Asha Tueuse de Dragons (La Légende d'Iskari #1) de Kristen Ciccarelli
Intriguée par cette couverture et son univers combinant des dragons et un royaume en plein chaos, j'ai tenté l'aventure sans attente particulière. Résultat : j'ai carrément adoré et je ne vais pas traîner pour découvrir la suite. ♥
Asha chasse les dragons pour son père, le roi de Firgaard. C'est elle, l'Iskari. La porteuse de la mort. Elle est à la fois crainte et admirée, porte fièrement ses cicatrices et affiche une détermination de déesse. Pourtant la jeune femme se sent souvent seule et isolée. Promise à Jarek, le commandant des soldats, elle ressent de moins en moins l'envie de sceller son destin à cet alpha conquérant. Elle va alors accepter le compromis de son père en partant traquer le Premier Dragon pour lui arracher le cœur.
Mais les dés sont pipés, la mission est plus ardue qu'en apparence. Les légendes refont peu à peu surface, les mythes s'effondrent et la rébellion se prépare. L'histoire n'aura de cesse de se déployer, dévoiler son univers et amener de nouvelles rencontres. Les personnages aussi vont s'enrichir, s'affirmer et surprendre. Bref. C'est passionnant. Si j'ai plus d'une fois douté de la tournure des événements, j'ai dévoré ce roman selon un rythme oscillant souvent entre frénésie et coup de frein pour faire durer le plaisir. Hanlala. Me voilà complètement emballée par cette nouvelle série. C'est tout simplement palpitant, intense et surprenant. Tentez le coup. Smacks !
Gallimard Jeunesse, 2019 - Traduit par Vanessa Rubio-Barreau
Illustration de couverture : Patrice Cablat
⭐⭐⭐⭐⭐
Les Royaumes de Feu #1 : La Prophétie, de Tui T. Sutherland
J'ai été agréablement surprise par ce début de série qui cartonne depuis 2015 en France ! Il s'agit ici de l'adaptation en bande dessinée du premier tome, dont on perçoit déjà l'univers riche et foisonnant. Mike Holmes propose une lecture fidèle et accessible pour un public curieux et peut-être un peu frileux.
Nul doute qu'après cette découverte, les lecteurs se tourneront vers les romans pour prolonger le plaisir et picorer les détails qui auraient pu échapper au dessinateur. Les deux supports sont en effet complémentaires et très utiles pour se familiariser à cette saga épique et flamboyante. Il faut certes un peu de patience pour cerner l'univers des dragons, distinguer les noms et les clans, puis l'histoire trouve son rythme et nous embarque dans une aventure à la fois drôle et palpitante.
Aux royaumes de Pyrrhia, les guerres de pouvoir font rage et divisent les familles qui n'hésitent pas à conclure des alliances et à les rompre sans vergogne. Il existe pourtant une prophétie annonçant que cinq jeunes dragons apporteraient enfin la paix. En attendant ce jour, les élus sont arrachés à leurs terres pour être élevés en cachette dans une grotte. Pendant six ans, Argil, Tsunami, Gloria, Comète et Sunny grandissent comme des frères et sœurs... mais rêvent de voler de leurs propres ailes pour retrouver leurs racines et explorer le monde extérieur. Un monde hélas peuplé de créatures envieuses et aux intentions haineuses que la naïveté de nos jeunes dragons maladroits va brutalement découvrir.
Après un démarrage brouillon, l'histoire a réussi à m'alpaguer et à m'intriguer ! Car me voilà désormais impatiente de connaître la suite - La Princesse disparue - que je pense lire dans la foulée.
Gallimard Jeunesse (2019) - Traduction de Vanessa Rubio-Barreau
Adaptation en bande dessinée par Mike Holmes d'après le roman de Tui T. Sutherland :
Ces liens qui nous séparent, par Ann Brashares
Quelle bulle de tendresse, d'amour, de chaleur, d'émotion, et tout et tout... J'ai totalement succombé ! Ann Brashares a réussi à m'embarquer dans son histoire et c'était tellement bon.
Au centre, nous avons une maison près d'un étang que deux familles se partagent. Le couple a divorcé mais refusé de céder sur ce point d'où une répartition millimétrée de son occupation. La tension entre les ex est donc explosive mais leurs filles se sont parfaitement adaptées aux bisbilles. Lila et Robert ont d'ailleurs refait leur vie et ont eu une fille et un fils. Sasha et Ray ont 17 ans, ils se connaissent à travers leurs sœurs et la chambre de Wainscott dans laquelle ils s'imprègnent des odeurs, des lectures, des plantes de l'un et l'autre. Au fil du temps, un lien secret s'est noué entre eux... nourri de fantasmes car jamais Ray et Sasha n'ont eu l'occasion de se rencontrer en vrai.
