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Chez Clarabel
amelie sarn
18 septembre 2017

Apolline et le renard mauve, de Chris Riddell

apolline et le renard mauvePour cette quatrième aventure, la jeune et jolie Apolline décide d'organiser une petite fête, chez elle, dans l'appartement 243 de la tour P.W Huffledinck, autrement dit le Poivrier. Avec son inséparable monsieur Munroe, elle dresse une petite liste des derniers détails à convenir : les invités, le repas, le ménage... Et sans plus tarder, nos deux amis se mettent en l'ouvrage et procèdent à un grand dépoussiérage dans les placards qui débordent.
C'est donc en se rendant aux poubelles - pour se débarrasser des dernières babioles collectées à travers le monde par ses parents - que la fillette fait une étrange rencontre. En effet, un renard au pelage mauve l'invite à visiter son humble demeure, la poubelle 34, et lui explique, face à son étonnement, qu'il existe un grand nombre d'animaux vivant dans la Grande Ville sans que personne ne les remarque jamais. Pour preuve, il l'invite à un safari urbain et lui donne rendez-vous, le lendemain soir à minuit...

Très belle lecture que voilà ! Chris Riddell nous régale avec cette promenade poétique et débordante d'imagination dans son univers atypique - et attachant - de la jeune Apolline. Au programme : des rencontres, des découvertes, des histoires palpitantes, de la tendresse, de l'humour, des détails cocasses, de la fantaisie, et j'en passe, tout ça dans un écrin sur-mesure (couverture cartonnée, illustrations pointilleuses et raffinées).
En bref, on n'en perd pas une miette et on fait rouler les yeux sur toutes les pages du livre. Sans jamais perdre le sourire. Un pur moment de délectation, pour une série à adopter d'urgence. ♥

éditions Milan, 2017 - Trad. Amélie Sarn 

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27 janvier 2017

NEED, de Joelle Charbonneau

NeedTout commence par une banale chaîne virtuelle, une invitation pour s'inscrire sur un nouveau réseau social, avec pour simple formalité : exprimer ce dont on a le plus besoin. Les lycéens de la petite ville de Nottawa se prennent rapidement au jeu et viennent grossir la communauté de NEED.
Kaylee et son meilleur ami Nate tombent également dans le panneau, lui pour décrocher une meilleure note au prochain examen, elle... hésite. Son frère DJ est gravement malade et en attente d'une greffe de rein. Leur père a quitté le foyer en apprenant la nouvelle, et depuis la jeune fille se bat pour le retrouver et lui demander de passer le test de compatibilité.
Un soir de désœuvrement, Kaylee remplit le formulaire de NEED sur un coup de tête. Avant de s'en mordre les doigts. Car l'implication de sa demande n'est pas sans conséquence. Mais en y réfléchissant bien, Kaylee réalise également que tous ses camarades sont désormais embringués dans un système qui va dépasser leurs compétences, mettre à mal leurs jugements et surtout les rendre responsables d'actes immoraux. 
Dans l'incapacité de prévenir la police, en conflit perpétuel avec sa mère, Kaylee se retrouve seule à combattre cette force invisible, qui a réussi à tisser sa toile parmi des jeunes gens vulnérables et impuissants, prisonniers d'un système qui les pousse à franchir de plus en plus de limites. La prise de conscience est glaçante, surtout pour le lecteur qui suit en alternance les différentes répercussions dont se rendent coupables les autres membres de NEED, alors que Kaylee se démène pour tirer au clair cet enrôlement de force. Des adolescents meurent, le jeu a viré au cauchemar et le roman se lit comme une course effrénée pour démasquer les webmasters et mettre un terme à cette spirale de l'horreur. Forcément, les révélations vont surprendre notre héroïne et auront un impact direct sur sa vie personnelle au point de fragiliser tous ses maigres acquis.
Le roman ne dépasse pas la mesure, il est juste ce qu'il faut d'entraînant, de flippant et de saisissant. Il incite aussi à une réflexion intéressante sur le danger potentiel des réseaux sociaux et du rouage pervers des jeux en ligne. À rapprocher avec le roman Addict de J. Ryan. 

