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Chez Clarabel
audiolib
24 mars 2019

Un peu, beaucoup, à la folie, de Liane Moriarty

Un peu, beaucoup, à la foliePerplexe, je suis.
Liane Moriarty a repris le même principe que dans ses autres romans, cf. Le Secret du mari ou Petits secrets, grands mensonges, à savoir distiller un interminable suspense autour d'un événement anodin.
Ici, trois couples évoquent un barbecue auquel ils ont participé. Qui, comment, pourquoi... on nous explique tout très lentement. Seule certitude : un indicible malaise va en découler. Sur papier, l'idée est alléchante car on s'attend à se creuser les méninges et à retenir notre souffle. Mais concrètement la lecture est plate. Trop diluée. Elle donne le sentiment d'un plat réchauffé qui aurait perdu toute sa saveur.
Deux amies d'enfance vont se retrouver autour d'un désir d'enfant mais font également remonter à la surface des traumatismes de leur passé. Passant au crible leur mariage, leurs mères, leurs voisins ou leurs carrières, elles donnent une couleur assez terne au roman. Beaucoup d'amertume et de non-dits. De la frustration et peut-être de la jalousie.
Au final, nul n'est franchement sympathique dans le lot, à part le couple qui organise le barbecue sans réaliser dans quel bourbier ils ont mis les pieds. Eux aussi ont leurs petits secrets et estiment être assez en confiance pour s'épancher. Dommage que l'ambiance n'y est pas du tout. C'est tellement froid, très distant et acerbe. Je n'étais guère en empathie. 
Les dernières révélations surviennent maladroitement : elles apportent une dramaturgie surjouée à un enchaînement de circonstances malheureuses. En bref, tout ça pour ça. Un peu décevant.

©2018 Éditions Albin Michel. Traduit par Sabine Porte (P)2019 Audiolib

Excellente lecture de Sophie Frison pour Audiolib : une écoute simple mais efficace. Très agréable.

 

 

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18 mars 2019

Le cas Fitzgerald, John Grisham

Le cas Fitzgerald AudiolibCinq manuscrits de Francis Scott Fitzgerald ont été dérobés à la bibliothèque de Princeton. Le FBI traque aussitôt le gang des cinq braqueurs mais perd de vue les ouvrages rares. Peu de temps après, ils seraient retracés sur l'île de Camino en Floride. Une jeune romancière, sans boulot et en manque d'inspiration, est alors recrutée pour jouer les espionnes en infiltrant la bande de joyeux drilles qui entoure Bruce Cable, le propriétaire de la célèbre librairie Bay Books. Sa mission consiste à découvrir où se cachent les fameux manuscrits mais Mercer va tomber sous le charme du climat et du charismatique libraire. Elle succombe également à l'esprit de camaraderie qui règne sur place. Et peu à peu, renoue avec l'écriture et se fond une place au soleil en grappillant quelques secrets.

C'est donc une fabuleuse ambiance de livres, de copinages, de flirt, d'insouciance et de débauche coquine que dresse cette histoire  pour le moins distrayante et agréable à suivre. On est loin du suspense chevillé au corps, des courses infernales, des procès retentissants et du scénario qui torture les méninges... loin de tout ça. Au contraire, c'est bon enfant et attachant. On pénètre le petit monde des libraires et des écrivains de façon cocasse et inattendue. Le résultat est très plaisant. J'ai beaucoup aimé... séduite aussi par la lecture de François Tavares (sobre et efficace). Un très bon moment, parfait pour la détente.

©2018 Éditions Jean-Claude Lattès (P)2019 Audiolib

 

15 mars 2019

Devenir, de Michelle Obama

Devenir Michelle ObamaPlus que de raconter la vie de Michelle Obama, ce livre lance un message d'espoir et de résilience à toutes les femmes et à tous ceux qui seraient tentés de baisser les bras trop tôt. 