Mais le roman annonce des semaines et des mois de tourmente pour nos deux familles. En effet, Emma annonce ses fiançailles, Mattie ne sait plus qui elle est, Quinn rêve d'une unité familiale inaltérable, Sasha et Ray veulent enfin franchir la frontière invisible qui les sépare, Lila et Robert se livrent une guerre des nerfs. Bref. Les tensions de longue date ont la vie dure mais vont probablement être mises à plat... du moins, au terme d'un tsunami émotionnel qu'on ne voit pas venir ! Et ça vous renvoie comme une grosse larve échouée sur la plage. Complètement en vrac et en mode léthargique.
Il ressort toutefois de cette lecture une belle sérénité et une immense sensation de bonheur & de bien-être. On vit des tonnes d'émotions mais elles font toutes un bien fou ! Superbe, ce roman.
Gallimard Jeunesse (2017) - Traduit par Vanessa Rubio-Barreau
Titre VO : The Whole Thing Together
Coup de foudre, secrets de famille, drame familial et lieux de rêve... Un roman sentimental étourdissant qui irradie d'émotion, à dévorer au soleil ou à l'ombre.
Darkwind : Mécanique infernale, de Sharon Cameron
Angleterre, 1852. Katherine a pour mission de se rendre chez son oncle Tulman pour s'assurer de sa santé mentale car sa tutrice craint qu'il ne dilapide la fortune familiale. Sur place, la jeune fille est impressionnée par le manoir de Darkwind mais comprend que ça ne tourne pas rond entre ses murs.
L'apprenti de son oncle lui réclame alors 30 jours pour comprendre le bon déroulement de leur étrange communauté. Libre à elle de statuer sur leur sort selon ses observations. Pour Katherine, c'est aussi sa propre liberté qui est dans la balance d'où son scepticisme à adhérer aux excentricités de Darkwind.
Pourtant, l'ambiance est envoûtante. Mystérieuse mais fascinante. Les chambres sont sales et abandonnées, la cuisinière est revêche, des bruits étranges résonnent la nuit dans les couloirs. Katherine elle-même devient hystérique et fait des crises dont elle ne garde aucun souvenir. Elle ne cherche pas à détromper le personnel qui s'imagine qu'elle boit en cachette. La jeune femme a trop peur d'admettre qu'un mal la ronge.
Les jours passent dans cette atmosphère sinistre. Katherine poursuit son enquête et découvre des aspects charmants à son séjour : les automates de son oncle, les porcelaines de Lane, le patin à roulettes sur le parquet de la salle de danse, les recherches scientifiques de Ben, la campagne environnante... Mais l'échéance approche et Katherine doit prendre une décision pour Darkwind et pour elle-même.
Ne vous arrêtez pas à la couverture VF avec cette demoiselle en train de minauder - Katherine n'est nullement une jouvencelle timorée et influençable. Elle fait preuve de sang-froid et de courage, tout en avançant dans ce dédale avec l'esprit confus (on le serait à moins). Certes, le danger est sournois et l'atmosphère pesante. J'ai néanmoins pleinement succombé au charme de cette lecture. C'est sombre, romantique et captivant comme un roman gothique. Une très bonne surprise.
Bayard (2015) - traduit par Vanessa Rubio-Barreau
Titre VO : The Dark Unwinding
à suivre dans Darkwind : Une étincelle dans la nuit
Les mille visages de notre histoire, de Jennifer Niven
Libby Groby, connue pour être la plus grosse ado d'Amérique, a vécu la pire humiliation à travers une vidéo la montrant avachie dans son fauteuil en train d'être évacuée de sa maison par les pompiers. Les commentaires haineux ont déferlé sur internet, depuis Libby a suivi une thérapie et perdu un peu de poids (sans afficher une taille mannequin non plus). Toutefois, elle est assez fière d'elle pour retourner au lycée et faire un pied de nez à ses détracteurs.
Jack Masselin n'a jamais craint pour sa réputation : beau gosse insolent et dragueur impénitent. Il donne le change à merveille, car cela fait des années qu'il cache son secret : il souffre d'une maladie rare qui l'empêche de mémoriser les visages et de reconnaître ses interlocuteurs. Il trompe son monde - même sa famille et ses amis sont dans l'ignorance - et agit souvent au hasard pour ne pas éveiller la moindre suspicion.
