Vamp in Love ~ Kimberly Raye
Fleuve Noir, 2009 - 370 pages / 14,90€
Traduit de l'anglais (USA) par Christine Barbaste
Lilliana Marchette (ses amis l'appellent Lil) est une vampirette célibataire, sexy, branchée et dotée d'un indéniable flair en matière d'accessoires (les chaussures griffées, plus particulièrement). Elle vient de créer en plein Manhattan la première agence de rencontres pour vampires. Or, en dépit de ses talents d'entremetteuse, l'agence Vamp'n Love a du mal à décoller.
Dans la foulée, Lil fait la connaissance d'un séduisant chasseur de primes, Ty Bonner, qui est - hélas pour elle - un récent mordu. La demoiselle appartient à la branche des vampires héréditaires, les snobs, et elle ne peut décemment guère envisager de s'abaisser à une caste inférieure. C'est interdit.
Comble de malchance, le type a toute la panoplie du cow-boy éclatant de virilité (stetson noir, manteau en cuir qui frotte le sol, jean noir et bottes noires patinées). Il est en ville sur les traces d'un serial-killer, mais très franchement, on s'en contrefiche un peu, l'enquête est cocasse et sympathique, or tout ce qui compte ne se raconte pas, ça se vit, ou ça se lit, entre le cow-boy et la belle. "Il est supersexy. D'une façon sauvage, primitive. Il avait les cheveux bruns mi-longs, une mâchoire carrée ombrée d'une barbe naissante, et des yeux bleus. Mais pas n'importe quel bleu : un bleu fluo, si vif et si intense que, lorsque nos regards se sont croisés, j'aurais pu jurer entendre bourdonner un néon. Certes, le bourdonnement pouvait provenir de mes hormones de vampirette frustrée, qui tendent à s'emballer à la vue de trop de testotérone".
C'est vous dire l'intérêt de ce livre ! Nul. Mais tant pis, je n'allais pas me priver et j'ai croqué avec délices ce fruit défendu. Je me suis prise sincèrement au jeu et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, pour le côté sexy et branché, la vampirette très bavarde et irrésistiblement drôle, souvent en train de se débattre avec les lubies de sa mère qui cherche à la caser à tout prix, ou parce qu'elle est fatalement attirée par ce Ty Bonner, qui est beau, qui sent bon le sable chaud, mon légionnaire, oups. N'en jetez plus, la coupe est pleine.
Voici le premier livre d'une série plaisante, agréable à lire, qui raconte les aventures délirantes d'une vampirette qui aime porter le rose et qui sent la barbe à papa (aucun lien de cause à effet). C'est simple, facile, bourré d'énergie. Et j'aime ça. (C'est bon, la honte !)
Une série TV est en préparation pour ABC, la chaîne américaine.
Couverture illustrée par Muriel Bouret
Les Sang d'Argent ~ Melissa de la Cruz
après les Vampires de Manhattan, et les Sang-Bleu ...
Cette série est un plaisir coupable, dont voici le troisième tome (très attendu) dans lequel longtemps j'ai ressenti un semblant de statu-quo avant la traditionnelle avalanche de révélations dans les toutes dernières pages du livre. C'est en effet assez long, il ne se passe pas grand-chose, du moins rien de neuf, à part le retour de Dylan, et encore c'est succinct, plus la liaison entre Theodora et Jack, mais pas de quoi renverser les foules. Et pour ma part, je préfère de très loin le personnage d'Oliver... Mimi Force se révèle toujours aussi garce et agaçante, elle a déjà digéré son procès en Italie et concentre ses efforts pour célébrer officiellement la cérémonie du lien avec son âme soeur. Bliss devient un personnage intéressant, sa récente découverte d'une photographie de sa véritable mère pourrait bien chambouler le damier des vieilles dynasties établies. Sur ce plan, hélas, la révélation se fera encore attendre... Dans les toutes dernières pages, l'action prend un brusque tournant. Le conclave au complet s'est déplacé de Manhattan pour Rio, ce qui déplaît fortement au grand-père de Theodora, récemment élu nouveau Rex (au détriment de Charles Force), car il pressent un drame imminent. Inutile de cacher que c'est tout à fait justifié !