Michelle a grandi dans un quartier ouvrier de Chicago, auprès d'un père handicapé et d'une mère au foyer, qui lui ont inculqué liberté, force et persévérance Naturellement, Michelle Obama est devenue une bosseuse acharnée : elle voulait Princeton et Harvard, elle voulait une carrière épanouissante et une vie de femme indépendante, elle voulait l'égalité des chances et venir en aide aux autres. Avec son sens de l'organisation inébranlable, elle est vraisemblablement parvenue à atteindre ses objectifs.
Toutefois, Michelle Obama n'est pas une WonderWoman et parle à cœur ouvert : elle explique ses doutes au moment où Barack s'est lancé dans la politique, son amertume face au feu des critiques, sa détresse après les fusillades dans les écoles, son combat contre l'obésité infantile, sa fierté d'avoir produit un vrai potager à la Maison Blanche, sa rencontre avec Queen Elizabeth ou Martin Luther King, sa constante vigilance à maintenir l'équilibre au sein de sa famille et tenir ses filles à l'écart des regards indiscrets.
La course au pouvoir est la partie la plus excitante de ce gros bouquin de 480 pages. Même si les secrets demeurent bien gardés. L'image reste lisse, impénétrable et mystérieuse. La grande classe. Cette lecture est pleine de bienveillance et de positivisme. Elle confirme le caractère volontaire et avenant de Michelle. Sublime l'image du couple Obama (une adoration réciproque et une complémentarité exemplaire). Sincère, pudique et attachante, Michelle Obama inspire autant d'admiration que d'abnégation : une First Lady spontanée et radieuse. Une véritable icône pour toutes les générations en devenir.
Bravo Marie Bouvier pour la lecture audio : irréprochable et entraînante.

« Mon père, Fraser, m'a appris à travailler dur, à rire souvent et à tenir parole. Ma mère, Marian, à penser par moi-même et à faire entendre ma voix. Tous les deux ensemble, dans notre petit appartement du quartier du South Side de Chicago, ils m'ont aidée à saisir ce qui faisait la valeur de notre histoire, de mon histoire, et plus largement de l'histoire de notre pays. Même quand elle est loin d'être belle et parfaite. Même quand la réalité se rappelle à vous plus que vous ne l'auriez souhaité. Votre histoire vous appartient, et elle vous appartiendra toujours. À vous de vous en emparer. »

©2018 Éditions Fayard (P)2018 Audiolib

 

James Corden's White House tour takes an unthinkable turn when First Lady Michelle Obama joins him for a drive around the grounds singing Stevie Wonder and Beyonce. Surprise guest Missy Elliott drops in to sing "This Is For My Girls."

 

12 mars 2019

Fractures, de Franck Thilliez

FracturesN'espérez pas qu'on vous guide dans cette lecture qui enchaîne des détails saugrenus à un rythme infernal. Ça commence vite et fort, pas de temps pour s'interroger : un type nu est ramassé à un abribus et conduit à l'hôpital, la mémoire en vrac, un homme est poignardé chez lui mais s'accuse du crime face aux enquêteurs, une jeune femme doute de la mort de sa sœur survenue à l'âge de quinze ans et s'épanche auprès de son psychiatre, lequel va reconsidérer ses conclusions suite à sa rencontre avec une charmante assistante sociale qui vient de recouper plusieurs dossiers autour de l'insaisissable Alice Dehaene.

Plonger dans ce Franck Thilliez, initialement publié en 2009, c'est comme un retour dans le temps (avant l'époque du couple Sharko et Lucie Hennebelle), avec les mêmes vieilles obsessions autour de la mémoire fantôme, du subconscient, de la schizophrénie et des frontières floues entre le réel et le fantasme. On se perd plus d'une fois dans ce dédale, mais on s'embarque pour un rodéo émotionnel, plus particulièrement démentiel, au fur et à mesure qu'on avance dans nos découvertes. Le brouillard est total, collant, poisseux. Chapitre après chapitre, les révélations se donnent la réplique et viennent semer la zizanie. Et je ne vous parle pas du type à la cagoule noire qui surgit de nulle part et répand une vraie psychose. Alerte rouge. On a le palpitant au bord de l'implosion... mais une lecture terriblement addictive et bluffante.

La version audio est également inattendue et stressante - peu coutumière de trouver Maia Baran dans ce registre, j'ai d'abord hésité avant d'y adhérer. Il faut dire qu'avec son style impeccable et sans fausse note, la lecture audio réussit à nous prendre au collet pour ne pas perdre le fil. Car Thilliez part loin dans les méandres de son imagination. On se sent comme Alice basculant dans le terrier du lapin blanc ou débarqué dans un épisode de La Quatrième dimension. Hum, hum. En somme, le roman est complexe mais captivant. C'était bon de renouer avec les débuts de l'auteur (dont je guette déjà l'arrivée prochaine du nouveau né - Luca - en me frottant les mains). #rirehystérique

 

©2009 Le Passage Éditions (P)2019 Audiolib

 

5 mars 2019

L'appel du néant, de Maxime Chattam

L'APPEL DU NÉANT POCKET

Après La conjuration primitive (excellent) et La patience du Diable (sombrement efficace), on retrouve notre WonderWoman - alias Ludivine Vanker - dans une affaire suintant la menace terroriste (l'auteur précise avoir écrit deux fois ce roman avant les événements de 2015). Et on comprend pourquoi.

