28/06/11

Clandestine (Intruse #2)

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Nous retrouvons Fanny, la petite couturière de Vienne, et Frédéric, vicomte de Waldaw, en fuite après leurs folles péripéties survenues dans le précédent épisode, Intruse. Las, les amoureux sont séparés : Fanny a été enlevée par la reine des pirates, Padora, et vogue en Mer Noire tandis que Frédéric se trouve lui aussi aux mains de sinistres individus après avoir vaguement découvert le sort de sa douce. Sur plus de 300 pages, les amants vont vivre des situations abracadabrantesques chacun de leur côté, tout en cherchant à se retrouver ou tirer profit de leurs déconvenues (Fanny, essentiellement - la demoiselle n'a pas craché sur l'appât du gain et n'y renoncera pas facilement !). Car, autre rebondissement, nous découvrons l'héroïne cinq ans plus tard dans le lit du poète Pouchkine, affaiblie et sur ses gardes, mais livrant la confession de son récit avec un talent hors pair. 

Si le premier tome avait été un clin d'oeil appuyé au film, La Belle et l'Empereur, avec Romy Schneider, celui-ci est quelque part un hommage aux poèmes de Pouchkine - La Fontaine de Bakhtchisaraï, Le prisonnier du Caucase. Sans aucune prétention, bien entendu. Les aventures de Fanny et Frédéric sont toujours mouvementées et partent dans tous les sens, le cadre est également plus exotique, toutefois je me suis sentie moins embarquée. La lecture reste agréable et entraînante, mais l'ambiance m'a sincèrement moins séduite. Le couple étant séparé la majeure partie du roman (et leurs retrouvailles tardant à venir), j'ai suivi les nouvelles expériences de Fanny, toujours aussi folles et audacieuses, mais un brin trop exubérantes, avec un peu d'ennui et lassitude.

Je pense avoir apprécié Intruse pour sa fraîcheur et son magnifique cadre du palais de Vienne, l'ensemble était invraisemblable et cocasse, mais c'est ce qui faisait aussi son charme. Cette fois-ci, je ne sais pas pourquoi, je suis restée en retrait. Je n'ai, cependant, pas été indifférente à la personnalité de Padora, une femme fascinante, redoutable de rouerie, également le sosie troublant de Fanny, qui exercera sur elle un ascendant à la fois étrange et envoûtant. Padora n'a d'ailleurs pas dit son dernier mot, puisque la fin du roman suggère que nous retrouverons tout ce petit monde dans d'autres contrées et au coeur de bien étonnantes aventures ! (Du moins, je le suppose.)

Clandestine - Nicolas Jaillet
Hachette, 2011 - 345 pages - 13,90€ 
Merci N.J. !  

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05/04/11

Toute la splendeur flamboyante du mariage arrive quand finit l'amour.

IMG_3300Dernier tome de la série ! Je n'ai pas été déçue, même si je trouve que cela se termine sans esbroufe et avec trop de facilités. Henry est très loin du jeune homme séducteur sans scrupules de ses débuts, Penelope fait moins d'étincelles, Diana conserve son caractère indépendant et entier (c'est la seule qui sort grandie de la saga, à mes yeux), sa soeur Elizabeth se débat avec ses souvenirs et Carolina atteint le firmament ! Que d'aventures pour nos chers new-yorkais ! 

Il m'a cependant manqué un peu de peps au début du roman, alors que nous étions pourtant aux portes du tome final. Tant d'événements étaient survenus précédemment, il restait encore beaucoup de dossiers à régler, je me demandais quand l'action allait se mettre en branle (vers la moitié du livre, donc). Aussi, comme je le craignais, les solutions me sont apparues faciles, trop faciles (surtout pour Elizabeth aux prises avec de terribles révélations). L'issue n'en demeure pas moins flamboyante et romanesque, à ceci s'ajoute un doux parfum nostalgique. En effet, le vent tourne pour nos membres de cette société huppée et rétrograde, même Le Joyeux Dandy le souligne. Le tic-tac de l'horloge se fait plus fort, l'avènement de Caroline Broad ou l'émancipation de Diana Holland (sa coupe de cheveux, ses choix amoureux, son goût du risque) font notamment sonner le tocsin d'une ère nouvelle.

