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Chez Clarabel
thierry magnier
20 mai 2011

Marre de l'amour

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La couverture d'Anne Bordenave est adorable et illustre le dilemme du roman - Pierrot n'en peut plus d'avoir des parents qui s'aiment, à l'heure où tous ses potes vivent dans des familles séparées. Il décide donc de créer le gang qui tue l'amour et mijote le désamour de ses géniteurs. Et pour bien faire, Pierrot mène son enquête : il interroge les copains et ses propres parents, tant et tant qu'il finit par ne plus être sûr de son entreprise. Car finalement les dimanches à petit-déjeuner dans le lit, à se balader dans la forêt, à contempler les oiseaux ou à regarder un film en dvd, ce n'est pas si mal que ça... Pierrot douterait-il de la chance qu'il a ? Et surtout, Lou le regarde désormais avec des yeux remplis d'étoiles et ça vous donne envie de tirer des plans sur la comète.

Ce petit roman est absolument charmant ! Il est à prescrire aux plus jeunes lecteurs qui auraient perdu le mode d'emploi des histoires d'amour qui finissent bien (même si parfois il y a quelques coups de canif dans le contrat, ce n'est pas la fin du monde non plus). Marre de l'amour est une lecture drôle, légère et pétillante. Maud Lethielleux m'enchante à chaque fois dès qu'elle dresse le portrait de gens ordinaires qui s'aiment de façon extraordinaire - il faut lire les éblouissements réciproques du papa et de la maman de Pierrot, c'est comme des éclaboussures de couleurs (et des épluchures de fruits et légumes), pfiou c'est ravissant !

Marre de l'amour - Maud Lethielleux
éditions Thierry Magnier (2011) - 135 pages - 9€
illustration de couverture : Anne Bordenave

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27 avril 2011

Pêle-mêle Clarabel #31

Lu et beaucoup aimé, Pinocchio L'Acrobatypographe de Georges Lemoine :

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C'est un magnifique album (blanc) pour apprendre l'alphabet, nous dit-on. Mais en fait c'est beaucoup plus beau et enrichissant, et le texte qui accompagne chaque illustration fait souvent preuve de fantaisie, avec une touche de poésie (et de gymnastique !). C'est recherché, élégant, un poil classique par son approche, très épuré dans l'ensemble, bref une découverte pleine de charme !  (Gallimard jeunesse, 2011)

Aimé et souri en feuilletant Et pourtant ils s'aiment de Frédéric Kessler,

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C'est le grand livre des contraires, réunis en un seul ouvrage tendrement facétieux. Madame la girafe est droite, monsieur le serpent est sinueux. Madame la mouche est une géante, pour monsieur le microbe microscopique. Monsieur le paresseux ne fait rien de ses journées. Madame la pieuvre fait tout en même temps. Le face-à-face est à chaque fois inventif et extra - c'est drôle et cocasse, gentil et attendrissant. Et comme le souligne le titre, ils sont différents et pourtant ils s'aiment (preuve que les contraires s'attirent et que les différences nous enrichissent au lieu de nous confronter). Oui, oui, je sais... belle utopie ! C'est tout de même BEAU d'y CROIRE.  (Autrement, 2011)

J'ai éclaté de rire en lisant Podlapin de Philippe Jalbert et Cécile Hudrisier,

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C'est l'histoire d'un lapin qui est fâché, fâché, mais alors extrêmement fâché. Tous ceux qui croisent son chemin ont affaire à son couplet de propos déchaînés (en fait, dans les bulles, ce sont des illustrations de toutes sortes, un peu comme dans les bandes dessinées où on échange les propos orduriers contre des dessins bien sentis, sauf qu'ici c'est très gentil et c'est ce qui est drôle aussi !). Bref, notre lapin croise alors un petit oiseau qui lui offre son amour. Han, han... cela adoucira-t-il l'humeur belliqueuse de notre ami ? Je vous laisse découvrir la fin particulièrement excellente ! J'ai ri, après un petit hoquet de surprise. C'était vraiment très bon !!! (éditions Thierry Magnier, 2010)

