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Chez Clarabel
michel lafon
23 mai 2014

Mission de haut vol, par Ally Carter

Mission de haut vol

Je n'ai fait qu'une bouchée de cette lecture, franchement délicieuse et virevoltante. Katarina Bishop appartient à une grande famille de cambrioleurs, experts dans le vol d’œuvres d'art depuis des générations. La jeune fille a bien tenté de quitter le métier pour finir ses études, mais elle vient de se faire expulser pour une mauvaise blague dont elle est totalement innocente. En vrai, c'est sa famille qui veut lui remettre le pied à l'étrier car son père a besoin d'aide. Il est soupçonné d'avoir volé une série de tableaux rares chez un collectionneur richissime, mais peu commode, qui veut à tout prix les récupérer. Kat s'envole donc de Londres à Paris, en passant par New York, Las Vegas, Naples, Vienne et Varsovie. Elle rassemble ses troupes, monte son propre casse, se désolidarise de son mentor, bref met tout en œuvre pour sauver la peau de son père, qui a déjà Interpol aux trousses. Vavavoum. On n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer, l'intrigue peut paraître insensée, mais elle est riche en rebondissements et maintient le suspense jusqu'au bout. Et n'oublions pas les personnages, tous plus attachants les uns que les autres, à commencer par Kat, dont l'histoire familiale entretient un voile de mystère, puis Hale, son inséparable bras droit, riche héritier, drôle, protecteur, on craque forcément. Ce début de série est très prometteur, enlevé, passionnant, je lis la suite sans plus attendre.

préalablement publié sous le titre de : La vie cachée de Katarina Bishop, tome 1 : Vols en haute société ♦ Michel Lafon, février 2011 ♦ traduit par Françoise Hayward

disponible en format poche, Michel Lafon poche, mars 2014

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23 mai 2014

Hantée, tome 1 : Les ombres de la ville, par Maureen Johnson

en poche ! 

Hantée

À Londres, un assassin hante les rues de la ville, en réveillant la légende de Jack l'Éventreur. Rory, arrivée depuis peu sur son campus à Wexford, fait peu de cas de l'affaire et privilégie son adaptation en douceur. L'ambiance, immédiatement, nous apparaît sombre et flippante même si c'est avant tout un roman très adolescent dans l'âme, avec des préoccupations toutes simples, comme le fait de se retrouver nouvelle à l'école, de bûcher ses leçons, de sortir entre amis ou d'avoir un béguin pour un garçon. En fait, l'auteur a choisi d'adopter un rythme nonchalant, où l'on glisse ses pas dans ceux de Rory, avec l'illusion d'une petite vie normale, sauf qu'elle va se se rendre compte qu'elle est capable d'apercevoir l'ombre du tueur légendaire. Un fait troublant, mais passionnant. D'ailleurs, plus on avance dans l'histoire, et plus on quitte la sphère du mignonnet pour entrer dans une gamme plus fantastique. Le résultat n'en est que plus ensorcelant, mystérieux et totalement dépaysant.

Michel Lafon poche, avril 2013 ♦ traduit par Maud Desurvire

13 mai 2013

“Never Forget Who You Are Because Its Like Forgeting Water Is Wet, The Sun Is Bright, Snow Is Cold.”

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Gene, le narrateur, est un humain qui vit parmi les vampires. Il doit, bien évidemment, masquer sa condition de pauvre homiféré en se faisant passer pour un vamp, aussi entretient-il une hygiène de vie irréprochable (se raser le corps, l'enduire d'une bonne couche d'onguent pour ne pas attraper de coup de soleil, ne pas transpirer, ne jamais sourire, afficher un air terne et stoïque, ne pas faire preuve d'intelligence en classe...). C'est son père qui lui a tout appris, avant que celui-ci succombe à son tour à une morsure.

Désormais seul, blindé pour survivre coûte que coûte parmi leurs ennemis, Gene se rend la nuit au lycée et tente de mener l'existence ordinaire d'un adolescent comme les autres. Lui aussi participe à l'excitation collective au sujet de la Loterie, qui consiste à désigner une poignée de gagnants pour participer à une traque monumentale des quelques homiférés élevés en batterie, nourris et soignés pour gâter les appétits des chasseurs.