Ce qui ne cesse de me surprendre dans cette série, c'est que rien ne semble déjà décidé à l'avance, que toute l'intrigue peut être retournée à chaque instant et qu'il serait bien présomptueux d'affirmer quelle sera l'issue (du combat ou des choix amoureux), surtout après la fin de ce tome 3. Et je ne m'en lasse pas, je suis d'ailleurs impatiente de lire le prochain tome (à paraître à l'automne pour les USA), mais en même temps je découvre que l'auteur n'a pas encore fixé le nombre de tomes pour sa série !!! Trop de plaisir à l'écrire, trop d'idées pour la grossir... ça promet.
Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 295 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
parce que cette Etreinte d'Egon Schiele se glisse dans l'histoire.... bah oui !
(et pourtant je trouve que le série manque cruellement de sensualité !!!!)
MESSAGE PERSO ::: bon anniversaire à toi, ma frangine... et tu vois, ce livre t'attend ! vi, toi !
La mode est au rouge sang - Valerie Stivers
Le temps d'un été, et sous la pression de sa tante Victoria, Kate McGraw accepte un poste de stagiaire au sein du prestigieux magazine de mode, Tasty. La jeune fille, future étudiante de médecine à Brown, déteste la mode et tout ce qui s'y approche. Elle a certes un don pour la création, mais cela lui rappelle trop sa mère Eva qui a mystérieusement disparu.
Son entrée dans la gigantesque tour noire aux vitres teintées fiche un frisson, et Kate s'y sent pataude et inadaptée. Son look vintage cloche, du moins le pense-t-elle à force de scruter ses collègues toutes plus filiformes les unes que les autres, totalement lookées et vêtues de noire, et d'une beauté glaciale mais fascinante. Pour le lecteur, avisé par le titre et la couverture (un peu moche), il n'y a aucun doute possible sur la double facette des employées de Tasty. C'est un nid de vampires ou je ne m'y connais pas !
En attendant, on reste un peu sur la touche, à suivre les pérégrinations de la narratrice, alias Kate, qui a vent des rumeurs mais pense, au début, qu'il ne s'agit que de remarques imagées. Elle commence sérieusement à s'inquiéter lorsqu'elle est témoin de crimes dégoûtants (un chien vidé de son sang et abandonné dans un placard, ou des filles retrouvées mortes au cours des soirées vip...). Petit à petit, elle regroupe certains détails (interdiction stricte de servir de l'ail à la cantine, toutes les filles du magazine ne boivent qu'un jus visqueux qui passe pour du jus de betterave, au matin les bureaux sont vides, ou on y trouve d'étranges caisses en bois qui ne sentent pas la rose, et ce sont tous d'infatigables noctambules, sur qui les traces du temps n'ont vraiment aucune emprise !).
La rédactrice en chef n'est pas sans rappeller une certaine Miranda Priestly (cf. le roman de Lauren Weisberger). On est proche du Diable s'habille en Prada, simplement dans l'idée (une patronne effrayante, une jeune stagiaire innocente), mais comme l'indique le titre et la couverture du livre de Valérie Stivers on devine ici qu'on a affaire à des buveurs de sang ! Pas de mystère défloré. L'intrigue reste aguicheuse, bien tendue sans filer de sueurs froides, car cela reste de la lecture de divertissement. La narratrice, et héroïne, est une jeune fille moderne, naïve mais pas idiote. Ses questions apportent le cheminement nécessaire pour alimenter la tension et les énigmes qui fleurissent ci et là dans le roman.
Au final, on a un livre correct, léger, pas mémorable mais tout indiqué pour les vacances et la détente.