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6 avril 2011

Lettres à plumes et à poils

IMG_3005Ce petit livre à la couverture jaune pétant est un recueil désopilant de lettres écrites par des animaux à plumes et à poils (et pas seulement), et qui déclenchent forcément le fou rire ! Imaginez un renard écrivant à une poule et son mari le coq car il meurt d'amour pour leur fille et souhaiterait l'épouser et organiser une folle fiesta avec deux, trois copains et toute la bande de la basse-cour ; ou une fourmi réclamant à sa reine un meilleur poste - le tri des ordures ! - avant de découvrir l'existence des vacances ; et aussi un escargot fou amoureux d'une limace top-modèle et impatient de la rencontrer pour de vrai ; mais encore un cochon d'inde président de l'association des mal nommés qui réclame qu'on lui change son nom pour le doudou d'inde (trop mignon) ; et finalement un corbeau qui déverse son fiel sur ses voisins à des poulets vraiment trop incompétents, selon lui.
Les illustrations sont de Delphine Perret et c'est un régal ! Philippe Lechermeier a su varier les plaisirs en diversifiant son style d'écriture selon les lettres et leurs correspondants, je vous jure, c'est poilant ! Les trouvailles sont excellentes, et même un lecteur adulte y trouvera son compte puisqu'il n'est pas sourd aux sous-entendus pointant les travers de notre société ici épinglés avec insouciance et allégresse.
Bref, j'ai tout simplement adoré ! Et je suis partante pour une nouvelle fournée. (On a le droit de rêver !)

Lettres à plumes et à poils - Philippe Lechermeier smileyc002 
illustrations de Delphine Perret
éditions Thierry Magnier (2011) - 170 pages - 9,80€

Cet ouvrage est publié avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.

31 mars 2011

Silence, on irradie.

IMG_3129Ce n'est pas très gai, et pourtant il m'a été impossible de reposer le roman avant la fin. L'histoire est totalement hallucinante, elle se passe dans une contrée proche d'une centrale nucléaire, où la population est déjà fortement éprouvée par cette pollution, puis survient l'explosion. Tout disparaît de la surface de la Terre.

On suit alors trois rescapés, deux enfants, Sven et Siloé, le frère et la soeur, et Grégoras, un adolescent attardé. Ces trois-là sont sonnés et ne savent plus où aller, ils refusent néanmoins de suivre les hommes en blanc qui survolent la région à la recherche de survivants. Ils se terrent dans la forêt et rencontrent un militaire et une jeune femme - étrange hasard qui a voulu que ce couple se lance dans une aventure dont ils avaient sous-estimé l'ampleur. Loubia souhaitait se rendre sur le lieu de l'accident qui avait coûté la vie de sa soeur, une charmante institutrice qu'un médecin s'est également mis en tête de retrouver. Et tout ce petit monde se fait face dans ce paysage apocalyptique où, comme eux, on se sent complètement hagard.

Ce livre fait une petite centaine de pages, mais son impact est énorme. Absolument bouleversant ! Car ce n'est pas seulement une fiction, il n'y a qu'à voir l'actualité pour comprendre que les erreurs se répètent et que nous sommes toujours affreusement vulnérables face à la menace nucléaire. Dans le roman, on découvre une population martyre, des générations bancales, des corps de travers, mais aussi des éclats de rire, des baignades insouciantes, des parties de cache-cache. En fait, c'est aussi pour cette raison qu'on en a gros sur la patate au moment de tourner la dernière page. Il y a une réelle tendresse derrière la portée sinistre du récit. Les personnages sont attachants, ce qu'ils vivent et subissent nous fend le coeur. J'ai également beaucoup aimé le titre du roman, sorte de cri muet et de condamnation radicale qui vaut tous les discours.

Silence, on irradie - Christophe Léon
Editions Thierry Magnier (2009) - 110 pages - 10 euros
illustration de couverture : Claude Cachin

Sven s'inquiétait pour ses parents. Il les voyait vieillir chaque jour davantage. La Centrale les consumait à petit feu. Même sa mère, qui pourtant travaillait dans un bâtiment annexe, avait pris au fil des années cet aspect terreux et gris des gens maladifs. Elle marchait lentement, un poids invisible appuyait sur sa tête qu'elle tenait inclinée sur le côté. Elle s'endormait le soir dans son fauteuil, les aiguilles à tricoter croisées sur son ouvrage, une maille à l'endroit une maille à l'envers. Elle était sujette à des maux de tête fréquents qui la paralysaient. Et, surtout, elle perdait ses dents d'une manière étrange pour quelqu'un de son âge. La dernière, en croquant dans une pomme.