Eh oui, c'est particulièrement glauque et peu ragoûtant, mais cela peut faire son petit effet auprès des lecteurs avides de sensations fortes. Pour ma part, je n'ai pas trop adhéré à cette histoire, où l'on ne nous explique pas pourquoi l'ennemi a pris la place de l'homme, ni pourquoi Gene tient absolument à se jeter dans la gueule du loup et à vivre au sein de leur communauté. Certes, il n'y aurait pas d'histoire non plus. Mais j'ai trouvé celle-ci maladroite, passable et racontée sur un ton morne et ennuyeux.

De plus, Gene n'est pas un héros digne de ce nom, au contraire il s'avère souvent couard et passif lors de circonstances déterminantes, au mieux il suit la tendance, au pire il subit ce qui se précipite autour de lui. Même son histoire d'amour avec l'éblouissante, mais non moins mystérieuse, Ashley June n'a pas su allumer la plus petite étincelle d'intérêt chez moi. En fait, j'ai fini par être exaspérée par le personnage de Gene, très mauvais dans son rôle, ce qui a altéré le plaisir que j'aurais pu avoir à découvrir ce roman.

Traqué, par Andrew Fukuda
Michel Lafon, 2013 - traduit par Benjamin Kuntzer

12 décembre 2012

“She was the purest, biggest truth.”

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Mackie Doyle n'est pas un garçon ordinaire, avec ses cheveux blancs, sa peau très pâle, son air de souffrir dès qu'il s'approche du fer, ses maux de tête et sa fatigue perpétuelle, bref le garçon est un adolescent effacé, qui ne sort qu'avec sa bande de potes, certains soirs, pour écouter du rock ou jouer au billard, mais sinon il reste chez lui, où on fait comme si tout va bien, ses parents ont remisé l'inox au fond des placards, seule sa soeur Emma est attentive à ses baisses de régime.

Pourquoi ? Car des années plus tôt, c'est elle qui a surpris une silhouette se glisser dans la chambre de son frère, s'approcher du berceau, s'emparer du bébé et en déposer un autre avant de s'enfuir. C'est une pratique courante dans la petite ville de Gentry, mais personne n'ose en parler ouvertement. Un récent drame risque de secouer toute la communauté, lorsque la fille aînée des Stewart, Tate, prétend que ce n'est pas sa soeur qu'on vient d'enterrer et qu'elle va remuer ciel et terre pour avoir des réponses. Elle se tourne vers Mackie, qui panique et s'enfuit.

Sa santé le mettant de plus en plus au supplice, Mackie fait appel aux seules personnes susceptibles de l'aider, des personnes comme lui, qui vivent dans des galeries souterraines, qui font semblant d'être comme tout le monde, qui se nourrissent des émotions humaines et qui tentent de communiquer, à leur façon, de l'énergie. Mais ce marché a un prix, Mackie doit accepter le deal, ou sinon la Méchante de l'histoire va sortir ses griffes et faire un massacre.

L'histoire est superbement parée d'un climat sombre, oppressant et mystérieux, c'est particulièrement fascinant, mais sitôt qu'on soulève le voile, qu'on gratte les artifices, on découvre une intrigue qui se réduit comme une peau de chagrin. Vraiment très peu consistante. C'est à se demander si la magie essentielle de ce livre ne réside pas entièrement dans son univers, gothique et effrayant, car les éléments autour sont vides d'intérêt. C'est même assez simpliste, jusqu'à la fin, pas très folichonne non plus. Si vous aimez les romans d'ambiance, les petites villes hors du commun, avec leurs légendes qui font peur, vous apprécierez de connaître Gentry, "un océan de monospaces, de pelouses et de golden retrievers".

L'Echange, par Brenna Yovanoff
éd. Michel Lafon, 2012  -  traduit par Isabelle Saint-Martin

20 novembre 2012

La Célibataire

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Voilà une BD charmante, qui combat les clichés de la jeune femme célibataire (non, elle ne passe pas ses soirées en pyjama devant une comédie romantique à manger de la glace à même le pot !) et qui nous offre, en une succession de planches et d'anecdotes, une vision positive, fraîche et pétillante, de la jeune femme qui s'affirme, s'interroge, cherche sans trouver, mais sans désespérer non plus.