Mais Jack va tout raconter à Libby. Cela peut paraître insensé et peu vraisemblable, mais disons que l'auteur a choisi de nous embarquer dans une histoire qui se veut optimiste et conquérante ! C'est différent de Tous nos jours parfaits et c'est plutôt pas mal d'envisager qu'aujourd'hui rien n'est impossible quand on a le sentiment de sortir du cadre.
On assiste donc au rapprochement peu banal entre deux univers que tout opposait : Jack est beaucoup moins idiot que ne laisse supposer son image, Libby agit d'emblée en électron libre, elle bouscule, elle riposte. Elle ne manque pas d'air et s'avère époustouflante (imposer son physique au casting des pompom girls... chapeau). Ensemble ils vont donc former un couple inattendu mais charmant... même si je crains, hélas, qu'en réalité cette perspective soit peu plausible. Ne nous leurrons pas.
D'où mon scepticisme. Je salue la qualité du roman, l'espoir qu'il inspire, les messages de tolérance, la dénonciation du harcèlement etc. Mais l'histoire ne touche plus Terre. En plus, on a une romance comme on en a vu d'autres, qui se base sur la souffrance du couple à concilier ses différences, à surpasser ses problèmes... C'est lassant, en plus d'être superficiel et creux en fin de compte. C'est dommage car j'avais trouvé le début du roman tellement engageant : l'échange des points de vue donne du rythme à la lecture. Cela partait plutôt bien...
Gallimard jeunesse (2018) - Traduit par Vanessa Rubio-Barreau
Titre VO : Holding Up The Universe
“Dear friend, You are not a freak. You are wanted. You are necessary. You are the only you there is. Don’t be afraid to leave the castle. It’s a great big world out there.”
I am Princess X, de Cherie Priest
Enfants, May et Libby se lient d'amitié et créent ensemble un personnage de BD, Princess X, reconnaissable par sa chevelure bleue, ses baskets rouges et son épée de ninja. Elles se lancent ainsi dans l'écriture de folles aventures et collectionnent rapidement une multitude de cahiers, témoins de leur foisonnante créativité. Puis, un jour, Libby est victime d'un accident de voiture avec sa mère. Sa disparition anéantit May, encore sonnée d'apprendre que le père de son amie a quitté la ville aussitôt et abandonné les archives de Princess X à des associations au hasard. May a définitivement perdu le dernier lien avec May, son chagrin est insurmontable.
Quelques années plus tard, May est partie vivre à Atlanta après le divorce de ses parents et rentre à Seattle chez son père pour les vacances. Qu'elle n'est pas sa stupeur lorsqu'elle découvre des autocollants de Princess X parsemés dans toute la ville ! Son personnage est désormais une héroïne sur internet, mais nul ne sait qui se cache sous son identité. May est troublée, ne voulant pas admettre que son amie Libby serait l'instigatrice de ce nouveau jeu de pistes, car à la lecture des aventures de Princess X sur Instagram, May soupçonne que Libby n'est pas morte, mais traquée par un dangereux individu.
-.- Le scénario hallucinant. -.-
J'ai plongé en toute innocence dans ce petit bouquin à la couverture tape-à-l'œil et au contenu tout aussi plaisant - un mélange de bande dessinée et de roman à suspense. La mise en scène est efficace, elle suscite la curiosité, se joue des codes modernes et propose une intrigue à tiroirs qui fait la part belle aux rebondissements. J'ai sans doute moins mordu à l'hameçon, car je correspondais peu à la cible visée, mais j'admets que le caractère inventif du produit est agréablement surprenant et bien ficelé.
