Ne reviens jamais, de David Bell
Apprenant par la police la mort de sa mère, seule, dans sa maison, Elizabeth Hampton, étudiante en master d'histoire à l'université de l'Ohio, se rend aussitôt au chevet de son frère handicapé, Ronnie, qui vivait avec elle. Les inspecteurs posent quelques questions d'usage, avant de placer le jeune homme dans un centre spécialisé pour le soigner.
Sous le choc, Elizabeth avoue s'être disputée avec sa mère six semaines plus tôt et ne pas lui avoir reparlé depuis. Il ne lui reste que son oncle Paul pour la soutenir dans cette épreuve. Et très vite, les mauvaises nouvelles vont se succéder - en fait, sa mère est morte étranglée, elle a modifié son testament peu avant son décès, l'appartement a été fouillé, d'étranges coups de fil sont passés et Ronnie est traité comme le principal suspect.
Dès lors, Elizabeth plonge dans une sordide affaire familiale, découvrant un passé inavoué et de nombreux non-dits. Des secrets refont surface, de vieilles connaissances tombent le masque. Elizabeth n'est pas au bout de ses découvertes ! Le lecteur est tout aussi ahuri de ce qu'il va apprendre au fil des chapitres. Pour cela, l'intrigue est plutôt bien ficelée, avec des rebondissements inattendus et une tension psychologique remarquable.
Et pourtant, alors que les pages défilent à vive allure et l'intérêt ne faiblit jamais, on reste malgré tout en retrait de la lecture. On ne s'attache pas aux personnages, on suit leur histoire, on sursaute, on tombe des nues. Mais rien ne nous accroche. Tout est froid, sans âme, sans empathie. Pour dire, j'avais à peine refermé le roman que je l'avais quasiment oublié ! Difficile à expliquer cette sensation. C'est sombre et captivant, mais on trébuche sur la dernière marche. Plouf...
Actes Sud (Actes Noirs) 2017 - Traduit de l'anglais (USA) par Claire-Marie Clévy
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