Non, le célibat n'est pas tabou ! Ce n'est pas une honte non plus. Et la vie de couple, avec les horaires des biberons ou les soirs de match, est-ce franchement le rêve ? Quand on vous dit que l'herbe est toujours plus verte ailleurs... ;)

Allez, on rigole, on respire, on prend le temps de lire les tribulations de cette célibataire bien dans sa peau, et on se marre réellement. La vision du célibat fait sourire, elle flirte avec les clichés, montre les bons et mauvais côtés, sans jamais friser le ridicule, ni exagérer (ou juste un peu). Il est aussi question de la quête du Grand Amour, de l'ex sur lequel il faut tirer un trait, se dire qu'on est beaucoup mieux sans lui, qu'il faut aller de l'avant, fantasmer, sortir, rencontrer de nouvelles têtes et ne pas trop écouter les proches avec leurs bons conseils (ou en prendre et en laisser). En somme, il suffit d'être bien avec soi-même et vivre sa vie sans se soucier du reste.

Cette bande dessinée aura le don de vous mettre de bonne humeur, c'est léger et très agréable à parcourir, de plus j'ai beaucoup aimé les dessins de Magalie Foutrier, bien mariés avec l'humour d'India Desjardins, qui est aussi l'auteur du Journal d'Aurélie Laflamme, la série fétiche des adolescentes. Une chouette découverte, sans prétention. 

La Célibataire, par India Desjardins et Magalie Foutrier
Michel Lafon, 2012

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9 octobre 2012

"Je suis son oxygène qu'il meurt d'envie de respirer."

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C'est une relecture pour moi, puisque j'avais découvert ce roman en VO (en novembre dernier). J'avais eu un vrai coup de coeur pour lui, tant il m'était apparu envoûtant et admirablement écrit. Aussi j'étais soucieuse de la traduction, car il y a dans ce livre une véritable magie stylistique, un exercice de haute voltige au cours duquel l'auteur livre les émotions, les sensations, les pensées de l'héroïne. C'est pur, beau, sincère et touchant. Vraiment, j'avais été subjuguée. Donc il me tenait à coeur de vérifier que la magie existait encore...

Juliette est internée dans une cellule depuis 264 jours, accusée d'un crime. Son drame, c'est de posséder le don de tuer rien que par le toucher. Son cas a été étudié, analysé, décortiqué, mais jamais expliqué. Ses parents ont eu honte, l'ont abandonnée, normal que Juliette se sente désormais misérable. Un jour, un garçon la rejoint dans sa cellule. Il s'appelle Adam, il est bavard, trop curieux, il pose des questions, il ne la quitte pas des yeux et c'est tout son monde qui s'écroule. Un dénommé Warner va également la prendre en otage, vouloir obtenir d'elle des faveurs, l'installer dans ses beaux quartiers, lui offrir de belles robes, l'inviter à partager des repas copieux. Il a pour secret désir de faire d'elle son arme contre le monde extérieur et la résistance...

Il faut ouvrir ce roman sans chercher à connaître tous ses secrets, car l'histoire renferme plusieurs tiroirs cachés et c'est toujours grisant de les trouver, de les ouvrir, de s'extasier. Cela rend la lecture encore plus tourbillonnante, plus prenante. Il faut aussi découvrir Juliette, une héroïne faussement vulnérable et tellement attachante, de même que Warner et Adam sont deux personnages attirants et troublants, avec du potentiel, des drames enfouis, du sex-appeal et du mystère. Pas de triangle amoureux en plat du jour, mais une grande complexité dans l'art de dresser des relations mystérieuses, sensuelles et vénéneuses. En bref, c'est bluffant !

J'ai donc relu ce roman avec gourmandise, passion et enthousiasme. Comme pour la première fois, j'ai trouvé la fin de l'histoire particulièrement déroutante. Attendons la suite des réjouissances pour mieux juger. Pour l'heure, l'opération séduction est en marche : la traduction est scrupuleuse, je n'ai pas complètement retrouvé l'étincelle de la VO, mais cela n'enlève en rien le charme de l'histoire, des personnages, etc. Il faut goûter ce roman, l'apprivoiser, l'aimer pour ce qu'il offre et promet d'offrir ! 

Belle lecture à tous,
le comité Clarabel

Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas, par Tahereh Mafi 
éditions Michel Lafon, 2012 - traduit par Jean-Noël Chatain

23 juin 2012

Une fille avec un souhait dans le coeur.

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Hazel pensait réaliser son rêve en rencontrant sa mère biologique, mais en réalité elle découvrira qu'il est définitivement trop tard et toutes ses chances se sont envolées en fumée. Effondrée, elle murmure alors un souhait puis s'endort. Au moment de son réveil, elle se retrouve dix-huit ans plus tôt, sur l'île de Martha's Vineyard. L'énigmatique couturière de Mariposa de la Mission a encore mis son grain de sel en confiant une robe d'exception à une fille qui désespérait d'avoir une seconde chance.

