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Chez Clarabel
angleterre
16 décembre 2008

Êtes-vous passés à côté de...

La pelouse de camomille, de Mary Wesley ?

51qQohQdBqL__SS400_Comme chaque été, les cinq neveux de Richard et d'Helena se retrouvent en Cornouailles. C'est le temps des jeux, de l'insouciance, le goût de toutes les audaces, au bord de la falaise ou sur la pelouse de camomille, sans autre souci que les tourments de l'amour qui vous rongent une jeunesse.
La petite Sophy donnerait sa vie pour Oliver qui, lui, est fou de Calypso, si belle et si lointaine. Elle a toujours juré d'épouser un homme riche sans amour, elle jettera son dévolu sur Hector, politicien ayant le double de son âge. Car pour mieux pimenter cette belle saga familiale, il faut d'office préciser que l'action se passe durant l'été 1939. La guerre va être déclarée et amène un couple de réfugiés juifs, Max et Monika, chez le pasteur du coin. C'est un éminent pianiste, un brin cavaleur et beau parleur. Il va faire chavirer le coeur d'Helena, pourtant mariée mais ennuyée par sa vie recluse auprès de Richard, son second mari unijambiste. Elle partira à Londres, sans crainte des bombardements, vivre une passion tumultueuse auprès de son musicien juif.

C'est bien ce qui est également très surprenant dans ce roman où la trame ne chôme pas, sans cesse rebondissante et étonnante. Ce n'est pas parce que c'est la guerre que nos personnages vont s'endormir sur leurs lauriers, bien au contraire ! "Nous avons tous vécu intensément. Nous avons fait des choses que nous n'aurions jamais faites autrement. Ce fut une période très heureuse. (...) Tout était exacerbé, surtout l'amour."
Effectivement les passions sont ravageuses !

Ce roman n'est pas une bluette sentimentale. Il fourmille plutôt de vivacité, d'esprit, de dialogues mordants, de personnages flamboyants et uniques en leur genre. Mais ils sont à contre-courant de l'image idyllique des êtres parfaits, car ils sont tous fragiles, odieux, égoïstes et héroïques à leurs heures. Et ce, en dépit des circonstances ! Qu'importe les liens du mariage, l'âge, l'enfant à naître, les bombardements ou la guerre, tout simplement...

L'anglaise Mary Wesley nous offre ainsi une lecture passionnante. En plus de 400 pages, jamais la cadence ne s'essouffle. On ne stagne pas durant l'été 1939, le scénario évolue, voyage dans le temps et nous conduit même sans nous y attendre cinquante ans plus tard ! Je pense aussi que le succès de ce livre repose sur le style fringant et truffé de badinage que nous propose l'auteur. J'ai passé des heures de lecture absolument délicieuses ! Je vous conseille vivement de vous y plonger également !

Ce livre a été publié en français chez Flammarion en 1991, puis en format poche "J'ai Lu". Bravo aux éditions Héloïse d'Ormesson de remettre Mary Wesley au goût du jour ! (D'autres publications sont à prévoir.)

Editions H. d'Ormesson, juin 2008 - 430 pages - 22€
traduit de l'anglais par Samuel Sfez

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7 octobre 2008

Egypt Farm - Rachel Cusk

Michael, narrateur de l'histoire, fit la connaissance des Hanbury quand la soeur de son camarade de chambrée, Adam Hanbury, l'invita à son dix-huitième anniversaire. Le carton indiquait ni adresse ni numéro de téléphone, juste Egypt. Ce n'est pas un pays, mais un lieu-dit perdu au milieu de nulle part, un cadre original, à l'ambiance fourre-tout, et qui procure ce sentiment diffus : celui d'avoir volontairement quitté la bonne route et d'être maintenant perdu, loin de chez soi.

Le jeune homme pénètre un univers nouveau, où évolue la famille délicieusement excentrique d'Adam. On y croise le père, Paul, marié à Vivian, qui n'est pas la mère des enfants Hanbury, c'est Audrey, qui ne vit pas très loin de là, mais qui passe tout son temps à Egypt Farm. Cet endroit n'a pas d'égal et c'est ce qui le rend si bougrement fascinant.

Les années vont passer et Michael va perdre de vue Adam. Un comble ! Le charme d'Egypt avait eu un effet si troublant, comment a-t-il pu tout oublier ? Aujourd'hui, il est marié à Rebecca et père d'un garçon de trois ans, Hamish. Leur vie est molle, neurasthénique et martelée de consternations quant à l'évidente vacuité des sentiments qu'ils nourrissent l'un pour l'autre. Le jour où le balcon de sa maison s'écroule et manque de le tuer signe aussitôt son départ vers cet Eldorado aux allures de Paradis Perdu...

