#Séance de rattrapage : Happy Valley
Série britannique créée et écrite par Sally Wainwright - diffusée en 2014 sur BBC One.
Excellente série, dont l'intrigue palpitante nous réserve de grosses émotions.
Tout commence quand Kevin Weatherill, simple comptable, demande à son patron une rallonge de salaire pour permettre à ses filles d'intégrer une école privée. Nevison Gallagher refuse. Par principe. Ce qui agace prodigieusement son sous-fifre et lui donne matière à fomenter un plan retors et diabolique.
Et là, franchement, le scénario est rusé, tendu au cordeau, laissant peu de place à l'improvisation.
À côté de ça, on découvre notre héroïne, Catherine Cawood, femme flic passionnée par son métier qui consiste de plus en plus à tenir la bride aux jeunes drogués du coin. Le trafic est devenu un véritable fléau qui pourrit cette belle vallée du Yorkshire et qui a touché personnellement l'existence de Catherine (le suicide de sa fille, un mariagé brisé et un petit-fils né d'un drame).
J'admets que le tableau est tout sauf glorieux, guère réjouissant. Mais tout se goupille au mieux, tout sert point par point l'intrigue. C'est ferré dès le départ et on se laisse alpaguer par l'ambiance - assez affligeante - qui nous plonge en enfer. Et c'est là le génie des séries britanniques, comme Broadchurch, où le drame côtoie des parcours de vie qui nous touchent instantanément. On s'attache à une intrigue dévastatrice, mais tellement poignante, qu'on ne décroche plus notre nez de l'écran.
Notons aussi une remarquable beauté photographique, une interprétation impeccable de l'actrice principale (Sarah Lancashire) et le sentiment d'appartenance à cette communauté déglinguée mais émouvante qui donne du cachet à cette série et lui confère un succès pleinement justifié. Une saison 2 est d'ailleurs en tournage.
KOBA FILMS ♦ Octobre 2015 ♦ DVD 2 disques, 6 épisodes de 90 minutes ♦ AVEC : SARAH LANCASHIRE, SIOBHAN FINNERAN, JAMES NORTON, STEVE PEMBERTON, JOE ARMSTRONG ...
Petit bilan du mois de septembre ♪♫•*¨*•.¸¸ ♥ ¸¸.•*¨*•♫♪
Septembre, mois de toutes les résolutions, des nouveaux départs et du blues de la rentrée !
J'ai lu (un peu) et aimé :
♣ La Faiseuse d'anges, de Camilla Lackberg
♣ Complètement cramé ! de Gilles Legardinier
♣ Mon Ange gardien, de Julie James
♣ L'Homme aux cercles bleus, de Fred Vargas [relecture]
♣ Fakirs, d'Antonin Varenne [relecture]
♣ Hunger Games 2 : L'Embrasement, de Suzanne Collins [relecture]
Et grosse moisson de séries TV (ça faisait longtemps) ! !
Vu,la saison 1 de Bates Motel ... carrément FLIPPANT ! J'ai beaucoup aimé.
The Lost Room : série unique concentrée en 6 épisodes. Scénario original et prenant. ☺
Whitechapel (sur les traces de Jack l'Éventreur, une transposition très réussie !)
Call the Midwife (saison 2) : simple et mignon, mais tellement attachant... j'adore les personnages, l'ambiance générale et la sensation de cocon douillet qu'elle procure !
The Americans, au contexte historique passionnant, la guerre froide dans les années 80, espionnage et contre-espionnage, un couple bidon aux prises avec les tourments amoureux.... très, très prenant !