C'est donc l'été, le temps est magnifique, Hazel rencontre Rosanna, une artiste peintre qui accepte de l'héberger dans sa grande maison, où d'autres jeunes ont élu domicile pour les vacances, comme Luke, notre prince charmant de service, et Julia, dont le tempérament revêche fait souvent soupirer Hazel. Mais les secrets ne font pas long feu sur cette île, et même en tant que lecteur on devine facilement les ficelles de l'histoire, rien de surprenant, donc, et ce n'est pas gênant non plus. On retrouve à travers les pages du roman une douce et chaleureuse ambiance, un air de parfum estival, agréable, dépaysant, nostalgique aussi. L'héroïne est une jeune fille émotive, qui s'accroche à ses espoirs comme à sa bouée de secours. C'est, selon moi, une jolie lecture pour les vacances, avec une petite dose de magie qui fait très conte de fées !

Fais un voeu, tome 2 : Trois chances pour tout changer par Alexandra Bullen
éd. Michel Lafon, 2012 - traduit de l'américain par Florence Mantran 

13 juin 2012

Post-Chaos 2029

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Depuis deux ans, Sarah et Adam sont en fuite. Cachés dans une forêt, ils sont rattrapés par des motards qui kidnappent Mia. Obligés de suivre Saul, le meneur, Adam et Sarah vont être conduits dans une institution où se tiennent des expériences secrètes. Le but de Saul est de s'emparer des nombres des autres, mais Adam a reçu un choc sur la tête et se sent complètement désarçonné, comme s'il avait perdu la mémoire. De son côté, Sarah, enceinte, tente de sortir de cet enfer, afin de préserver le secret de Mia.

C'est le dernier tome de la série, et pour moi c'est aussi le meilleur. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec l'ambiance que Rachel Ward a tenté de communiquer, pas que l'effet chape de plomb me mette mal à l'aise, mais j'avais surtout le sentiment d'assister à une course-poursuite effrénée, où l'espoir n'était jamais permis. A la longue, ça usait. Ce troisième tome se conclut donc avec panache, non sans avoir flirté avec les affres du manichéisme à un point de non-retour. La lecture se veut tellement angoissante, mais tellement prenante aussi. J'ai apprécié d'en finir ainsi, de façon nette et précise, tout à fait logique également. Verdict sur la série : sympathique, stressante et pas du tout guillerette.

Intuitions, tome 3 : Infini par Rachel Ward
Michel Lafon, 2012 - traduit par Isabelle Saint-Martin 

10 mai 2012

The Name of the Star

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Débarquant de sa Louisiane natale, Rory compte profiter de son année scolaire pour parcourir la ville de Londres. Mais au même moment, un crime horrible vient d'être commis pas loin de son école, un crime dont la mise en scène n'est pas sans rappeler les actes du célèbre Jack the Ripper. Rory fait peu de cas de cette affaire et de la presse, à la place elle se familiarise avec sa nouvelle vie à Wexford, son pensionnat anglais. Et c'est son train-train quotidien qu'on suit avec moult détails, non dénués d'intérêt bien sûr.

Très clairement, ce roman apparaît faussement monotone, chuchotant une bande sonore envoûtante, très discrète, et qui confirme l'idée que l'ambiance n'est pas qu'anodine, mais sombre et flippante. L'enquête criminelle à laquelle Rory va joindre sa participation bien malgré elle occupe peu à peu le terrain, sans toutefois crever l'écran, j'ai particulièrement aimé cette façon de faire, en distillant les indices, en plaçant délicatement les pions sur la carte, le reste n'est qu'attente. On a aussi un roman très adolescent dans l'esprit, avec des préoccupations toutes simples, comme le fait de se retrouver nouvelle ou étrangère à l'école, de bûcher ses leçons, de sortir entre amis ou d'avoir un béguin pour un garçon. Pas de romance au programme, ce n'est pas un mal non plus.