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**********

Je ne suis pas du tout d'accord avec cet extrait de critique lue dans Lire : "avec Egypt Farm, elle se glisse cette fois dans la peau d'un homme, Michael, que l'on découvre sous la douce lumière d'une scène à la Jane Austen", parce que l'entrée en matière du roman ne baigne pas du tout dans l'ambiance austenienne, mais plutôt fitzgeraldienne. Avis personnel !

J'ai tout de suite aimé cette atmosphère à Egypt Farm, sorte de bulle prête à éclater, où la langueur et l'excentricité font bon ménage. Les Hanbury font figure de tribu bobo, assez prétentieuse et arrogante, totalement persuadée d'être un modèle qui suscite l'envie (peut-être n'ont-ils pas totalement tort ?). Or, les années passant, rien n'est plus pareil, si ce n'est la fierté - inébranlable sentiment qui anime la flamme des Hanbury ! Mais qu'est-ce que tout cela cache ? 

La vie à Egypt Farm n'est que poudre aux yeux, laquelle a la qualité magique de donner l'impression que ce qu'on avait à faire ne correspondait pas du tout à l'idée qu'on en avait. L'éclat lumineux s'est éteint, à la place les ombres et les recoins ternes envahissent la place. C'est méconnaissable. Et l'influence est terrible, puisqu'elle prend le pas sur le climat soudain devenu taciturne et amer.

Rachel Cusk continue d'étoffer sa palette de vies maritales complètement désenchantées, ici l'échec du couple est flagrant. Les rapports entre Michael et Rebecca sont vénéneux, tournent sans cesse à l'aigre et à l'orage. Mais le fiasco s'étend aussi chez les habitants d'Egypt, guère épargnés par les mensonges, les vicissitudes et autres fourberies qu'ils entretiennent avec un aplomb déroutant. Les Hanbury ont un secret, qui n'aura pas l'effet d'une bombe, mais qui brisera sans doute les dernières illusions du narrateur !

Au final, voici un roman à l'humour féroce qui ne m'inspire qu'une impression mitigée. J'ai déploré certains passages trop longs (l'agnelage, par exemple) et les relations entre hommes et femmes souvent placées sous un effet de loupe grossier. Le rendu est laid et assez navrant. Et puis, Michael, le personnage principal, est décevant, passif, mou et porte une barbe ! Malgré tout, je n'enverrai pas ce livre aux orties car il porte une signature singulière : celle de Rachel Cusk, lucide et cruelle, réaliste et franche (cf. son précédent roman Arlington Park). Elle manie le cynisme avec une facilité qui force mon admiration... hélas bien mal placée ! Je sais, c'est incompréhensible. Cette lecture me laisse un profond sentiment de contradiction. 

Editions de l'Olivier, octobre 2008 - 300 pages - 21€
traduit de l'anglais par Justine de Mazères

Le premier roman traduit : Arlington Park 

--) critique de lire http://www.lire.fr/critique.asp/idC=52863/idR=217/idG=4

24 juin 2008

15 Ans Welcome to England - Sue Limb

Fans de Jess Jordan, votre héroïne n'a pas subitement rajeuni en un coup de stylo à plume. Ce livre est en fait un prequel (un épisode dont l'action est antérieure à la trilogie existante mais écrit après). Ici, Jess n'est pas (encore) amoureuse de son meilleur ami Fred et doit accueillir son correspondant français, Edouard. Pensant qu'il colle à son image idyllique du latin lover, yeux noirs et lèvres boudeuses, elle lui adresse une photo retouchée et reçoit en retour un cliché très engageant ! Le jour de la rencontre, cependant, Jess tombe des nues et fait face à un bonhomme haut comme trois pommes, hyper coincé et qui ne parle pas un mot d'anglais. Les quinze jours à venir vont être une torture absolue...

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Que d'humour dans ce livre ! Cela commence avec la découverte du correspondant, Edouard ne décroche pas un mot et s'installe dans la voiture en laissant flotter une odeur nauséabonde. Pour ne pas le vexer, Jess et sa mère utilisent un code et le surnomment "la reine". Quel ennui... ce garçon aurait-il un problème d'hygiène ? Mais en vrai, c'est Jess qui a marché dans une crotte et ne le découvre qu'une fois arrivée à la maison, et ce sans la présence d'Edouard qui doit désormais penser que sa correspondante n'est pas très "clean" non plus ! Notre trio sympathique continue de s'installer dans les situations embarrassantes, lorsque le français se rend dans la salle de bains et se bat avec la chasse d'eau...