Et définitivement les couvertures auront été de toute beauté, elles ont su enrober de douceur et d'élégance cette saga aux rouages bien huilés et aux situations téléphonées, un peu comme les sitcoms à succès. On y retrouve tous les clichés et toutes les ficelles du métier, c'est prouvé, mais j'ai de loin trouvé que c'était un défaut car je me suis régalée du premier au dernier tome de cette série d'Anna Godbersen (ma préférence se porte à jamais sur le tome 2). L'auteur travaille actuellement sur une autre saga se passant pendant les années folles, Bright Young Things.

Vénéneuses (Rebelles #4) - Anna Godbersen
traduit de l'anglais (USA) par Alice Seelow
Albin Michel (2011) - 430 pages - 17€

Lu et adoré par Sophie & Fantasia

04/03/11

On peut voler sans être voleur, mentir sans être menteur, et finir chez les fous sans en être un.

IMG_2927Ce fut bien agréable de prendre des nouvelles de Malo, même si son existence a connu du changement et qu'elle n'est toujours pas de tout repos. Le voici désormais agent secret, chargé de missions gentilles mais qui commencent à l'ennuyer, jusqu'au jour où il va s'infiltrer chez un duc qui sera retrouvé pendu. Malo est aussitôt arrêté et jugé coupable du vol d'un diamant. Expédié au bagne, Malo nous fait vivre un plan incroyable même si - personnellement - j'ai trouvé le tout un peu long et lassant.
J'ai beaucoup aimé les nouveaux personnages de ce deuxième livre - Moïra de Feuillère, en tête. Et Nini Guibole, rien que pour le nom ! C'est un petit roman fort sympathique, truffé d'arguche encore une fois, on y prend goût ou on tique. J'étais partagée, je ne saurai l'expliquer (peut-être parce qu'il n'y avait plus l'effet de nouveauté). Par contre, les révélations finales ont su m'alpaguer, l'intrigue se solde avec habileté et beaucoup de tact. Je n'étais pas au bout de mes surprises et c'est sur cette impression avenante que j'ai fermé le livre.

Malo de Lange, fils de Personne - Marie Aude Murail
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 250 pages - 10,00€
illustration de couverture : Yvan Pommaux

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23/02/11

The Agency, Le crime de l'horloge

IMG_2603J'avais lu et apprécié le premier tome, Le pendentif de jade, mais lui avais trouvé des défauts. Je n'étais donc pas totalement convaincue par cette série, même si elle présageait de belles heures de lecture. Et en effet, le deuxième tome m'a totalement séduite, je l'ai bu comme du petit lait, me suis régalée des retrouvailles entre Mary et James, ai savouré chaque scène, suivi avec intérêt l'intrigue criminelle, noté avec force détails ce défi improbable de dresser une horloge au coeur de Londres, et me suis définitivement attachée à Mary Quinn, qui se trouve face à des choix lourds de conséquences.

Mary travaille donc toujours pour l'agence secrète qui lui confie une nouvelle mission - infiltrer le chantier de la Tour de l'horloge (avec la fameuse cloche Big Ben) où un ouvrier a trouvé la mort. Pour les besoins de son enquête, Mary s'est glissée dans la peau d'un garçon de courses, non sans peine, puisque cela a réveillé ses vieux démons. De plus, sa couverture est menacée depuis sa rencontre avec James Easton, de retour des Indes. Est-il besoin de vous signaler que ces retrouvailles étaient pour moi TRES attendues ?! Et heureusement, elles sont fortes et parfaites. J'ai aimé chaque scène où le couple était amené à être ensemble, de gré ou de force. Les échanges étaient enlevés, drôles et sans répit.