Traduit par Amélie Sarn pour les éditions Milan - Octobre 2016

30 septembre 2016

Scaraboy, de M.G. Leonard

IMG_7025« Le professeur Bartholomée Cuttle n'était pas le genre d'homme à disparaître mystérieusement. Il était plutôt du genre à lire d'énormes livres pendant les repas et à se retrouver avec du jaune d'œuf dans la barbe, ou à perdre ses clés et oublier son parapluie. Il lui arrivait parfois d'avoir cinq minutes de retard à la sortie de l'école, mais il finissait toujours par arriver. En tout cas, ce n'était pas, mais pas du tout, le genre d'homme à abandonner son fils de treize ans. »
Ainsi commence ce curieux roman à l'étonnante couverture orangée où l'on distingue déjà un gros scarabée éclipser la tête du jeune garçon ! Darkus Cuttle est un gentil môme, solitaire et réservé, affligé par la perte de sa maman cinq ans plus tôt. Une épreuve que son père et lui ont traversé dans la douleur et la prostration. Depuis, tous deux semblaient avoir retrouvé un quotidien serein jusqu'à cette étrange disparition.
Bartholomée Cuttle est un éminent scientifique travaillant au Muséum d'Histoire naturelle. C'est en s'enfermant dans sa réserve, avec sa collection de coléoptères, que notre homme s'est évaporé dans la nature. Les indices sont inquiétants : la pièce était fermée à clef, sans fenêtre ou autre issue de secours. Aucune trace du professeur, mais une simple tasse de café froid abandonnée sur la table.
Ce mystère affole la presse, pourtant l'enquête piétine. Darkus est confié aux bons soins de son oncle Max, chez lequel il s'installe avec une confiance aveugle. Ses voisins, deux cousins chicaneurs, Humphrey et Pickering, passent leur temps à se chamailler et à s'insulter. Témoin d'une énième altercation, Darkus est aussi pris à partie par la bande de caïds de son école. Mais notre garçon s'en tire à bon compte grâce à l'intervention providentielle d'un scarabée ! 
Aussitôt adopté, l'insecte devient Baxter, son nouveau et inséparable compagnon. Il semble, de plus, posséder une intelligence hors norme et développe avec l'enfant un lien télépathique rarissime. Même son oncle Max n'en revient pas ! D'ailleurs, ce n'est qu'un élément de plus à une longue série d'événements extraordinaires survenant dans leur vie. Darkus va alors partir à la recherche de son père, avec l'aide d'une “armée” inattendue, et suivre la sérieuse piste de l'enlèvement fomenté par un ersatz de Cruella Denfer. 
On se croirait dans la version coléoptère des 101 Dalmatiens ! Sans rire. La lecture nous embarque dans une aventure rocambolesque et palpitante, où il ne suffit pas de sauver le professeur Bartholomée Cuttle des griffes d'une vilaine, mais il faut aussi empêcher l'extermination des scarabées ! Que de péripéties. Et c'est avec une imagination foisonnante, de l'humour et un formidable élan de bravoure que l'histoire nous livre tous ses secrets. À lire avec grand plaisir.

