19/05/09

Rose, sainte-nitouche ~ Mary Wesley

L'an dernier, en 2008, les éditions Héloïse d'Ormesson annonçaient leur intention de republier les romans de Mary Wesley, injustement rangés dans des placards et rendus indisponibles sauf sur le marché de l'occasion, en remettant donc au goût du jour La pelouse de camomille (bientôt repris en poche, en juin).
Promesse tenue avec la parution, en 2009, du roman : Rose, sainte-nitouche (je n'aime pas du tout ce titre ! préfèrez l'original : Not that sort of girl).

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Rose vient de perdre son époux, Ned Peel. Inutile de perdre son temps à pleurer sur son sort, elle boucle aussitôt ses valises et part se réfugier dans un hôtel pour ressasser les cinquante années écoulées auprès de son défunt mari. Bien sûr, elle avait tout pour être heureuse : la richesse, le confort, la sécurité, l'amour. Et pourtant son coeur battait pour un autre.
Allongée sur son lit, livrée à la solitude, elle se rappelle donc Rose Freeling, une jeune fille naïve, prude et quelconque, qui était venue chez des amis pour jouer au tennis, en fait pour rencontrer d'autres jeunes gens issus de la bonne société. C'est ce jour-là qu'elle croise pour la première fois Mylo Cooper, alors précepteur du fils de famille. Son destin se lie également à Ned Peel, héritier du majestueux domaine de Stepe, et aux jumeaux Thornby, Emily et Nicholas, deux redoutables rapaces aux dents longues.
Poussée par ses parents, snobs et méprisants, Rose se fiance à Ned et renonce à son grand amour. Mais ceci n'est qu'un début, car notre joli monde évolue dans une drôle d'époque. La guerre éclate. Les alliances sont conclues en quatrième vitesse, les séparations se suivent, les secrets naissent, des liaisons dangereuses se nouent.

L'histoire n'est pas très originale et pourrait rappeler la trame aperçue dans La pelouse de camomille. On retrouve un groupe de personnes, des amis, des connaissances, un microcosme de cette société anglaise atypique, bariolée et guindée, les remaniements irréfléchis qu'entraîne la guerre avec ses années de privation, comme un tourbillon qui s'abat sur tous, pressés subitement de vivre et d'aimer, sans le souci de la bienséance. Au centre, Rose a la réputation d'être douce et effacée, pas ce genre de fille à avoir des soucis, à tromper son mari, à butiner allègrement, si ce n'est dans son jardin. Et pourtant...
Mary Wesley nous offre un roman savoureux, qui s'ingurgite avec délectation. Les dialogues sont piquants, le rythme est sans cesse enlevé, avec des scènes à l'humour irrésistible, comme la nuit de noces ou le rendez-vous dans un petit hôtel miteux en bord de mer. C'est espiègle, légèrement insolent et délicieusement ironique. Les personnages ont beaucoup d'allure, ils sont chics, insouciants, arrogants, mondains, baroudeurs, raffinés ou prétentieux. On adore les détester, le couple Thornby en tête.
Mary Wesley se joue des modes et des conventions, elle montre dans ses romans qu'il ne faut jamais juger sur les simples apparences, révélant aussi son attachement pour des personnages immoraux ou qui agissent comme tel. C'est caustique et adorable, « une dragée au poivre » nous annonce-t-on en couverture.

C'est à l'âge de soixante-dix ans que Mary Wesley publie son premier roman, entamant ainsi une carrière aussi féconde que tardive. Elle est décédée en 2002.

extrait :

- J'ai beaucoup d'affection pour toi, Ned, dit-elle tristement.
- Et moi je t'aime.
- J'ai dit beaucoup d'affection, je n'ai pas parlé d'amour.
La voix de Rose se faisait coupante.
- Je t'ai entendue. C'est important d'avoir de l'affection pour la personne qu'on aime. Moi, je t'aime et j'ai de l'affection pour toi, mon chou.
Rose inspira profondément, puis lâcha précipitamment :
- Je sais que c'est idiot, je sais que j'aurais dû te le dire plus tôt, mais je ne supporte pas qu'on m'appelle mon chou, Ned, ça me rend malade.
 

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 464 pages - 22€
traduit de l'anglais par Michèle Albaret

Le présent roman a fait l'objet d'une première publication aux éditions Flammarion en 1990.wesley_mary

 


22/04/09

La ferme de grand-père ~ Patricia MacLachlan

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Oubliez la famille Ingals et faites désormais connaissance avec les Witting, grâce à cette série commencée avec Sarah la pas belle (publié en 2004) et qui se boucle avec ce cinquième tome.

C'est donc l'histoire d'une famille de pionniers dans la grande prairie américaine, un père veuf vivait seul avec ses deux enfants, grâce à une petite annonce il a rencontré Sarah, la famille s'est agrandie, les petits ont quitté le nid, dans ce dernier tome, par exemple, Anna se marie. C'est l'occasion de faire une grande fête et de réunir tous les oisillons éparpillés.

J'ai trouvé dommage de ne pas avoir respecté le titre original, Grandfather's dance, parce que cela symbolise un passage très important dans l'histoire. Bonpa est réapparu dans la vie des Witting en cours de route (cf. Le Journal de Caleb, tome 3), depuis il occupe une place cruciale, surtout pour le petit Jack, le dernier né. Une vraie complicité s'est créée entre eux.
Quand l'enfant fait pour la première fois une crise de colère, seul Bonpa arrive à le calmer en le grondant sévèrement. L'enfant se tait. Il a compris. Mais grand-père se sent mal d'avoir haussé le ton, alors pour s'excuser, sous un rayon de lune, il danse une gigue exprès pour son petit-fils. Sa façon à lui de dire pardon.

