L'attaque des cubes, de Marine Carteron
Antoine est accro à Minecraft. Il pourrait jouer en ligne durant des heures avec sa meilleure amie Vénus. Mais ne racontez surtout pas que celle-ci est meilleure que lui, ce serait un crime de lèse-majesté.
Sur le chemin de l'école, les deux amis sont également intrigués par l'apparition d'une nouvelle structure en forme de cube et qui promet d'être un nouvel antre de perdition. Bibliothèque, jeux vidéo... tout est permis et leur imagination s'emballe.
L'ouverture de ce lieu secret est imminente. Et déjà la ville a donné au quartier un nouveau look. Sauf que les enfants songent immédiatement à l'Overworld... Allez dire ça à des adultes et ils vont vous accuser d'être des geeks obsédés par leur jeu en ligne.
Antoine et Vénus deviennent alors les témoins impuissants d'un monde en plein mutation. En découvrant leurs proches avec le cerveau lobotomisé, se comportant de façon étrange, ils comprennent que leurs soupçons sont légitimes.
C'est donc avec la complicité inattendue de leur nouveau prof de techno que nos jeunes amis vont se lancer dans une aventure virtuelle plus vraie que nature ! Et je pense à tous les passionnés de technologies nouvelles, à tous les amateurs de réalité qui dépasse votre entendement, cette lecture est franchement décapante.
Elle nous entraîne dans un univers coloré, aux péripéties multiples et tourbillonnantes, avec de jeunes trublions attachants et qui ne manquent pas d'humour. On croque ce roman en deux bouchées, sourire aux lèvres. On y goûte un programme fun et complètement décalé, où les références à Minecraft ne manquent pas. Pour ceux qui ne connaissent pas, youhou, vous apprécierez l'ambiance effervescente... c'est bon aussi !
À déguster donc en petit quatre-heures : c'est super délicieux.
dacodac du rouergue (2018)
illustrations de Gaspard Sumeire
Pêle-Mêle : Concentre-toi - À moi ! - Ratapoil - Mon chien, Dieu et les Pokétrucs
Attablée dans la cuisine, une fillette a le nez plongé dans son livre... du moins, en apparence. Car très, vite, son esprit s'envole. Un oiseau, une vache, la table à repasser, le jardin... un rien la distrait et détourne son intérêt vers un imaginaire sans limite. Sa mère rouspète et la fait redescendre sur terre, concentre-toi, concentre-toi, mais l'enfant se perd dans ses rêveries et avoue qu'elle n'y comprend plus rien. Impossible d'être ici et là, partout à la fois, il faut choisir : être là, maintenant.
Une lecture qui déculpabilise l'étourderie ? C'est tout bon ! L'histoire raconte, par un habile patchwork de couleurs et de collages, l'imagination en folie, les idées foisonnantes, les questions qui s'éparpillent, les sourires et les choix par milliers. En bref, c'est tout en finesse et en poésie, une dispersion fantaisiste et enjouée, où l'enfant assume pleinement sa nature tête-en-l'air. Yes.
Concentre-toi, de Catherine Grive & Frédérique Bertrand
rouergue jeunesse, 2018
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L'ours, sur sa banquise, se sent fort et puissant. Il grogne, il gronde, il tempête. C'est chez lui, ici. Sa banquise, sa banquette. Car peu à peu, la glace se fend, la banquise devient caillou errant au beau milieu de l'océan, et l'ours est désormais seul, flottant entre ciel et mer. Est-il toujours le plus gros, le plus fort, le plus puissant ? Sous le ton cocasse, se cache une réflexion profonde sur l'écologie et les perturbations climatiques. Un ours à la dérive, un monde en péril... des couleurs magnifiques et une mise en scène fabuleuse. Voilà un album très riche et fascinant !