Fleuve Noir, avril 2009 - 14,90€
Journal d'un vampire - LJ Smith
Profitant du succès de la série Twilight de S. Meyer, Hachette republie la série de LJ Smith (préalablement disponible chez J'ai Lu, en 2000) : The Vampire Diaries. Si, toutefois, vous pensiez retrouver l'excitation ressentie avec l'histoire d'Edward et de Bella, vous risquez d'être déçus. (Comme moi.) A Fell's Church, en Virginie, Elena est la reine du lycée, belle et adulée par tous. Pourtant le nouvel élève, Stefan Salvatore, lui bat froid. Ce type est mystérieux, il est d'une beauté inhumaine, il conduit une porshe, il a des origines italiennes, son blouson en cuir taillé sur mesure sent l'argent et l'aisance. Ce qu'il cache, on s'en doute, est son identité vampirique. De même, le garçon est hanté par le souvenir d'une femme aimée, qu'il a perdue, et c'est sous les traits d'Elena qu'il croit la retrouver. Voilà pourquoi il se sent à la fois attiré et dégoûté par elle. Il doit aussi se protéger contre son frère, Damon. Stefan veut vivre au grand jour, renoncer à l'obscurité. Mais une triste réalité se rappelle à lui : un corps a été retrouvé, vidé de son sang. Tout accuse le dernier arrivant à Fell's Church - Stefan Salvatore. Mais Elena veut prouver son innocence.
J'ai hélas trouvé que cette lecture était d'une niaiserie finie, bourrée de clichés, pas du tout aidée par les personnages qui sont bien fades. Toutefois, ce n'est pas qu'une simple 'vampire love-story'. L'intrigue se révèle plus sombre et torturée, avec des personnages à multiples facettes. Mais cela reste pauvre, sans consistance. Ne perdez pas votre temps.
La série est initialement en 4 livres, ce volume contient les 2 premiers tomes de la saga.
(J'en avais parlé en juin 2008 - ici - c'était mon printemps twilightien... je voyais Edward partout, mais je ne le trouvais pas exactement !)
Hachette, coll. Black Moon, 2009 - 16€
« Un nouveau monde nous attend ! »
Les Vampires de Manhattan, de Melissa de la Cruz
Ils incarnent la jeunesse dorée de New-York, ils sont tous beaux, riches et désinvoltes. L'avenir leur sourit dans leur petit cercle protégé qu'ils fréquentent, que ce soit dans leur école privée ou dans les clubs underground, ils ne craignent rien ni personne... et puis le drame frappe l'une des leurs, lorsque Augusta Carondolet est retrouvée morte. Theodora Van Alen accepte la version officielle, on parle d'overdose, mais le très séduisant Jack Force la prévient que c'est un mensonge. C'est étrange, pourquoi le garçon le plus populaire se rapproche de Theodora la transparente, qui préfère les vêtements vintage aux grandes marques de la mode ? Et puis elle est le souffre-douleur de Mimi Force, la soeur jumelle de Jack, qui est d'une beauté époustouflante mais qui est également une garce finie. Elle ne se déplace jamais sans ses courtisanes, parmi lesquelles on trouve la texane Bliss Llewellyn. Cette dernière a eu un coup de coeur pour Dylan Ward, un nouvel élève qui joue les mauvais garçons. Il aime traîner avec Theodora et son meilleur ami d'enfance, Oliver Hazard-Perry, lequel est piqué de jalousie du flirt naissant entre sa copine et Jack Force. De même, Mimi ne supporte pas non plus ce soudain attachement entre son frère et son ennemie jurée, ni la toquade entre Bliss et ce Dylan au blouson en cuir usé qui lui file des frissons sur tout le corps.
L'intrigue se résumerait-elle à une guéguerre des nerfs, teintée de haine et d'envie, entre beaux gosses du même milieu ? Pas du tout. On va découvrir peu à peu un vrai suspense dans cette histoire, en plus de savoir qui a tué la jeune fille. Car sous le brillant, on tombe sur des secrets de famille, des légendes et même des faits remontant à la colonie de Plymouth, au XVIIème siècle. Malheureusement le titre français crache un peu vite le morceau, parce qu'il s'agit bel et bien d'une histoire de vampires. Mais le mythe ici est encore une fois exploitée de façon surprenante, loin du folklore habituel. Et c'est ce qui excitant à imaginer. On parle de sang-bleu (cf. le titre vo : Blue Bloods), de régénération, de Comité, de Sentinelles et de familiers humains, d'Intermédiaires aussi. C'est recherché, et d'ailleurs c'est carrément l'intérêt véritable de cette série, bien au-delà des descriptions parfois crispantes de la faune pleine aux as (parce que, bof-bof les nunucheries qui entourent les personnages, et cette manie de les détailler du pied à la tête, *soupirs*). Ce livre se termine sur des questions qui restent ouvertes, l'intrigue est en place, ayé j'en redemande !