Un fossé se creuse sous les pieds de Jess. Elle apprend d'une tierce personne que son cher Edouard est tombé fou amoureux d'elle en voyant sa photo ! Chose abominable et inconcevable, la jeune fille décide alors de supplier Fred de "faire comme si" et annonce à tous qu'ils sortent ensemble. Et puis, très vite, ce mensonge l'encombre car Jess juge absolument craquant le correspondant de sa camarade Jodie et voudrait bien avoir son premier "french kiss" avec lui ! Pour détendre les relations franco-anglaises, la bande organise un week-end camping.

J'aime beaucoup les livres de Sue Limb et ce, même en accusant 30 ans ! C'est frais, pétillant, plein d'esprit. Jess Jordan est une héroïne unique, une vraie copine qui nous fait partager les joies (et déconvenues) des échanges linguistiques. Je pensais qu'avec ce prequel cela allait être totalement décalé, je m'étais habituée aux amourettes entre Jess et Fred. Finalement je suis agréablement surprise, j'ai beaucoup rigolé. Et puis je trouve que Fred est un garçon qui gagne à être connu, je ne vous dis que ça !!!

A noter, ce livre peut se lire indépendamment des autres.

Gallimard jeunesse, (juin) 2008 pour la traduction française - coll. Scripto - 293 pages - 11,50€

traduit de l'anglais par Laetitia Devaux - titre vo : Girl, 15 Flirting for England.

Du même auteur :

 

6 décembre 2007

Le conte des hérétiques - Sarah Singleton

conte_des_heretiquesAngleterre, au 16ème siècle. En ce temps-là, la reine Elizabeth fait adopter la religion protestante à tous ses sujets, mandatant certains émissaires pour chasser les prêtres envoyés de France pour servir l'Eglise catholique d'Angleterre. Les catholiques sont brimés, soupçonnés de trahison et considérés comme des hérétiques.

La famille Dyer a longtemps été de fervents catholiques pratiquants, aujourd'hui le père est envoyé pour des voyages d'affaires qui l'éloignent du foyer, la mère et les deux filles vivent dans des conditions difficiles, et le frère est étudiant à Oxford. Un jour, celui-ci leur rend visite en compagnie d'un prêtre pourchassé, Thomas Montford, qui demande asile. Le frère repart aussitôt, n'ignorant pas la menace qui pèse sur les siens.

Elizabeth assume très vite le poids du secret. Elle-même vient de rencontrer une créature étrange en se rendant à l'ermitage. C'est une jeune fille à la peau verte, qui se nomme Isabella Leland. Qui est-elle ? Que fait-elle, d'où vient-elle ? Elizabeth l'ignore encore. Pour l'instant, lady Catherine qui vit au manoir Spirit Hill fait appel à ses services de demoiselle de compagnie et lui demande de vivre quelques jours auprès d'elle. La proposition n'est pas pour ennuyer l'adolescente, mais ne peut se refuser. La venue de Kit Merrivale, envoyé de la Reine, inquiète davantage Elizabeth. C'est un bel homme, au charme ténébreux, qui dégage un mélange d'attirance et de crainte.

Elizabeth a double raison de se soucier de son sort : sa famille cache un prêtre en fuite, recherché par Merrivale, et Isabella vient également d'être recueillie au manoir. Et elle fait bien de se méfier, lady Catherine lui avoue que Kit va arrêter sa mère et que la jeune fille doit à sa bénéfiction d'avoir la vie sauve. De plus, Isabella semble détenir des secrets et des pouvoirs qui font d'elle, aux yeux d'une catholique, un être maléfique et démoniaque.

Elizabeth va se retrouver au coeur d'un lot d'actions tournoyantes, elle seule peut sauver sa mère, ne pas trahir le prêtre Thomas et lui assurer une nouvelle cachette, sans éveiller les soupçons de Merrivale. Or, ce dernier n'est pas facile à duper et sa soif de vengeance va décupler après avoir découvert que la jeune fille manipulait son entourage. Quant à Isabella Leland, son mystère est révélé au lecteur au fil des pages. En attendant, elle joue un rôle qui demeure dans le clair-obscur, et c'est dans un tourbillon de fantastique qu'apparaîtra enfin son utilité.

Aventure romanesque ou féérique, conte légendaire et intrigue merveilleuse, le roman de Sarah Singleton pioche dans le genre imaginaire pour raconter une histoire passionnante. Le théâtre redoutable de cette Angleterre du 16ème siècle est admirablement dessiné, dans un style soigné et irréprochable. On suit le personnage d'Elizabeth en vibrant, se demandant comment elle pourra sortir de ce traquenard. Tout la condamne, et soudain l'histoire nous entraîne dans un monde totalement différent, un univers du pays des ombres, le monde caché d'Isabella (mais là, inutile d'en dire plus !).

L'histoire est envoûtante, elle plaira aux jeunes (dès 14 ans) et aux plus vieux !!!

