fois
Revoici la bande des joyeux copains, composés de Boulard, Mixo, Pamela, Pétole, Raoul et Olive l'artiste ! Ce dernier a choisi de créer une ambiance hivernale pour ses amis, ciel gris et enneigé, c'est l'occasion de faire un gros bonhomme de neige. Mais pour éviter que celui-ci ne fonde sous les premiers rayons de soleil, la troupe l'entraîne sur sa luge jusqu'à la montagne. L'ascension est longue et périlleuse, au loin les copains entendent le hurlement de l'abominable gnome des neiges, puis croisent une marmoutte déchaînée qui les pourchasse jusqu'au fin fond d'une grotte. Quelle aventure ! Et ce n'est pas tout, du moins attendez-vous à une lecture rigolote, riche en rebondissements loufoques. Vous allez adorer cette série, son trait d'humour, son dessins colorés, ses dialogues savoureux et ses situations cocasses. Olivier Tallec et Laurent Rivelaygue combinent talent et humour pour une lecture qui ne peut que vous régaler !
♥♥♥ Les Quiquoi et le bonhomme de neige qui ne voulait pas fondre, de Laurent Rivelaygue & Olivier Tallec ♥♥♥
Actes Sud Junior BD - Février 2017
Isa est une adorable petite fille, qui aime beaucoup se déguiser. C'est sa manière à elle de combattre les monstres, qui s'introduisent la nuit dans sa chambre. Son chat Jean-François veille également sur elle en lui faisant des câlins. Mais il faut que ça change, aussi décide-t-elle de ne plus se cacher sous les déguisements et d'affronter réellement les monstres. Ils sont trois. Trois à se faufiler près de son lit. La fillette n'en mène pas large. Soudain, son chat bondit sur les monstres... et là, la tension monte d'un cran ! Ce serait toutefois étonnant de trembler de peur à la lecture de cet album aux allures pop et aux couleurs acidulées ! C'est comme un bonbon à découvrir. Une délicieuse sucrerie à croquer sous la dent. Miam ! Cette lecture est franchement extra, rigolote et fantasque. Elle chatouille les vieilles trouilles et dédramatise le problème des monstres en racontant une histoire complètement folle, qui donne envie de sourire ! Une thérapie radicale, joyeuse et bénéfique. ☺
Mes amis monstres, de Pooya Abbasian
Actes Sud Junior, Février 2017
« Il était une fois un loup, grand et méchant. - Non ! Pas de loup ! Pensez aux pauvres petits lecteurs si sensibles qui risquent de faire des cauchemars… Pourquoi pas un chien ? Un gentil chien très mignon ? » C’est ainsi que commence cette histoire, où le loup est remplacé par un petit caniche rose... affamé. Il bondit sur un pigeon - malheur ! c'est rempli de microbes - il tombe alors sur un arbre magique à bonbons - nan, c'est mauvais pour les dents - alors il se rabat sur un navet - et s'il partageait avec les animaux de la forêt ? Amis de l'humour absurde, STOP ! Arrêtez votre chemin sur cette lecture, faussement rose prout-prout, car au menu c'est de la grosse poilade sur toute la ligne ! On se moque exprès de la bien-pensance actuelle (la moralité exemplaire, pas de sang, pas de clichés, des valeurs nobles...), sauf que cela ruine la créativité, l'élan, la spontanéité, le grain de folie... Place à l'imagination, à l'enfance, aux contes et aux histoires extraordinaires. Osez secouer les consciences, de toute façon les enfants savent pertinemment faire la part des choses. Vive le loup ! vive les classiques ! à bas la censure ! ☺
♥♥♥ Il était trop de fois, de Muriel Zürcher & Ronan Badel ♥♥♥
éd. Thierry Magnier, 2016
Tu ne sais rien de l'amour, de Mikaël Ollivier
“On n'échappe pas aux souvenirs, à moins de devenir amnésique. On marche au présent, vers le futur, mais toujours en traînant derrière soi le boulet du passé, comme un bagnard.”
Nicolas et Malina s'aiment depuis l'enfance. Voisins, ils ont grandi sous l'œil attendri des adultes qui les traitaient d'amoureux ou de fiancés. Pour la jeune fille, il ne faisait aucun doute que leur histoire était inscrite pour durer toujours. Seulement, à l'adolescence, Nicolas apprend la maladie de son père et réalise qu'il ne connaît rien de celui-ci. Il découvre aussi que sa mère fait ses propres cachotteries. Et cette idée d'une famille qui ment, qui masque la vérité et qui trompe les apparences, lui est tout simplement inconcevable. Lui est idéaliste ou veut se rassurer dans l'image d'une famille soudée. Quand toutes ses convictions tombent à l'eau, le garçon aussi remet en question son attachement pour Malina. Ils ne sont plus des enfants, et leur chemin a vraisemblablement emprunté des directions opposées. Au nom de quoi doivent-ils continuer de jouer leur comédie ?