Traduit par Amélie Sarn pour les éditions Seuil Jeunesse - août 2016

Titre original : Beetle Boy / Illustrations de Júlia Sardà

14 septembre 2016

Les Royales Baby-sitters Tome 1 : Les bébés, ça pue ! de Clémentine Beauvais

Les Royales Baby-sitters

Anna et Holly rêvent de se payer des vacances intergalactiques, mais doivent se trouver un job d'été pour remplir leur tirelire. Et quelle aubaine justement ! Le roi et la reine de Brittonie ont un besoin urgent d'embaucher une baby-sitter pour leur journée annuelle de vacances. Six bébés turbulents à nourrir, promener, changer et surveiller... car ils ont vite fait de gambader à toute allure.
Anna et Holly n'ont pas le temps de dire ouf qu'elles débarquent au palais et prennent connaissance de leurs tâches à accomplir. Les jeunes filles n'ont guère d'expérience en la matière, mais comptent bien ne pas démériter (et empocher leur salaire mirobolant).
Elles font également la rencontre du Prince Pépino, l'héritier du trône, qui est complètement obsédé par les glaces et qui refuse de lever le petit doigt pour s'occuper de ses petits frères. Et déjà les nourrissons s'époumonnent dans leurs berceaux pour réclamer leur pitance... Les filles vont bien s'amuser ! ^-^
Et pour ajouter du piment à cette joyeuse cacophonie, arrive sur mer l'armada du roi de Danelandie, Oroméoroméo, avec Monstre marin, zeppelin et oiseaux-mouches de haute précision en artillerie lourde. Tous aux abris !
Quelle farce ! quelle aventure ! L'humour s'éclate à chaque coin de page, c'est complètement barré, complètement loufoque, avec des jeux de mots aux petits oignons, des tranches de vie improbables, des situations ubuesques, et des solutions tout aussi miraculeuses, qui prêtent grandement à sourire. Oui, cette lecture donne la banane.
Il y a une inventivité dans l'histoire, qui ne laissera pas insensible le jeune lecteur. Tout est osé, exagéré, le trait forcé. Et c'est ça qui plaît. La démesure, le grand-guignolesque, le farfelu, le comique, le cocasse. L'auteur a tout compris.
Clémentine Beauvais est française mais vit en Angleterre depuis plusieurs années, où elle s'est vraisemblablement nourrie d'un humour pince-sans-rire et d'une fantaisie à la sauce dahlienne. ;-) Cela décoiffe, ça gesticule, cela se bouscule, et toute cette belle énergie est concentrée dans ce petit roman original et drôle, où les illustrations facétieuses et la folie douce ont trouvé leur terrain d'entente.  

Traduit par Amélie Sarn pour Hachette (2015) ♦ Repris au Livre de Poche / Juillet 2016

Illustrations de Becka Moor

 

29 octobre 2015

Horrorstör, de Grady Hendrix

Horrorstör

Quelle singulière couverture, qui prête volontairement à confusion ! Eh non, ceci n'est pas le dernier catalogue d'un célèbre magasin d'ameublement suédois. Il s'agit tout simplement d'une tentative amusée d'un auteur américain qui cherche à faire parler de son roman, dont l'histoire se passe dans une grande enseigne de meubles (Orsk).

Basil, le responsable du magasin, est contrarié par des actes de vandalisme répétés, qui se passent la nuit, sans jamais alerter les caméras de surveillance. Il convoque donc deux employées, fiables et discrètes, Amy et Ruth Ann, pour une inspection nocturne et entend lever le mystère sur ces agissements incompréhensibles. Or, rien ne va se passer comme prévu. Et la nuit va être longue, très longue. On réalise assez vite que l'ambiance du magasin est oppressante, en plus d'être inquiétante, car des phénomènes dignes de figurer dans Paranormal Activity s'invitent à la fête. Youhou. La lecture prend enfin une tournure glaçante, alors qu'on s'imaginait débarquer dans une critique cinglante de la société de consommation, planquée sous des artifices anxiogènes. Mais le résultat est là, scotchant, sombre, poignant. On louvoie entre les émotions fortes et la réflexion suggestive, à l'ombre d'une histoire terrifiante et au suspense hyper efficace. C'est d'autant plus percutant que l'expérience est vécue par une jeune femme éreintée par son boulot, qu'elle ne supporte plus mais auquel elle reste enchaînée par obligation économique. La tension qui s'installe au fil des pages est donc pernicieuse. On devine le danger, plus qu'on ne le subit. Le rythme est lent, l'attente assez longue. Mais heureusement cette chasse aux fantômes prête aussi à sourire, dans les échanges entre les personnages et leur humour sarcastique, d'où certaines scènes surréalistes (cf. extrait ci-dessous). En bref, Horrorstör n'est pas juste un roman qui fait peur, qui dénonce l'esclavage moderne et qui a réussi un gros coup de pub. C'est avant tout une lecture qui fait ressentir des tas de choses et ce n'est déjà pas si mal. 