À moi ! de Marine Rivoal
rouergue jeunesse, 2018
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Après Les Mous et Gouniche, voici Ratapoil tout poil dehors. Très embarassé par ses cheveux, qui n’en finissent plus de pousser n’importe comment, notre ami cherche des solutions pour domestiquer sa toison. Or, ses tentatives sont toujours vaines, même ses rencontres avec la mort (totalement déprimée), le grand moumounitou ou la fête Monique. Rien n'y fait. Jusqu'à ce qu'il avale une potion... et se retrouve chauve ! Ohlala.
Oui, cette histoire est drôle et complètement loufoque. C'est bien évidemment à prendre au second degré, un peu tirée par les cheveux (ha-ha), mais l'ironie de Delphine Durand fait mouche et nous régale d'anecdotes farfelues, de clins d'œil et de délires en tous genres. On trouve aussi plusieurs techniques d'illustration au fil des pages, ce qui rend quelque part la lecture tout aussi étonnante (étourdissante ?) et originale ! On adopte. :)
Les incroyables aventures de Ratapoil, de Delphine Durand
rouergue jeunesse, 2018
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Pauline boude, car ses parents ont décidé d'accueillir une famille syrienne, sans demander son avis. Ce qui la dérange, en vérité, c'est qu'elle doit désormais partager sa chambre, ses jouets et son chien. Zein est sympa, mais parle un français sens dessus dessous. À ceci, s'ajoutent des questions sur le monde qui ne tourne plus rond, sur les frontières, la possession, l'identité. De cette expérience, à force d'observer cette existence, Pauline, huit ans, a peut-être la solution idéale pour remettre la vie sur ses rails : « Quand je pense que c'est grâce à la guerre que j'ai rencontré Zein, ça me donne des frissons. C'est la seule chose bien pendant les guerres : les gens s'aident. Faudrait s'aider aussi pendant la paix, mais personne n'en a l'idée. Peut-être que c'est ça la solution de la guerre. »
Un joli roman qui parle d'amitié et de solidarité, qui traite aussi de l'actualité, avec beaucoup de drôlerie et de lucidité. Sans morale, sans chichis, sans politique, simple et essentiel, ça fait du bien !
Mon chien, Dieu et les Pokétrucs, de Myren Duval & Charles Dutertre
dacodac du rouergue (2018)
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Captain Mexico, de Guillaume Guéraud
Le jeune Paco est fasciné par la révolution. Son héros n'est autre que l'illustre Emiliano Zapata. Souvent, avec ses copains, Paco s'amuse à reproduire ses luttes et ses combats contre le dictateur Huerta. Quelle folle ambiance sur la place !
Mais sitôt de retour chez lui, l'ambiance n'est plus à l'effervescence. Quelques beignes par-ci, par-là, Paco apprend à grandir parmi la pauvreté et l'injustice. Sa famille et lui vivent près du Rio Grande, là où la frontière entre le Mexique et les États-Unis s'étire et paraît infranchissable.
Et depuis l'accession au pouvoir du nouveau président américain, Donald Trompette, les rêves des mexicains s'effondrent comme des châteaux de cartes. Toujours plus de gardes, toujours plus de barrières et de murs invincibles...
Quand son père annonce son intention de tenter sa chance, Paco oppose sa résistance - pas envie de s'éloigner des copains. Il faut exister ici et maintenant à Matamoros, faire la révolution et tirer des prisons tous les innocents !
Plus facile à dire qu'à faire... Du moins, c'était avant de dénicher un vieux sombrero aux pouvoirs magiques. Dès que Paco l'enfile sur sa tête, hop, il est englouti par l'immense couvre-chef mais se découvre des talents dignes d'un super-héros.
¡ Arriba, los muchachos ! Captain Mexico ne craint rien ni personne. Défenseur des opprimés et des oubliés, le jeune agitateur dégaine ses convictions et soulève les foules au grand dam de Donald T., lequel n'a pas dit son dernier mot et convoque sur le champ un guignol en costume moulant à paillettes !