Ce roman a décidément beaucoup de choses à partager, et à faire découvrir. Le mieux, c'est d'accepter de suivre le rythme nonchalant, de glisser ses pas dans ceux de Rory, une héroïne en apparence ordinaire, qui va se découvrir des facultés qui risquent de tout bouleverser. D'ailleurs, plus on avance dans l'histoire, et plus on quitte la sphère du laisser-faire pour entrer dans une gamme plus fantastique. C'est surprenant, mais très bien amené. Maureen Johnson prouve ici qu'elle sait raconter des histoires et se renouveler. C'est en effet très différent des lectures, aussi plaisantes soient-elles, de Suite Scarlett ou 13 Little Blue Envelopes. C'est ensorcelant, c'est mystérieux et c'est totalement dépaysant.

Hantée, tome 1 : Les Ombres de la ville, par Maureen Johnson
éd. Michel Lafon, 2012 - traduction de Maud Desurvire 

10 avril 2012

“Once you want something, everything changes.”

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Dans une société durement frappée par les Horreurs, une guerre abominable qui a fait de nombreuses victimes, une poignée de survivants a eu l'idée de créer la Cité, une ville-rempart à l'intérieur de laquelle confort et sécurité sont les maîtres mots. Pour cela, un scientifique a décrété qu'il aurait trouvé l'origine du Mal dans le cerveau et qu'il suffirait d'un Nouveau Baptème pour éradiquer la source du problème. Ainsi, le monde serait plus sûr, à l'abri des sentiments qui seraient les causes des tourments des humains. Et pour bien répartir le rôle de chacun au coeur de la Cité, les individus sont classés sous des étiquettes, A comme Admirable, la crème de la crème, puis les autres... les pires étant les E. En fait, ils sont condamnés et souvent exilés loin des murs de la Cité. 

Evie a dix-sept ans, c'est une fille placide, elle est fiancée à Lucas, un ami d'enfance, et semble prendre la vie comme elle vient. En vrai, elle est tiraillée entre vouloir bien faire et approfondir le fond de ses pensées. Ses nuits sont hantées par des cauchemars, ses propres parents lui disent d'oublier et vont jusqu'à demander l'intervention du Frère (le grand manitou de la Cité) pour chasser son trouble et la convaincre du bon sens de son existence. Mais Evie a d'autres secrets, comme être amoureuse de Raffy, le frère cadet de Lucas. C'est un garçon à problèmes, un trouble-fête, qui prétend qu'il existe une faille dans le Système et le clame sur tous les toits, sans réellement saisir que cela met sa vie en danger. D'ailleurs, l'administration ne tarde pas à réagir en le classant sur sa liste noire. Seule solution pour lui : la fuite. Evie suivra-t-elle son amour ou rentrera-t-elle dans le rang ?

Longtemps ce roman m'a fait penser à celui d'Ally Condie, Matched (ou Promise en VF). Mais c'est un peu le sentiment qui arrive lorsqu'on lit de plus en plus de dystopies. Les livres souffrent des comparaisons et il devient un peu difficile de surprendre le lecteur. 
D'office, je l'avoue, je n'ai pas été emportée par ma lecture. Dans sa volonté de montrer une société où les sentiments sont les maux de l'humanité, Gemma Malley a adopté un ton froid et guindé à son récit, mais le résultat laisse le vague sentiment d'avoir un souffle romanesque quasi éteint.
Même les sursauts d'action dans la deuxième partie n'ont pas réussi à me convaincre du contraire... Car j'ai malheureusement rencontré un autre souci au cours de ma lecture : je ne me suis pas attachée aux personnages.  Evie, Raffy et Lucas manquent de profondeur, ils sont comme des pantins qui répondent aux commandes de l'intrigue, mais ils ne montrent aucun intérêt.
Tout dans ce roman paraît si fade, c'est gênant. (C'est d'ailleurs une constante chez l'auteur, déjà La déclaration avait révélé cette faille... Les personnages étaient prisonniers de l'atmosphère et de l'intrigue. Ils ont souvent laissé de marbre le lecteur, alors qu'ils vivaient des évènements forts. Le contraste est perturbant.) 
L'histoire elle-même manque d'originalité, sauf si vous n'avez jamais lu de dystopie de votre vie, alors vous avez toutes vos chances pour en apprécier les ficelles. J'attendais beaucoup de cette lecture, néanmoins j'ai continuellement eu l'impression d'avoir déjà lu la même histoire dans d'autres livres. C'est dommage. 

Sentiment 26, par Gemma Malley
Michel Lafon, 2012 - à paraître le 12 avril.
Traduction de Marianne Roumy. Titre VO : The Killables. 

Je remercie Camille pour l'envoi en avant-première.

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