Masters of Sex (saison 1), recommandé par Muriel ! ;o) Je redoutais une série racoleuse, le pilote a failli confirmer mes craintes, mais la suite s'est révélée beaucoup plus fine et croustillante, avec séquences sulfureuses certes, mais ce serait oublier le scénario peaufiné, l'époque des années 50 follement chic, les personnages faussement propres sur eux, les intrigues combinées etc. C'est tout à fait fascinant !
et enfin Haven (d'après la nouvelle de Stephen King, Colorado Kid) ... ambiance géniale pour une histoire incroyable autour de phénomènes étranges qui frappent cette petite communauté du Maine, c'est assez basique au démarrage, puis de plus en plus captivant au vu des révélations faites, ça a été une vraie bonne surprise !
✿
♪♫ C'était la rentrée des classes - On ne m'avait pas dit
Que je ne te verrais pas - Que tu allais rester là - Que tu allais vivre là
Passer toute cette année sans moi
Sister these days came back to me ♫♪♪♪
Gossip girl & Co
Voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et je viens de terminer mes séances tv-dvd avec la saison 1 de Gossip girl ! Bouh, ça manque déjà. Je ne sais pas si cela vous parle mais c'est un 'teen drama' sur la jeunesse dorée de l'Upper East Side, soit le quartier chic de New York. Ils sont tous beaux, riches, glamour et ont des vies entre suite privée et résidence secondaire dans les Hamptons, roulent en limousine et prennent le jet privé pour un petit crochet à Monaco. Ils appartiennent à des familles huppées et issues de la jet-set qui forment elles-mêmes des clubs très privés, organisent des cotillons et autres bals de débutante avec grand tralala, leurs dressings sont remplis à ras bord, et on n'y compte que des tenues griffées, bref bienvenue à Manhattan !
Tout de suite, c'est vrai que j'ai pensé à Sex and the City version ado. La blonde Serena n'est pas sans rappeler une certaine Carrie Bradshaw, surtout pour l'aspect fashionista. Mais stop. Carrie liquidait sa paie de chroniqueuse pour des manolo blahnik, Serena n'a cure de tout ceci même si sa garde-robe fait pâlir d'envie !!!
L'histoire : S. est de retour en ville, après une absence précipitée et mystérieuse de plusieurs mois, c'est le gros scandale relayé par la fameuse Gossip girl (qui garde son anonymat, la voix en vo est celle de Kirsten Bell ... autrement connue pour être Veronica Mars ! ^encore une série fétiche ! ^).
Ses anciens amis sont sur le pied de guerre, en particulier Blair Waldorf tenue au courant de la trahison de son ex-meilleure amie (qui a couché avec Nate, son petit ami). Blair est une garce, une sainte-nitouche, tout à la fois ! Elle veille scrupuleusement sur son apparence et son statut, toujours entourée d'une cour d'admirateurs, manipulant sans vergogne. Son grand amour, c'est Nate Archibald. Un fils à papa. Or, celui-ci est las de cette relation prude et formelle, qui est aussi poussée par leurs parents.
(Parlons-en des géniteurs... ils ne sont pas en reste dans cette vaste mascarade qui veut prétendre à une apparence irréprochable, alors que les dessous de cette élite sont laids, criblés de mensonges et faux-semblant.)
Bon, sans tout dévoiler, et en zappant la série Blair-est-une-peau-de-vache, on suit avec passion l'histoire d'amour naissante entre Serena et Dan - un garçon BIEN. Toutefois il n'est pas du même milieu, il vit à Brooklyn et son père (une ancienne star du rock) a été l'amant de la mère de Serena du temps de leur folle jeunesse. Hu hu hu.
Mais il y a encore plus émoustillant, dans le scénario... et cela arrive en milieu de saison et redore le blason d'un personnage jusque là détestable. J'ai nommé : Chuck Bass. Connaissant la série, cela suffit à le présenter ! Ce type est immonde, et puis tout d'un coup il devient indispensable. Attendu au tournant. Pourquoi ?
Une scène, pour résumer :
J'avoue : je craque !