28 mars 2011

Résister plus et obéir moins.

Nous galopions sur un sentier de sable et d'herbes mêlés. L'air me fouettait le visage. J'étais stupidement heureux. La nature me semblait n'avoir été créée que pour moi. Les branchages, qui de temps à autre me flagellaient le visage, activaient mon sang et ravivaient mon bonheur. La vie valait décidément d'être vécue - ici et pas ailleurs.

IMG_3119C'est bien trop court, mais c'était tout de même un récit entraînant, au nom d'une cause perdue d'avance, sauf qu'il faut le faire. C'est le combat du pot de fer contre le pot de terre. L'Arizona Oil Company fait main basse sur toutes les terres pour son exploitation pétrolière, seul Granpa résiste. Plus jamais on ne le délogera de ses terres. Pour son ranch, pour son petit-fils, pour la nature sauvage, pour la faune et la flore, il veut se battre.
L'adolescent et lui se livrent à des menus actes de terrorisme, ils sabotent les engins pour retarder les travaux. Granpa, chevauchant son fidèle destrier, portant crânement son Stetson sur sa chevelure blanche, la Winchester à l'épaule, foule le sol sans jamais baisser la garde. C'est un modèle, un homme fier et revêche, qui a pris sous son aile son petit-fils après la mort de ses parents. Et son héritage, ce n'est pas seulement un ranch, des chevaux, des hectares de plaines, mais un flambeau à brandir, qui consiste à préserver la nature, à se donner pour elle et la préserver, à refuser l'engrenage infernal, la civilisation et son désir d'expansion, de grandeur, de folie.
Et ce roman a d'autant plus d'impact qu'il est raconté comme s'il s'agissait d'un western, avec le charme et le dépaysement, en plus du message écologique et militant. Très, très bon !

Granpa' - roman de Christophe Léon
Editions Thierry Magnier (2010) - 60 pages - 7,20€
illustration de couverture : Mathis

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23 mars 2011

C'est l'image qui fait le mot.

Besoin de couleurs dans ma vie ... c'est alors que je me suis réfugiée dans les Colorissimots ! Un TRES beau programme.

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De belles couleurs éclatantes. Des clichés riches, drôles, fantaisistes. Beaucoup de photos (plus de 600). Un imagier original et multicolore. Un livre pour regarder les images, pour sourire, pour ne penser à rien. Pour déguster les mots. Une lecture qui réchauffe et illumine.
Par Elisabeth Brami & Jean-François Van Campo (éd. Thierry Magnier, 2011)

Un autre abécédaire photographique avait déjà retenu mon attention, il y a quelques mois - I comme Image de Marc Riboud. Je l'avais admiré sous toutes les coutures, me sentant petite et impuissante, incapable de partager ce qu'il m'inspirait. Mais je l'aimais - j'aimais les photos, les titres et les histoires cachées.

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Des sourires, des regards perdus, des rêves envolés, des questions, de l'indécence, du temps passé, des choses qui durent, des modes, des précieuses ridicules, des envies de crier son amour, des messages silencieux, des regards qui accusent, des brins d'herbe, des étendues de lumière, de visages, d'eau, des voyages, des histoires qui se racontent sans cesse, des petites copines chinoises bras dessus bras dessous, des beaux moments volés, des baisers échangés, des routes, des chantiers, de la préhistoire, du désordre, des bras levés, des girafes, de la tendresse, de la tristesse, des fils et des mères...
Regarder une photo, c'est retrouver ou inventer une histoire. En voici un bel exemple.

Photographies de Marc Riboud - Présentation de Catherine Chaine (Les Trois Ourses / Gallimard jeunesse, 2010)

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CHALLENGE Je lis aussi des albums (édition 2011) - 10

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7 mars 2011

Treize ans aujourd'hui. Enfin ! C'est la fin de l'enfance.

