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Chez Clarabel
9 mars 2009

Chasseur noir - Michel Honaker

chasseur_noirA New York, dans une casse automobile, un journaliste surprend un étrange rendez-vous entre des individus qui pratiquent de la magie noire. Le lendemain, Craig Haskell est retrouvé mort au volant de son véhicule. Les inspecteurs Trevor Meredith et Bob Single sont sur l'enquête, laquelle les conduit au 1 Montague Street où réside Ebezener Graymes, un professeur de démonologie et traditions anciennes à l'université de Columbia. Ce poste est en fait une couverture, car l'homme en macfarlane et au chapeau à large bord, aussi inquiétant par son look que par ses connaissances intellectuelles, est un Chasseur Noir. Il est en ville pour reprendre le rôle de régulateur, celui qui fait le ménage et la loi parmi les forces occultes.
Car c'est bien de sorcellerie, de magie noire et de démons dont il est question ! Des meurtres sont commis de façon anormalement rapprochée, le maire Mike Donaldson a été frappé d'un mal soudain, son épouse accuse le trop célèbre Philozoar Reles de l'avoir envoûté pour une affaire de gros sous.
Plus qu'un simple roman noir, fascinant et fantastique, c'est aussi une enquête criminelle, bien ficelée, où les combats contre les Blêmes, pauvres créatures démoniaques, rivalisent avec les courses à perdre haleine dans une circulation bouchée. « New York est une ville dangereuse. Seul le diable y danse, et il a de grands pieds... »
Je ne sais pas si d'autres livres sont prévus à la suite de celui-ci, personnellement je l'espère car le personnage d'Ebenezer Graymes est singulier, superbement fascinant. L'ambiance occulte mériterait d'être encore plus poussée, plus triturée pour offrir un roman encore plus épais, plus étourdissant, où les méninges des policiers font communion avec la dangereuse lame de l'épée du Chasseur Noir pour faire la loi dans cette cité où la sorcellerie hante le monde quotidien, sans que personne s'en aperçoive.
Très excitant !

Flammarion, coll. Tribal - 250 pages - 8€ 

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27 février 2009

Mon journal intime - Lisa Azuelos

attention, un phénomène (contre lequel on ne peut guère résister) court dans les rues, j'ai nommé l'Adolescence, et lorsque cela vous touche, au mieux vous obtiendrez ceci :

mon_journal_intime

Portrait d'une jeune fille de quinze ans, Lola, de ses amis, ses amours, ses emmerdes... on connaît la chanson !

« Vraiment je ne comprends pas les parents. Ils se mettent toujours en travers de nous et de nos désirs, on croirait des barricades... C'est bien beau de ne penser qu'à la sécurité, mais eux aussi un jour, ils ont eu notre âge ! Sauf que bien sûr, de leur temps, « c'était différent » ! Quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi les parents comparent toujours notre vie avec leur propre jeunesse ?
En plus je suis sûre que ma mère en a fait à la pelle, des conneries ! C'est vraiment de l'hypocrisie de la part des adultes, et ça m'exaspère ! Il faut bien qu'on vive notre jeunesse, nous aussi ! D'ailleurs, la première chose dont les parents devraient se souvenir quand ils nous élèvent, c'est la façon dont leurs propres parents freinaient leurs ardeurs ! Ce n'est pas très juste, quand on y pense.
Enfin, on est grands, quand même !
»

J'ai commencé ma lecture en tenant ce livre à dix mètres de moi, et plus j'avançais et plus je le rapprochais de mes yeux et finalement j'ai versé ma petite larme à la fin ! (snif ! la lettre de la maman... ) C'est une histoire qui me parle tellement, après avoir longtemps considéré Lola, telle une adolescente d'aujourd'hui, absolument insupportable. C'était avant de me rendre compte que c'était la maman en moi qui réagissait, et qui tiquait face à ce que l'adolescence représente, c'est dur ! Il faut s'affirmer avec la bande de copains, vivre des amours en dents de scie, penser à sa première fois, couper le cordon, avoir des secrets. Ouh là, ça fait beaucoup à penser pour une maman anxieuse dans mon genre !!!