Nicolas est un môme en colère, mais trouillard. Même s'il a conscience de ne plus rien maîtriser, il n'ose pas se libérer du poids des non-dits. Comment avouer à son amoureuse que leurs sentiments sont fanés ? comment regarder son père dans les yeux et lui annoncer qu'il ne reprendra jamais la boulangerie familiale ? comment accepter les compromis de sa mère et ne pas lui en vouloir de sa duperie ?
Le roman se lit en une goulée, il nous emporte et nous touche par sa pudeur, sa sincérité, son émotion à fleur de peau. Il évoque la famille, l'amour, la complexité de grandir, la confusion des sentiments, les silences et l'incompréhension. Un roman intimiste et bouleversant.
Très émouvant.
Éditions Thierry Magnier, 2016
Pêle-Mêle : Boom Boom Boom - Un cœur qui bat - Le chat le plus mignon du monde
Une petite fille décide d'accrocher au mur un tableau et se met à taper franchement avec son marteau, sans se douter des secousses provoquées chez son voisin. Celui-ci est justement en train de bouquiner en buvant son thé en toute tranquillité. Or, chaque coup résonne chez lui à grand fracas et le fait bondir de son fauteuil. La surprise fait place à la panique. Les coups redoublent de violence, quand soudainement c'est le Boom de trop. La fillette vient de passer à travers le mur, direct chez son voisin. C'est finalement plus simple pour lier connaissance sans passer par la case Départ. ☺
On sourit à la lecture de cette histoire drôle et savoureuse, qui se raconte par de simples onomatopées. C'est simple, efficace et ingénieux. On suit les personnages de chaque côté du mur, dont les expressions sont absolument désopilantes à découvrir. Tout texte serait superflu, car les détails sont exquis. Un petit album cartonné à croquer pour son plus grand plaisir.
Boom Boom Boom, de Johan Troïanowski
Éditions Thierry Magnier, 2017
Cet album est une petite perle de douceur et de poésie. Préalablement paru en 2004, ce titre est remis au goût du jour pour son thème incontournable : attendre un enfant. Mais la lecture nous offre une perspective plus grande, puisqu'il est question d'univers, de la Terre qui tourne, d'un pays, d'un jardin, d'un immeuble et d'un appartement, puis d'un salon, avec un fauteuil où une maman assise cajole son ventre rond, dans lequel se niche bébé. Bref. C'est ce qu'on appelle un livre "zoom" et c'est vraiment très beau. Les illustrations de Joëlle Jolivet sont raffinées, cf. l'intérieur de l'appartement, absolument divin. Le texte est parcimonieux, mais invite juste ce qu'il faut à se pencher sur l'ouvrage en posant les bonnes questions.
N'hésitez pas à offrir cet album autour de vous ! Petits et grands lecteurs succomberont à son charme.
Un cœur qui bat, de Virginie Aladjidi & Joëlle Jolivet
Éditions Thierry Magnier, 2017 pour la présente édition
Grand moment de bidonnade droit devant ! Voici l'histoire d'une petite fille qui se rend en animalerie pour adopter un chat. Le choix est vaste, mais la fillette craque pour un petit chat vraiment trop mignon. Toute la famille est ravie et rentre à la maison. Seulement, le chat trop mignon est aussi très timide. Il est adorable, mais de dos. Les parents et l'enfant commencent à se poser des questions et cherchent à piéger le chat pour qu'il tourne enfin la tête vers eux. La bestiole déjoue toutes les ruses, alors tant pis. Il faudrait aussi lui trouver un nom... Et là, le chat trop mignon va enfin réagir et enchanter le public !
La fin ne m'a pas surprise, mais elle est 100% hilarante ! J'adore l'humour de Vincent Pianina. Son univers est enchanteur, ses illustrations rondes et charmantes. L'histoire est également attendrissante et loufoque. C'est pour moi un album COUP DE C♥UR.
Le chat le plus mignon du monde, de Vincent Pianina
Éditions Thierry Magnier, 2017
Bonne nuit tout le monde, de Chris Haughton
« Aucun rêveur n'est trop petit, aucun rêve n'est trop grand. »
La nuit tombe, le soleil se couche. Les paupières sont lourdes. Les souris, les lièvres, les biches ont sommeil. Maman Ours s'étire et se prépare aussi à dormir. Seulement, Petit Ours déclare qu'il n'a pas sommeil. Il a encore envie de jouer et il fait le tour de ses camarades pour se joindre à lui.
