13/11/18

Pêle-mêle : Il va pleuvoir - Vive la galette ! - Kong Kong - Qui fait peur au grand méchant loup ?

il va pleuvoir

 

Magnifique, cet album ! Anne Herbauts nous transporte dans son monde teinté de lyrisme et de supposition. On frissonne à la lecture de son histoire où une famille de hérissons appréhende l'arrive de la pluie. Les nuages noirs s'amoncellent dans le ciel, le ruisseau scintille et chante. Les grands lèvent les yeux, les plus jeunes scrutent l'horizon. On se sert des chocolats chauds, on lit des contes, et on attend. On entend presque le tic tac des horloges, des secondes qui passent et qui font monter la pression. C'est un vrai talent de mise en scène : on sent l'angoisse venir à petites doses. C'est saisissant.

On pourrait aussi y lire d'autres interprétations, ou se contenter de contempler page après page cette évasion sur les flots, cette aventure dans les bois, cette forêt de châtaigniers où il fait bon se réfugier, et savourer les messages qui glissent sur les flots, le même ruisseau court entre nous. C'est tellement beau ! Une lecture forte et pleine de sous-entendus qui fait divaguer esprit et imagination. Bravo.

Il va pleuvoir, d'Anne Herbauts

les albums casterman, 2018

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vive la galette

 

Adaptée du grand classique Roule Galette, cette histoire est tout aussi savoureuse et croquante ! Une galette s'échappe par la fenêtre, refusant d'être mangée. Elle préfère de loin sa liberté. En chemin, elle rallie à sa cause perdue un bonbon, un morceau de chocolat et un biscuit riquiqui. Tous ensemble gambadent joyeusement... et avec insouciance. Ils ne voient pas qu'ils arrivent droit dans la gueule du loup : une cour de récréation avec des dizaines de marmots en quête de goûters !

Haut les cœurs. Hélène Chetaud apporte fraîcheur et tendresse à cette version drôlissime du mythe de la galette ! Régalez-vous.

Vive la galette ! de Hélène Chetaud

casterman, 2018

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Kong Kong

L'imagination d'Abélard est débordante. Lorsque son père lui annonce qu'ils vont désormais vivre dans une tour, le garçon s'imagine déjà locataire d'un château... au lieu d'un modeste appartement au 82ème étage d'un immeuble quelconque. L'ascenseur est tout le temps en panne. La corvée du pain devient une torture quotidienne. Jusqu'au jour où il croise sa voisine, la délicieuse Héloïse. Elle est curieuse et intrépide. Elle adore les super héros, les dragons et les chevaliers. Et elle a un meilleur ami qui vit sur le toit. Il s'appelle Kong et c'est un très, très grand singe.

Une lecture décalée et totalement inattendue, qui puise aussi ses inspirations culturelles ci et là. Rien que d'y réfléchir, ça fait pas mal sourire... Le résultat est improbable, et néanmoins cocasse. En bref, voilà une parfaite petite curiosité qui ne demande qu'à déployer ses ailes.

Kong Kong : Le Singe sur le toit, de Yann Autret & Vincent Villeminot

casterman, 2018

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qui fait peur au grand mechant loup

Après Les Bisous du grand méchant loup, retrouvons notre sémillant héros dans une nouvelle aventure ... hoquetante ! En effet, le loup s'est réveillé avec le hoquet. Impossible d'y échapper. Il doit avoir la peur de sa vie : une souris ? des chasseurs ? Rien n'y fait. Il doit affronter la terrible sorcière, avaler sa potion, l'embrasser. Ohlàlà.

Ce qui est drôle, dans cette collection, c'est la marionnette (tête du loup) qui permet de mimer du bout des doigts cette lecture complètement loufoque ! Le jeune public est conquis. Très, très sympa !