Globalement j'ai trouvé ce journal réussi, très original dans sa typographie (en plus des photos extraites du film LOL) et qui tend un regard juste sur l'adolescence. Cela ne consolera pas le coeur des parents, mais il faut y jeter un oeil indiscret pour se rappeler qu'effectivement nous aussi on a eu quinze ans, mais surtout il faut confier ce petit livre, qui se lit vite, à la jeune cible concernée !

l'avis de Cathulu

JC Lattès, 2009 - 142 pages - 13,80€

le premier roman de lisa azuelos : éloge du silence pendant l'amour

*****

^^ Allez, pleure pas maman !!! ^^   

« Ça me fait un peu bizarre de partir aussi loin de chez moi, sans ma mère ni rien. C'est super excitant parce que je serai avec mes potes, mais je me dis que ces expériences en solo, ce n'est pas fait pour nous rapprocher, maman et moi. C'est dur de rester proches, de continuer à partager des choses, et de faire pourtant SA vie. Comment réussir à tout combiner sans rien sacrifier ? »

Je vais me consoler en musique...

 

 

 

 

 

 

18 février 2009

Mi-ange, mi-démon

Un sale gosse - Jan Simoen

« Bon, les gars, on va se mettre d'accord... »

sale_gosseNathan, 16 ans, est conduit en salle d'interrogatoire par la police. Il est seul, face à un inspecteur, et doit s'expliquer sur ce qu'il s'est passé. On ne sait rien pour l'instant, le garçon est fermé comme une huître, il joue les durs. Il n'en est pas à son coup d'essai, c'est un sale gosse, gâté pourri par sa mère qui a été larguée par le père. Pour qu'elle évite de le gronder, Nathan a accepté le deal de passer deux soirées par semaine avec elle à regarder des séries policières à la télé. Nathan se croit fort, il ne lâche pas le morceau. Mais qu'est-il arrivé à Ella, son ex petite copine ? Le gamin jure son innocence, son monologue intérieur vient contredire ses paroles.

C'est dans cet étrange climat de tension et de suspicion que coule le récit. Nathan cultive l'ambiguité, il est mi-ange, mi-démon. Il aime se raconter des histoires, pour se rassurer. Toutefois cette séance de face-à-face avec l'inspecteur de police va l'ébranler, pour enfin modifier sa vision, pour le forcer une bonne fois pour toutes à se regarder dans le miroir. A voir et cerner qui il est vraiment. Et comprendre la teneur de ses actes.

Ce roman de Jan Simoen a obtenu le prix néerlandais du meilleur roman pour adolescents en 2008.

Dans le même registre, A la brocante du coeur de Robert Cormier.

Rouergue, coll. doAdo Noir - 155 pages - 8,50€
traduit du néerlandais par Josiane Bardon

l'avis de lirado

Playlist :
# Abba, The winner takes it all
# Arno, Dans les yeux de ma mère

***********

Ange ou démon ?  -  Michel Boucher

ange_demonC'est l'histoire d'un petit garçon qui prévient sa maman, désormais il sera un vrai petit diable. A lui les bêtises, les punitions, les gros mots etc.
Et puis la fin arrive et le petit garçon s'exclame : allez, c'est pour rire ! c'est tout l'inverse, on recommence l'histoire dans le sens contraire !
Et alors on reprend l'histoire de droite à gauche et l'histoire n'a plus du tout  le même sens.

Après son album, Le Sens de l'Amour (2008), Michel Boucher montre encore une fois que les mots ne sont pas à sens unique, qu'il peuvent signifier une chose et tout son contraire. La personnalité du petit garçon est tour à tour un ange ou un démon, ou un ange diabolique et un angélique démon ! Cela appuie fortement l'idée que rien n'est jamais ou tout blanc ou tout noir. C'est un ensemble de contradictions, comme la personnalité d'un enfant, sans cesse dans la bravade et dans la recherche. Car derrière tout ça, il s'agit bien d'une façon de se chercher, de s'affirmer et de forger son caractère.

Simple, drôle et surprenant ! Un joyeux méli-mélo de mots avec leur signification qui bouge tout le temps, selon l'utilisation qu'on leur donne.

Rouergue, 2009 - 11€

17 février 2009

Le Palais des Mirages - Hervé Jubert

palais_des_miragesCette sublime couverture de Shelly Wan met en scène une petite fée qu'on n'hésite pas à associer à l'héroïne du roman, Clara Charpentier. Clara a quinze ans, c'est une reine de la voltige, qui manque un jour se rompre le cou au Palais des Mirages mais doit la vie sauve grâce à l'intervention d'un charmant ténor de la chorale d'Upsal, monsieur Lukas Sandström. Nous sommes en l'an de grâce 1900, la grande Exposition universelle vient d'ouvrir ses portes à Paris. Des milliers de visiteurs sont attendus, des stands tous plus excentriques et beaux les uns que les autres rivalisent de grandeur et d'ambition. Pourtant, la menace gronde et les risques d'attentats sont bien réels, puisque dans l'ombre des individus ourdissent un plan diabolique. Victime de sabotage, Clara prend les devants pour retrouver le suspect russe au crâne chauve et à la voix de castrat. Chemin faisant, elle recroise son chevalier servant, le suédois Lukas S., toujours galant mais un tantinet mystérieux, et hélas fuyant. Qu'importe. En dépit des règles de bienséance, Clara le poursuit sans relâche, elle l'invite même à rejoindre le Grenier des Poètes, qui n'est autre que l'appartement du grand-père carillonneur, Mérowak.