Mais les souris, les lièvres et les biches sont trop fatigués. Il est l'heure de dormir, Petit Ours. Et il est vrai qu'après avoir vaillamment résisté, il dépose enfin les armes. À son tour de bâiller, de prendre une longue inspiration, de s'étirer de tout son long.
Maman Ours n'a plus qu'à le cueillir pour aller se coucher. Et l'instant d'après, c'est un concert de ZzZ, zzZZZ, FFFff... & Smack ! Bonne nuit tout le monde.
Magnifique album à lire pendant le rituel de l'histoire du soir ! L'instant est précieux : une histoire calme, douce et apaisante, des illustrations chaleureuses, dans des teintes crépusculaires, un petit héros rebelle, qui rechigne à rejoindre son nid mais qui lutte difficilement contre la somnolence, une situation ô combien éprouvée...
Et quelques petites préciosités glissées ci et là, comme une subtile découpe dans la lecture ou les pages de garde représentant les ciels de l'hémisphère sud & nord avec ses constellations. Une belle invitation à rêver.
éditions Thierry Magnier - août 2016
source : Chris Haughton
Mon chagrin éléphant, de Cécile Roumiguière & Madalena Matoso
Après la perte de sa grand-père, l'enfant éprouve beaucoup de chagrin. Un chagrin énorme et encombrant, comme un éléphant. Ce dernier est bleu et vient de surgir sans crier gare dans la voiture, assis confortablement à côté du garçon. Il lui demande même de chanter une chanson... Ses parents ne voient rien, mais lui reprochent de ne pas respecter leur chagrin et réclament du silence.
L'enfant est contrarié. D'abord, il y a cet éléphant qui ne le quitte plus. Il incarne son chagrin, dit-il. C'est lourd, ça ne s'oublie pas, ça vous colle partout. Et l'absence de Mamiette aussi pèse lourd dans la balance. C'est douloureux de penser à elle, de songer à son jardin et à ses fleurs qui vont faner. Aussi, le temps passe et l'éléphant ne part pas.
La tristesse est là, tenace et entêtante. Mais elle s'amenuise tout doucement. D'ailleurs, la taille de l'éléphant aussi se réduit. Il prend de moins en moins de place, se fait discret. L'enfant peut même chanter à tue-tête dans la voiture, ses parents reprennent le refrain en chœur. Le temps de l'éléphant est compté...
Cette belle image du deuil, du chagrin, de la tristesse, représentée par un gros éléphant bleu, est ingénieuse et adorable dans sa façon de faire éclater les couleurs, les rondeurs, les volumes, les chansons. Quand le chagrin vous imprègne des pieds à la tête, il finit par vous obséder et vous accabler. Seulement, l'amour ne se mesure pas, n'est pas non plus affaire de souffrance.
On n'oublie jamais un être cher, on peut y penser souvent, en humant une fraise des bois, un hortensia ou une tarte aux pommes. Un chagrin éléphant ne se cramponne pas, il sert à vous accompagner, à vous guider vers la gaieté. À soulager les mines tristes, les larmes, les moues boudeuses, le cœur trop gros, trop lourd.
Beaucoup de tendresse, de sagesse et de poésie dans ce magnifique texte de Cécile Roumiguière, à travers un album émouvant que les illustrations rayonnantes de Madalena Matoso détournent pour incarner la joie, les sourires, la vie. Une belle lecture, nécessaire pour contrer les petits bobos de la vie et tacler les coups de blues.
Thierry Magnier, août 2015
Combien faut-il de terre à un homme ? d'Annelise Heurtier et Raphaël Urwiller
Pacôme est un paysan qui vit dans l'Ouest sibérien. Il vit heureux sur sa ferme avec sa femme et ses enfants. Il regrette seulement le manque d'espace. Ses bêtes s'échappent sur les terres des voisins, aussi aimerait-il s'agrandir pour ne plus avoir ces désagréments. L'occasion se présente, Pacôme n'hésite pas une seconde. Or, ce sont maintenant les bêtes des villageois qui s'inscrustent sur ses terres. Mécontent, il se fâche avec tout le monde.
Puis décide d'aller voir plus loin, chercher d'autres espaces à labourer, à planter, à cultiver. Il vend tout ce qu'il possède, s'installe ici, puis là-bas, et encore ailleurs. Notre homme rêve de grandeur et pense être toujours plus heureux à mesure qu'il rêve grand, loin et fort. Il finit par relever un défi improbable, parcourir à pied son lopin de terre et en déterminer la superficie. Tout ça pour une bouchée de pain.