Ah, ah ! L'histoire se lit comme une vaste plaisanterie, mais ne cache pas non plus ses références et ses clins d'œil à l'actualité politique. Même les plus jeunes seront sensibles au message et soutiendront Paco et Captain Mexico au cœur des émeutes contre la tyrannie (et la bêtise, surtout).
C'est un petit bouquin rigolo et bourré d'action. Laser explosif ! Crachat de grenades ! Souffle du cyclone !
Chaud devant ! ☺
daOdac du rouergue / 2018
illustrations de Renaud Farace
Benjamin et ses copines, de Vincent Cuvellier
Après Benjamin et ses copains, qui remettait au goût du jour trois titres du jeune héros éponyme (La Chauffeuse de bus ; Tu parles, Charles ! & Jean-Débile Monchon et moi), voici une nouvelle sélection des aventures de notre garçonnet, préalablement publiées entre 2003 et 2006. Place donc à : Vive la mariée, La nuit de mes neuf ans & Mon Père Noël.
Vive la mariée, ou l'histoire féerique. Benjamin assiste au mariage de ses parents, en couple depuis de nos nombreuses années, et enfin décidé à sauter le cap de la bague au doigt et tout le tralala. Le garçon ne comprend pas ce soudain engouement, mais sa mère semble tellement tenir à sa robe meringue et à faire la fête avec les gens qu'elle aime. Mamie aussi affiche une mine nostalgique, heureusement qu'un vieux monsieur lui redonne le sourire, même si nul ne sait qui a invité cet individu !
Dans La nuit de mes neuf ans, Benjamin vient à peine de souffler les bougies de son gâteau d'anniversaire lorsque sa copine Anne débarque à l'improviste, le moral dans les chaussettes. Encore des histoires de grandes personnes, soupire Benjamin qui entraîne son amie dans sa chambre pour une nuit mémorable, entre gloussements, ronflements, chuchotements, larmes et chatouilles.
Dernier tour de piste avec Mon Père Noël. Comédien sans le sou, le papa de Benjamin peine à boucler ses fins de mois. D'ailleurs, en cette veille de Noël, il doit bosser toute la journée et fait promettre à son garçon de patienter sagement jusqu'à son retour. Mais le garçon a envie de bouger, pas envie de poisson pané, il préfère un gros sandwich bourré de frites avec un coca. Il erre ainsi dans les rues de la ville bourdonnante d'activités, avec des gens qui courent dans tous les sens, en quête du dernier cadeau. Benjamin suit le mouvement et arrive au centre commercial. Il croise alors une corbeille de bonbons, un Père Noël en pétard, une fée Clochette enjouée et de joyeux lutins. Voilà qui promet un réveillon enchanteur !
À travers ces trois histoires, ce sont aussi les instants de complicité qui sont mis à l'honneur. Ça et l'humour qui grouille à chaque coin de page, nous voilà parés pour bien rigoler. Benjamin est un jeune héros extra, attachant par son spontanéité et son regard sur le monde. C'est pétri d'innocence, malgré quelques gros mots fugaces, on se régale surtout du ton pétillant et enjoué de l'ensemble. Cette nouvelle édition permet ainsi aux nouveaux lecteurs de faire connaissance avec ce jeune Benjamin, dont les aventures ont été totalement relookées par les illustrations d'Aurélie Grand. Le résultat est charmant !
Rouergue Jeunesse, coll. dacOdac, 2017
EN LIBRAIRIE LE 4 OCTOBRE
Ma grand-mère est une terreur, de Guillaume Guéraud
« Elle est forte et elle fout la trouille, ma grand-mère, elle passe pas son temps à traîner au lit comme celle du Petit Chaperon rouge. Et elle aurait pas peur de se faire dévorer par les loups, s'il y en avait autour de chez elle, au contraire, je peux même vous garantir que c'est elle qui les mangerait. »
Louis doit passer une semaine de vacances chez sa terreur de mémé, une femme qui a grandi dans les montagnes de Sibérie, parmi les loups, et qui vit désormais dans une maison isolée dans la forêt. Chez elle, pas de télé ni d'internet. Louis implore muettement la clémence de ses parents et prie pour que le temps passe trèèès vite, car sa grand-mère lui donne des sueurs froides. Finalement, son séjour va lui réserver de bonnes surprises ! En effet, en apprenant le projet de la mairie qui souhaite raser la forêt pour construire une route, Mémé Kalashnikov va montrer les dents et réveiller son passé de “sorcière rouge”, moitié sorcière moitié activiste politique. Avec son chaudron, ses incantations, sa faucille et son marteau, notre mémé va conduire sa propre révolution !