Véritable hymne aux rêves et aux mirages, aux spectacles de danse et de lumière, à la naissance du nouveau siècle, ce roman d'Hervé Jubert est une féerie, une fantasmagorie, une épopée rythmée dans un Paris qui revêt un costume splendide. Les descriptions de l'Expo font illusion et se parent de lumières étincelantes. Le spectacle est époustouflant ! De plus, l'aventure que va vivre Clara Charpentier, qui n'est pas sans rappeler une certaine Blanche Paichain, combine le policier au fantastique avec une symbiose parfaite. De toute façon, l'avancée dans ce monde est tour à tour étrange, unique et déroutante. Mais le charme opère, fatalement. La plume d'Hervé Jubert fait encore montre de virtuosité et touche en plein cœur la lectrice éblouie que je suis. Un vrai numéro de saltimbanque, qui tourbillonne et donne des étoiles dans les yeux. Magique ! Tout comme ce regard tendre et attachant avec lequel l'auteur croque ses personnages... comment ne pas succomber ? Un vrai régal !

Lecture brillante. A conseiller aux grands lecteurs.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 360 pages - 13,50€

le site de l'auteur : www.blanche-paichain.net

lire, relire, découvrir Blanche

 

un extrait pour s'en convaincre : « Ce que Clara avait été pour l'air, Loïe Fuller l'était pour le feu. Toutes deux étaient fées. Clara le comprit enfin.
On ne voyait le visage de Loïe qu'entre deux vagues ondulantes. Le corps était une flamme, une fleur, un papillon avant de redevenir cette boulotte souriante au nez fripon et à la fossette mutine. La danseuse avait inventé un mode d'expression qui transcendait l'âme humaine. Et pourtant, dans le civil, elle était si passe-partout... Pour la première fois, Clara sentit des picotements la saisir à la nuque lorsque le dernier mouvement, le plus étrange, celui qui se jouait dans la pénombre, s'acheva dans un silence stupéfait.
»

6 février 2009

Journal d'un vampire - LJ Smith

Profitant du succès de la série Twilight de S. Meyer, Hachette republie la série de LJ Smith (préalablement disponible chez J'ai Lu, en 2000) : The Vampire Diaries. Si, toutefois, vous pensiez retrouver l'excitation ressentie avec l'histoire d'Edward et de Bella, vous risquez d'être déçus. (Comme moi.)

417sMal_2BWVL__SS500_A Fell's Church, en Virginie, Elena est la reine du lycée, belle et adulée par tous. Pourtant le nouvel élève, Stefan Salvatore, lui bat froid. Ce type est mystérieux, il est d'une beauté inhumaine, il conduit une porshe, il a des origines italiennes, son blouson en cuir taillé sur mesure sent l'argent et l'aisance. Ce qu'il cache, on s'en doute, est son identité vampirique. De même, le garçon est hanté par le souvenir d'une femme aimée, qu'il a perdue, et c'est sous les traits d'Elena qu'il croit la retrouver. Voilà pourquoi il se sent à la fois attiré et dégoûté par elle. Il doit aussi se protéger contre son frère, Damon. Stefan veut vivre au grand jour, renoncer à l'obscurité. Mais une triste réalité se rappelle à lui : un corps a été retrouvé, vidé de son sang. Tout accuse le dernier arrivant à Fell's Church - Stefan Salvatore. Mais Elena veut prouver son innocence.

J'ai hélas trouvé que cette lecture était d'une niaiserie finie, bourrée de clichés, pas du tout aidée par les personnages qui sont bien fades. Toutefois, ce n'est pas qu'une simple 'vampire love-story'. L'intrigue se révèle plus sombre et torturée, avec des personnages à multiples facettes. Mais cela reste pauvre, sans consistance. Ne perdez pas votre temps.

La série est initialement en 4 livres, ce volume contient les 2 premiers tomes de la saga.

(J'en avais parlé en juin 2008 - ici - c'était mon printemps twilightien... je voyais Edward partout, mais je ne le trouvais pas exactement !)