Pacôme doit s'accrocher, son ambition le dévore mais il ne renonce pas à son projet. Il veut dépasser ses limites, posséder, encore et toujours, conquérir son influence par la force de sa détermination. La journée est longue, sous un soleil de plomb. Notre homme est à quatre pattes à même la terre et la poussière.
Inspiré d’une nouvelle de Tolstoï, ce récit remanié par Annelise Heurtier nous emporte au rythme de l'obsession maladive du personnage, qui ne se sent jamais assez heureux et satisfait de ce qu'il possède. Mais cette folie va l'entraîner dans un petit rectangle de terre, juste à sa taille, victime de sa cupidité. Un conte cruel, mais au message d'une grande justesse !
Thierry Magnier, août 2014
#Challenge Il était trois fois Noël 2015 : Tout Schuss ! par Bjorn R. Lie
Nous sommes dans un petit village de montagne en Norvège. Le jour se lève sur le mont Trafollé, et déjà les pistes sont prises d'assaut. C'est une journée bien chargée qui s'annonce, et qu'on découvre, page après page, en suivant là les skieurs, là les athlètes, là les explorateurs et là les promeneurs.
Bienvenue dans un univers à part, ici la lecture se veut dépaysante, nous baignons dans la culture nordique, dans les années 50. Impossible de ne pas respirer, et raffoler, ce délicieux parfum de désuétude (la page des cagoules, notamment). On suit des tranches de vie amusantes, avec des détails cocasses et attendrissants, les illustrations sont ravissantes et la séduction opère doucement mais sûrement.
Voilà un album simple, attachant et qui sait délivrer tous les beaux côtés de l'hiver. A découvrir, au chaud.
éditions Thierry Magnier, 2011
La Forêt des totems, de Muriel Zürcher
« Je connais plein de films où les gens avancent en file indienne dans la jungle. La machette du guide s'abat sur les troncs, shlac, shlac, shlac. Derrière lui, les explorateurs restent attentifs. Il ne s'agit pas de passer à côté d'un temple chamanique, d'un crâne sculpté en cristal ou d'une flaque de lave fraîche sans les repérer. Quelle arnaque ! Dans la réalité, ça se passe tout autrement.
Déjà, c'est moi qui marche devant, et le shlac-shlac-shlac résonne dans mon dos : Tobias balise le chemin du retour.
Ensuite, j'ai les paupières à moitié fermées et une main sur ma bouche et mon nez. Mon visage déchire les toiles d'araignées à chaque pas. C'est immonde ! Pire qu'une pleine louche de courgettes cuites à l'eau. Je n'ai pas du tout envie d'avaler une de ces sales bêtes ! Surtout qu'ici, les araignées picolent sûrement de l'engrais : elles sont énormes.
Enfin, les vestiges des temps anciens ne courent pas la jungle. Ou alors, les ancêtres du coin les ont mieux planqués qu'un trophée de Koh-Lanta. Par contre, que de trésors ! Des plantes incroyables, des feuilles même pas imaginables en rêve. Je m'arrête toutes les trois secondes pour les récolter. Avec tout ça, mon herbier déborde, de quoi rendre jaloux n'importe quel botaniste ! »
Quelle partie de rigolade ! Cette lecture vous fera voyager, en plus de vous apprendre quelques rudiments de survie dans la jungle hostile et sauvage. Mais franchement, c'est très, très drôle. Max vient de rejoindre sa mère anthropologue, actuellement en Amazonie, à la recherche d'une nouvelle tribu à étudier. Pour le garçon, ces vacances s'annoncent douloureuses et accablantes... car il aurait préféré rester chez lui à bouquiner ses bandes dessinées ou potasser son herbier. Ses parents, trop accaparés par leurs activités professionnelles, ignorent tout de leur fiston. Ils l'imaginent aventurier casse-cou, alors qu'il est simple poète. Jusqu'à présent le garçon n'a jamais osé les détromper.
Il débarque donc en forêt amazonienne et fait connaissance avec le cuistot du camp, Tobias, avec qui il part explorer les alentours en attendant le retour de sa mère. Et c'est la catastrophe... ils boivent une eau droguée et sont kidnappés par des indigènes. Ignorant tout de leurs intentions, le garçon n'en mène pas large et tente une approche craintive et passablement amicale. Un gamin de la tribu bondit devant lui et roule dans la poussière pour un concours de force. Peine perdue. Max n'oppose aucune résistance, tandis que le prénommé Enal possède « une force dingue, un Hulk sans la couleur épinard » !