Bayard, 2017 - Trad. Vanessa Rubio-Barreau
Illustrations : Kali Ciesemier
Pour être au taquet : instagram.com/iamprincessx/
Atlantia, d'Ally Condie
Sœurs jumelles, Rio et Bay vivent dans la cité sous-marine d'Atlantia, créée exprès pour préserver l'espèce humaine de l'air pollué à la surface de la terre. Chaque année, une cérémonie invite les jeunes gens à prêter allégeance ou exprimer leur désir de rejoindre le monde d'En Haut. Une envie qui n'a jamais quitté Rio, qui se sent à l'étroit à Atlantia, mais qui a promis à sa sœur de n'en rien faire pour ne pas l'abandonner. C'est pourquoi le choc est grand à l'annonce du départ de celle-ci. Ne comprenant pas pourquoi Bay a agi dans le secret, Rio entreprend de mener son enquête, tout en cherchant le moyen de partir à son tour. Mais Rio doit veiller à préserver son identité de sirène - sa vie serait en danger - et ne se résout pas à contacter sa tante Sea, seule sirène officielle, pour obtenir des réponses à ses nombreuses questions. Car, peut-on réellement lui faire confiance ? Rio la suspecte d'être responsable de la mort de sa mère, alors ministre d'Atlantia, dont on a retrouvé le corps sans vie, dans des circonstances douteuses. Les filles ont fait profil bas par prudence, mais vraisemblablement leur famille avait le culte du non-dit, car Rio va aller de surprise en surprise, à sa plus grande déconvenue.
J'ai beaucoup aimé la mise en place de l'histoire, l'ambiance et le décor aquatique, la mythologie des sirènes, les enjeux d'une vie en autarcie, ses limites et ses dangers. Ce sont globalement les mêmes grandes lignes propres aux romans dystopiques, mais avec toute la délicatesse dont sait faire preuve Ally Condie (cf. sa série Promise). L'auteur parvient à créer une atmosphère unique, pleine de charme et de mystère, avec une trame romanesque délicate, qui inspire une certaine évanescence. C'est écrit avec tact, intelligence et sensibilité. On embarque sans difficulté dans l'histoire de Rio pour vivre en sa compagnie une aventure fabuleuse et surprenante. Autre point appréciable, c'est un livre autonome, qui déroule son fil en 400 pages, sans point de suspension. On prend, on goûte et on est pleinement rassasié ! Un livre qui se suffit à lui-même, pour une lecture agréable et riche en évasion.
Gallimard Jeunesse - Coll. Pôle Fiction - Trad. Vanessa Rubio-Barreau - 2016
Le Théâtre du Poulailler : Le Collège à la rescousse, de Helen Peters
Le premier tome ayant déjà rencontré un gros succès (Folio Junior - N°1656), la suite ne pouvait que conforter cette sensation d'une lecture réjouissante et faisant la part belle à l'entraide et l'harmonie familiale dans un contexte pourtant difficile (une famille marquée par le deuil qui se bat pour préserver son cadre de vie à la ferme).
Hannah Roberts rêve de décrocher le premier rôle dans Roméo & Juliette, la pièce que va jouer son école, mais voit son audition saborder par l'arrivée tonitruante du cochon de son père. Eh oui. Un détail inimaginable et parfaitement incongru, qui ne fait rire que les élèves et plonge le directeur dans une colère noire. Hannah se voit donc attribuer un simple rôle de figurante et assiste au sacre de Miranda la chipie. Autre lot de consolation, la jeune fille obtient la lourde responsabilité de mettre en scène leur pièce pour une représentation exceptionnelle au sein du concours de l'école. Hannah et sa meilleure amie Lottie ne savent plus où donner de la tête et dépoussièrent leur mythique Théâtre du poulailler pour les répétitions.
Pendant que les enfants fourmillent d'activités, entre l'école et les jeux d'espionnage des plus jeunes, la vie à la ferme connaît aussi un sursaut de fréquentation féminine. Les petits Roberts s'interrogent sur leur père : s'est-il inscrit à une agence matrimoniale pour retrouver l'amour ? Point du tout. Mais l'affaire n'en est pas moins grave : une compagnie des eaux est en train d'élaborer un nouveau projet de lac-réservoir, qui consisterait à inonder la vallée entourant la ferme de Clayhill. Tous poussent des cris d'horreur à l'unisson. Et partent aussitôt en campagne.
Une fois de plus, le théâtre va devenir une arme redoutable pour alerter le public, révéler les mensonges et secouer les consciences écologiques de leur communauté. Pour sauver la ferme familiale et l'écosystème qui en dépend, Hannah va déployer des trésors d'ingéniosité, quitte à faire des choix susceptibles de mettre en péril ses propres aspirations artistiques et autres ambitions personnelles. Qu'importe. Notre jeune héroïne a déjà démontré l'étendue de sa détermination et son attachement profond à ses racines (sa famille, ses amis, etc.) et ne reculera devant rien pour défendre ses convictions.