Cette petite lecture est franchement savoureuse. Elle raconte avec beaucoup d'humour les ruses et autres combines d'une vieille dame au caractère farouche, qui refuse l'urbanisation à outrance et considère les nouvelles technologies comme du poison pour notre société. Avec son mode de vie archaïque, elle campe fièrement sur ses positions. Au grand dam de son petit-fils de dix ans, qui adore les petits gâteaux et les matches de foot à la télé. Louis va cependant passer une semaine détonante chez sa mémé, en découvrant une vie plus authentique, une manière de s'occuper autre que de baver devant un écran, et en apprenant aussi des secrets sur le passé de son aïeule ! L'histoire est tourbillonnante, drôle, inattendue et fringante. Elle sert avec beaucoup de talent du rire, de l'aventure et un soupçon de fantastique pour les jeunes lecteurs. ♪♫ Nous ne sommes rien soyons tout, bidou bidou dou ♫♪
Rouergue, coll. dacOdac, 2017
illustrations de Gaspard Sumeire
Mon frère est une sorcière d'Arnaud Tiercelin
« Viviane, c'est un prénom qui n'existe plus, je ne connais personne qui s'appelle comme ça. Viviane, on dirait une espèce de serpent. Viviane, ça ressemble à ovipare et jusqu'à preuve du contraire, les serpents sont des ovipares, non ? Je le sais, on a appris toute une leçon avec le maître.
Vraiment, Viviane, c'est un prénom qui ne me dit rien de bon. »
Ah, ah... ma belle-mère s'appelle Viviane ! ;o)
Sinon, il vous faut découvrir ce petit roman qui est absolument drôle. C'est l'histoire d'un garçon de 10 ans, qui stresse comme un malade parce que son maître part une semaine en formation et qu'il sera remplacé pour une nouvelle maîtresse. La fameuse Viviane. En plus, celle-ci est très belle, avec ses longs cheveux noirs, elle a un humour particulier, elle est sèche, sévère et coquine à la fois. Arnaud, lui, est mortifié.
Ajoutez que son grand frère lui donne des conseils bidons et lui met en tête que sa maîtresse porte le prénom d'une sorcière. Il lui file des tas de tuyaux pour la démasquer, comme porter du rose en classe pour que ça lui pique aux yeux (loupé, bien entendu !). Notre jeune héros est complètement paumé, mais sur un tout autre sujet, un sujet ô combien doucereux. Oui, oui, il s'agit d'amour. Pas manquer, son grand frère lui sort encore sa science :
« – Bon, en fait, y a trois signes quand tu es amoureux :
1. Quand la fille est là, t’as mal au ventre.
2. Quand elle est pas là, t’as encore plus mal au ventre.
3. Quand t’es près d’elle, tu parles de la météo, sans savoir pourquoi, juste pour pas qu’il y ait de silence.
(...)
Je n’ai pas mal au ventre, enfin, ça pique juste un peu et je n’ai pas d’amoureuse. Mais il me fait peur avec ses signes. J’ai dit Lucie parce qu’elle est toujours collée à moi. Et elle veut toujours être à côté de moi dans le rang et me demande toujours si je l’aime.
Mais ce n’est plus mon amoureuse.
Bon, il y a eu le voyage en Dordogne mais notre histoire n’a duré que sept heures vingt-deux minutes et trois secondes.