J'ai également apprécié l'enquête criminelle, qui sert à dénoncer la pauvreté et la violence dans les quartiers populaires, sans oublier l'inégalité des classes sociales. Le personnage de Mary Quinn gagne aussi en beauté et sensibilité - elle porte un regard triste et amer sur ses origines et son passé de voleuse, elle sait que cela pèse lourd dans la balance, elle ne se trompe pas. La fin met au grand jour des considérations à ne pas négliger - c'est dire comme c'est frustrant ! J'ai vraiment hâte de lire les prochaines aventures de Mary Quinn (en VO : le troisième tome doit paraître en août 2011).

J'avais longtemps associé cette série à celle d'Enola Holmes, toutefois The Agency offre une intrigue plus mature, ce qui n'est pas pour me déplaire, et pour les lecteurs qui en veulent plus, n'hésitez pas à feuilleter le catalogue des éditions 10-18 et leur collection Grands Détectives (je pense à la série de Sarah Tanner de Lee Jackson, par exemple).

The Agency #2 : Le crime de l'horloge - Y.S. Lee
Nathan jeunesse (2011) - 383 pages - 14,90€
traduit de l'anglais par Lilas Nord

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17/02/11

Même moi, qui ne prête pas toujours grande attention au beau sexe, je dois reconnaître que vous êtes ravissante.

IMG_2602Ce dernier tome ne déçoit pas, il est à l'image de toute la série : élégant, palpitant, révélant des faits importants sur la condition féminine du 19ème siècle, dénonçant les violences des bas quartiers londoniens. En gros, c'est une série à la fois instructive et distrayante.
La jeune Enola a fait du chemin depuis un an, suite à la disparition de sa mère ayant entraîné son émancipation précoce, contre l'avis de ses frères aînés. Elle a mûri, trouvé un sens à sa vie, affirmé ses choix en faisant preuve d'intelligence. C'est un bel exemple ! Une héroïne sympathique, forte mais pas infaillible non plus.
Ce 6ème tome se conclut sur des retrouvailles, des réconciliations, des explications. Le secret de la mère d'Enola est enfin dévoilé - et quelle surprise ! Il y a beaucoup de douceur et de sensibilité dans ce dernier tome, même si l'enquête sur la disparition de l'épouse du duc espagnol est aussi poignante et révoltante.
La série trouve un point final convaincant, s'appuyant sur son sens des valeurs, du raffinement et confirmant ainsi toutes les qualités indéniables qu'elle avait su déployer tome après tome.

Les Enquêtes d'Enola Holmes #6 : Métro Baker Street - Nancy Springer    smileyc381
Nathan (2011) - 200 pages - 13,90€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
Couverture : Raphaël Gauthey

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17/01/11

Prada & Préjugés

IMG_2143Callie est une jeune américaine de dix-sept ans, qui se défend d'être intelligente et anti-conformiste. Sauf que Callie, esseulée lors de son voyage en Angleterre, regarde avec envie le trio des pimbêches en souhaitant secrètement se joindre à elles. Et pour bien faire, elle se rue dans les boutiques de mode et achète une paire de Prada, le coeur battant et le nez en l'air, rêvant à des futures virées toutes plus superficielles les unes que les autres.
Et paf, elle se ramasse la figure en pleine rue et se cogne la tête contre le trottoir.
Au moment de se réveiller, elle remarque qu'elle n'est plus du tout dans le Londres du XXIème siècle. Du moins, il lui faudra quelques chapitres pour se rendre compte qu'elle est plus précisément en 1815. Prada & Préjugés, vu son titre, s'inspire donc du roman de Jane Austen, mais attention aux pastiches ou aux tentatives d'improvisation car ce créneau a déjà donné et rares sont ceux qui en sont sortis gagnants.

