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Chez Clarabel
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23 novembre 2007

Rita, New York, 1964 - Unni Nielsen

rita_new_york_1964Quatrième de couverture

Lorsque Rita, une jeune Norvégienne, débarque à New York en 1964, le rêve américain brille toujours aussi fort pour ceux qui viennent d'ailleurs. Et tout s'enchaîne si vite quand on a dix-huit ans. Elle rencontre Ove, un garçon silencieux. Ils passent des nuits ensemble à s'aimer sur le toit de leur immeuble, à Brooklyn. Mais durant cet été si chaud de l'année 1964, la roue de l'Histoire tourne vite. Ove est appelé par l'armée américaine pour aller se battre au Vietnam. Personne ne proteste contre cette guerre. Pas encore. Et Rita n'ose pas lui écrire ce secret dont elle est si fière. Bientôt, la guerre sera terminée, non ?

*******

Il y a trois éléments clefs dans ce livre, comme l'indique le titre : une héroïne de 18 ans, Rita, qui débarque à New York après une longue mission en mer à bord d'un navire de la United Fruit Company où elle était télégraphiste, en plein dans l'année 1964. A la même époque, la société américaine va vivre sa période la plus troublante avec les mouvements sociaux, le début des droits civils (le Black power, l'assassinat de Malcolm X, la persécussion raciale) et le désastre annoncé de la guerre au Vietnam.

En 1964, il fait très chaud, Rita traîne sur les toits d'un appartement de Brooklyn, elle est amoureuse et passe son temps en compagnie d'un groupe d'accordéonistes, de jeunes insconcients et des idéalistes. Mais la guerre les rattrape, les premiers appelés doivent partir sur le front et découvrir l'ampleur du bourbier. Rita elle-même va se mouiller à la conscience politique, en suivant de près ou de loin les courants émergents grâce à sa rencontre avec Winnie, une Afro-américaine à la beauté renversante. Et puis Rita va tomber enceinte, attendre un enfant dans ce chaos international, et apprendre abruptement que sa place n'est plus souhaitée en Amérique.

Le propos du roman est foncièrement brutal, et pourtant l'auteur norvégienne, Unni Nielsen, s'est contentée d'un tableau épuré où son écriture subit les mêmes cahots que ce que vivent les personnages. Elle-même parle d'une « langue plus jeune, plus rapide, plus impertinente par moments ». Personnellement je n'ai pas été totalement séduite par ce style, mais je trouve qu'il colle à merveille dans le récit et le message annoncé. Outre la naissance de la prise de conscience politique qu'aborde ce livre, il traite aussi d'une société en rupture, déracinée et déroutée par un manque de repères, et qui voit dans la musique un moyen de se raccrocher à la beauté du monde, à l'espoir d'une paix pour tous (citons pour exemple les Beatles, Hendrix, Bach et la chanson folk...).

C'est en quelque sorte un roman engagé contre toutes les guerres « qui n'en finissent par de finir » et qui sont « une maladie de l'âme » (dixit Martin Luther King), c'est aussi et avant toute chose un roman sur les années 60 et qui parle d'une certaine jeunesse tiraillée, porteuse de tant de révoltes et de rêves unifiés ! Difficile à lire, à destiner pour les lycéns qui étudient ce sujet dans leur programme d'histoire.

Editions du Rouergue - coll. doAdo monde - 252 pages.  11,50 €

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud.

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Commentaires
C
Oui, ce style colle avec l'histoire et le message que l'auteur veut transmettre. J'étais tout à fait d'accord sur ce point, par contre je n'y ai pas été très sensible.<br /> Mais cela n'enlève pas la puissance que dégage ce livre, et je suis persuadée qu'il mérite d'être lu, et surtout qu'il gagne à être connu !<br /> Merci de ton commentaire, Adèle !
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A
Moi, j'ai craqué sur le bouquin!<br /> Je trouve justement que le style d'écriture rend bien compte des sentiments des personnages, que le "haché" du texte rend lui aussi bien compte du chaos de l'époque.<br /> Je trouve que 1964 et cette écriture sont très compatibles, et je parle en connaissance de cause, après avoir lu d'autres livres sur 1964, et c'est se style qui, pour moi, fait le mieux passer les émotions.<br /> J'ai aussi beaucoup aimé les références historiques et musicales à la fin du livre.<br /> Enfin, tout ça pour dire que c'est un de mes coups de coeur du moment...
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C
Ce n'est pas le principe de narration qui m'a gênée, mais vraiment le style d'écriture, ce genre syncopé, haché menu... j'étais sceptique. Pourtant, comme je le souligne dans mon commentaire, j'ai trouvé que cela collait à la perfection avec l'esprit du livre, avec le message rapporté par l'histoire.<br /> Si je n'étais pas été séduite sur le coup, j'ai su très vite faire abstraction de ce (léger) défaut pour totalement m'absorber dans le récit.<br /> Au plaisir de te revoir, Mu !
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M
moi, c'est justement l'écriture qui m'a intéressée... j'ai bien aimé ces retours, ces reprises dans la narration (surtout au début), comme si l'histoire en marche ne pouvait que les entraîner vers une désillusion inéluctable. <br /> effectivement c'est un roman pour des ados bons lecteurs
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C
Advienne que pourra ! ... je laisse ce livre voguer vers de nouvelles aventures ! bonne chance, donc ! :)
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