Ça compte comme histoire d’amour, ça ? »
Cela vous donne une idée globale de ce que vous réserve cette petite lecture ! Ce sont 100 pages de bonne rigolade, d'imagination débordante, de relation entre frères complètement délirante, de trouille pas bien méchante et de personnages très attachants ! Que de chouettes trouvailles et de sympathiques anecdotes au programme, vraiment ça mérite bien un petit coup d'oeil.
Mon frère est une sorcière d'Arnaud Tiercelin (Rouergue jeunesse, coll. Dacodac, octobre 2013 - ill. de couverture : Anouk Ricard)
"La poésie, c'est quand un mot en rencontre un autre pour la première fois."
Antonin doit écrire une poésie pour l'école, mais il ne sait pas ce qu'est la poésie. Il interroge ses parents, les réponses sont vagues, il n'est pas plus avancé. Et puis un soir, sa mère rentre blanche comme un linge, sur la route elle a percuté un chevreuil. Prise de panique, elle a mis l'animal mort dans le coffre de sa voiture ! Et pire que tout, la grand-mère va chercher ses couteaux pour dépecer la bestiole.
Alors oui, c'est particulier et ça flirte avec les limites du gore, mais on ne s'éternise pas sur la scène. Il y a toujours Antonin et sa poésie à rédiger. Toutefois, le garçon est quelque peu perturbé par cette histoire de chevreuil et le soir il commence à faire des cauchemars où le gibier viendrait le hanter en tant que fantôme. Cela commence à faire beaucoup pour cette âme sensible.
Seule issue ? Jeter sur papier toutes ses émotions, ce trop-plein qui déborde et s'apprête à l'étouffer. Ce que je vois, ce que je sens, ce que j'entends, ce dont je rêve... Antonin se lâche, il exprime à sa façon tout ce qu'il a sur le cœur, tout ce que cette sordide aventure lui inspire, avec humour et simplicité.
"Pour attraper les fantômes, il existe un piège en forme de toile d'araignée
C'est comme une poésie ça retient les poussières de vie..."
Ce roman est étrange, poétique et sensible, il parle des rêves, des fantômes et de la réalité, il aborde aussi la question de la poésie, ce qu'elle est et ce qu'elle inspire, comment elle naît et comment l'exprimer. Enfin, tout ça pour dire que ce petit roman étonne et détonne, mais finalement il m'a bien plu par sa façon d'être assez farfelu.
L'attrape-fantôme, par Alex Cousseau
Rouergue jeunesse, coll. dacodac, 2012
Vivre d'espoir
Ce n'est pas drôle d'avoir des parents qui s'aiment et vivent sous le même toit. Ce n'est pas drôle, car la vie est alors tout ce qu'il y a de plus ordinaire ! Quelle plaie. Louis, qui peine à finir son devoir d'espagnol, a l'esprit qui vagabonde. C'est ainsi qu'il décide de mettre tout en œuvre pour provoquer un divorce entre ses parents, ce serait selon lui pour mieux stimuler l'éveil de sa sœur et lui.
Mais ni celle-ci, ni sa grand-mère ne trouvent l'idée réjouissante. Pourtant, Louis a tout organisé dans sa tête. Il s'est inspiré du modèle de son pote, Roméo, dont la mère brésilienne et le père américain sont séparés mais entretiennent de bonnes relations, et font du quotidien de Roméo une vraie partie de rigolade.
Donc, Louis focalise toute son attention sur l'anniversaire de sa mère. Quarante ans, l'heure du renouveau. Son plan consiste à inviter la maman de Roméo, pour qu'elle tombe amoureuse de son père, et pour sa mère, Louis a envisagé d'inviter un vieil ami d'enfance. L'invité surprise, ce serait ... Benjamin Biolay. Eh oui.
