Le Pensionnat des innocentes, d'Angela Marsons
De récentes fouilles archéologiques sur le site de Crestwood, un ancien foyer pour jeunes filles ayant fermé ses portes après un incendie, font remonter à la surface des ossements et révéler, en vrac, des crimes d'une rare violence, des disparitions non signalées, des témoins brutalement assassinés les uns après les autres.
Pour l'inspectrice principale, Kim Stone, teigneuse mais bosseuse acharnée, l'enquête va prendre des tours et des détours compliqués, face auxquels son tempérament fougueux va vite passer en surchauffe.
En commençant cette lecture, on découvre avant tout le Pays Noir (ancienne zone minière située à l'ouest de Birmingham), dépeint comme un lieu de misère sociale et de désolation économique. Le ton est donné. On plonge ensuite dans une intrigue assez tordue - un tueur anonyme, qui s'en prend à une liste de victimes triées sur le volet, un passé omniprésent, des secrets reliés à des pactes, des remords obsédants, des souvenirs qui ne s'effacent jamais et une soif de vengeance qui ne reculera devant rien.
Au milieu, on fait connaissance avec l'équipe de police qui entoure Kim Stone, souvent épinglée par ses supérieurs, connue pour ses coups de sang et son franc-parler, mais réputée pour son travail abouti. On perçoit rapidement ses failles affectives liées à un passé traumatisant. Forcément, l'histoire de Crestwood avec ses pensionnaires malchanceuses va la renvoyer à ses pires cauchemars...
En bref, les chapitres défilent, l'ambiance est pesante, le spectre d'un imbroglio inextricable pointe son museau. On est vite pris dans le feu de l'action et attirés par le suspense. Tous les signaux sont en rouge écarlate, scintillants sous notre nez, on ne voit pourtant pas venir le dénouement. Tout est bien cadenassé jusqu'au final !
Cela reste une bonne lecture, même si cela manque parfois d'audace. Il y a aussi beaucoup d'amertume et d'émotion, seulement je n'y ai pas du tout adhéré. L'auteur a publié d'autres livres autour du personnage de Kim Stone - quid du marché français ? À suivre, ou pas.
Belfond Noir (2018) - Traduit par Valérie Bourgeois
#moisanglais_2018
Angela Marsons a rencontré un succès éditorial considérable avec la publication de son premier roman, Le Pensionnat des innocentes, vendu à plus d'un million d'exemplaires et traduit dans plus de vingt pays. Elle vit dans le Black Country, en Angleterre, avec sa compagne et leur petite ménagerie.
Nous, de David Nicholls
Pauvre Doug Petersen ! Lorsque son épouse Connie lui annonce qu'elle envisage de le quitter dès que leur fils Albie rentrera à l'université, il embarque aussitôt toute sa petite famille pour un tour de l'Europe concocté à sa sauce et espère ainsi raviver la flamme de sa chère et tendre, et se rabibocher avec son fiston qu'il ne comprend plus. Las, leur périple tourne à la débandade et renvoie notre homme désabusé dans une vilaine posture. Seul, abandonné, désemparé. S'engage alors une comédie cynique et grinçante, mais malgré tout désopilante. Certes, on sourit face aux déboires de Doug, déjà abattu par les critiques de ses proches, constamment ligués contre lui, à lui reprocher son esprit scientifique, cartésien, sans imagination, sans grain de folie. C'est d'autant plus un comble qu'on découvre les débuts de son histoire avec Connie, jeune artiste bohème, alors attirée par son contraire, pour finalement s'en lasser. En avant les montagnes russes ! On passe par tout un panel d'émotions en lisant ce roman, qui s'ouvre dans la joie et l'allégresse, avec un voyage cumulant les maladresses (dans les rues d'Amsterdam, Doug cherche à visiter le musée d'Anne Frank mais provoque un séisme chez les bikers et se décompose sous leurs yeux), avant de basculer dans le sordide, le touchant, le poignant. L'image du couple et de la famille prend un coup dans l'aile et laisse une saveur amère, sans toutefois rendre la lecture aux accents mélancoliques trop démoralisante. C'est frais, cocasse, subtil et riche en nuances, pour un récit à la fois sensible, pathétique et émouvant. J'ai passé un très bon moment !
10/18 Littérature Etrangère - Avril 2016 (Traduit par Valérie Bourgeois)
Nous, de David Nicholls
Pauvre Doug Petersen ! Lorsque son épouse Connie lui annonce qu'elle envisage de le quitter dès que leur fils Albie rentrera à l'université, il embarque aussitôt toute sa petite famille pour un tour de l'Europe concocté à sa sauce et espère ainsi, 1) raviver la flamme de sa chère et tendre, 2) se rabibocher avec son fiston qu'il ne comprend plus. Las, leur périple tourne à la débandade et renvoie notre homme désabusé dans une vilaine posture. Seul, abandonné, désemparé.
S'engage alors une comédie cynique et grinçante, mais malgré tout désopilante. Certes, on sourit face aux déboires de Doug, déjà abattu par les critiques de ses proches, constamment ligués contre lui, à lui reprocher son esprit scientifique, cartésien, sans imagination, sans grain de folie. C'est d'autant plus un comble qu'on découvre les débuts de son histoire avec Connie, jeune artiste bohème, alors attirée par son contraire, avant de s'en lasser.
En avant les montagnes russes ! On passe par tout un panel d'émotions en lisant ce roman, qui s'ouvre dans la joie et l'allégresse, avec un voyage cumulant les maladresses (dans les rues d'Amsterdam, Doug cherche à visiter le musée d'Anne Frank mais provoque un séisme chez les bikers et se décompose sous leurs yeux), avant de basculer dans le sordide, le touchant, le poignant.
L'image du couple et de la famille prend un coup dans l'aile et laisse une saveur amère, sans toutefois rendre la lecture aux accents mélancoliques trop démoralisante (contrairement à Un jour). Excellente interprétation faite par Patrick Donnay - c'est frais, cocasse, subtil et riche en nuances, pour un récit à la fois sensible, pathétique et émouvant. J'ai passé un très bon moment !
Audiolib ♦ avril 2015 ♦ texte lu par Patrick Donnay (durée : 14h 12) ♦ traduit par Valérie Bourgeois [Us] pour les éditions Belfond