Bref, Callie est donc accueillie chez les Thornton-Hawke, se fait passer pour une américaine amie de la famille, s'attire la sympathie d'Emily, une cousine, et l'antipathie d'Alexander, soit le duc de Harksbury.
Callie (devenue Rebecca) pose un regard très dur sur le mode de vie de l'époque, ne cherchant jamais à comprendre, elle préfère se mêler des affaires qui ne la regardent pas, comme de s'opposer au mariage d'Emily avec un prétendant de trente ans son aîné.
Alex fulmine, Alex vitupère, Alex crache du feu. Il n'en peut plus de cette demoiselle effrontée, qui le lui rend bien. En effet, Callie pense que c'est un garçon hautain et odieux. De quoi songer fortement à Liz Bennet et F. Darcy !
Mandy Hubbard n'a pas tout pompé sur Pride & Prejudice non plus, elle s'est inspirée de la grande trame romanesque, en imaginant ce qu'une adolescente du monde contemporain éprouverait d'être plongée en pleine période de Régence. Car outre la relation sentimentale amorcée, le regard sur l'époque ne manque pas de faire sourire (le premier bal de Callie avec les danses qui frisent bon le ridicule, par exemple).

Cette lecture aurait pu être tout à fait acceptable et réjouissante, si l'héroïne n'avait pas été cette gourde insupportable qui donne envie de soupirer toutes les deux pages. Non, franchement, cette fille est une plaie ambulante ! Elle est maladroite, nous précise-t-on, et fatalement elle ne cesse de s'effrondrer à tout bout de champ, ce qui est censé nous arracher des éclats de rire. Que sais-je ? J'ai plutôt été atterrée par cette nouille d'héroïne, qui nous raconte son histoire à la première personne, d'où souvent mon désir de dire ohlala-au-secours, vivement que je m'en sorte et que j'aille voir ailleurs.
Dommage, l'histoire est sympathique mais l'héroïne est beaucoup trop agaçante.

Prada et préjugés - Mandy Hubbard
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz (2011) - 310 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Julie Guinard

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15/01/11

Minuscule, farouche et rousse.

IMG_2085Quelle bonne surprise ! Tout ce qui paraissait dernièrement sous la plume de Jacqueline Wilson avait tendance à me décevoir, mais cette fois, grâce à Millie Plume, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir et pas seulement ! Car J. Wilson a su donner à son roman victorien un ton moderne, avec des effets secondaires plutôt inattendus.
Tout d'abord, l'histoire ne commence pas de façon très guillerette. Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes. Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge.
En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.
Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. L'histoire trouvera d'ailleurs une fin un peu trop édulcorée, mais c'est un bonheur pour Millie. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.
Voilà une lecture qui a su conquérir mon coeur de lectrice renfrognée contre les histoires sirupeuses de J. Wilson, en se révélant attachante, essentiellement grâce à Millie, mais aussi pétillante et pleine de sensibilité. J'ai passé un bien joli moment, ma foi.

Les malheurs de Millie Plume - Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse (2011) - 350 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt

illustration de couverture : Anne Simon

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03/01/11

YA Historical Fiction Challenge

Hosted by Sab @ YA Bliss, YA Historical Fiction Challenge !

 

YAHistoricalFictionchallenge

There are three levels to choose from for this challenge -

* Level 1: 5 YA HF books in 2011

* Level 2: 10 YA HF books in 2011

* Level 3: 15 YA HF books in 2011

I have a tentative list of books for now -

  1. LU : Splendor - Anna Godbersen
  2. Bright Young Things - Anna Godbersen
  3. Vixen - Jillian Larkin
  4. Clockwork Angel - Cassandra Clare
  5. A Great and Terrible Beauty - Libba Bray  (en VF : Les sorcières de Spence)
  6. The Season - Sarah MacLean
  7. The Other Countess - Eve Edwards
  8. LU : The Body at the Tower - Y.S. Lee  (en VF : Le crime de l'horloge) [#]
  9. Everlasting - Angie Frazier
  10. I was Jane Austen's best friend - Cora Harrison
  11. The Fool's girl - Celia Rees  (en VF : Illyria)
  12. LU : Hetty Feather - Jacqueline Wilson (en VF : les malheurs de Millie Plume)  [#]
  13. LU : Prada & Prejudice - Mandy Hubbard (en VF : Prada et préjugés) [#]
  14. LU : The Case of the Gypsy Goodbye - Nancy Springer (en VF : Métro Baker Street)  [#]
  15. LU : Malo de Lange, fils de personne - Marie Aude Murail   
  16. LU : Clandestine - Nicolas Jaillet

 

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