Viendra, viendra pas ? La soirée finira-t-elle en apothéose, ou sera-t-elle un désastre annoncé ? Louis est jeune, inconscient, fou, spontané, irréfléchi. Il est à un âge où il pense que c'est toujours mieux ailleurs et où il n'est jamais satisfait de ce qu'il a. C'est le deuxième roman que je lis sur ce sujet, où les enfants pestent d'avoir des parents encore mariés et qui s'aiment, alors que tous les copains sont des enfants du divorce (cf. Marre de l'amour de Maud Lethielleux). C'est bien aussi, d'avoir une histoire un peu loufoque et qui traite de ce sujet avec dérision. C'est drôle, c'est tendre, ça parle du bonheur et c'est extrêmement sympathique.
L'invité surprise, par Géraldine Barbe
Rouergue jeunesse, coll. dacodac, 2013
Le plus vieux de la classe ~ Irène Cohen-Janca
DacOdac du Rouergue, 2009 - 70 pages - 6€
L'histoire se passe au Kenya, à Tsévo. L'école ouvre ses portes à quiconque désire apprendre à lire et écrire, enfants et adultes qui vivent dans des villages reculés par exemple. C'est ainsi que se présente le "vieux", Zéfania. Il a un rêve : devenir policier. Mais il lui manque les connaissances pour passer le concours. Il se présente donc devant le portail de l'école, où John et ses camarades le dévisagent, stupéfaits et intrigués. La maîtresse se montre d'une gentillesse extraordinaire avec lui, et même la délicieuse Rebecca Lolosoli a des paillettes dans les yeux lorsqu'il s'exprime devant tous. Car le vieux est un héros, depuis le jour du buffle.
Ce petit roman nous raconte une histoire de tolérance et de courage, à travers les yeux d'un enfant - le narrateur, John - qui va prendre conscience des conditions difficiles de la vie dans le désert kenyan. John a des grands rêves pour sauver le monde, pour combattre la sécheresse et permettre à ceux qui souffrent de ne plus se priver d'apprentissage pour subvenir aux besoins de leur famille. C'est une histoire totalement dépaysante, pleine de générosité et porteuse d'un message simple mais touchant.
La fin est d'ailleurs très jolie.
Un koala dans la tête ~ Elise Fontenaille
dacOdac du Rouergue, 2009 - 45 pages - 5€
Nous poursuivons la découverte de la nouvelle collection dacOdac avec ce petit roman d'Elise Fontenaille au titre enchanteur : Un koala dans la tête.
C'est l'histoire de Charlotte, élève au collège, pas très consciencieuse dans son travail, souvent perdue dans ses rêveries, comme elle dit. Elle avoue être paresseuse par facilité et pour ne pas faire face aux trouilles qui font leur nid dans sa tête et son ventre. Son professeur principal en a cependant ras-le-bol et souhaite la bousculer en lui imposant un devoir oral - exposé au sujet libre. La demoiselle est bien embêtée et se confie à son père, qui va lui mettre entre les mains des livres en plus d'une photo trouvée par hasard dans ses affaires.
Un type qui ressemble à son père pose avec un koala sur la tête, le sourire éclatant. Qui est-il ? Son père est orphelin, n'a plus de famille, il vit séparé de la mère de Charlotte.
L'Australie et le koala font ainsi leur entrée dans la vie de la jeune fille.
Encore une belle lecture, faite de finesse et d'intelligence. J'ai beaucoup apprécié, entre le chemin qu'emprunte la narratrice et son portrait en douceur, j'avais mille raisons d'être séduite. Charlotte est un personnage atypique, rêveur, qui aime les livres et les récits de voyage. Elle s'amourache d'un pays aux antipodes de son paysage familier par la grâce d'une photographie, en plus de se découvrir une histoire de famille avec ses tiroirs secrets, et bien évidemment un tremplin dans la vie (scolaire) plus gratifiant que sa manie d'être 'caillou' (ne rien faire, se rouler en boule et attendre que le temps passe).
Jolie découverte, par l'auteur de Chasseur d'orages (disponible en doAdo).
A également été lu et apprécié par Bauchette qui s'interroge sur l'impact des couvertures.
(A titre personnel, j'aime beaucoup ce vert du Koala dans la tête.)