30/04/09

Apolline et le fantôme de l'école ~ Chris Riddell

Voici un livre 5 5.0 étoiles sur 5décrété par mademoiselle ma fille (et elle a bon goût !) :

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Les plus fidèles lecteurs reconnaissent le deuxième livre de Chris Riddell, seul aux commandes, après une rouge introduction portant le titre d' Apolline et le chat masqué (publié en mai l'an dernier).

Quoi de neuf chez cette jolie blondinette qui vit seule dans l'appartement 243 de la tour P.W. Huffledinck, que tout le monde surnomme le Poivrier ? La routine, bien sûr. Des parents en déplacement, emportés par leur passion de la collection d'objets insolites. Une batterie de services en tous genres pour subvenir aux besoins de l'enfant, du repas à domicile aux changeurs d'ampoules, en passant par les techniciens rapetasseurs d'oreillers et tireurs de rideaux. Et heureusement, le plus fidèle compagnon et ami  : M. Munroe (de Norvège).

Lors d'une promenade dans le jardin ornemental, Apolline fait la rencontre de Cécilie Forbes-Laurence, troisième du nom, et Bredouille, son poney de Patagonie. Cette fille est étonnante, elle a sans cesse des histoires extraordinaires à raconter, Apolline s'attache et décide de devenir son amie. Mais les festivités touchent à leur fin, car Cécilie doit retourner à l'école. L'endroit a tout pour plaire et fasciner Apolline : l'Ecole Alice B. Dupont a été créée pour aider chacun à découvrir son don spécial. Notre héroïne écrit aussitôt à ses parents pour en faire partie !

L'ambiance dans cette école est épatante, totalement hors du commun, le décor est celui d'un manoir sur le sommet d'une colline, on y vient en bus et un majordome vous accueille. L'emploi du temps privilégie des activités réjouissantes, comme l'étude de rires, la rêverie appliquée ou les compétences inutiles. Cerise sur le gâteau, Cécilie est fière de rapporter les vieilles histoires qui hantent la maison, les légendes avec des fantômes ou le conte à dormir debout du cheval des Hammerstein qui revient la nuit pour se venger... Ses camarades sont transis de peur, mais Apolline n'est pas dupe. Même M. Munroe, isolé dans l'aile est, a pris l'initiative de mener sa petite enquête.

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Cette série est une vraie réussite, par son humour et son intelligence d'une part, par le talent de l'auteur et illustrateur Chris Riddell bien entendu, et d'autre part par l'imagination, par la création et par l'originalité dans le produit. Couverture cartonnée, reliure dorée, à l'intérieur les teintes utilisées sont exclusivement en noir et bleu. Les personnages sont amoureusement peignés, on ressent même un élan d'amitié pour M. Munroe, injustement délaissé par Apolline, mais ce n'est pas méchant, juste tout nouveau pour elle (avoir une amie de son âge, aller pour la première fois à l'école). Il y a des scènes hilarantes, comme l'invitation au pique-nique des ours, et un décalage sans cesse renouvellé dans l'atmosphère, entre le rire, les frissons, le suspense, le rétro. Je reconnais, je n'ai absolument pas honte de chiper ces livres à ma fille !!!

Peut être lu dès 7-8 ans. La lecture peut paraître ambitieuse avec ses 175 pages, mais il y a très peu de texte et beaucoup d'illustrations (où il faut retrouver tous les fantômes de l'école !). Ludique, en plus, c'est génial ! J'avais beaucoup aimé le premier livre, mais j'ai adoré celui-ci. Encore mieux, est-ce possible !?!

Milan jeunesse, 2009 - 175 pages - 11€
traduit de l'anglais par Amélie Sarn

l'avis de Mélanie (en anglais)


25/04/09

Jamais le temps ! ~ Christiane Legris-Desportes

Virginie, dix ans, voudrait que ses parents soient moins esclaves de leur boulot pour passer plus de temps avec elle. Elle prépare en douce quelques plans pour les avoir rien que pour elle, en écrivant une lettre de démission ou en sabotant le travail d'ébénisterie de sa mère. A défaut de remporter la palme d'or de l'intelligence, Virginie espère au moins attirer leur attention.
Chou blanc.
L'ambiance à la maison devient de plus en plus électrique. Son père vit sur 100.000 volts, il est odieux et insupportable. Virginie ne soupçonne pas qu'il rencontre de gros soucis dans son entreprise. De son côté, après une nouvelle rentrée scolaire, des affinités plus ou moins sélectives avec ses camarades, la demoiselle prépare un concours de bande dessinée. Elle adore ça, même si ses parents lui refusent le droit de prendre des cours de dessin et l'inscrivent en danse pour son maintien corporel.