Bref, afin d'éviter de vous raconter toute l'histoire, je vous invite à la découvrir car c'est un bijou de tendresse, c'est même très émouvant, drôle aussi. C'est une série attendrissante, qui mérite d'être davantage connue et conseillée aux enfants dès 8 ans.

Illustrations de Quentin Blake

Folio Cadet, 2009 - 105 pages - 7,90€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Krief

La série comporte cinq titres :

  1. L'histoire de Sarah la pas belle
  2. Sarah la pas belle se marie
  3. Le journal de Caleb
  4. Un cadeau pour Cassie
  5. La ferme de grand-père

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09/12/08

SATC - I want to believe !

Avez-vous vu le film Sex and the City ?

J'en étais restée à la série, fétiche et chérie depuis son commencement, et j'avais accepté de lâcher la main de Carrie et ses copines, un peu consciente qu'il fallait leur laisser vivre leur vie, même si cela allait me manquer... Oui, j'aurais préféré en rester là. M'en tenir à cette idée et garder en mémoire les quatre nanas prendre leur bain de soleil sur une terrasse à New York.

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Tomber du rideau, quelques larmes, mais le sourire aux lèvres et le sentiment d'avoir à jamais une série que je vais aimer toute ma vie ! Or, trois ans après la fin de la saison 6, un film a donc été tourné et propose de revenir sur les quatre copines quatre ans après... (en vrac) le mariage, le déménagement sur la côte Ouest, le grand amour, la vie tout court. Et moi je ne peux pas résister. Il faut que je reprenne des nouvelles de mes copines new-yorkaises.

J'ai l'impression d'y être... encore. De suite, j'ai aimé l'intro qui reprenait certaines scènes de la série, en guise de piqûres de rappel. Cela a le goût d'autrefois, on déballe un cadeau surprise avec excitation, ayé ça commence, je m'installe... et là Houston, nous avons un problème. Han, il y a un truc qui cloche. Ce n'est pas du tout ça. Et je crois que cela vient de la part de Carrie. (Pour commencer.) Franchement je ne la reconnais pas. Ce n'est pas méchant ce que je vais écrire, mais je la trouve vieillie et abîmée. Moins éclatante. Et puis elle appelle Big ... John ! Hic ! hic ! hic ! C'est d'ailleurs dans ce film que je découvre son véritable nom, John James Preston. Ouch. Adieu, mon Mr. Big. Même toi tu n'étincelles pas, tu es terne, passable et décevant.

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Clairement, j'ai été déçue, même si j'ai aimé les sacro saintes parties entre filles, les virées shopping, le défilé de Carrie dans les robes de haute couture. C'est fidèle à l'esprit de légèreté, au glamour et la verve de Samantha tombe toujours à point pour pimenter la sauce des dialogues... mais hic, encore, pourquoi nous claquer des scènes olélé qui éclatent comme des pétards mouillés ? C'est un peu fourre-tout, je le crains : on prend tous les ingrédients de la série, on touille dans un grand saladier, on réchauffe et on obtient...  un gros gâteau à la crême écrasé de pub de marques, trop sucré, avec en figurines des personnages en demi teintes (les filles sont devenues bien sages !)  mais c'est quand même Sex and the City !!!  Un film de filles, et/ou qui fait se sentir fille !!!!

(Mais je préfère de loin la série.) 

Réalisé par Michael Patrick King
Avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Cynthia Nixon, Kristin Davis, Chris Noth...

Et comble de tout, Carrie porte de la fourrure ! Je ne suis pas d'accord, mais alors pas du tout !

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(Un clic pour voir en grand)

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10/04/08

Comment j'ai marié ma mère - Coleen Murtagh Paratore

comment_j_ai_marie_ma_mereWilla Havisham dévore les classiques littéraires et les chocolats à la cerise ! À chaque anniversaire, elle formule le voeu que sa mère, Stella, organisatrice de mariages, trouve elle-même un mari. Mais, jusqu'à présent, ce souhait ne s'est pas réalisé. Dès que Stella a une aventure un peu sérieuse, elle déménage... En douze ans, elles ont habité dans différentes villes de la côte Est. Aujourd'hui, elles vivent à Cape Cod, et Willa s'y sent vraiment bien : elle voudrait y rester éternellement. Surtout que, ô miracle, sa mère apprécie particulièrement Sam, leur voisin, poète à ses heures, et accessoirement craquant... Cette fois-ci, Willa parviendra-t-elle à convaincre sa mère de se marier ? Auront-elles enfin une vie un peu calme et rangée ?

Voilà un livre à recommander pour les pré-ados, et les lecteurs dès 9-10 ans ! C'est trèèès léger, assez drôle, délicieusement saupoudré de références à la littérature, à la poésie (cf. le tiercé gagnant de Willa, en dernière page). Le scénario est cousu de fil blanc, et ça raconte le défi que se lance une gamine de 13 ans qui n'a jamais connu son père (mort le lendemain de ses noces) et qui fait le voeu, à chaque anniversaire, de trouver chaussure au pied de sa mère. En fait, l'histoire va davantage s'intéresser à la relation particulière et tendue qui existe entre Willa et Stella, pourquoi cette dernière se transforme en statut de pierre dès que les choses prennent un tour sérieux et pourquoi Willa se lève par nuit (et en cachette) pour ajouter le treizième ingrédient, si nécessaire à la bonne tenue des mariages organisés par sa mère. Confiez ce livre à vos filles, elles en seront ravies !

Comment j'ai marié ma mère, par Coleen Murtagh Paratore

Bayard jeunesse, coll. Millezime, 2008 - 216 pages - 10,90 €

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Joëlle Touati.

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