C'est une lecture profondément émouvante mais qui dégage un maelström de fougue, de jeunesse et d'optimisme à tout crin qu'on en ressort plus ragaillardi que jamais. Les personnages aussi sont extrêmement convaincants dans leur démonstration de générosité et de motivation. Il y a un grand souffle de fraîcheur et de dynamisme qui fait voler les pages du livre, où l'ambiance simple et enfantine finit par nous embarquer totalement. Ce microcosme fascinant nous absorbe dans sa bulle et on s'y sent merveilleusement bien !
Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour les éditions Gallimard Jeunesse - août 2016
Titre original : The Farm Beneath The Water (The Secret Hen House Theatre #2)
Comment éduquer ses parents... 3. Plan catastrophe, de Pete Johnson
Troisième tome de la série, Louis La Blague est de retour ! Et ça ne rigole pas. Papa étant désormais père au foyer, la vie à la maison réserve pour Louis et son frère Eliott quelques mauvaises surprises (donner un coup de main pour nettoyer les chambres, avaler les tentatives de repas cuisinés, encourager les efforts paternels, ne pas lui miner davantage le moral). Par contre, papa est toujours prompt à l'aider dans ses devoirs et se donne à fond pour décrocher un A ! Louis, pendant ce temps-là, doit préparer son prochain numéro pour la finale de l'émission des jeunes talents. Il est encouragé par “son agent” Maddy, également sa meilleure amie, avec laquelle Louis s'entend si bien qu'il réalise être aussi un peu amoureux d'elle. Et zou, il l'invite pour un dîner romantique, reçoit mille conseils de ses parents attendris, perd tous ses moyens face à sa copine qui se planque sous sa capuche pour camoufler sa tête de caniche. Un rendez-vous mémorable et franchement drôle ! La passion de Louis pour le show et l'improvisation peut sembler épuisante, excessive et irresponsable. Parfois cela l'entraîne dans des situations affolantes (raconter des sornettes à son professeur, subtiliser le courrier adressé à ses parents). Mais globalement l'histoire montre un visage fort sympathique du garçon, qui veut défendre son papa contre leurs voisins minables ou qui n'ose pas avouer son trac sur scène. Les situations s'enchaînent sans s'appesantir et donne une chouette dynamique au récit. La forme du journal intime promet aussi de l'humour, des fables et de la fantaisie. C'est distrayant et déjanté juste comme il faut. Une série qui plaît définitivement aux plus jeunes.
Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour les éditions Gallimard Jeunesse
Date de parution 15-09-2016
Comment éduquer ses parents...: 2. Le grand sketch, de Pete Johnson
Catastrophe pour Louis ! Ses parents ont vraisemblablement avalé un élixir de jouvence et se comportent comme s'ils étaient de nouveau des adolescents. Cette régression est difficilement supportable pour le garçon, notamment quand son père fait irruption au collège en se la jouant cool et en mitraillant ses camarades d'expressions ridicules dans sa bouche ! Et puis il s'affiche avec des chemises affreuses, porte des baskets et une casquette à l'envers sur la tête. Même topo pour sa mère. Ses parents sont devenus cinglés. Incontrôlables. Louis regrette déjà d'avoir été complice, malgré lui, de ce revirement de situation. C'est lui qui a commencé à partager le lexique du parler djeun's. Quelle erreur monumentale. Maintenant ses parents veulent du swag et des soirées de malade à tout bout de champ. Il est urgent d'agir. Sa cote de popularité n'étant déjà pas fameuse au collège, elle ne cesse de dégringoler dans les profondeurs abyssales avec tout ce cirque. Plus compromettant, le garçon vient de décrocher sa place pour participer à une émission tv qui révèle les jeunes talents. Louis, qui veut devenir comique, voit enfin son rêve devenir réalité. Mais il n'a pas trouvé mieux de tourner ses parents en ridicule en les incluant dans son numéro et ses blagues, puis craint d'avoir dépassé les bornes en découvrant pourquoi son père agit aussi bizarrement depuis quelques semaines. Écrite sous forme de journal intime, cette histoire se veut non seulement drôle et ingénieuse, mais épingle les travers des parents qui ne respectent plus l'écart générationnel ! ^-^ On compatit largement avec le jeune garçon atterré par l'attitude de “ses vieux” qui se défendent de l'être et qui se tapent la honte sans même en avoir conscience. Au secours ! Une lecture à prescrire en famille pour éviter les dérapages et les crises majeures (cf. Marlon et Jessica qui signent des messages FB au sujet des Simpsons). Vos ados vous diront merci.
Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour les éditions Gallimard Jeunesse
Folio Junior N°1771 - septembre 2016