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Chez Clarabel
30 mars 2018

La disparition de Josef Mengele, par Olivier Guez

Sélection #Club_Audible Mars 2018

La disparition de Josef Mengele1949 : Josef Mengele arrive en Argentine. Caché derrière divers pseudonymes, l'ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s l'inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L'Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s'enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l'angoisse, ne connaîtra plus de répit... jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.

1- Qu’avez-vous pensé du ton du narrateur/auteur ?

Détaché. Morne. Glaçant. 

2- Selon vous le problème émanait-il du ton du narrateur ou du récit en lui-même ?

Certes le texte est lourd, mais le ton du narrateur est beaucoup trop solennel et déprimant.

3- Quelle a été votre assiduité d’écoute ? 

Je pensais l'écouter rapidement (6h, c'est peu) et puis j'ai vite freiné des deux pieds car l'histoire est lourde, le personnage de Josef est détestable au possible, sans compter les informations qui deviennent vite étouffantes à force de les accumuler. Du coup j'ai ralenti, pour souffler et tenter de mieux apprécier la lecture.Mais cela a été difficile.

4- Avez-vous été choqué/surpris/dérangé par les actes réalisés par Joseph Mengele et décrits dans le livre ?

Choquée, horrifiée, dégoûtée... ce type incarne l'ignominie humaine dans toute sa splendeur. Sans scrupules. Absence de remords. Conviction de son bon droit. Refus de débattre de ses actes. Lâcheté. Mépris total etc. Une belle ordure ! Et ses expériences, au nom de la science, mygod, on a beau avoir eu connaissance de telles horreurs dans nos manuels d'histoire, c'est toujours une claque d'en découvrir l'ampleur dans un roman. 

5- Quel a été votre passage préféré ?

Préféré, aucun. L'ensemble du livre a eu sur moi un effet de marée noire. J'étais comme engluée, franchement écœurée et j'ai suffoqué à maintes reprises, par contre j'étais curieuse de comprendre l'étendue de la fuite des nazis après-guerre, la large complicité et les réseaux organisés pour complaire à leurs exigences, couvrir leurs actes et identités. La prise de conscience de l'holocauste dans la mémoire collective est survenue progressivement, d'où les nouvelles chasses à l'homme et les combats menés par les Klarsfeld par ex. Au final, c'est plein de petits passages marquants.

- Dernière question : quel rôle donnez-vous à l'interview finale de l'auteur par rapport au récit et au travail de l'auteur ?

L'interview est complémentaire à l'écoute du roman. C'est toujours éclairant de comprendre les motivations de l'auteur et son approche avant de se lancer dans l'écriture.

 

©2017 Éditions Grasset & Fasquelle

(P)2018 Audiolib. Texte lu par Olivier Guez (durée : 5h 47)

La disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d'opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l'argent et l'ambition. Voici l'odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.

 

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30 mars 2018

Bilan du mois : Mars 2018 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

tulipe rose

Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !

extrait: Victor Hugo, Toute la lyre

 

 

Le célèbre catalogue Walker & Dawn, de Davide Morosinotto

Une fille au manteau bleu, de Monica Hesse

Le sel de nos larmes, de Ruta Sepetys

Mes nuits à la caravane, de Sylvie Deshors

Coment maximiser (enfin) ses vacances, d'Anne Percin

 

Trois baisers, de Katherine Pancol

Gaspard ne répond plus, d'Anne-Marie Revol

En attendant Monsieur Bellivier, de Britta Röstlund

Un traître à Kensington Palace, d'Anne Perry

Après l'incendie, de Robert Goolrick

 

(Moisson du mois de mars 2018)

 

30 mars 2018

Les larmes de la liberté, de Kathleen Grissom

Les larmes de la liberté audible

James Pyke est devenu un homme riche et respectable, bien intégré dans la société bourgeoise de Philadelphie. Adopté par la famille Burton, il a su se construire une réputation d'orfèvre et séduire un large public féminin. James est célibataire, mais entretient une liaison avec Caroline Preston, une femme mariée à un type imbuvable. Aussi, pour couper court aux rumeurs, James décroche une bourse du musée et part dans le Sud étudier les oiseaux, son autre passion. Mais notre homme a, en fait, d'autres motivations cachées et doit retourner au plus vite sur les terres de son passé qu'il a quittées, vingt ans plus tôt, après avoir tué un homme. Après s'être sauvé de Virginie, James a été secouru par Henry, un esclave en fuite, lequel est aujourd'hui en grande détresse car son fils Pan a été kidnappé par des trafiquants. Apprenant également que le secret de ses origines commence à transpirer, James précipite son départ.

