Les Jours de ton absence, de Rosie Walsh
Une simple rencontre qui peut faire tout chavirer...
L'histoire entre Sarah et Eddie commence sur un coup de foudre. Une relation courte et intense qui marque le couple. Tous deux promettent de garder contact et de se revoir. Mais le temps passe et Eddie ne donne plus de nouvelles.
Aux interrogations de Sarah, s'opposent les doutes de ses proches. Fragilisée par un récent divorce, n'aurait-elle pas fantasmé cette liaison ? Pourquoi n'accepte-elle pas l'idée d'une rupture ? D'une séduction facile et sans conséquence ?
Pourquoi Sarah s'accroche à cet inconnu comme une désespérée ?
Finalement, son entourage donne raison à ses angoisses et soutient ses recherches. Jusque-là, moi aussi j'étais curieuse de connaître les raisons de cette étrange disparition. Qui est Eddie ? pourquoi un tel silence ? On échafaude des tonnes de théories, comme sa mort. Toutes ces questions incitent donc à pousser plus loin et poursuivre la lecture.
Toutefois, mon côté rationnel a aussi été pas mal chatouillé car il faut de l'abnégation (de la patience) pour supporter cette héroïne aux abois. Sarah bascule dans l'obsession, limite la démence. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour ses problèmes mais j'étais curieuse de comprendre le mystère d'Eddie.
Malheureusement pour moi, l'histoire a viré au drame larmoyant. La troisième partie m'a totalement larguée. J'ai été franchement dépitée par les révélations et la tournure des événements...
Bref. Très décevant, tout ça. Ou disons pas mon délire.
Par contre, excellente lecture faite par Virginie Méry (dont la voix vous semblera familière... notamment pour les accros aux séries, comme Drop Dead Diva).
©2018 Éditions Les Escales. Titre original : The Man Who Didn't Call. Traduit par Caroline Bouet (P)2019 Lizzie
- Lu par : Virginie Méry
- Durée : 10 h 50 env.
La menace, de S.K. Tremayne
Lorsque Rachel rencontre David Kerthen, à Londres, la jeune femme croit immédiatement au conte de fées. David est bel homme, avocat brillant, veuf et père d'un adorable garçon, Jamie. Sous le charme, elle l'épouse et part vivre dans son manoir, Carnhallow, au cœur des Cornouailles. C'est là que tout va se compliquer. Entre les souvenirs de l'épouse tragiquement disparue, les murs figés dans le temps et les fantômes du passé familial, Rachel perd pied. Elle remarque aussi que Jamie se comporte de façon étrange et fuyante avec elle. Le garçon n'est plus que l'ombre de lui-même, il s'isole et chuchote dans son coin, il prétend que sa mère est vivante et déclare enfin que Rachel va mourir le soir de Noël. Glacée d'horreur, elle cherche à en toucher un mot à David, qui se ferme comme une huître et interdit formellement sa nouvelle épouse de céder à une curiosité malsaine. Son fils ne souffre nullement de troubles psychotiques, sa mère est bel et bien morte, aucun spécialiste de l'âme humaine n'est apte à comprendre leur deuil. Le sujet est clos. Sauf pour Rachel, décidée à en découdre. Alors qu'elle pense être enceinte, elle se demande qui est réellement l'homme qui partage sa vie.
Ouch, cette histoire affiche clairement son ambiguïté et sa volonté de brouiller les cartes. Au départ, on pense fatalement à Daphné du Maurier, avant d'en chasser l'idée car le roman de SK Tremayne surprend, mais de façon obscure. On le sait, l'auteur est friand des mystères, des névroses et des embruns, cf. Le doute pour en juger. Cette fois encore, il joue avec les frontières qui séparent le réel du fantasme, il sème le trouble, rend ses personnages nébuleux, lance des pistes puis revient sur ses pas, en bref il entraîne le lecteur dans un long dédale infernal et l'égare exprès pour rendre “la menace” insaisissable jusqu'au bout. Par principe, le suspense psychologique est au taquet. La lecture se veut nerveuse et angoissante... même si le stress ressenti est pesant. Au final, j'ai fatalement décroché dans la dernière ligne droite car j'étais à la limite de la suffocation, et je trouvais que cela partait dans tous les sens, que cela devenait ridicule.
Par contre, j'ai été à cran avec la lecture audio de Virginie Méry pour Audible Studios (également la narratrice de Rebecca pour Audiolib - tiens donc). Son interprétation est remarquable car elle multiplie les casquettes et les personnalités, en devient pernicieuse et borderline. En gros, sa composition est à double tranchant. C'est souvent effrayant, pour ne pas dire dérangeant, mais c'est à la hauteur des attentes car son jeu de rôles est bluffant. À tenter en écoute.
©2017 Place des Éditeurs. Traduit de l'allemand par Catherine Barret (P)2017 Audible Studios
>> Livre audio en exclusivité sur Audible & uniquement disponible en téléchargement.
Texte lu par urée : 9 h 58) pour Audible Studios
Rebecca, de Daphné du Maurier
Je n'avais jamais lu Rebecca, bien que j'avais déjà vu l'adaptation cinématographique réalisée par A. Hitchcock. Il me tardait de découvrir cette œuvre précédée par son excellente réputation, tout en craignant aussi d'être déçue. Et le début a bien failli me perdre...
Une jeune femme revient sur sa rencontre avec Max de Winter, alors qu'elle était demoiselle de compagnie, en vacances à Monte Carlo. Elle tombe immédiatement sous le charme de cet homme sombre et taciturne, meurtri par son récent veuvage, aussi n'en revient-elle pas lorsqu'il lui demande de l'épouser et l'emmène à Manderley, son prestigieux manoir familial. Là, tout bascule : la jeune femme se sent oppressée par le fantôme de la première épouse et le personnel lui bat froid. Son mari se montre de plus en plus distant et mystérieux. Fin du rêve, retour abrupt sur la planète réalité.
L'histoire est irréprochable, passionnante de bout en bout, elle distille un suspense psychologique étonnant, qui tient en haleine. On se surprend d'ailleurs à sursauter au moindre grincement de porte ou frottement sur le parquet ! C'est prodigieux. Par contre, le caractère ingénu, pour ne pas dire nunuche, de la narratrice, ainsi que sa relation avec Max, qui se complaît à l'infantiliser, m'ont mise au supplice durant toute la première partie du livre. Je n'en attendais pas moins d'un roman datant des années 30, mais tout de même...
Heureusement il y a Manderley, et la redoutable Mrs Danvers, pour parer le récit de son charme opaque et fascinant ! À la lumière de nouvelles révélations, la narratrice va cesser de se prendre les pieds dans le tapis et briser sa coquille. À ce petit jeu, la lectrice pour Audiolib, Virginie Méry (également la voix française de Jane Bingum dans Drop Dead Diva) est très forte pour passer de l'héroïne candide et timorée à une femme moins effacée, prête à affronter les soubresauts de son avenir sentimental. Défilent ainsi 16 heures de lecture décalée, mais délicieusement vintage !
Audiolib ♦ avril 2015 ♦ texte lu par Virginie Méry (durée : 15h 54)
Nouvelle traduction d'Anouk Neuhoff pour Albin Michel