Pavor Nocturnus : L'histoire d'un petit garcon un peu trop parfait, de Letizia Iannaccone & Marilina Cavaliere
Pavor Nocturnus est un petit garçon chouchouté par sa maman, qui lui prépare de bons petits plats, l'oblige toujours à s'habiller chaudement et lui recommande aussi de ne pas s'approcher des autres bambins ou des animaux souvent porteurs de bactéries. Engoncé dans sa grosse écharpe, Pavor grandit dans une bulle ultra-sécurisée.
Et pourtant, malgré toutes ces précautions, l'enfant finit par attraper une drôle de maladie. Chaque nuit, Pavor est victime d'un phénomène étrange qui l'empêche de dormir. Consulté aussitôt, le médecin est perplexe mais recommande à Pavor de jouer en plein-air et de se lier aux autres copains. Selon lui, cet enfant souffre d'un excès de sérieux qui se traduit par un manque de prédisposition aux jeux, d'où son stress et ses terreurs nocturnes ! ^-^
Au revoir, le petit garçon un peu trop parfait ! Place à l'enfant qui fait du bruit, qui se roule par terre, qui est couvert de boue et qui prend tous les risques (les poux, la grippe, les léchouilles des chiens puants ne lui font plus peur). Et le résultat ne se fait pas attendre. Épanoui, Pavor fait enfin de beaux rêves.
Avis à toutes les mamans poules, cette lecture prête à sourire et tourne en dérision les petites manies qu'on reproduit malgré nous en surprotégeant nos enfants ! Le sujet est abordé avec beaucoup d'humour, de tendresse et de poésie. Par exemple, les conseils du médecin pour ouvrir l'enfant au monde sont assez prodigieux : rêver les yeux ouverts, contempler les choses d'en haut ou d'en bas, selon ce qu'on préfère. Et il y a aussi la liste des dangers autour de Pavor qui est aussi saugrenue qu'exagérée (des rhumes morveleux, la morsure du voisin ou la fièvre dévorante qui te brûle en un clin d'œil). De jolis excès farfelus pour nous rappeler de lever le pied et de moins étouffer nos enfants.
Une histoire attendrissante et aux illustrations savoureuses qui attirent le regard et la curiosité. Une super pioche.
Seuil Jeunesse - Août 2016