Une proie si facile, par Laura Marshall
Attention, attention : narratrice passablement mollassonne et passive droit devant !
Cela fait vingt-cinq ans que Louise a quitté le lycée mais elle vit toujours dans le souvenir de ses années brouillonnes, à vouloir suivre le mouvement et faire partie du groupe des populaires. Pour y parvenir elle était prête à se moquer d'une copine et de la pousser au suicide.
Oui, c'est flippant.
Aujourd'hui Louise est divorcée (de son béguin du lycée) et maman d'un garçon de quatre ans. Elle aurait lancé sa propre boîte de décoration intérieure sauf qu'on la voit beaucoup tâtonner et se rappeler de boucler ses dossiers.
Un autre sujet la turlupine car elle vient de recevoir une invitation sur Facebook d'une camarade qu'elle croyait morte. Louise est donc persuadée d'être la cible d'une abominable vengeance et cherche à recontacter ses amis de l'époque pour la prochaine réunion de leur ancienne promotion.
On a surtout le sentiment que le temps s'est figé pour tous - les pestes sont toujours aussi garces et les moutons encore plus dociles et veules. Mais on s'interroge aussi sur leurs petits coups bas et les conséquences de leurs actes.
D'où une lecture aux impressions mitigées - ça se lit vite parce qu'il y a du suspense mais le dénouement est plat et les personnages pas brillants. Ça illustre cependant cette tendance à afficher sur internet un semblant de vie artificielle pour masquer la cruelle réalité.
Un constat qui me hérisse le poil !
Fleuve Editions, Collection Fleuve noir (2018)
Traduit par Silke ZIMMERMANN - Titre VO : Friend Request