Cette série est sexy, drôle, agaçante, assez stéréotypée (mais je m'en moque). Le casting est joli, je suis assez fan des uns et des autres, même si je trouve que Serena est désespérément nunuche en fin de saison (1, je précise ! pas vu encore la 2...). Et puis la musique est excellente, branchée et bigarrée. Cela nous donne un joli packaging pour un contenu qui en vaut la chandelle !
< Chuck and Blair rule ! >
Réflexion faite, je me dis pourtant que cette série va mal vieillir car elle est tellement basée sur son ambiance contemporaine et branchée (fringues, musique, technologie). Tout ceci ne survivra pas longtemps, il suffit de revoir la saison 1 de S&TC pour s'en convaincre (les sourcils de Carrie Bradshaw... hmm)(mais ceci n'empêche pas que je reste une très grande fan, le rétro & moi c'est pour la vie!).
A la base, cette série s'est inspirée des romans de Cecily von Ziegesar.
J'ai voulu lire le premier tome : ça fait tellement de bien de dire du mal, en tentant de faire abstraction de la série tv. Je plaide coupable : c'est quasi mission impossible, même si des détails ci et là prouvent que les scénaristes ont cherché à se démarquer. Prenons en premier exemple que Blair ici s'appelle Olivia Waldorf. Elle vit sa vie comme dans un film, c'est une princesse, elle est calculatrice et odieuse, décrite purement comme une morveuse (!). Serena est légère, voire stupide et éthérée. Limite vulgaire. Nate est né sexy, sans aucune vanité. C'est ainsi. Chuck est beau, chaud et obsédé sexuellement. Il porte toujours une écharpe en cachemire monogrammée. Dan est pâle, hirsute et maigre comme une rock-star. Il passe son temps enfermé dans sa chambre à lire de la poésie morbide et existentialiste. Sa petite soeur Jenny est hyper timide et porte un 90D en tour de poitrine (ce détail est nettement souligné, qui puis-je ?). Bref, tout ceci nous éloigne de nos idées préconçues par le feuilleton. C'est décevant ou frustrant, je ne sais pas choisir, mais il y a des moments où j'ai un doute sérieux sur les intentions de la narratrice. C'est très peste, ok c'est entendu, mais mesquin et horriblement grossier. Pas du tout classe ! Exemple : « Rien que de penser à Dan lui donnait l'impression d'avoir envie de faire pipi. Sous ce crâne rasé et cet affreux col roulé noir, elle n'était qu'une fille. Reconnaissons-le ; nous sommes toutes les mêmes. » Soit, il m'a fallu du temps pour comprendre que nous avions là le côté obscur de la série glam. Cecily von Ziegesar, à sa façon, présente une vérité moins rutilante, l'élite new-yorkaise sous sa face obscure et trash. Le choc est violent ! Elle s'appuie sur les ragots de bas étage, les rumeurs fausses ou arrangées. Gossip girl, la blogueuse anonyme qui colporte les faits et gestes de ses congénères, est une langue de vipère finie. Pas sûre que ce soit très aguichant. « Allez, ne joue pas les rabat-joie ! C'est sexy de commérer ! C'est bon de commérer ! Tout le monde ne le fait pas mais tout le monde devrait le faire ! » (J'ai l'impression qu'elle me parle à l'oreille - sic). Un verdict mitigé, donc. Et c'est tant pis pour moi qui me voyais déjà... (j'ai porté la même jupe que la fille à gauche sur la couverture du livre).
Fleuve noir, 2004 - 252 pages - 4,60€
traduit de l'anglais (USA) par Marianne Thirioux
La médisance, ce sont des ragots que la morale rend fastidieux.
Oscar Wilde
Noir américain - Armand Cabasson
Aux jeunes lecteurs, amateurs de la société américaine vue à travers les feuilletons et autres films, voici un recueil qui prolongera ce goût prononcé pour une culture où la violence trop souvent gratuite s'étale dans un quotidien sans peur ni reproche. En bref, c'est cru, c'est violent, c'est noir. Sans appel, et pourtant fascinant.