Et ce qu'elle avait tant souhaité finit par arriver, son père passe désormais tout son temps à la maison ! Il est même devenu trop collant. Virginie regrette presque l'époque où ses parents n'étaient que des ombres de passage ! Elle comprend enfin que s'investir dans quelque chose qui nous plaît demande énormément de temps, ce qui ne signifie pas pour autant qu'on oublie ou qu'on n'aime plus ceux qui vivent auprès de nous. Il faut du temps pour soi, du temps pour les autres, bref un juste équilibre, et la famille va parvenir à le trouver. Je ne dis pas comment !

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Sur le thème des parents trop occupés, ce petit roman se lit agréablement. La jeune narratrice de dix ans est mignonne, elle pose des questions intéressantes pour son âge, peut-être un peu trop pertinentes, je trouve. C'est toujours le souci d'avoir un roman qui donne la parole à un enfant, il faut être sensé sans pour autant tomber dans le bêtifiant.
Comment fait-on pour devenir importante, se demande Virginie. Elle pense qu'il faudrait sortir du rang pour intéresser son père et sa mère, alors qu'elle se trouve juste normale, "tristement normale".
C'est une réflexion à la fois drôle et touchante d'une fillette qui réclame un peu d'attention, il n'y a pas de morale dans tout ça, c'est simplement un constat sans prétention sur le temps qui file trop vite entre nos doigts.
Jolie découverte d'une petite maison d'édition. Le ton est humoristique, avec des illustrations sympathiques.

Illustrations de Sylviane Lausdat.

Les 2 Encres, collection Encre juniors, 2007 - 80 pages - 9,50€

19/12/08

L'adolescence, parlons-en... encore !

51KEwGJY36L__SS500_J'ai mis du temps avant de comprendre ce que représentait la couverture du roman Zarbi d'Hélène Vignal ! L'indice est révélé en bout de course, de façon impromptue, car j'ai regardé à deux fois ce truc que j'associais à de la nourriture asiatique. Mais peut-être suis-je la seule à qui la vue me joue des tours...

Passons, cela n'est pas important. Zarbi, lui, est un roman passionnant. C'est l'histoire d'une famille, le couple et ses deux enfants. Les parents se chamaillent souvent, n'ont pas trop de temps et sont dépassés par la crise d'adolescence de leur fils aîné, Landry. La situation est présentée et vécue par Dina, la cadette qui a dix ans. Elle pense comprendre, mais ne cerne pas toutes les subtilités, toutefois elle n'est pas idiote et n'est plus un bébé. Comme elle dit. Souvent son analyse vaut tous les discours des adultes réunis, car elle a l'oeil vif, un humour en béton et un tempérament de feu.

« Mon manteau sur le dos, debout devant eux, je mange mon pain aux raisins en les regardant. C'est étonnant comme on est tous devenus laids dans cette famille. Avant on était plutôt beaux et on rigolait bien, on faisait du pain perdu aux goûters et des câlins ou des séances de chatouilles assez souvent. Certains jours, on se piquait des fous rires tous les quatre en jouant au Uno ou à La bonne paye.
Maintenant si l'un d'entre nous rigole, les trois autres font bien attention de ne pas rire en même temps pour ne surtout pas avoir l'air complice. Il faut sans arrêt faire attention avec qui on est d'accord parce que ça peut dégénérer très vite. Landry peut m'accuser de collaborer avec les parents ; comme je peux perdre la confiance de mes parents si j'ai des secrets avec Landry : et si je dis à ma mère que mon père a attrapé Landry par les cheveux, mon père peut m'en vouloir et ma mère en vouloir à mon père ; ou si Landry rigole avec moi, les parents peuvent croire qu'il est d'accord avec la vie de famille, ce qui serait une catastrophe pour lui ; ou si je suis trop copine avec ma mère, elle va croire que je suis toujours d'accord avec elle, ce qui est faux, parce que je la trouve parfois assez nulle. Tout est donc très compliqué ; du coup, pour être sûr de ne pas faire d'erreurs, à la maison personne ne rigole avec personne et on évite de trop se regarder pour ne pas créer des malentendus.
»

Pas facile d'avoir un ado à la maison, c'est ce que je pense après lecture. Mais il faut bien gérer la situation, malgré les prises de tête, les disputes, les conflits et le mur d'incompréhension qui monte toujours plus haut et de toutes parts. L'histoire a l'intelligence de ne pas s'embourber, d'adopter le ton juste et de ne pas oublier l'humour pour aborder ce cap difficile, et surtout le point de vue est délivré de la part d'une petite fille, qui elle-même se cherche, se pose des questions et grandit. Ce n'est pas facile non plus, mais Hélène Vignal sait trouver un équilibre. Elle montre la complexité, elle ne donne pas de solution miracle (ou disons que c'est facile car fictif). Son roman se termine bien, et c'est même un très bon moment à passer car cela frise plus souvent l'ironie que la déprime !

