Un coupable presque parfait, de Robin Stevens
Repéré depuis des mois, ce roman détenait la promesse d'une lecture au charme pétillant et au contenu croustillant, puisqu'il est question d'une enquête criminelle au cœur d'un pensionnat anglais dans les années 30 ! Miam, miam. J'étais impatiente de passer à table ! ^-^
Deux amies, Daisy Wells et Hazel Wong, ont créé leur club de détectives mais n'ont jamais pu démontrer l'étendue de leurs compétences. Il faut dire qu'à Deepdean l'ambiance est plutôt paisible. Les pensionnaires vivent sous la coupe d'un règlement très strict et occupent leur temps entre les leçons, les études, les repas et le coucher selon une discipline rigoureuse. Aussi, les filles doivent ruser pour échapper à toute surveillance, soit pour comploter en douce des farces ou pour convoquer des assemblées spéciales et discuter de leurs enquêtes.
Pour la première fois, les détectives Wells & Wong ont un vrai crime à résoudre. Hazel vient en effet de découvrir, sur le parquet du gymnase, le corps démantibulé de son professeur de biologie, Miss Bell, avant de mystérieusement disparaître. La jeune fille est choquée, mais perplexe, tandis que son amie Daisy est survoltée et prend aussitôt la direction des opérations : dresser la liste des suspects, pousser des interrogatoires à la ronde et démasquer le coupable.
Seulement, il y a un monde entre dévorer des romans policiers et se confronter à la réalité, nos demoiselles vont l'apprendre à leurs dépens et commettre quelques petites erreurs (manque d'impartialité dans leurs jugements). Résultat, nos enquêtrices se fâchent car elles ne partagent plus les mêmes opinions ni les mêmes vues sur leur travail. Cela s'embrouille gentiment pour mieux nous balader dans l'enceinte de cette école austère et à l'ambiance inquiétante.
Au passage, l'auteur revient sur la première rencontre entre Daisy et Hazel, que tout sépare, puisque l'une est fille de Lord et l'autre débarque de Chine, même leurs caractères sont diamétralement opposés, car si toutes deux sont intelligentes et réfléchies, Daisy est impulsive et Hazel plus discrète, mais les deux s'accordent pour équilibrer leur tandem.
La lecture remplit ainsi son contrat à nous fournir une aventure pleine d'esprit et de suspense, dans un contexte délicieusement guindé mais où on ressent aussi le poids des traditions et de la discipline intransigeante. Un deuxième tome est déjà annoncé en fin de roman, et espérons que la série rencontrera du succès pour ne pas succomber à la malédiction des suites jamais traduites après le deuxième tome (cf. Les incorrigibles enfants de la famille Ashton de Maryrose Wood, Avant minuit de Christopher Edge ou Les affreusement sombres histoires de Sinistreville de Christopher William Hill entre autres).
Traduit par Faustina Fiore pour les éditions Flammarion Jeunesse / Août 2016