IMG_2960Présenté comme étant le premier roman pour ados de Nancy Huston, ULTRAVIOLET est une fine galette de 80 pages, au contenu prenant et grisant, avec beaucoup de charme et une plume au style sûr et envoûtant.
Nous sommes dans l'Ouest canadien, poussiéreux et accablé par la canicule, en juillet 1936. Le pays connaît une grave crise économique, les paysans crèvent la faim et Lucy fête ses 13 ans. Elle reçoit un journal qui deviendra non seulement son confident mais avant tout le témoin de ce délicat passage qui existe entre l'enfance et l'adolescence.
La jeune fille est en effet curieuse, fonceuse mais timorée. Elle se pose mille questions qu'elle garde pour elle, elle se sent incomprise, remet en question la foi héritée par son éducation (son père est pasteur) et envisage l'avenir avec incertitude. Elle en a assez de vivre dans un trou perdu, aux ambitions étriquées, Lucy rêve d'un changement dans sa vie.
Il surviendra par la venue d'un jeune médecin, Bernard Beauchemin, dont le passé transpire l'odeur du scandale. Lucy est attirée, son corps aussi manifeste ses premiers émois, ce sont les premières palpitations et autres douleurs dans le bas-ventre, en somme la chenille est en train de quitter sa chrysalide.
Il règne une atmosphère lourde et électrique, où subsiste un semblant de torpeur, au centre de laquelle la jeune adolescente se trouve empruntée et plus trop à sa place. Sa confession se veut à la fois pudique et impertinente, drôle et spirituelle, parfois immature et capricieuse. C'est un vrai régal, hélas bien trop court !

Ultraviolet - Nancy Huston
Editions Thierry Magnier (2011) - 80 pages - 8€
illustration de couverture : Claude Cachin

26 février 2011

Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou

IMG_2717Cela commence par la disparition d'une petite fille, puis plus rien.
Nous nous retrouvons près d'un lac, à Sponge, petite ville tranquille où il ne se passe jamais rien. C'est la coutume. Y vivent Alice et Jean-Alain, deux adolescents pas comme les autres, bientôt acteurs d'un drame qui risque de se retourner contre eux. En effet, Laura, treize ans, a disparu. La gendarmerie suspecte aussitôt Linlin, surnom donné à Jean-Alain parce qu'il lui manque quelques cases. Seul Nour, l'un des enquêteurs, va vouloir chercher la petite bête.
Que vous dire ? L'ambiance est pesante, le stress est palpable, et le malaise certain. Le fait de se glisser dans la peau des uns et des autres exacerbe le trouble ressenti. Impossible d'être étranger, de prendre du recul. Il y a un effet d'absorption à ce que vit la petite communauté de Sponge qui nous étourdit. Pas sûr d'en sortir indemne, même.
M. Nozière a l'air de distiller les secrets et les doutes derrière les jolies façades polies. Il a fait de Sponge le théâtre de toutes ses obsessions - et des nôtres, en conséquence. C'est fichtrement fascinant, parce que ce n'est pas lisse, parce que ça dérange et parce que c'est aussi ce que je recherche. J'ai lu ce livre en suffocant, j'avais envie de connaître le dénouement, et je me sentais liée au sort des personnages envers lesquels nos sentiments ne cessent d'évoluer.
C'est un roman policier qui colle au siège et qui provoque des sensations de gratouille. Je ne suis pas sûre de l'effet désiré, mais s'il comptait faire mal, s'il cherchait à réveiller le lecteur et s'il espérait que celui-ci ne puisse plus fermer les yeux sans songer à Elise, ou Freddy, ou Linlin, Nour, Alice... enfin bref, c'est réussi.

NB : JP Nozière a emprunté une phrase du roman de Tom Robbins, Comme la grenouille sur son nénuphar, pour le titre de son propre roman. Effet assuré !

Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou - Jean Paul Nozière
Editions Thierry Magnier (2011) - 260 pages - 15,50€

21 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #19

Parce qu'il est écrit en dédicace ... à Eddy Mitchell (et la dernière séance), mon coeur fait boum ! Je suis une enfant de la télé du mardi soir avec l'ami Eddy. Je suis une enfant qui a grandi en savourant les westerns (et qui, plus tard, a appris en long, en large et en travers tous les secrets des guerres indiennes et ce n'était pas beau et elle en aurait presque eu honte de son ignorance de petite fille). Mais en attendant c'est encore l'enfant nostalgique, avec le coeur qui bat fort, qui ouvre avec ravissement l'album de Françoise de Guibert et Ronan Badel.