Dans cette copie totalement revue et corrigée, on ne peut s'empêcher d'imaginer la version autrement plus torturée que cette mouture assez fade et fastidieuse. On est loin des nuits blanches promises et des cauchemars plus vrais que nature. L'enquête s'ouvre sur la découverte d'un corps amoché sur la voie ferrée puis par l'intrusion de la sécurité intérieure dans les locaux de la section de recherches. Très vite, Ludivine va adhérer aux théories amenées par ce Marc Tallec et le suivre dans sa traque des fanatiques avec ses excès en tout genre. Mais quelle frustration.

En effet, le tout est parsemé de discours philosophiques et d'analyses politiques qui exposent la complexité de la tâche en évitant également les raccourcis faciles. L'auteur est attentif aux détails et aux clichés, on sent le souci de bien faire et le travail de recherches... sauf que cela alourdit l'enquête initiale. À force d'avancer à pas prudents, le rythme fait défaut : quid de l'intensité dramatique ? C'est faible, avec quelques invraisemblances dans le déroulement de l'histoire. Le rôle attribué à l'héroïne est surjoué (le chapitre 31 a bien failli me perdre). En somme, c'est assez inégal et donne la sensation d'un roman long et un peu mou. Notre Chattam habituel, adepte de la part sombre et de la racine du mal, semble anormalement sage et raisonnable dans cet ultime épisode. #tristesse

Par contre, le format audio est très, très bon. Le lecteur pour Audiolib - Sylvain Agaësse - maintient la gravité et le désespoir avec une constance salutaire. Son interprétation vous tient en éveil et donne envie d'aller jusqu'au bout. 

©2017 Éditions Albin Michel (P)2018 Audiolib

L'appel du néant audiolib

également disponible en format poche chez POCKET (2019)

 

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26 février 2019

Avec toutes mes sympathies, d'Olivia de Lamberterie

Avec toutes mes sympathies« J'écris pour chérir mon frère mort. J'écris pour imprimer sur une page blanche son sourire lumineux et son dernier cri. Pour dire ce crime dont il est à la fois la victime et le coupable. »

Comment dire l'indicible ? la douleur, le manque, l'absence ? Comment raconter ce frère si beau, si drôle, si intelligent, et pourtant si fragile et si incompris ? En octobre 2015, Alexandre tire sa révérence, laissant sa famille et ses amis dans un désarroi sans fin. La journaliste et chroniqueuse littéraire est anéantie par le chagrin et la colère. Elle retrace le cadre, dresse le portrait, cherche les mots pour accepter l'inacceptable. L'amoureuse des livres est pourtant à court d'inspiration, ne trouve plus l'énergie, ni le goût dans les histoires. Puis comprend qu'elle doit fouiller dans ses entrailles pour en extirper toutes ses émotions. Se raconter et raconter son frère. Leur histoire de famille, leur complicité, leurs confidences même muettes. En se livrant à cet exercice, ODL se révèle plus bouleversante que jamais. Attachante, sincère, pudique et élégante. Cette papesse de la critique tombe le masque, met son âme à nu et se moque de l'opinion d'autrui. Bien sûr, rien n'est léger dans ce qu'elle livre. Tout ce qui est lu, écrit, vu ou écouté est infiniment sophistiqué. Elle expose la vie de son frère avec justesse, entre sa folie douce, son génie et ses zones d'ombre. Elle impose une déférence et une empathie à son récit. Elle nous touche et nous aspire dans son univers. C'est très triste - j'avais la boule au ventre mais pas les larmes aux yeux - car ça résonne en nous comme une déclaration forte à aimer la vie et à la vivre comme on peut. Un bel hommage, brillamment écrit et lu par l'auteure elle-même. Je n'aurais pu imaginer une autre voix pour nous emporter dans cette histoire...

« Tu ne nous as pas abandonnés. Tu t'es arrangé pour laisser une empreinte si forte dans nos existences qu'elle nous a empêchés de sombrer et qu'elle a fini par nous transcender. Ton existence est indélébile. Tu n'as pas fini de respirer en nous. Ta mort nous a rendus vivants. » 