Albin Michel, coll. Wiz, 2007 - 341 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
d'autres avis : Gaëlle, Francesca, Virginie (Chrestomanci)
Les Sang-Bleu, de Melissa de la Cruz
L'histoire s'enchaîne à Venise, où Theodora Van Alen veut retrouver son grand-père qui s'est volontairement mis en exil par rapport aux vampires de Manhattan. C'est une décision lourde de conséquences, prise des années auparavant, quand la famille Van Alen s'est opposée au Conclave, ce comité qui régit la communauté en imposant le code à suivre, car l'assemblée ne veut pas reconnaître l'existence du sang d'argent, l'ennemi redoutable des sang-bleu. Aujourd'hui il semblerait que les Van Alen ait toujours vu juste, car la jeune génération des vampires est petit à petit décimée par des attaques isolées, mais répétées. Theodora est la dernière descendante de la famille, ce n'est pas facile pour elle car sa mère est plongée dans un profond coma, et son histoire personnelle est assez compliquée car c'est une sang-mêlée (son père est humain, Allegra Van Alen a rompu les liens ancestraux en s'unissant à lui). Elle est aussi affligée à cause de sa passion contrariée pour Jack Force, le jumeau de Mimi, car ces deux-là sont unis par le lien d'immortalité, impossible à briser. Theodora commence aussi à ressentir la soif, son corps accuse des signes de faiblesse, et il faut qu'elle pratique le Baiser Sacré. C'est alors que son lien, déjà très fort, avec Oliver Hazard-Perry devient encore plus important, mais dangereux. A ceci s'ajoute l'arrivée d'un nouvel élève à Duchesne, il se nomme Kingsley Martin. Son charme est magnétique et malicieux, le garçon attire Mimi Force dans un jeu machiavélique et il jette son dévolu sur Bliss Llewellyn, laquelle souffre d'affreux cauchemars et ne se console toujours pas de la disparition de son ancien petit ami, Dylan Ward.
C'est vraiment captivant, il y a de plus en plus du suspense dans cette série. La vision sur les vampires est franchement originale, loin des clichés. On découvre l'étendue de leurs pouvoirs, leurs faiblesses aussi. En plus, les liens d'immortalité prennent une importance considérable, et cela se vérifie dans les histoires amoureuses. On devine que des triangles sont possibles entre Oliver - Theodora - Jack - Mimi, mais désir et code déjà établi ne font pas bon ménage. L'exemple de la mère de Theodora rappelle combien il est impossible de briser les liens d'immortalité. Et puis des secrets ne cessent de sortir des placards, avec des éléments nouveaux et stupéfiants (et qui promettent de secouer la communauté vampirique). Cette série est beaucoup plus riche que l'étendard affiché par la superficialité, le glamour, la hype attitude et les fringues branchées. J'ai même trouvé que c'était parfois proche de Harry Potter (avec les incantations en latin, les entraînements, les forces du mal, le combat qui approche...). La communauté des vampires est également divisée, entre les sang-bleu qui veulent apporter paix, beauté et lumière tandis que le sang d'argent recherche le chaos. Mais l'ennemi est invisible, ce qui rend la tension encore plus excitante. J'attends le troisième tome avec impatience, car je suis très agréablement surprise par la série de Melissa de la Cruz.
Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 340 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
Dracula la rédemption - Kate Cary
Deux années sombres viennent de s'écouler, durant lesquelles Mary Seward a tenté de reprendre le cours de sa vie à Purfleet. Elle ne parvient pas à chasser les souvenirs des événements survenus au château de Tepes, elle qui était si courageuse et déterminée se découvre peureuse et paranoïaque. Elle vit cloitrée, ne sort plus la nuit et se pare de tous les artifices pour chasser les vampires (crucifix, eau bénite, etc.). Son père, malade et affaibli, l'encourage à retrouver goût à la vie.