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Billy le môme, par Françoise de Guibert & illustrations de Ronan Badel (éd. thierry magnier, 2011)

 

 

Laissez place à Billy le môme sur son cheval au triple galop ! Ce ne sont pas les indiens, les éleveurs et leurs troupeaux, le taureau en furie, les joueurs mal léchés, les bandits des grands chemins ou même la délicieuse miss Carter éperdue d'amour qui mettront un terme à sa chevauchée sauvage. Pourquoi un tel empressement ?! La réponse est tout simplement gourmande et exquise ! J'ai adoré. Adoré aussi cette ambiance fidèle au western, pour laquelle je suis totalement sous le charme, sans compter que l'histoire est vraiment très drôle, les illustrations ne manquent pas de ces petits détails croustillants et qui font pousser des soupirs. Enfin bref, je suis conquise !

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De haut en bas, par Betty Bone (éd. thierry magnier, 2010)

Une fillette et son chien se promènent dans la rue et se rendent au parc où les attend leur copain Nino. En fait cet album est un véritable exercice de haute-voltige : ce n'est pas une histoire qui est racontée, non ce sont trois versions d'une même promenade en automne, selon ce que l'on souhaite découvrir, le haut ou le bas, et même le milieu (chaque image est découpée en trois parties horizontales, l'effet est saisissant !). Ajoutez la palette de couleurs de Betty Bone et vous serez comblés !

 

 

21 décembre 2010

Accepter de vivre et d'en être heureux.

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Imaginez : Matthias était en cours de math. Un individu a fait irruption dans leur classe et a zigouillé tout le monde. Lui seul est sorti "indemne" de ce cauchemar. Comment ? Pourquoi ? Autant de questions qui se bousculent dans sa tête. Autant de remords et de responsabilité qu'il a du mal à assumer. Autant de visions d'horreur qui défilent dès que ses yeux se ferment. Autant de réponses qui ne viendront jamais. Il quitte Paris pour se réfugier chez ses grands-parents en Italie. Il y rencontre Bianca, qui l'aide à réviser ses leçons. C'est une femme à l'allure triste et secrète, auprès de qui Matthias se sent en confiance, alors il lui parle de son trauma. En échange, Bianca lui confie qu'elle aussi a connu le pire, sauf que cette révélation sera trop bouleversante et Matthias n'est pas prêt à l'entendre.
C'est un petit roman triste, très triste, parce qu'il porte le poids qui pèse sur les épaules de Matthias. Conséquence pour le lecteur, lui aussi se sent un peu déprimé. Le chagrin et les remords de l'adolescent nous collent à la peau. Impossible de s'en détacher. D'un autre côté, l'Italie tente d'imposer sa beauté, son calme, sa nonchalance, rien n'y fait. Comme Matthias, le poids de la culpabilité nous oppresse. Pour lui, le plus dur est là : il est en vie et doit assumer ça. Cela peut paraître aberrant, mais justement l'histoire nous prouve que non. Qu'il est aussi difficile d'être celui qui reste. Le regard des autres persiste. Le regard sur soi, également. Il faut apprendre à se reconstruire, à accepter - de vivre et d'en être heureux, par exemple.
Tout le monde est une idole ? Parce que tout le monde a une histoire qui a pu détruire pendant un moment, mais qui a pu ensuite servir à bâtir une autre vie. Et Matthias va le découvrir, s'en inspirer en prenant un bout de confession de tous les gens qui l'entourent. Ce n'est certes pas toujours gai, mais ce petit roman a su créer un lien entre le lecteur et les personnages, c'est habile et efficace, de l'empathie qui permet de se secouer, au lieu de s'appesantir avec la main sur le coeur. J'aime mieux ça.

Tout le monde est une idole - Marie Sophie Vermot
Editions Thierry Magnier (2010) - 140 pages - 8,00€

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