Ce roman d'aventure s'amuse à nous servir toute la série de clichés habituels sur les natifs des régions reculées et épingle aussi notre fâcheuse manie à vouloir imposer aux autres notre manière de penser, parler et vivre. C'est raconté sur un ton vif, joyeux et hilarant. Tout jeune lecteur sera, de plus, forcément touché par la détresse du héros, noyée sous de bonnes rasades de dérision, et vivra à ses côtés un récit palpitant et riche en surprises ! Cette collection (En voiture Simone !) réserve de bien belles trouvailles et ne cesse de m'enchanter. On lui doit aussi la série des Cousins Karlsson de Katarina Mazetti. ;-)
éditions Thierry Magnier, coll. En voiture Simone ! / septembre 2014 ♦ illustration de couverture : Aurélie Henquin
Capitaine Triplefesse : À l'abordage ! de Fred Paronuzzi
Rien que la première phrase du livre m'a donné furieusement envie de poursuivre la lecture ! Imaginez... « Lorsque le professeur remplaçant d'arts plastiques, M. Garneray, fut présenté à la classe de Lila et Hugo par Mme Zinc, la principale du collège, ils furent nombreux à sentir des chauves-souris affolées se cogner aux parois de leurs estomacs. » J'avais un sourire jusqu'aux oreilles !
La suite n'a su que confirmer la très bonne appréciation du début. Une classe d'arts plastiques doit préparer un exposé sur une série de tableaux et se rendre au Louvre pour se familiariser avec les œuvres en question. Hugo, en binôme avec la jolie Lila, doit étudier Le Radeau de la Méduse. Or, sur place, la foule pressante les bouscule et les empêche de s'imprégner de la peinture. Ils décident alors de se planquer, après la fermeture du musée, mais vont assister alors à un étrange phénomène.
Car le tableau va s'animer, comme par magie ! Et trois individus aux mines patibulaires vont en surgir, un géant au nez écrasé, une jeune femme aux longs cheveux noirs et leur chef portant tricorne, boucles d'oreille, barbe noire et jambe de bois, avec un iguane sur l'épaule. Les enfants en restent abasourdis mais décident de suivre en catimini ce trio de pirates égarés, qui courent se prosterner devant le portrait de la Joconde !
Quelle aventure, quel spectacle ! Franchement, l'histoire n'a pas fini de surprendre en dévoilant une aventure pleine de verve, d'exubérance et de fantastique. Le lecteur ne peut que se régaler en lisant ce récit inventif, au rythme entraînant et saupoudré d'un style alerte et fleuri. J'ai beaucoup aimé. Fred Paronuzzi nous réserve déjà un tome 2 pour novembre 2015. ;-)
éditions Thierry Magnier, coll. En voiture Simone ! / mai 2015 ♦ illustration de couverture : Till Hafenbrak
Sus aux lâches et aux menteurs !
C'est la p'tite bête ... & La Promenade de Flaubert, d'Antonin Louchard
Ces deux titres de la collection Tête de Lard bénéficient d'une réédition avec format plus malléable pour les enseignants, qui partagent leurs lectures en classe.
Dans La Promenade de Flaubert, on suit notre personnage vedette dans sa balade bucolique. Quand, soudain, le vent se lève, Flaubert perd son chapeau, puis ses lunettes s'envolent. Et plus le vent va souffler, plus notre Flaubert tombe en vrac : il perd la tête, les bras, les jambes ! Heureusement que Mme Flaubert a la tête sur les épaules... En passant par là, elle rassemble les morceaux de son homme et roule ma poule ! ;-)
Texte simple mais instructif qui permettra aux enfants de détailler le corps humain de façon ludique. La fin de l'histoire reste ouverte, pour les inviter à imaginer la suite à leur guise. Très sympa.
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La Palme d'or revient à l'ouvrage de la P'tite bête... Vous savez ? Celle qui monte, qui monte, qui monte.
Avec ses illustrations expressives et éclatantes, cet album des chatouillis fera plier de rire les bambins. Car la P'tite Bête est rigolote, avec sa bouille toute ronde, aux yeux gigantesques. Elle taquine le lecteur... hé ho, y'a quelqu'un ? Si vous ne réagissez pas, elle repart pour un tour et elle descend, descend, descend...
Facile, simple, efficace. À lire le soir avant de s'endormir. Pas d'excitation sur l'oreiller, mais de grands éclats de rire. Pour petits et grands. Bonne humeur assurée !
éditions Thierry Magnier / mai 2015 pour la présente édition