Infirmière de garde, elle s'est liée d'amitié avec des collègues, Helen, Becky et Stella. De même, elle vient de faire la connaissance de Lord Bathory, un homme intelligent, effacé et très riche, qui commence à la courtiser. Peut-être les beaux jours vont enfin revenir...
Mais Quincey Harker est de retour, échappé d'un monastère où il avait songé expurger le Mal en lui. Il prétend chercher la rédemption et implore l'aide de Mary. Peut-elle lui faire confiance, alors qu'il pratique toute sa séduction pour lui faire perdre la tête ? Dans le même temps, il y a une hécatombe de victimes à l'hôpital où elle travaille, et pas des cas anodins puisque les corps sont vidés de leur sang. Mary sait qu'il s'agit de la signature d'un vampire, bien que le personnel médical évoque un virus et pointe le doigt vers la jeune femme, tenue pour responsable d'avoir introduit le mal dans l'établissement.
Beaucoup de passion encore au programme dans cette suite de Dracula, l'héritier.
On suit désormais principalement Mary Seward, pour les raisons que l'on sait et qui sont survenues à la fin du Livre I. La tension est toujours présente, avec son soupçon d'angoisse et de mystère. On frémit, comme Mary, au moindre signe suspect, à l'apparition d'une ombre menaçante et lorsque la nuit tombe. On partage ses doutes, on s'associe à sa prudence, on se laisse séduire puis tromper. C'est une parfaite combinaison pour nous faire chavirer.
Dans ce livre, on en apprend aussi davantage sur Quincey Harker qui revient sur son initiation et sa transformation. Son personnage reste flou pendant les 3/4 du roman et on peut juste déplorer la fin précipitée de l'histoire, à la fois excitante et décevante.
J'espère qu'il y aura encore un troisième livre (rien ne l'indique), pourtant la fin est ouverte !
Une série à lire, de 14 à 110 ans !
Milan, septembre 2008 - 314 pages - 9,50€
traduit de l'américain par Emmanuelle Pingault
titre vo : Bloodline Book 2 : Reckoning
La communauté du Sud - 1. Quand le danger rôde - Charlaine Harris
Sookie Stackhouse est serveuse dans un bar de nuit dans la ville de Bon Temps ; il s'y passe des choses peu banales dans le Sud, berceau des vampires, car ces créatures ont désormais quartier libre et fréquentent les humains, s'acoquinent aux mordus et boivent du sang synthétique en libre circulation. Sookie est une jolie blonde célibataire et un peu malheureuse de l'être. Son handicap, comme elle dit, est de savoir lire dans l'esprit des gens. Du coup, pas facile de se lier avec un type dont on devine le fond des pensées, en bien ou en mal.
Alors elle attend son heure, ou plutôt son vampire (toujours selon ses dires!). Son voeu est exaucé avec la venue de... Bill le vampire. Pas très glamour comme prénom, pas très 19ème siècle non plus, d'ailleurs Sookie en pleure de joie. Mais le type lui doit une fière chandelle car il est tombé dans un traquenard tendu par deux trafiquants de sang de vampires (autre précision : ce sang aurait l'effet d'une drogue fort prisée dans les milieux undergrounds) et donc Sookie est intervenue à temps, aidée d'une simple chaîne, pour menacer le couple de vandales.
On connaît la suite de l'histoire sans l'avoir écrite : Sookie tombe amoureuse de Bill et l'idylle va être mise à mal par l'arrivée d'autres vampires qui sont beaucoup moins sympathiques et conciliants que ce cher Bill. Guéguerre, rivalités, soirées orgiaques... A ceci, s'ajoute une autre menace qui plane sur la ville puisqu'une série de crimes donne des cheveux blancs à l'inspecteur Andy Bellefleur. Les victimes sont toutes des femmes et Sookie commence à se sentir menacée. Car parmi les suspects, on compte Bill et Jason, le frère de Sookie...