©2018 Éditions Stock (P)2019 Audiolib

7 février 2019

Anatomie d'un scandale, de Sarah Vaughan

Anatomie d'un scandaleConseiller influent et proche du premier ministre, James Whitehouse est un homme charismatique et brillant. Marié et père de deux enfants, il incarne l'ambition, la réussite, l'accomplissement. Une image sans tache.
Pourtant, James est accusé de viol. Une ancienne collaboratrice, avec laquelle il aurait entretenu une liaison plusieurs mois durant, vient de porter plainte suite à leur rupture. Kate Woodcroft, une avocate pénaliste, est en charge du dossier. Et elle est particulièrement remontée car elle va tout mettre en œuvre pour avoir la tête de Whitehouse. Spectatrice tétanisée, son épouse Sophie n'a plus les idées claires mais pense avant tout à préserver son image en affichant son soutien.
Viennent aussi s'ajouter les souvenirs de leurs années d'études à Oxford au cours desquels le sulfureux club des Libertins a fait couler beaucoup d'encre. Ceci pouvant expliquer cela, une lente et déconcertante plaidoirie se construit. Plaidoirie contre les abus, pour les droits des femmes et tristement révélatrice des arcanes du pouvoir.
Je ne suis pas mécontente d'en avoir fini car cette lecture m'aura inspiré un profond ennui : c'est très long, assez austère et tellement froid. Je n'ai eu aucune empathie pour les personnages ni pour leurs histoires. Non, c'est très distant. Très emprunté. J'ai aussi longtemps espéré un rebondissement, des révélations fracassantes, la moindre bagatelle qui ferait exploser cette fichue tension psychologique qui colle à la peau... en vain. 
J'en sors sidérée et déçue. Les deux comédiennes ont pourtant prodigué une lecture irréprochable. Leur talent ne peut hélas lutter contre la sensation glaciale qui filtre à travers leurs confessions. Sarah Vaughan opère un sérieux changement de cap avec ce roman, peu convaincant à mon goût. 
La ferme du bout du monde avait été une découverte rafraîchissante, quel revirement...

©2018 Préludes, pour la traduction française (P)2018 Audiolib

 

 

25 janvier 2019

Passage des ombres (Trilogie des ombres 3), de Arnaldur Indridason

Passage des ombres

Un vieil homme meurt dans son lit, avec d'anciennes coupures de presse à ses côtés. Sa voisine interpelle un inspecteur à la retraite pour fouiller dans son passé.

En 1944, pendant l'occupation de l'armée américaine, le corps d'une jeune femme est découvert en ville. L'enquête révèle une triste histoire de viol mais piétine dans le vide, ou disons que les conclusions vont laisser un goût amer aux détectives (Flovent et Thorson). Konrad va y remettre un peu d'ordre en nous propulsant dans un contexte délicat, pendant la guerre et la cohabition avec l'armée américaine. À l'époque, les demoiselles batifolent joyeusement avec les officiers aux noms d'acteurs, rêvant d'une vie meilleure ou d'amour romantique, avant de retomber lourdement dans la réalité. On racontait alors que « c'était la faute des elfes » et on méprisait ces filles naïves ou honteusement abusées. Pour Konrad, cette affaire n'a pas tout dit et est vraisemblablement porteuse d'une honte indélébile. À son tour de traquer sans relâche les fantômes du passé, de pointer les erreurs et les condamnations hâtives, lesquelles auraient obnubilé son enquêteur des années durant.

En écoutant cette histoire, je me faisais la réflexion que plus rien ne me surprenait chez Arnaldur Indridason. En fait, je pense en avoir fait le tour. Je reconnais désormais son style, ses personnages, ses intrigues, toujours les mêmes tourments et solutions. Oui, tout est écrit d'avance. On connaît le chemin et on ne se trompe pas. Ce n'est pas un reproche. Après tout, la lecture est classique et convenue. Tout est propre, lisse, attendu. Sans surprise. La lecture par Philippe Résimont est solennelle et au diapason avec les révélations (haro sur les voix féminines, j'insiste). L'auteur joue subtilement avec les émotions en distillant cette touche de nostalgie et de dramaturgie dans ses enquêtes. On en ressort à chaque fois avec le cœur lourd. En somme, c'est incontournable.

