Tout ce que tu vas vivre, de Lorraine Fouchet
Le père de Dom meurt brutalement d'une crise cardiaque. Auprès de lui, une jolie blonde a pris la fuite après avoir alerté les secours. Assommé par un tel cataclysme, le garçon erre comme une âme en peine dans l'immeuble occupé par son oncle et ses tantes. Mais l'amoureuse veille non loin, attentive aux questions qui bouillonnent dans sa tête. L'adolescent de quinze ans a besoin de comprendre, pourquoi sa mère ne donne pas signe de vie, pourquoi la blonde mystérieuse s'est envolée, pourquoi son père a menti... Il part sur un coup de tête sur l'île de Groix, autre berceau familial, pour y déterrer de nouveaux secrets jalousement cachés.
Malgré les espoirs attendus, cette lecture, basée sur la famille et le deuil, n'a pas su me combler. En fait, c'est son schéma qui m'a semblé bancal. J'ai beaucoup aimé le début du roman, j'ai été touchée par la détresse du garçon, par sa relation exclusive avec son papa. J'ai bien aimé qu'on avance à tâtons pour comprendre ce qui a précipité le départ de sa mère et qui pourrait être l'amoureuse de l'ombre (mon flair a fait défaut). Malheureusement la suite de l'histoire est loupée : dès lors que les personnages s'envolent pour l'Amérique du Sud, ils vont au-devant de découvertes et de déclics... gros, gros, gros ! J'ai décroché.
Dommage d'avoir cette note finale en demi-teinte : j'attendais beaucoup de ce roman !
©2019 Editions Heloise d'Ormesson (P)2020 Lizzie, un département d’Univers Poche
- Lu par : David Macaluso, Valérie Marchant
- Durée : 5 h 27
Lecture audio sans défaut ! Confort et évasion garanties.
Porté par une écriture lumineuse et pleine de surprises, Tout ce que tu vas vivre est un condensé d'optimisme où l'espoir triomphe face aux aléas de la vie. Un roman d'une savoureuse tendresse.
⭐⭐⭐
À la recherche d'Alice Love, de Liane Moriarty
Après une chute sur la tête en faisant du sport (alors qu'elle n'aime pas ça, pense-t-elle), Alice Love découvre dans la foulée qu'elle n'a plus vingt-neuf ans, mais dix ans de plus. Une décennie vient de s'effacer dans son esprit... et badaboum.
Son mariage prend l'eau, ses enfants sont des inconnus, sa meilleure amie a disparu, sa sœur file un mauvais coton, sa mère se découvre une nouvelle jeunesse et sa grand-mère est une blogueuse émérite !
Alice a la sensation d'avoir basculé dans un monde inconnu et tente de se réapproprier cette nouvelle existence. Au gré de ses tâtonnements, elle nous entraîne aussi dans un incroyable cheminement ponctué de révélations inattendues.
C'est d'ailleurs le point fort de l'auteure qui nous fait croire un truc (lequel se révèle complètement faux) et qui nous balade pendant tout le roman en allant de surprises en surprises.
C'est très, très bon ! Habile et prenant... vraiment captivant.
Par contre, Alice est agaçante. Elle se comporte d'abord comme une fillette immature et capricieuse. Puis quand les cases se remplissent, son personnage se peaufine, s'adoucit, gagne en nuances. C'est moins stressant.
On ne décroche pas tout du long de ses errements car on a envie de découvrir la suite de son parcours. J'ai peut-être quelques réserves sur le dénouement mais ce n'est pas insoutenable non plus. Pour moi, c'était donc un bon roman qui se lit vite et bien ! Il est distrayant, simple et sans prétention. OK pour moi.
©2019 Éditions Albin Michel (P)2020 Audiolib
- Lu par : Valérie Marchant
- Durée : 14 h env.
Comédienne habituée aux livres audio, Valérie Marchant offre une performance sans défaut en conviant le lecteur à lui faire confiance pour suivre cette histoire ! Voix agréable, intonation pondérée, personnages variés, interprétation sans chichis ni aucune exagération... le format audio est parfait ! J'ai également passé un très bon moment par ce biais.
⭐⭐⭐.5
Une fois dans ma vie, de Gilles Legardinier
Eugénie a toujours rêvé de travailler dans un théâtre, n'hésitant pas à entraîner son mari Victor dans ce projet fou. Mais pour la première fois de sa vie, la gardienne ressent un passage à vide qu'elle ne s'explique pas. Auprès de ses amies, Céline la couturière et Juliette la chorégraphe, Eugénie donne le change et cherche à s'investir au maximum pour les sauver de leur propre marasme - l'une entretient une liaison avec un homme marié et n'ose pas réclamer à son ex une pension digne de ce nom pour élever leur fils ; l'autre rêve d'un amour romantique et est convaincue d'avoir trouvé le bonheur auprès d'un garagiste timide.
S'écrit alors une charmante comédie sur la vie, l'amour, l'amitié autour d'une belle brochette de personnages attachants. Les séquences émouvantes donnent le change aux anecdotes truculentes. On sourit tout du long à l'écoute de cette histoire profondément humaine, sensible et bienveillante. C'est du Gilles Legardinier attendu et réconfortant. Peut-être pas le meilleur du lot, mais plein de bonnes intentions. Donc, précieux.