J'ai joué le jeu en acceptant de me changer les idées et de découvrir l'univers de Charlaine Harris. Des vampires, encore des vampires, et une histoire d'amour entre une humaine et l'être inaccessible. Je ne m'attarde plus sur la dose d'inventivités prodiguées dans cette série, l'essentiel étant de ne surtout pas se prendre au sérieux mais de proposer un genre qui peut tenir la route. Bon, personnellement je n'ai pas été déçue par cette lecture mais je n'ai pas été transportée non plus. Le logo J'ai Lu Amour & Mystère y est probablement pour quelque chose... On y trouve beaucoup de miel et de sirop parfum eau-de-rose dans toutes ces pages ! Cela peut avoir du bon aussi, mais bof. Je n'ai pas trop goûté la sauce, et surtout - ô drame - je n'ai pas su apprécier les personnages (Bill le vampire, en tête, n'a aucun charisme ! c'est désespérant !). Je suis désolée d'avance de froisser les lectrices qui pensent le contraire...
En fait, je vais partir du principe qu'il s'agit du premier tome et qu'il faut du temps pour que la série prenne son allure de croisière. Ce livre correspond à une mise en place maladroite, ça tatônne encore beaucoup, à l'instar de Sookie qui est sympathique mais un peu idiote aussi. Je crois que dans le même genre Anita Blake est davantage considérée comme une référence, je vais donc m'en faire une petite idée tôt ou tard... Pour l'heure, je vais rester sur une note sympathique concernant La Communauté du Sud, même si cela n'a pas été le coup de coeur annoncé (dommage Elwing !). Toutefois j'aimerais bien voir la série tv (adaptée par le créateur de Six Feet Under). plus d'infos ici
J'ai Lu, coll. Amour & Mystère - 315 pages - 6,50 €
traduit de l'américain par Cécile Legrand-Ferronnière
NB : A ce jour, j'ai commencé à regarder les 8 premiers épisodes (série en cours de diffusion) et c'est vraiment trash ! J'hésite à me prononcer, tant je suis à la fois dégoûtée mais happée par cette ambiance. Je déplore juste le besoin de scènes un peu trop crues, surtout dans les épisodes du début, ensuite ça se calme. Par contre, les personnages de Sookie et Bill me tapent sur les nerfs !
A voir : Le générique est démentiel (un aperçu du pilote ici, ensuite c'est devenu celui-ci !)
Dracula l'héritier - Kate Cary
Septembre 1916. Un lieutenant blessé et complètement délirant arrive à l'hôpital de Purfleet. L'infirmière Mary Seward reconnaît aussitôt John Shaw. Elle se souvient de lui et sa jeune soeur Lily arrivant à Carfax Hall, quelques années auparavant, avec leur gouvernante d'origine roumaine, Antanasia, après la disparition de leurs parents.
Inquiète pour sa santé, Mary s'enhardit à lire le journal intime de John où elle découvre son supplice au coeur des tranchées françaises. Il était sous le commandement du Capitaine Quincey Harker, un type admiré et redouté à la fois. Cet homme errait souvent seul la nuit, pouvait se révéler intraitable mais c'est grâce à son dévouement si John Shaw est aujourd'hui en vie.
Toutefois, Mary éprouve une vive répulsion pour ce capitaine décrit en des termes monstrueux. Lorsqu'elle le rencontre pour la première fois, elle a pour instinct de protéger John et sa soeur. Celle-ci, totalement naïve et innocente, est tombée sous le charme ténébreux de Harker, rentré de France et résidant à Carfax Hall sous l'invitation de la jeune fille.
Avec John, enfin rétabli, Mary va vouloir repousser les fiançailles entre Lily et Quincey. Quand soudain, le couple disparaît...
A l'instar de la couverture, l'histoire est véritablement opaque et oppressante. C'est effrayant, passionnel, sanguinolent et dramatique. C'est dans la lignée de Bram Stoker, dont Kate Carry prétend revisiter le grand classique en imaginant une suite... originale et respectueuse. Quincey Harker, le personnage-clef, serait donc l'héritier de Dracula. Il a un plan, de séduction et d'accomplissement de lignée. On le découvre petit à petit, en s'enfonçant dans les couloirs glacials du château de Tepes en Transylvanie.