©2018 Traduction française, Éditions Métailié (P)2018 Audiolib

14 janvier 2019

Le Réseau Corneille, de Ken Follett

Le réseau corneilleFrance, 1944. Le Débarquement est imminent. Tous les réseaux clandestins et les services d'espionnage sont aux cent coups. Depuis Londres, Betty met en place son Réseau Corneille, lequel rassemble six femmes avec pour mission de s'infiltrer dans un château occupé par des allemands pour y saboter le système de communication. Betty n'a que quelques jours pour mettre au parfum des novices, parfois dotées d'un tempérament volage ou trop caractériel. C'est peu, assez frustrant, mais Betty n'a plus le choix. Sur le terrain depuis des mois, figurant parmi les meilleurs agents, elle craint désormais pour sa couverture récemment menacée.
Petit rembobinage sur la scène d'ouverture du roman. Gran-diose ! Près de Reims, un groupe de résistants tente une action de force contre l'occupant mais l'opération tourne court. Betty parvient à s'échapper avec son mari, Michel, salement blessé. Tous leurs camarades ont été arrêtés, probablement torturés et donc passibles de livrer des secrets. Betty sait que son temps est compté. Mais elle veut tenter le tout pour le tout.
Face à elle, un officier allemand, Dieter Frank, pourrait bien lui mettre des bâtons dans les roues. C'est un homme redoutable, comme elle, il est rusé et parvient à anticiper les faits et gestes de l'ennemi. Je ne compte plus le nombre de fois où mon cœur a fait des bonds de cabri tant j'étais affolée à suivre Betty et Dieter dans ce jeu du chat et de la souris particulièrement féroce.
Vous l'avez compris : j'ai dévoré ce roman, écouté en une dizaine d'heures au cours de séquences que j'entrecoupais avec frustration. J'étais totalement captivée par l'histoire - merveilleusement lue par Caroline Klaus - j'étais comme devant un film de guerre, au scénario plein de suspense, entre frissons, angoisse, terreur et émotion. J'étais 100% au cœur de l'intrigue.
J'ai aimé sa mise en scène, ses personnages, même ses envolées sentimentales ont fini par m'attendrir (je roulais des yeux quand Betty et Paul roucoulaient tendrement...). Bref. Ken Follett possède un vrai talent de conteur. Et ça passe très, très bien en format audio : on ne voit pas le temps passer. On trépigne après chaque piste, on enchaîne les chapitres... C'est terriblement addictif. Et l'hommage rendu aux héroïnes de l'ombre est, par sa simplicité, d'une grande noblesse.

©2002 Éditions Robert Laffont. Traduit par Jean Rosenthal. (P)2018 Audiolib

 

14 décembre 2018

Sleeping Beauties, de Stephen King & Owen King

sleeping beautiesEmbarquement immédiat pour Dooling, petite ville des Appalaches, où les habitants ne sont ni plus ni moins des êtres ordinaires. En apparence. Dans la prison pour femmes, une nouvelle prévenue vient semer la zizanie : Evie Black est inquiétante et mystérieuse. Avec son aura puissante, elle envoûte ses comparses, sous l'œil goguenard du personnel impuissant. Commence alors un étrange phénomène : les femmes s'endorment et ne se réveillent plus. À la place, leur corps est recouvert par un cocon qu'il est déconseillé de transgresser (sous peine de voir les endormies se métamorphoser en folles furieuses). Bientôt, le syndrome Aurora frappe toute la communauté féminine de Dooling et d'ailleurs.
Comme souvent dans les romans de Stephen King, on se focalise sur un monde en vase clos, on scrute les comportements humains en situation désespérée et on laisse l'auteur s'en donner à cœur joie pour dépeindre des vies banales fouettées par un vent de panique. Ce faisant, il épingle sans vergogne toutes les bassesses possibles et inimaginables et gratine, non sans humour, ses congénères dans cette vision d'une société qui les priverait de compagnie féminine (devinez quoi ! ... les WC seraient d'une crasse monumentale). Bref. Vous gloussez bien derrière votre bouquin à les imaginer se dépatouiller sans vous.
Maintenant, parlons technique, car ce livre audio est le prolongement d'un roman de 830 pages, soit près de 28 heures d'écoute. Oui, tout ça. Un vrai marathon de lecture qui semble interminable... et pourtant je suis bon public. Seulement, mon ami, j'ai jugé qu'il y avait trop de tours et de détours pour toucher au but. Et à force de tourner autour du pot, on trépigne d'impatience, on geint et on a l'impression de s'abrutir. Ceci dit, je ferme les yeux (loin de moi le syndrome Aurora) car j'ai été littéralement hypnotisée par l'ambiance sordide de Dooling et par le caractère étrange et fantastique de l'intrigue. Cette histoire écrite à quatre mains (père et fils) se voudrait un hommage à nous les femmes, nous le charme (pauvres diables que sont les hommes). Un brin caustique et déjanté.
Bravo à la fabuleuse Marie Bouvier qui a lu ce texte avec patience et dévotion : j'ai totalement adhéré à ses interprétations car elle multiplie sans relâche les voix selon les personnages (et ils sont nombreux) ou leurs personnalités. On peut plus facilement se repérer et avancer dans l'histoire avec aisance. Une véritable prouesse.

© 2018 Éditions Albin Michel. Traduit par Jean Esch  (P)2018 Audiolib 

 

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