Roman lu avec tendresse par Valérie Marchant. Un Audiolib fort agréable pour oublier la grisaille de cet hiver pluvieux.
©2017 Flammarion (P)2017 Audiolib - durée : 10h 55
La Maison des hautes falaises, de Karen Viggers
Karen Viggers est un auteur que je souhaitais découvrir depuis un moment, car je prévoyais une lecture riche en évasion, à l'instar des romans de Victoria Hislop. Le changement d'air est bien au rendez-vous - direction un coin paumé d'Australie, au bord de l'océan - par contre, l'histoire réserve des émotions contradictoires. On fait en effet la connaissance de deux personnages qui traversent l'existence en léchant leurs plaies mais qui refusent de s'épancher pour mieux chasser leurs vieux démons. Ils préfèrent, au contraire, les bichonner et les garder sous le coude. D'un côté, Lex avait une brillante carrière d'animateur et une vie de couple épanouissante, jusqu'à la perte tragique de son enfant. La soupape de sécurité ayant explosé, l'homme a tout plaqué pour s'installer dans un village de pêcheurs, à l'abri des regards. Un jour, il croise la route de Callista, une artiste locale, qui mène une vie de bohème. Elle aussi possède un passé parsemé de zones d'ombres, qu'elle préserve jalousement. Ces deux-là ont un coup de foudre. Ils vivent l'instant présent sans peur du lendemain, mais ne dévoilent rien de leurs fantômes. C'est dit comme ça, mais au fond c'est carrément borderline, et toute l'histoire ne cessera d'en faire la démonstration. Les personnages eux-mêmes ont conscience de leurs “émotions bordéliques”. Ce sont tous deux des êtres fêlés, handicapés sentimentalement, paralysés par le lâcher prise. Et bon sang comme c'est lourd à absorber ! J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à suivre leurs dérives et à cerner leur valse des hésitations. Tout est trop compliqué et accablant. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas su m'attacher à Lex et Callista. Leur histoire est longue et lente à se déployer - trop d'atermoiements, aucune perspective rayonnante, et cerise sur le gâteau, une interminable séance de sauvetage de baleine en guise de dénouement ! Débroussaillez tout ça et vous obtenez un roman bien amer, un poil mélodramatique, sur fond de douce sérénade mélancolique...
Valérie Marchant, lectrice pour Audiolib, sauve les meubles par son interprétation sensible et agréable à l'oreille. Car si le roman décline effectivement son ode à la nature et à l'océan, il manque cruellement de vigueur à nous transporter dans le parcours de vie des deux protagonistes. De la délicatesse, de la beauté et de la poésie... certes, mais l'envolée romanesque peine à décoller ! Une déception, donc.
©2016 / 2008 / 2017 Karen Viggers / Éditions les Escales, un département d'Edi8 / Audiolib. Traduit par Aude Carlier
(P)2017 Audiolib - Texte lu par Valérie Marchant (durée : 12h 39)
La Fille du train, par Paula Hawkins
Tant de buzz autour de ce livre... et la volonté d'apprécier ce que la lecture me réserverait, coûte que coûte. J'ai donc zappé les avis qui circulaient déjà en masse pour me consacrer sereinement à cette histoire qui est dans l'air du temps (une narratrice peu fiable, une intrigue nébuleuse, le coup de théâtre final).
Rachel prend le train tous les jours pour se rendre à Londres. Elle passe tous les matins devant son ancien quartier, où son regard effleure sa maison, désormais habitée par son ex et sa nouvelle compagne. Elle se complaît également dans le spectacle offert par le couple voisin, qui lui semble si parfait et infaillible. Or, un jour, Rachel surprend la jeune femme dans les bras d'un autre homme, en train de s'embrasser. Puis apprend qu'elle a disparu et que la police effectue des recherches actives. Rachel, convaincue de posséder des éléments essentiels, n'hésite pas à s'investir dans l'enquête... même si les inspecteurs la considèrent avec commisération et la traitent de témoin peu fiable, du fait de son alcoolisme notoire.
Toute la force du roman vient - selon moi - des trois intervenantes dans l'histoire, dont les rôles interchangeables viennent complètement troubler notre perception de l'intrigue. On ne cerne plus la plus crédible ou la plus coupable des trois et c'est assez perturbant. Cela compense aussi avec le peu d'action dans notre affaire, qui tient la distance grâce à une pression psychologique constante et finement jouée. J'ai certes vu venir la fin, mais ai attendu jusqu'au point final pour obtenir toutes les réponses. Qu'on aime ou pas, cela reste une lecture redoutable sur un plan machiavélique, et efficace pour le climat lourd, suspicieux et tendu de bout en bout.
Les trois comédiennes, Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz, apportent au livre audio (Audiolib) une dimension théâtrale très appréciable, en jouant chacune leur rôle avec une sensibilité qui leur est propre. Cette interprétation fausse aussi la partie et confond le lecteur résolument perplexe (et impatient de connaître la suite). Mieux qu’un thriller exceptionnel, l'éditeur parle de « piège paranoïaque et jubilatoire ». Écoutez-le, vous comprendrez pourquoi.
Audiolib / novembre 2015
Texte lu par Valérie Marchant, Joséphine de Renesse et Julie Basecqz (durée : 11h 44)
Traduit de l'anglais par Corinne Daniellot (The Girl on the Train) pour les éditions Sonatine