Ce roman peut être lu dans la continuité de La colline aux esclaves, même si les deux œuvres sont assez indépendantes. On retrouve ici le personnage de James, fils d'un planteur et d'une esclave, qui a masqué ses origines pour évoluer dans un monde de faux-semblants, d'où l'on perçoit la fragilité et la détresse. D'ailleurs, tout dans cette lecture est romanesque à outrance. Au cours de son voyage dans le Sud, James va rencontrer la famille Spencer, un veuf et ses deux filles, qui vont l'accueillir sur leur propriété et lui faciliter sa prise de contact avec leurs voisins. Coup de chance pour lui, Pan n'est pas bien loin et James va tracer son chemin bon an mal an. C'est sûr que l'histoire abonde en clichés et revers providentiels, le parcours de James est jalonné de péripéties et de rebondissements palpitants, qui font tenir en haleine et aussi lever les yeux au ciel. C'est fleur bleue et assumé, OK pour moi. Par contre, les premiers rôles m'ont souvent agacée, mais j'ai beaucoup aimé le majordome Robert, la pétulante Adélaïde et l'inoubliable Sukey !

L'histoire est donc belle et attachante, peut-être moins prenante que La colline aux esclaves, probablement parce que j'ai été moins touchée par la voix d'Olivier Chauvel et son interprétation parfois trop caricaturale, mais l'écoute est, malgré tout, agréable et captivante !

©2017 Leduc.s. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Allard

(P)2017 Audible Studios. Texte lu par Olivier Chauvel. Durée : 12h 25

 

28 mars 2018

Après l'incendie, de Robert Goolrick

En faisant référence, à tort ou à raison, au célébrissime roman de Margaret Mitchell, l'éditeur avait beau jeu de m'attirer dans ses filets ! En effet, l'histoire est tout ce qu'il y a de plus flamboyant et romanesque dans le genre.

APRÈS L’INCENDIE

Diana Cooke est une héroïne fascinante - cette beauté sudiste vit dans une magnifique propriété en Virginie et évolue avec aisance parmi la bonne société. Or, la réalité est moins glorieuse car la famille Cooke est ruinée. Pour sauver le domaine de Saratoga, ses parents n'hésitent pas à conclure un mariage avec le capitaine Copperton, un homme riche, puissant et parvenu. Diana a dix-huit ans, elle est naïve et intrépide, éblouie par les voyages en Europe et les toilettes clinquantes. Le réveil aura néanmoins un goût amer. Car cette parade, tristement banale, ne masque pas la brutalité d'un mariage vulgaire. Diana Cooke Copperton va pourtant connaître un destin incroyable, au sein duquel la flamme de la passion ne faiblira jamais.

Après un début laborieux, en raison d'un style lourd et ampoulé, j'ai finalement dévoré le roman en deux jours ! Clairement, j'ai été envoûtée par cette superbe fresque sentimentale, où se bousculent tous les clichés, avec des personnages caractériels, des élans du cœur déraisonnés, des drames en cascade et des émotions déchirantes. On se fond, avec un plaisir énorme, dans le décor de cette Amérique sudiste, accrochée à ses vieilles valeurs et ses grandes demeures historiques. De plus, le récit est surprenant et sensuel, avec une Diana en maîtresse absolue, femme entière, qui livre son corps et son cœur à ses instincts charnels, sans retenue, sans tabou.

Le roman parle donc d'amour, de fureur et de passion, évoque aussi la famille et l'héritage, relie le passé et le présent, en somme c'est ensorcelant. Au-delà d'un certain penchant pour les démonstrations excessives, la lecture se révèle époustouflante. Il n'y a qu'à fermer les yeux et s'imaginer qu'on part pour un long voyage ! Grandiose, vraiment. ☺ 

10/18 (2018) - Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie de Prémonville

Après l’incendie est suivi d’une nouvelle autobiographique inédite, Trois lamentations : le récit autobiographique d'une année où un très jeune Goolrick a partagé sa classe avec trois jeunes filles rejetées par le groupe : une prolétaire, une obèse et la première fille noire scolarisée parmi les Blancs.