Qui fait peur au grand méchant loup ? de Jean Leroy & Laurent Simon

casterman, 2018

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05/11/16

Le Copain de la fille du tueur, de Vincent Villeminot

Le copain de la fille du tueurEn entamant ma lecture, dans l'ignorance totale de son contenu, j'avoue avoir été agréablement surprise par son entrée en matière : le narrateur, Charles Chatelard, est fils du prix Nobel de littérature et élève d'un institut suisse pour jeunes nantis. Garçon solitaire, préparé à faire son deuil d'un père qui se meurt, il tombe sur son voisin, l'extravagant Touk-Ernest, qui a mis le feu dans sa chambre en voulant griller des saucisses.
Après quoi, ces deux-là deviennent inséparables. Complices de menus faits d'armes dans leur école conformiste. Jeunes révolutionnaires aux bravades insolites. Leur duo fait des étincelles. Tout chavire avec l'arrivée de l'éblouissante Selma G., fille d'un redoutable trafiquant de drogue en Amérique du Sud. Charles tombe fou amoureux, Touk-E le bouscule pour briser sa coquille, Selma est solaire mais insaisissable. 
Entre romance et thriller, j'ai rapidement choisi mon camp. L'idylle naissante, qui se dessine entre les préparatifs ardus d'un match de foot et l'attente fiévreuse de la mort du père, les rapprochements timides et l'escapade dans les montagnes ont tout lieu d'émouvoir le lecteur, mais pas moi. Je préférais de loin les éclats excentriques des deux potes pour réveiller les foules endormies, leur amitié fanfaronne et leur fabuleuse connivence qui surpasse le tralala romantique, lequel a bien failli me lasser. 
Alors que je somnolais mollement en tournant les pages du livre, trente pages avant d'en voir le bout, branle-bas de combat, je reçois en pleine poire un rebondissement inattendu ! Le loup sort du bois. Et la séquence finale est tout simplement hallucinante. Action, suspense, émotion et tension se chahutent pour nous en mettre plein la vue. Ce brusque revirement est d'ailleurs assez déconcertant, parce que rien n'annonçait pareil tohu-bohu. Les amateurs apprécieront, les autres en sortiront la tête étourdie par ce trop-plein de sensations fortes.
Une lecture qui pulvérise vos attentes et votre petit confort. Pas mal. 

Nathan - Septembre 2016

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26/08/11

lectures de vacances #5

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J'étais extrêmement curieuse de lire Instinct - imaginez un premier roman d'un auteur français qui s'immisce dans un créneau jusque-là réservé aux anglo-saxons, quel plaisir ! Pour la petite histoire, nous sommes dans un Institut de Lycanthropie où a été accueilli Tim, dix-sept ans, seul rescapé d'un accident de voiture qui a coûté la vie des siens. Il a perdu la mémoire, mais se rappelle juste qu'il a été un grizzly. Serait-il fou ? coupable de meurtre ? aurait-il été sous l'emprise d'une drogue, comme le suppose la police ? Un professeur français l'a donc pris sous sa responsabilité pour lui expliquer cet étrange phénomène qu'est la métamorphose animale, il n'est pas le seul dans ce cas-là et va ainsi faire la connaissance de Flora et Shariff sans avoir le droit de connaître leurs propres secrets. Chacun sa vie privée, après tout. 
Il y a incontestablement de très bonnes choses dans ce roman, une histoire qui tient debout, aussi dingue que cela puisse paraître, de l'action bien dosée, du suspense, surtout au début, puis sur la fin (quelle fin !), des méchants vicieux et cruels, une bibliothèque qui laisse un sourire rêveur, de l'humour, même si je trouve bizarre d'avoir un homard au coeur de l'intrigue, mais pourquoi pas ?! Malgré tous ces points positifs, je ne suis pas totalement emballée non plus par ma lecture. J'ai bien aimé, mais il m'a manqué ce petit truc en plus pour faire la différence. Je crois que, sans le vouloir, j'avais trop attendu de ce livre. Il est bon, original sans être extraordinaire non plus, et comparé à ce qu'on trouve sur le marché actuellement, il peut tenir la distance. Toutefois, il n'y a pas eu la petite étincelle et je pense que j'oublierai (trop) rapidement ce rendez-vous... qui en comblera d'autres, je n'en doute pas.

Instinct - Vincent Villeminot
Nathan, coll. Blast, 2011. 372 pages.

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Jennifer Strange, orpheline âgée désormais de quinze ans, a été élevée chez les Bienheureuses du Homard avant d'être confiée en stage à Kazam, une agence d'Arts Mystiques qui prête les services de ses sorciers pour subvenir aux petits soucis domestiques de la population. Depuis la disparition du Grand Zambini, Jennifer doit seule gérer les tracasseries administratives. Mais un grand bouleversement s'annonce, avec la nouvelle d'une certaine prédiction : la mort du dernier dragon, Maltcassion. Le roman nous explique alors pourquoi et comment cette annonce agite autant les foules et risque d'exercer une influence considérable sur l'énergie magique déjà bien lâche dans le royaume.
J'ai rencontré un petit souci avec ce livre : j'ai adoré l'humour du récit, le style décalé de l'auteur, le monde de la magie, l'excentricité des personnages, les digressions nombreuses et variées, bref tous les petits ingrédients qui, mis bout à bout, font le sel de l'intrigue. Hélas, je n'ai pas trop accroché à l'histoire et j'ignore pourquoi ! Nul doute que nous avons là un roman fantaisiste, doux et dingue, un roman à l'univers atypique et séduisant, et qui vaut, rien que pour ça, le petit coup d'oeil. Ceci dit, il n'y a pas eu la petite étincelle non plus et ça me chagrine. 

Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de Dragons - Jasper Fforde
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2011 - 294 pages.
Traduit de l'anglais par Michel Pagel 

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