Et fidèle à sa source d'inspiration, ce récit est raconté par le biais de lettres et d'extraits de journaux.
J'ai beaucoup aimé. L'ambiance est fascinante, elle commence par le côté obscur et dans le paysage cauchemardesque de la guerre, la personnalité ambivalente de Quincey Harker apparaît en filigrane. Et puis, une espèce d'accalmie surgit en la figure de Lily, au charme évanescent. Elle est jeune, pure et candide. La présence de Harker à ses côtés réveille des torrents de désir, elle se sent prisonnière de cette attirance et n'hésite pas à le suivre jusqu'au bout de son aventure. Mais elle ne soupçonne pas un instant la facette cachée de son âme torturée, et à ce propos, j'admire la tournure des événéments lorsque les barricades s'élèvent de toutes parts et étouffent la belle ingénue.
En fait, le sentiment de menace plane de long en large, au cours de ces 300 pages. Et d'un autre côté, c'est incroyablement sensuel et sulfureux. La sexualité est inhérente au rapport d'haine et de fascination. Et plus précisément, l'érotisme. Avec le sang et la mort, ce sont les trois pôles fondateurs du vampirisme, qu'on retrouve dans ce roman (Dracula, L'héritier) publié en jeunesse mais ceci ne doit pas freiner les élans de n'importe quel lecteur au-delà de 14 ans.
Une suite vient de paraître : Dracula, La rédemption. Faites comme moi : n'attendez plus !
Milan, mars 2008 - 318 pages - 9,50 €
traduit de l'anglais par Emmanuelle Pingault
dès 14 ans
La forêt des maudits - Marcus Sedgwick
L'histoire se passe au début du XVIIe siècle, en Europe de l'Est. Peter et son père Tomas, tous deux bûcherons, traversent la forêt de Chust pour se rendre à l'enterrement de Radu, un autre bûcheron de leur connaissance. Son corps a été retrouvé pendu, le village a aussitôt conclu qu'il s'agissait d'un suicide. Tomas reste circonspect, pointant le doigt sur un détail troublant : le coeur de Radu a été arraché.
Mais dans ce village perdu au coeur de la Transylvanie, il faut se taire et rentrer dans le rang. Peter et son père vivent dans une cabane, au fond des bois. Ils rendent service, coupent du bois et se tiennent à l'écart des soubresauts qui secouent les habitants de Chust. Car des morts violentes surviennent et entraînent des conséquences irréversibles. Un jeune type prénommé Stefan a été retrouvé assassiné. Selon une coutume ancestrale, le village doit organiser "les noces funèbres". Pour épargner la malédiction qui s'abat sur les morts célibataires, il faut le marier à une fille du village, devant son tombeau ouvert. Après la cérémonie, la fille passe quarante jours de deuil confinée dans un cabanon, à l'orée du bois, sans voir âme qui vive. La fille choisie est Agnès, celle que Peter chérit.
Il va tenter d'interférer dans le jugement des Anciens, à la tête desquels se trouve Anna, une vieille femme au physique repoussant. En comité d'accueil, Peter est vivement repoussé et invité à aller voir ailleurs. Depuis peu, son père et lui dérangent. Tomas est effectivement un ivrogne invétéré et la récente venue des tziganes, qui campent dans la clairière, ne profite pas à la réputation du bougre. On raconte sur lui des tonnes d'histoires, liées à son passé, selon lesquelles Tomas cacherait des trésors inestimables. La caisse sous le lit de son père en est la preuve, même Peter a interdiction de l'approcher !
Bref, en attendant, Agnès est conduite dans sa prison de fortune et est coupée du reste du monde. Peter veut s'assurer qu'elle est en bonne santé mais il découvre alors qu'il n'est pas le seul à lui rendre visite. A la nuit tombée, un individu, se faisant passer pour Peter, se glisse jusqu'à sa fenêtre et lui tend une main froide, en la cajolant d'une voix douce mais qui reste, dans le fond, terrifiante.