27 mars 2018

Mes nuits à la caravane, de Sylvie Deshors

Mes nuits à la caravaneGros cœur rouge sur ce roman, où l'on rencontre une bande de potes hyper attachante, dans la verte campagne limousine, autour d'une histoire simple mais bouleversante.
Lucile vit seule avec son père, qui a tendance à oublier son désespoir dans l'alcool. Sa mère est morte d'un cancer, le restaurant familial a brûlé dans un incendie criminel, l'assurance n'a pas remboursé les pertes. Le moral est donc au plus bas, mais Lucile refuse d'en accepter davantage.
Ne supportant plus l'attitude indigne de son père, elle claque la porte de la maison et part s'installer dans la caravane au fond du jardin. Ce lieu servait autrefois de refuge à sa maman, qui aimait peindre et s'isoler dans sa bulle. La caravane est donc imprégnée de ses souvenirs. Du coup, tout remonte à la surface, les émotions, le passé, les vieilles histoires d'amour et de jalousie, les rancunes tenaces, les dettes, les trahisons... Bref.
C'est en compagnie de ses meilleurs amis - Ben, Djoul et Léna - qu'elle se bricole un cocon douillet, lequel deviendra également le point d'ancrage pour les amateurs de musique et de poésie. Le cadre est féerique, l'ambiance festive et joyeuse. C'est feutré et réconfortant comme j'aime. Et puis les paysage sont magnifiques. On met en avant une région au charme bucolique insoupçonné (Bellac et ses alentours), en plus d'une communion parfaite entre ces jeunes gens en plein apprentissage de la vie.
C'est idylllique, avec juste ce qu'il faut d'espérance, de folie, de désarroi, d'amitié et d'amour. J'ai beaucoup aimé ! À lire et découvrir comme une parenthèse enchantée.

Rouergue, coll. doAdo (2018)

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26 mars 2018

Gaspard ne répond plus, par Anne-Marie Revol

Gaspard ne répond plusCandidat d'un jeu de téléréalité (type Pékin Express), Gaspard de Ronsard est victime d'un accident, lors d'un simple transfert de l'équipe technique, le type a basculé du camion et croupit désormais dans un fossé entre la frontière chinoise et nord-vietnamienne. Il a les deux jambes brisées, le moral au plus bas, sans eau, sans nourriture et sans sa balise GPS. C'est seulement au petit matin, des centaines de kilomètres plus loin, que sa disparition est remarquée et signalée en haut lieu. À Paris, la production retient son souffle et cherche à tout prix à étouffer le scandale. Tous les moyens sont déployés pour ratisser la campagne et baillonner la presse - peine perdue. Car les coups bas se multiplient, dans une société où l'appât du gain et du sensationnel prime sur toute moralité. Pendant ce temps, loin du fracas, notre jeune ami a été secouru par des villageois, qui refusent tout confort moderne et luttent pour préserver ses valeurs, en obéissant au doigt et à l'œil à leur chef, l'impitoyable My Hiên. Celle-ci retient clairement Gaspard en otage et ne lui laisse pas d'autre choix que de faire la lecture à voix haute à leur petite communauté, reprenant ainsi le flambeau laissé par un certain Hubert Bertillon, un explorateur français qui a tout plaqué pour suivre son grand amour et s'installer à l'autre bout du monde. Gaspard ne discute pas, étonné de sa propre curiosité et de son intérêt grandissant pour cet individu. Il espère ainsi recroiser sa propre enquête sur la disparition de ses parents... Ah, mais il ne faut pas croire que tout est écrit d'avance ! Ce roman a justement de l'ingéniosité et de la rouerie à revendre. C'est franchement réjouissant ! Le ton est vif et cocasse, le rythme fougueux et facétieux. Cela se déguste sur 500 pages, au gré d'anecdotes désopilantes, d'aventures rocambolesques et de personnalités pittoresques. Une formidable énergie se dégage et enveloppe le roman, qui pétille joyeusement et nous entraîne sur les pistes d'une intrigue déjantée et distrayante ! Très chouette découverte.