Milan et demi / Août 2015 ♦ Traduit par Amélie Sarn

♦ Lecture en commun avec Hilde - Sookee &  Lou ♦ 

« De l'autre côté de l'allée, le décor présentait la chambre Sylbian. Tonalité mauve, le moindre détail parfaitement agencé. Rien ne manquait, tout était à sa place. Sauf qu'une main dépassait du cache-sommier. Une main poilue avec une alliance en or.
Amy donna un coup de coude à Basil. Il suivit son doigt tendu et ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes. 
Leur mouvement de recul alerta Matt qui se retourna. En voyant la main, il sursauta et essaya de tirer Trinity en arrière, mais elle se dégagea. Ruth Ann s'éloigna le plus possible.
- Hum, toussota Basil, nous vous voyons.
Rien. Pas de réaction.
- Sous le lit, poursuivit Basil d'une voix trop forte. Avec l'alliance. Nous voyons votre main poilue et... nous vous encerclons.
La main ne bougea pas, ne tressaillit même pas. Amy ferma les yeux. Ils avaient trouvé un cadavre, ça ne pouvait être que ça. Quelqu'un était mort dans la zone des Chambres, et il était évidemment hors de question que ce cadavre puisse être encore là à l'ouverture. Basil exigerait qu'il soit évacué avant l'arrivée du consultant de la maison mère. Cette nuit ne finirait jamais.
- Nous avons appelé la police, tenta de nouveau Basil. Vous devriez sortir de dessous ce lit de votre plein gré, maintenant. Sinon, ce sont les policiers qui vous y obligeront. Vous avez envie de goûter à leurs bombes lacrymogènes ? Ou à leurs Taser ?
Brusquement, Ruth Ann passa devant lui et poussa le lit. L'homme était étalé face contre le sol, les bras écartés, façon étoile de mer. »

♦♦♦♦♦♦

 

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25 juin 2015

Les Insurgés, de Malorie Blackman

Les insurgés

Kaspar Wilding vient d'intégrer la prestigieuse académie des Gardiens et rêve d'une brillante carrière, à l'instar de ses parents tous deux décédés. Depuis son enfance, il a grandi dans le culte de l'Alliance et son Haut-Conseil qui lutte contre les Insurgés en prônant un combat pacifique : les armes létales sont strictement interdites, toute répression est réglementée, l'ennemi est arrêté et envoyé en détention pour interrogatoire. Kaspar est convaincu d'œuvrer pour la bonne cause. C'est seulement lors d'une opération de contrôle avec son pote Dillon que le garçon va croiser le chemin d'une jeune rebelle et entrevoir une autre perspective sur ce monde où ils vivent dans des camps différents.

On a là un scénario classique pour un roman dystopique promu par la réputation de l'auteur. Malorie Blackman a coutume d'écrire des livres qui incitent à réfléchir et ne pas tout gober à la première cuillerée. Cette fois, la réflexion porte sur la politique et la manipulation des têtes gouvernantes. Ne pas croire aveuglément tout ce qu'on peut raconter. Le héros de l'histoire est un garçon intrépide mais meurtri par son héritage familial. C'est un bon bougre, qui agit à l'instinct, voit tout, capte tout, sent tout. Un vrai petit génie.

C'en est même trop, car il n'est pas assez avisé. Après chaque coup d'éclat, il tente de se poser et commence à s'interroger. Il collabore avec une jeune Archiviste aux cheveux mauves, Mac, pour bidouiller les ordinateurs et va s'attirer les foudres des chefs, bref on connaît la suite. Je sais bien que c'est un cheminement basique, mais à ce stade j'ai lu trop de romans du même goût pour lui passer la pommade sans avoir à y redire ! ... Le bouquin se lit vite et bien. C'est truffé d'action et de conspiration. Après ça reste léger et trop survolé. 