Zarbi, d'Hélène Vignal
Ed. du Rouergue, 2008 - 155 pages - 8,50€

 

 

 

Dans le même registe, je vous rappelle le roman d'Estelle Lépine, Demain l'année prochaine (Seuil jeunesse), qui raconte aussi la crise d'adolescence vue par la petite soeur dans une famille qui ressemble de plus en plus à un navire qui prend l'eau. A conseiller dès 10-11 ans.

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51oCz0M5GEL__SS500_Petite bouffée de fraîcheur avec Une saison Rimbaud, d'Emmanuel Arnaud (l'auteur du très hilarant Les trilingues). Je me tourne les pouces en reprenant la présentation de l'éditeur, parce qu'elle le vaut bien :

Vous êtes en vacances dans une tour de béton pourrie en Espagne. C'est la Toussaint. Vos parents hésitent entre une soirée paëlla et le match de foot à la télé. Vous vous ennuyez, comme vous vous ennuyez le reste de l'année au lycée avec votre copine, avec vos potes. Vous vivez une vie moyennement intéressante, une vie grise. Alors vous ouvrez un livre un peu par hasard. Ce livre, c'est Les Illuminations de Rimbaud. Soudain quelque chose vous arrive. Comme l'explosion d'une météorite, mais à l'intérieur. Un truc d'enfer. Une révélation. Vous regardez autour de vous. Rien n'a changé. Vous avez toujours le livre entre les mains. Brusquement, vous comprenez : la vraie vie est ailleurs.

Ne vous est-il jamais arrivé de tomber en extase par la faute d'un livre ou d'une lecture ? Moi, oui. Je connais cet air de zombie, ce sourire niais, le regard de quasi-fluorescence, cette petite bulle qui enfle, vous enveloppe et vous coupe du reste du monde. Alexandre a eu le choc avec Rimbaud, il en perd pied, sa petite amie, son ami Atonk qui le pousse à s'ouvrir, à faire du moderne (du slam, du rap...) car, selon lui, cet état extatique est mauvais. Pas sain. Invivable. Personne ne peut comprendre, sauf Alexandre. C'est une affaire personnelle, « c'est la seule chose qui vaille la peine qu'on vive pour ». Un tel cri d'amour littéraire, ça ne peut m'échapper. Et j'ai aimé, j'ai souri, j'ai pensé que c'était un vrai moteur pour dynamiser un moral en berne, pour motiver les mauvaises troupes, pour guider et pour tendre la main. C'est montrer aussi l'adolescence sous un autre jour, plus rêveur, plus passionné et la touche d'humour de la part d'Emmanuel Arnaud finit de boucler la boucle.

Une saison Rimbaud, d'Emmanuel Arnaud
Ed. du rouergue, 2008 - 109 pages - 7€

15/11/08

Monsieur Pan - Kressmann Taylor & Princesse Camcam

 

 

 

 

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Tout est magnifique dans cet album ! L'histoire commence de la sorte :

« Monsieur Pan mourait un peu chaque jour. Il habitait près des remparts de la ville, dans une petite maison au portail de laque rouge, dont la porte était ornée de carreaux émaillés, bleus comme une eau peu profonde, à motifs de roseaux et de feuilles de riz. Dans le jardin, un bosquet de bambous vert pâle poussait à côté d'un bananier vert sombre. Un joli bassin à poisseaux rouges s'étendait à l'ombre des bambous, un bassin bordé de carreaux vert clair décorées de fleurs de pêcher et arborant les six idéogrammes d'un vieux poème :
Quand aucun pied n'approche,
La fleur de pêcher reste sans parfum.

Dans la maison se trouvaient des nattes de paille propres, deux chaises sculptées et six délicates tasses à thé blanc et bleu.
»

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Tout est beau et précieux chez Monsieur Pan. Mais l'homme est seul et timoré. Il souffre du moindre mal, il craint de se noyer, d'être piqué par une araignée venimeuse ou un scorpion, d'être atteint de lèpre. Une toux banale annonce sa fin proche et Monsieur Pan s'enferme chez lui. Il refuse de mettre un pied à l'extérieur, même lorsqu'on lui apprend la grave maladie de sa soeur, qui le réclame à son chevet.

Monsieur Pan s'y rend, mais trop tard. Sa soeur est morte, laissant trois jeunes enfants orphelins.

« Les larmes de tristesse arrosent la fleur du souvenir. » confie-t-il à ces trois bambins qu'il emmène chez lui. Et la vie de Monsieur Pan revêt les couleurs d'une vie désormais plus bruyante, chahutée par des jeux, des pleurs et des sourires.