JC Lattès, 2016 / repris en Livre de Poche (mars 2018)

 

26 mars 2018

Une question d'harmonie, de Bérengère de Chocqueuse

Une question d'harmonie

Paul a 80 ans et vit seul dans son appartement, quand la jeune Julia, 25 ans, étudiante en art, s'invite chez lui tous les dimanches. Elle est vive et spontanée, elle babille en toute insouciance, déterminée à apporter chez le vieil homme un peu de légèreté et de bonne humeur.
Les semaines passent, et Paul se montre toujours renfrogné et peu coopératif. Julia sent sa propre motivation battre de l'aile. Plus elle le questionne sur sa vie privée, sur son passé, sur son histoire, plus l'homme sombre dans la mélancolie.
Non, Paul ne confiera jamais rien de Nicole, son grand amour, leur rencontre en Normandie, leur bande de copains, sa découverte de la contrebasse, son apprentissage dans la musique, ses concerts, ses tournées, le tourbillon de la vie, étourdissant et implacable...
Ces chapitres du passé viennent s'immiscer dans la routine d'une existence assez plate, où l'on peine à s'attacher à Julia et à s'émouvoir de sa relation avec Paul. C'est empreint d'élégance, de bienveillance, mais ça pêche en tendresse et en force.
Je n'ai pas trouvé de réelle intensité émotionnelle dans ce roman, l'écriture est appliquée et d'une grande sobriété, mais trop lisse et proprette pour me toucher. La rencontre entre Julia et Paul me laisse insensible et songeuse, à l'idée que les générations transcendent les différences et comblent les lacunes etc., non, vraiment pas. C'est finalement peu convaincant, malgré de jolies qualités, la lecture m'a inspiré essentiellement de l'ennui. 

Belfond, 2016

 « Cela faisait près d'un mois que Julia passait ses dimanches après-midi chez le vieux monsieur. Arroser les plantes, trier quelques papiers, monter un pack d'eau pour la semaine... Elle le faisait de bon cœur, pour rendre service, et il s'en montrait reconnaissant, conscient que son aide était la bienvenue. En revanche, s'engager dans une discussion personnelle et parler de soi... Elle avait beau l'interroger, il se fermait comme une huître. Pourtant, c'était avant tout pour l'aspect humain qu'elle avait voulu faire partie de cette association. Persuadée qu'une personne âgée, isolée, aurait beaucoup à lui apporter, elle s'était mis en tête de nouer une relation de proximité, presque d'amitié, avec lui. »

26 mars 2018

Mentir aux étoiles, d'Alexandre Chardin

Mentir aux étoilesLéon a 11 ans et fait sa rentrée au collège, sous le regard ému de ses parents... du moins, sa maman ne masque pas son angoisse à l'idée de lâcher son petit dans la jungle hostile. Pour la première fois, le garçon va gérer seul son rapport aux autres et sa concentration en classe. Certes, Léon est un enfant intelligent, à l'esprit vif et éveillé, il est néanmoins facilement distrait. Un vol de papillon, une colonie de fourmis, un battement d'ailes, un python dans les WC, bref un rien l'entraîne dans la contemplation et la rêverie. Ce détail peut déconcerter, mais Léon se défend d'être un garçon comme les autres. Alors, quand les plus grands du collège lui prennent la tête et lui cherchent des noises, l'enfant encaisse puis se rebiffe... rassuré par Salomé, sa nouvelle amie qui porte du rouge à lèvres et des vêtements moulants. Elle n'a peur de rien, ni personne, elle se désigne volontaire pour le protéger, en digne fiancée de pirate ! Au final, c'est une histoire poignante qui nous fait rencontrer un jeune héros au cœur pur, dont l'innocence est bafouée et malmenée par des brutes sans cervelle. Son combat est évidemment empreint d'espoir et insuffle beaucoup de courage, ce qui permet à Léon de grandir, affûter ses armes et évoluer de façon spectaculaire au cours des quelques 200 pages du roman. Au-delà du titre évocateur et sa couverture doucereuse, la lecture nous plonge dans une profonde réflexion sur la différence, la famille et le désir d'émancipation. L'approche est poétique, sans toutefois nuancer le poids des mots et de la souffrance. Globalement, c'est un petit roman qui se découvre avec tendresse... même s'il ne suscite pas non plus un engouement débordant, du fait des émotions trop compactes dans un vaste champ d'action. Je n'ai donc guère ressenti d'implication personnelle et suis restée en retrait, attentive et bienveillante, mais sans élan particulier. Peut convenir dès 9-10 ans. 