Milan, coll. Macadam / avril 2015 ♦ Traduit par Amélie Sarn (Noble Conflict)

20 avril 2015

L'Élite 2. Sous surveillance, de Joelle Charbonneau

L’Elite2

Je m'attendais à une suite plus originale, au lieu de ça l'histoire est lente, répétitive, portée par une héroïne peu attachante. Cia est une jeune fille brillante, mais franchement agaçante. Tout repose sur ses épaules, au lieu de paniquer, elle gère à merveille les nouveaux tests psychologiques, les nombreux cours qu'elle doit suivre, la mission d'infiltration, bref elle anticipe chaque événement sans frémir. De plus, l'intrigue évolue sans hâte et se perd dans la description de la routine universitaire. Me suis clairement ennuyée. Il est loin le temps d'une lecture trépidante, semée d'embûches et pleine d'imprévus. Je n'ai pas été convaincue par la nécessité de tester à nouveau les rescapés du tome 1, et encore moins par l'interlude amoureux, qui ne sert à rien. Je lirai néanmoins le prochain tome, pour connaître la fin de l'histoire qui avait su faire preuve d'un brin d'originalité jusqu'à présent... ☺

éditions Milan, coll. Macadam, février 2015 ♦ traduit par Amélie Sarn (The Testing : Independent Study)

6 avril 2015

L'Élite, de Joelle Charbonneau

L’Elite

Meurtrie par les guerres successives et les catastrophes naturelles à répétition, la planète se reconstruit avec peine. La société a également remodelé ses repères en formant diverses colonies où chacun doit multiplier ses efforts pour assurer sa survie. Dès 16 ans, la jeune génération est jetée en pâture, soit pour travailler, soit pour aller à l'université et devenir l'élite de demain. Mais pour se montrer à la hauteur des attentes, il faut faire montre d'intelligence, de rouerie et d'acharnement.

Cia a grandi dans la colonie des Cinq Lacs et aspire à rejoindre la Capitale pour intégrer l'université de Tosu. Pour décrocher son ticket d'entrée, il faut être sélectionnée à passer le fameux Test (une série d'épreuves intellectuelles, physiques et morales). Son père en a fait l'expérience, mais n'en a plus aucun souvenir. Cette situation frustre la jeune fille, désireuse de se surpasser. De plus, cela fait dix ans que leur petite colonie n'a pas envoyé de candidats pour les représenter. Cia a donc hâte de chambouler la répartition, quand arrive enfin la remise des diplômes, avec l'annonce officielle de la précieuse sélection.

À l'annonce du cocktail : jeunes gens prêts à tout pour décrocher le Graal, écrémage drastique, selon des règles à l'éthique douteuse & zigouillages d'une rare violence (poison, arbalète, chasse à l'homme), vous vous dites “j'ai déjà lu ça”. Mais encore ? Eh bien figurez-vous que cette histoire au scénario rodé parviendra une fois encore à vous surprendre, en vous embarquant dans une aventure palpitante, et qui tient en haleine. Seule l'héroïne a pour principal défaut d'être une demoiselle trop parfaite (elle sait tout, capte très vite, semble revenue de tout). Même son histoire d'amour arrive comme un chien dans un jeu de quille. C'est passablement frustrant.

À part ça, on mord à l'hameçon et on ne le lâche plus. L'intrigue ancrée dans le milieu universitaire est une donne nouvelle et intéressante. On se sent vite à son aise, curieux de tout, angoissé par les épreuves et leurs enjeux. Même si la recette est parfaitement éculée, elle est toujours efficace et d'une intensité psychologique redoutable ! J'ai beaucoup aimé et n'ai pas traîné pour lire la suite !

