Famille, tracas & Cie - Laurie Colwin
A quarante ans, Jane Louise est une jeune femme mariée à Teddy, homme secret et charmant, fils de divorcés et hanté par cette enfance bâclée. Jane Louise aussi n'est pas en reste concernant ses jeunes années, c'est pourquoi elle est bien décidée de s'épanouir dans le mariage. Or, très vite, des angoisses la gagnent, comme le poids de la famille, le sentiment de n'être pas celle qui convient pour Teddy, l'envie d'un enfant et son risque, et aussi son travail de graphiste dans une maison d'édition, son collègue Sven qui la harcèle, ou son amie Dita qui joue la carte de l'indifférence soudaine... En plus de l'amour infaillible de son mari, Jane Louise peut également compter sur sa meilleure amie Edie, autre spécimen en peine familiale !
Les romans de Laurie Colwin ont généralement des débuts bancals, à mon goût. Celui-ci ne déroge pas à la règle, quand j'éprouvais une certaine amertume sur l'orientation de "Famille, tracas & Cie". En fait, ce titre ne me plaît pas, il est trop hasardeux. En anglais, il s'intitulait "the big storm", terme beaucoup plus équivoque autour de l'implacation du mariage, de l'engagement, pour des jeunes gens fragilisés par leur passé. Et comme souvent chez L. Colwin, on s'embarque vers un ailleurs terriblement nostalgique (une Amérique des années fin70 - début 80, sur la côte bon chic bon genre du Massachussetts) et raffiné, distingué, comme l'écriture (les week-ends à la campagne, la veillée de Noël, le goût de chiner...). Car en fait dans ce roman, il ne se passe pas grand-chose au final, juste une belle histoire, "une vie merveilleuse", sans soubresauts, où juste un aperçu, vite avorté. Ce roman est bien lisse, un peu trop pour certains. Il est également totalement focalisé sur le personnage de Jane Louise, surtout vers la fin, au détriment de son mari Teddy. Mais dans l'ensemble, il y a de très pertinentes réflexions qui ont eu écho chez moi (la place de la belle-famille, la maternité, le travail, la tentation...) et pour résumer grosso-modo j'ai aimé, un peu et beaucoup. Pas mon favori, mais accro du style Colwin !
Autrement