Casterman, 2018 / création graphique @Romain Dumas

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24 mars 2018

La Plage de la mariée, de Clarisse Sabard

La plage de la mariée

À 30 ans, Zoé voit son existence chavirer en apprenant l'accident de moto de ses parents. Son père est mort sur le coup, sa mère est hospitalisée, dans un état grave, et a juste le temps de souffler à sa fille qu'elle a grandi dans le mensonge et que son véritable père vit en Bretagne, près d'un site légendaire surnommé La Plage de la mariée. Sous le choc, Zoé est submergée par le chagrin et l'incompréhension, avant de tout plaquer pour partir à la recherche de son père. Elle débarque ainsi dans un petit village breton et trouve rapidement une nouvelle famille providentielle, à la Cupcakerie d'Alice. La patronne et ses habitués accueillent avec effusion cette jeune sudiste, un brin gaffeuse et empêtrée dans sa mélancolie. Tous vont guider ses nouveaux pas et lui redonner goût au bonheur. Charmant et guilleret, le roman l'est sans aucun doute. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai savouré sa lecture, heureuse de retrouver un univers qui avait tant su me séduire avec Les lettres de Rose. Cette fois, quelques couacs sont peut-être intervenus (la personnalité de l'héroïne est nunuche au possible, l'impression d'une fable utopique est également persistante) mais c'est sans rancune car la petite mélodie est légère et agréable à écouter. Une jolie balade au parfum iodé et au goût de caramel beurre salé.

©2017 Leduc.s (P)2017 Audible Studios (exclusivité)

Lu par Camille Lamache / durée : 13h env.

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24 mars 2018

En attendant Monsieur Bellivier, de Britta Röstlund

En attendant monsieur Bellivier

Étonnant chassé-croisé dans les rues de Paris ! Boulevard des Batignolles, l'épicerie de Mancebo devient le nouveau point d'observation des faits et gestes de Ted Baker, un écrivain d'origine américaine, soupçonné d'infidélité par son épouse. Un jour, celle-ci propose à Mancebo de le surveiller durant ses absences et de lui transmettre ses rapports confidentiels dans un bocal d'olives. Notre homme accepte, mais signe pour un complet chahut de son existence tranquille - filatures loupées, migraines et intimidations. Plus Mancebo fouille la vie de l'écrivain, plus il s'interroge sur ceux qui l'entourent. Sa femme, son fils, son cousin et son épouse ne le reconnaissent plus, mais Mancebo doit taire son nouveau rôle de détective.
De son côté, Helena est journaliste, mais souffre de dépression et de surménage. Attablée dans un café, un inconnu l'aborde en lui demandant si elle attend Monsieur Bellivier. Elle répond oui, sans réfléchir. Puis l'accompagne dans une tour de La Défense, dans un bureau désert, et se poste seule face à un ordinateur. Elle doit ainsi transférer à M. Bellivier des mails indescriptibles. Ne pas adresser la parole aux autres employés. Et rentrer chez elle, avec un gros bouquet de fleurs. Intriguée par cette étrange mission, Helena suit pourtant les consignes à la lettre mais finit par prendre les fleurs en grippe. Elle cherche donc à s'en débarrasser et les dépose dans un cimetière juif... au grand mécontentement d'un vieux monsieur qui la sermonne avant de s'effondrer sous ses yeux.
J'ai été agréablement surprise par ce roman, qui raconte deux histoires assez farfelues, dont on attend longtemps l'impact ou le lien invisible, même si ce n'est finalement qu'un détail car on s'embarque dans leurs aventures avec un ahurissement permanent. C'est tout en finesse, en élégance et avec humour aussi que Mancebo et Helena évoluent, alimentant la lecture de leurs anecdotes truculentes. Parfois le rythme pêche un peu, le roman perd de sa fraîcheur et s'encroûte légèrement, pour finalement se ressaisir avec panache et livrer un dénouement tout aussi cocasse. J'ai alterné les émotions, entre curiosité et attendrissement, perplexité et étonnement, mais j'ai globalement ressenti beaucoup d'attachement à accompagner les personnages dans cette lecture aux épisodes improbables. Le roman aussi nous plonge dans les rues de Paris avec une authenticité rayonnante, et c'est tout à l'honneur de son auteur, Britta Röstlund, une suédoise résidant en France depuis 17 ans. Son regard est empreint d'admiration et d'amour, et cela se ressent. Très jolie rencontre !

JC Lattès, 2018 - traduit par Esther Sermage & Isabelle Piette

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« Mancebo secoue la tête. Il fait chaud, mais des glaçons dans le pastis, il ne faut pas exagérer. »

 

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