Plon jeunesse - 333 pages - Traduit de l'anglais par Myriam Borel -  17,50 €

2 juillet 2007

Seize ans, franchement irrésistible - Sue Limb

Seize_ansIl s'agit donc du 3ème livre des aventures délirantes de Jess Jordan, adolescente de seize ans, qui partage son quotidien avec sa mère bibliothécaire et sa grand-mère qui se passionne pour les feuilletons télévisés. Ses relations avec son père parti vivre à St-Ives sont au beau fixe, après des vacances mouvementées mais merveilleuses ! La rentrée scolaire s'annonce sous un beau ciel bleu avec soleil brillant.

Jess est excitée d'annoncer à ses camarades la liste des bonnes nouvelles qui la concernent : son petit ami Fred semble lui plus circonspect et manque de clarté en annonçant sans complaisance qu'il aimerait mieux taire le fait qu'ils soient tous deux très amoureux. A son tour, Jess se fâche et prend la décision hâtive de ne plus le voir. Déprimée par cette dispute, Jess rentre donc au lycée en faisant la connaissance de Miss Epine, la remplaçante de leur professeur d'anglais, et s'attire immédiatement l'antipathie de celle-ci.

Dans ce troisième livre, Jess Jordan accumule donc les maladresses, collectionne les mensonges, ne parvient pas à se sortir de ses mauvais pas et apprend que sa mère a un nouveau petit ami ! C'est finalement un peu la même rengaine, et j'ai hélas trouvé que ce tome manquait un tantinet de fraîcheur et de spontanéité. Il y a beaucoup de déjà-vu, un peu trop de situations abracadabrantes mais on en retire tout de même un sentiment  de jovialité continue. Les dialogues de ces ados sont plutôt vifs et affûtés, ils ne frisent jamais la caricature mais correspondent bien à la tendance actuelle. Très positif, donc !

Gallimard jeunesse - 240 pages.  Traduit de l'anglais par Laetitia Devaux.

A lire : Le tome 2 "Seize ans ou presque, torture absolue"

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6 novembre 2006

Seize ans ou presque, torture absolue - Sue Limb

seize_ans_ou_presqueVous pensiez avoir passé l'âge ? Détrompez-vous, car lire ce roman désopilant de Sue Limb est l'équivalent d'un bain dans la fontaine de jouvence. C'est revigorant et frais comme un bonbon à la menthe. Miam, j'en redemande ! "Seize ans ou presque, torture absolue" est en fait le tome 2, la suite de "Quinze ans, charmante mais cinglée", où une jeune adolescente, Jess, fille unique de parents divorcés, traverse avec humour et cynisme sa crise de l'âge bête.

Dans ce tome 2, Jess apprend par sa mère qu'elles vont passer l'été chez son père à St-Ives, en bord de mer. Pour Jess, ce projet (en apparence idyllique) se révèle un dilemme : la jeune fille est amoureuse, elle comptait profiter de ses vacances pour passer chaque seconde avec ce soupirant. Impossible d'en toucher mot à sa mère, bibliothécaire de 40 ans, farouchement opposée à ce qu'un représentant de sexe masculin franchisse le seuil de la maison, n'ayant jamais digéré sa séparation ni expliqué les raisons de son divorce à sa progéniture.

Jess, sa mère et la grand-mère Gertrude partent donc toutes les trois pour une tournée des châteaux d'Angleterre avant de débarquer en Cornouailles. S'ensuivent des situations irrésistibles entre l'exaltation de la mère, la moue boudeuse de la fille et les pensées rêveuses de la grand-mère... Cependant Jess est rongée par la jalousie en pensant à son petit copain, seul, livré aux ongles longs et acérés de belles blondes prêtes à lui sauter dessus (pense-t-elle).

Jess envoie des sms, des lettres, fait des rêves qui virent aux cauchemars, traîne les pieds, soupire profondément... ah, c'est dur la jeunesse ! Cruelle est la vie de passer des vacances (culturelles) en famille ! Jess donnerait tout l'or d'un empire pour rentrer chez elle et retrouver son chéri.

Le roman ne manque pas d'humour, de rebondissements et d'ingénuité. C'est vivifiant, très peu niais (quand on a trente ans, c'est plutôt drôle de lire les chichis d'une ado qui se torture les méninges par jalousie...). J'ai foncièrement adoré, un peu regretté la fin trop lisse et prévisible, dommage, mais j'ai plongé les deux mains en avant d'entrée de jeu. Un régal, à conseiller si vous avez des enfants de cet âge et même si avez atteint l'âge "canonique" de trente ans (et plus, n'hésitez pas) !... Croyez-moi, Sue Limb et son héroïne Jess Jordan vont devenir vos nouvelles copines !

Gallimard jeunesse

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