Je vous avoue que, sans jamais nommer la source du problème, on comprend bien vite de quoi parle ce roman ! Mais Marcus Sedgwick a eu l'intelligente idée de brasser les contes et vieilles légendes d'Europe de l'Est pour traiter son sujet. Les sources sont fiables, pour un rendu romanesque. L'ambiance est impeccable, sombre, gothique et captivante. Les pages de ce livre se tournent à vitesse folle (les chapitres sont courts, cependant). Peut-être le début est-il vaguement opaque et douteux, mais très vite le lecteur va mordre à l'hameçon et ne lâchera plus son livre ! La forêt des maudits est un roman qui se lit à tous les âges, si le sujet vous plaît, alors n'hésitez pas !
Milan, mars 2007 - coll. Grands Romans - 230 pages. 13€
traduit de l'anglais par Emmanuelle Pingault - titre vo : My swordhand is singing.
C'est Mélanie (Book in) qui, la première, a su me donner envie...
Vampires : La naissance - L.J. Smith
De retour de ses vacances en France, Elena est soudain prise d'une immense lassitude à regagner sa routine de Fell's Church, petite ville de Virginie. Jolie brin de fille, c'est aussi la reine de l'école. Elle connaît son pouvoir de fascination sur les garçons, alors comment n'est-elle pas agacée devant le nouveau venu qui reste imperméable à ses charmes ! Stefan Salvatore, au volant de sa porsche, sexy en diable avec son blouson en cuir taillé sur mesure, tout droit venu d'Italie et lunettes noires sur le nez, crée sensation ! Les filles rêvent de faire sa conquête, Elena en tête. Mais le garçon est fuyant, très mystérieux, il ne se lie avec personne. Ce qu'il ressent pour la belle Elena est un mélange de répulsion et d'attraction, car il sait que pour le bien de la jeune fille il faut qu'il se tienne à l'écart.
Cela vous rappelle forcément quelque chose ? Le schéma de Twilight, la série à succès de Stephenie Meyer. Ai-je trouvé là un autre phénomène de lecture ? Naaaan. Cruelle déception. J'ai même eu le sentiment d'avoir été totalement arnaquée. C'est du Harlequin déguisé, bourré de niaiseries et de clichés tellement ridicules que ça en devient risible à la fin. Pfff, pitoyable. (Visez la couverture... un indice !)
Dans ce livre, on découvre chez le personnage masculin une âme torturée et une soif constante et exigeante. Là aussi, il tente de se fondre parmi les humains et cherche à vivre un semblant de vie ordinaire. Stefan a cependant un lourd différent avec son frère, Damon, notamment parce qu'il tente de se détacher de sa nature vampirique. Le spectre d'une fille aimée, Katherine, vient aussi hanter notre damné, laquelle semble s'être réincarnée sous les traits d'Elena.
En même temps, à Fell's Church, un cadavre a été retrouvé, vidé de son sang. Les soupçons se portent sur Stefan, l'étranger qui s'isole et cultive ses secrets. Tellement facile... Pourtant, Elena sait qu'il est innocent et veut le prouver sans révéler ce qu'elle a découvert. L'affaire va se compliquer avec la disparition du garçon, qui signe sa culpabilité aux yeux de tous, mais pour la jeune fille cela signifie que Damon est en ville pour réclamer vengeance. Aucun doute possible, il est venu pour mettre la main sur Elena.
Inutile de préciser que Stefan Salvatore n'arrive pas à la cheville d'Edward Cullen, c'est une évidence. Un fait troublant, toutefois, me frappe car c'est un livre édité en 1991 et l'histoire a été inspirée à son auteur d'après un rêve... la coincidence est mince avec Stephenie Meyer. De plus, il y a plusieurs points concordants (le garçon à la beauté inhumaine, sa nature à combattre la damnation et l'envie de se ranger dans la foule...). Je sais bien que toute comparaison s'arrête là, la série Twilight est mille fois mieux, plus palpitante, portée par des personnages au charisme renversant. Pour avoir trop espéré retrouver ce même sel dans la série de L.J Smith, je me sens amèrement frustrée et déçue !
C'est une série en quatre tomes (plus d'infos).
Editions J'ai Lu, 2000 pour la traduction française - 190 pages.
traduit de l'anglais par Agnès Girard - titre vo : The Vampire Diaries, The Awakening.