Dix nouvelles composent ce recueil d'Armand Cabasson, dont j'avais déjà lu (dans cette même collection) Par l'épée et le sabre l'an dernier. Dans Noir Américain, on croise d'abord une petite fille et son monstre Grapp qui se met en colère contre l'homme qui partage la vie de sa maman, parce que c'en est assez que cet individu soit méchant avec Jenny et qu'il est temps de le supprimer...
Un employé pas du tout modèle est las d'être harcelé par son supérieur par la faute de son manque de zèle. Ses chiffres de vente dans son secteur de l'automobile sont lamentables et n'atteignent pas le quota exigé. Il sent qu'il plonge dans le grand vide, quand un soir dans une station-service il est otage malgré lui d'un braquage. Un brusque instinct s'éveille en lui mais réveille d'autres démons...
Sur une route qui mène à Los Angeles, en pleine nuit, Will est au volant de son break et roule comme un abruti. Il allume la radio et entend la voix de Michka - éraillée, bizarrement à la fois sûre d'elle et légèrement teintée de fragilité. Il est fasciné par ses discours, il est incapable de changer de station et les heures défilent. Le but de son voyage est précis, particulier. Vengeur. Et peut-être une voix nocturne lui fera chasser ses démons qui le rongent depuis sept ans...
Louis est un monstre, dans le sens où il a été victime d'un grave accident de voiture quand il était enfant et en a gardé des séquelles au visage. Mal-voyant, il vit dans la solitude et noue très peu de contact avec l'extérieur, jusqu'à sa rencontre avec Shelley, la très belle et envoûtante Shelley. Elle s'invite chez lui, le séduit et se révèle machiavélique. Mais qui a dit que tel est pris qui croyait prendre ? ...
Le shérif d'une petite bourgade a toujours rêvé devenir agent du FBI. A la place, il n'est qu'un sous-fifre dans une petite ville de l'Amérique profonde. Quand un crime crapuleux est commis dans sa circonscription, le type saute à pieds joints pour accueillir la grosse artillerie qui arrive avec tambour et trompettes, la presse à ses trousses, vraiment le genre super-star-aux-lunettes-noires. Or, notre homme tombe de haut lorsque l'agent du FBI le traite avec mépris. Il serait temps de remettre les pendules à l'heure et de couper l'herbe sous le pied de ce supposé Superman...
Et d'autres histoires suivent et ne se ressemblent pas. On a souvent l'impression de voir un bout de scène tiré d'un feuilleton ou d'une série tv policière. Il y a des crimes et des enquêtes, des flics au bout du rouleau ou à la logique implacable, mais aussi des portraits de tueurs à la recherche de la rédemption. On croise aussi des démons et des revenants, mais sans que cela prête à confusion (on ne franchit jamais les frontières au-delà du réel, Scully et Mulder restent dans le petit écran).
C'est peut-être rasoir de penser ainsi, mais j'ai eu le sentiment tenace de lire dans ses nouvelles un condensé de tout ce qu'on nous abreuve à la télévision pour nous présenter la société américaine. On passe du thriller au polar psychologique, on évoque la violence et la justice toute-puissante. Alors oui le rêve tourne au cauchemar, on peut être Monsieur Tout-le-monde et devenir demain criminel. C'est tout et c'est assez tragique, mais le rendu de ce recueil est brillant, d'un beau noir nacré qui vous éblouit presque.
A tenter ! Pour grands ados et adultes.
Ed. Thierry Magnier, octobre 2008 - 173 pages - 9,50€
A ce propos, voici un programme à vous conseiller : "Rachid au Texas"
Bande Annonce Rachid au Texas (France 4)
C'est un road-movie dans lequel Rachid Djaïdani traverse le Texas à mobylette, la tête pleine de clichés (alimentés par la télévision, principalement !). C'est vraiment très drôle !