Persuasion, de Jane Austen
Anne Elliot est une beauté fanée de 27 ans. Éternelle célibataire. Son père, trop orgueilleux et dépensier, doit céder son domaine à un couple de locataires qui ramène dans son sillage une vieille connaissance.
Huit ans plus tôt, Anne a rompu ses fiançailles avec Frederick Wentworth, alors jeune lieutenant sans le sou. Son amie et bienfaitrice l'avait en effet persuadée de ne pas s'engager aussi hâtivement dans un avenir trop incertain.
Les années passant, Anne s'est donc éteinte. Mais son aura n'en demeure pas moins attrayante aux yeux de ses proches qui voient en elle une demoiselle discrète et compatissante. Sa compagnie est ainsi prisée... comme atteste la prévénance de son cousin, qui ne masque pas son intrigue.
Le retour de Frederick embrouille néanmoins l'esprit de notre héroïne, pas seulement parce qu'il est toujours d'une grande beauté et possède désormais de l'aisance. Plutôt parce qu'il se montre distant et rancunier. On l'acoquine même avec une demoiselle de leur cercle, après sa chute accidentelle sur la jetée.
Le lecteur ne peut que retenir son souffle car ce roman est excellent !
Avec un sens de la dramaturgie inégalable. Des regards et des silences insondables. Sans parler de sa tension insoutenable lors de deux épisodes clefs - la promenade tragique à Lyme et le soir du concert aux Rooms. Et cette lettre finale dont la seule réponse implique de censurer toute bienséance. Cours Anne, cours !
J'avais (presque) oublié le tourbillon romanesque de cette lecture... Que d'émotions, que de frissons. C'est super bon. J'en sors conquise et émoustillée.
Maintenant, imaginez Rupert Penry-Jones dans la peau du capitaine Frederick Wentworth et vous soupirez d'aise. C'est épique, vraiment !
©1980 Christian Bourgois éditeur. Traduction d'André Belamich ©1996 pour la présente édition 10x18
Il existe une version audio parue aux éditions Thélème.
Par contre, il s'agit d'un texte adapté & lu par Camille Cobbi (durée : 5 h env.)