éditions Milan, coll. Macadam, mai 2014 ♦ traduit par Amélie Sarn (The Testing)

29 octobre 2014

Les Fantômes du Père Lachaise, de Laurent Audouin et Amélie Sarn

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Les habitants du 28, rue du chemin vert sont tourneboulés par les angoisses nocturnes de la petite Lison Nicollet. Elle tremble de peur et prétend qu'un fantôme s'introduit chaque soir dans sa chambre. La dernière fois, il lui a même chipé sa poupée préférée ! Jamais, plus jamais, Lison ne retournera dormir dans cette chambre. Ses parents, aux abois, supplie Sacré-Cœur (notre héros intrépide) de trouver une solution au plus vite. 

Quelques madeleines moelleuses et une tarte aux pommes plus tard, notre garçon a une astuce prête : dans son atelier au sous-sol de l'immeuble, Sacré-Cœur a rassemblé un bric-à-brac d'objets hétéroclites pouvant lui servir pour ses inventions. Et justement, il vient d'élaborer une visionneuse spéciale esprits désincarnés pour sa chasse au fantôme et s'envole à bord de son dirigeable à pédaler ! 

Quelle péripétie ! C'est entraînant, assez drôle, très attachant aussi (le personnage de Sacré-Cœur est un bon bougre généreux, qu'on a envie de dorloter, à l'instar de Mme Finelouche, à coups de délicieux petits plats). L'histoire a une véritable dynamique et baigne dans un fabuleux décor de Paris du début du XXe siècle. Cela fait juste un peu peur pour des enfants (un fantôme ?! où, quoi, comment ?!!!) mais c'est avant tout une belle histoire avec de l'amitié, du courage et beaucoup de génie.

Il existe toute une série  des Aventures fantastiques de Sacré-Cœur : Le vampire de la tour Eiffel, La momie du Louvre, Les loups-garous de Montparnasse, Les gargouilles de Notre-Dame. De quoi visiter les plus célèbres monuments de Paris tout en se distrayant et en suivant des histoires passionnantes, bien écrites et formidablement illustrées. 

Le P'tit Lézard, décembre 2010 ♦ On retrouve aussi Laurent Audouin, avec Fanny Joly, dans une autre série tout aussi enthousiasmante : Les enquêtes de Mirette.

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28 octobre 2014

Lili Goth et la souris fantôme, de Chris Riddell

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Nouvelle série pour Chris Riddell, à qui l'on doit déjà l'excellente Apolline.

Lili Goth est la fille unique de lord Goth du manoir des Frissons frissonnants (sa mère a fait une chute mortelle lors d'un exercice de funambulisme). Depuis, père et fille se croisent autour du rituel du thé, une fois par semaine. Le reste du temps, c'est une gouvernante qui est chargée d'instruire la demoiselle au caractère bien affirmé. Pour signaler le moindre de ses déplacements, Lili est tenue de porter de gros godillots très bruyants. Elle peut ainsi parcourir de fond et comble le manoir, ses pas résonnent à des kilomètres à la ronde ! Il y a cependant une zone qui lui est strictement interdite : l'aile brisée, où le garde-chasse d'intérieur élève des créatures pour la prochaine grande fête de lord Goth. C'est une cérémonie qui est réputée dans le microcosme intellectuel qu'affectionne le père de Lili. Les invités se bousculent pour avoir l'honneur d'être reçus au manoir des Frissons frissonnants et aussi la chance de participer à la course de bicyclettes métaphorique et la fameuse chasse d'intérieur ! Toutefois il se passe des petites anomalies qui intriguent notre héroïne et ses nouveaux amis du Club du grenier.

L'univers de Chris Riddell est toujours fourmillant de détails, d'inventions et de jeux de mots délirants qui rendent l'ensemble follement excentrique et drôle. Peut-être parfois au détriment de l'intrigue, qui passe au second plan, mais je pense qu'à travers ce 1er livre, l'auteur avait envie de placer ses pions et de tracer son décor avant de laisser libre cours à son imagination. Même l'emballage est extrêmement bien pensé, peaufiné au centimètre près. C'est à la fois beau, chic, extravagant et cocasse. Un cocktail détonnant !

Milan, octobre 2014 ♦ traduit par Amélie Sarn (Goth Girl and the Ghost of a Mouse)

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