« Il vit la laque rouge gravée et abîmée, les nombreuses tiges de bambou cassées, penchées au milieu des tiges vertes. Le bassin aux poissons rouges avait été vidé de toute vie, et les riches herbes du jardin étaient mortes piétinées, de sorte que beaucoup d'endroits nus laissaient voir la terre brûlée par le soleil. Sous une feuille de bananier, on apercevait le fragment d'une tasse bleu et blanc, brisée par Petite Branche de Saule en faisant la vaisselle. »

La perfection n'est plus, cependant Monsieur Pan est beaucoup plus riche.
Il est sain de corps et la sérénité règne en son âme.

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Ce très beau texte, signé par l’auteur de "Inconnu à cette adresse", est également servi par les illustrations fabuleuses de Princesse Camcam. Beaucoup d'élégance, de poésie, une histoire au service du retour à l'essentiel : moins se regarder le nombril et voir loin (au-delà des remparts de la ville) et admirer les collines bleues comme une porcelaine rare, s'emplir les poumons et sourire une fois de plus.

Brillant !

Par Kressmann Taylor

credit illustration : Princesse Camcam
présentation sur son blog

Editions Autrement jeunesse, Octobre 2008 / 14,50€
traduit de l'anglais par Laurent Bury

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04/10/08

Dès lors, je peux bien te laisser Dehors, puisqu'au fond j'ai trouvé de l'or tout à l'intérieur *

Nous poursuivons notre petit tour dans les rayons jeunesse, avec un nouvel éditeur : le Rouergue. C'est souvent l'occasion de découvrir des albums étonnants, au graphisme qui sort de l'ordinaire et contant une histoire peu banale. Cela fait appel à notre sensibilité, cela fait réfléchir aussi. Ce n'est pas une lecture qui s'offre à nous dès la première rencontre, cela demande généralement d'y revenir, d'y songer, de traquer des signes ou des indices.

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Je pense forcément à un titre, en avançant tout cela, et effectivement l'album C'est Giorgio de Corinne Lovera-Vitali n'est pas facile à cerner de prime abord. D'abord son look : pâle, épuré, une économie de moyens soulignée par l'utilisation d'un simple stylo bic noir (+ une couleur !). C'est singulier, assez particulier. Pas sûr que ça plaise à tous !

L'histoire est celle d'une petite fille qui décide qu'elle est grande maintenant. Elle peut faire plein de trucs toute seule, mais la solitude, aussi, ça pèse. Au cours d'une promenade, elle fait la découverte d'une peluche abandonnée (oubliée ou perdue), c'est Giorgio - pas bien vaillant, pas très beau. Elle l'emporte, en le camouflant sous sa veste. Chez elle, elle va le nettoyer, lui refaire une beauté. C'est devenu son petit "quelqu'un" avec qui elle va faire plein de trucs maintenant !

Cette histoire aborde l'envie de l'enfant d'être grand, mais confronté à la solitude. C'est finalement auprès d'un doudou, qu'on colle généralement dans les bras des petits, que la fillette va trouver son réconfort et cela lui permettra d'être une grande, à sa manière ! Peut-être un peu trop original pour toucher nos bambins... ?

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Petit comme un poing d'Irène Cohen-Jana est une histoire plus traditionnelle, avec une couverture amusante et très attirante. Le récit est assez moderne, contemporain car il évoque le souci des portables dans le quotidien des gens débordés (ça me fait rire !). Cela montre aussi tout le ridicule que représente une vie accrochée à son portable, mais il s'agit de mon interprétation personnelle ! ;o)

Bref, c'est l'aventure de Mme Piroulet qui promène dans le parc son petit Léon, bien scotché dans sa poussette. De son côté, elle passe coup de fil sur coup de fil pour organiser l'anniversaire de son petit, à tel point qu'elle se rend compte trop tard que Léon a disparu ! La maman paniquée court se renseigner auprès du gardien, de la dame du manège, du directeur du théâtre et du commissaire de police. Elle devient folle d'angoisse, elle répète pourquoi elle n'a rien vu, rien entendu (portable oblige !) et dring dring ! la fin finit bien.

Cela fait un peu théâtre de Guignol, toute cette cacophonie, cette course échevelée et ce discours de dingues. Cela s'appuie sur des effets comiques de répétition et d'accumulation, c'est excellent pour raconter oralement ! Le téléphone portable est donc au coeur de cette histoire, mais l'auteur n'a pas cherché à être critique. Elle se moque avec tendresse, elle met le doigt sur cette invasion - bonne et/ou mauvaise - avec parfois des conséquences qui vont dans les deux sens. Mais c'est un livre qui s'inscrit dans son époque, c'est ainsi. :))

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* paroles de Lola Majeure / Zazie

Editions du Rouergue, septembre 2008 :
* C'est Giorgio, de Corinne Lovera-Vitali / illustrations de Loren Capelli (Coll. Varia, 16€)
* Petit comme un poing, d'Irène Cohen-Janca / illustrations de Candice Hayat (Coll. Varia, 12€)