Hachette, coll. Black Moon, 2009 - 16€

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1 février 2009

These fragile flames for innocence can't be lost *

Un coeur brisé - Jacqueline Wilson

61nf_4S6JnL__SS500_Prudence King, quatorze ans, et sa soeur Grace, onze ans, subissent la loi rigide de leur père qui leur interdit d'aller à l'école. Mais lorsque celui-ci tombe malade et entre à l'hôpital, la vie à la maison va changer. Seule, la maman panique de recevoir une nouvelle lettre menaçante de l'inspecteur et préfère anticiper en inscrivant ses filles à l'école du quartier. Prudence est excitée par cette perspective, même si elle pressent que leur adaptation risque d'être difficile. Sa soeur et elle ne sont pas du tout à la mode, elles portent des tenues excentriques, non pas pour se démarquer mais parce que la famille manque d'argent. Prudence se sent l'âme d'une Jane Eyre, avec son éducation sévère, retirée du monde des autres adolescents. Elle va tomber amoureuse de son M. Rochester en la personne de Rax, le professeur d'arts plastiques. Amour impossible ? Logiquement. Cependant, l'homme se sent attiré par la jeune fille, également douée pour le dessin. Une connivence naît entre eux. Il va devenir son ami et son confident, et elle va être la baby-sitter de ses enfants (car l'homme est marié !). Mais cela ne l'empêche pas de craquer pour l'adolescente, de répondre à ses baisers. C'est franchement déconcertant. Prudence n'a que quatorze ans, elle a vécu dans une bulle et lisait en cachette des magazines de son âge pour en savoir plus sur ce qu'on lui refusait de connaître. La situation dégénère vite, selon moi. Prudence commet des erreurs, par inconscience. Elle a acheté des dessous en satin noir, pensant que c'était couru chez les filles de son âge. Elle découvrira qu'elle est à côté de la plaque. Trop mûre, trop rebelle, trop décalée ? Prudence King est un mystère. Elle a imaginé un monde trop romanesque, la réalité est plus amère. D'ailleurs, la jeune fille ne parviendra pas à s'intégrer dans son école. Elle avait déjà pris conscience qu'elle étouffait sous le joug familial, elle comprend maintenant qu'il faut davantage s'affirmer pour se fondre dans une société ni toute blanche ni toute noire, juste réelle. La fin de l'innocence, en somme.
C'est un roman d'émancipation où flotte un sentiment de malaise. J'ai moyennement aimé.
(A noter que c'est un gros succès chez les ados ! Je peux comprendre pourquoi.)

A partir de 13 ans.

Folio junior, 2008 - 303 pages - 7,50€
traduit de l'anglais par Anne Krief
Illustrations : Anne Simon

Les avis de Francesca et Aurélie (Suspends ton vol)

* lyrics from Innocence maintened, by Jewel

**********

Combien tu paries ?  -  Pete Johnson

9782070610235Pour tromper leur ennui, Harvey et son ami George aiment se lancer des paris, ou (pour faire moins gamin) « des défis ». Au départ, c'est plutôt bon enfant : des gags lourdingues avec pour cible leurs professeurs. Ce n'est jamais méchant, juste pour rire. Le truc, c'est de ne pas se prendre au sérieux. Et puis généralement les prix à remporter sont aussi commodes (se payer une bonne glace, par exemple). Grisés par leurs succès, Harvey et George fondent une association, « le Club de la Chance », et l'ouvrent à de nouveaux membres. C'est un triomphe. Tout roule à merveille, l'école est prise par la fièvre du jeu. Puis un garçon de l'équipe propose de recevoir de l'argent au lieu des glaces. Harvey est d'accord, mais George se fâche et quitte la direction. Les ennuis s'enchaînent, quand la cagnotte de 180 £ est dérobée dans le casier de l'adolescent. Harvey va encore une fois être mal influencé par Jonny, le jeune espoir de foot et aussi l'élève le plus populaire du collège, en acceptant de mettre en scène un cambriolage chez ses parents. Damned ! Harvey est dans une sacrée galère.

Ecrit sous la forme d'un journal intime, ce roman de Pete Johnson donne la parole à un collègien de 4ème particulièrement doué pour les inventions et les ruses. Ce n'est pas un livre qui encourage les enfants à parier, mais plutôt une pantalonnade. Harvey, le protagoniste, a pour ambition d'améliorer la qualité de la vie au collège. Ni plus, ni moins. Le reste, autour, n'est qu'une farce à prendre sans condescendance. Les péripéties rapportées sont hilarantes, le jeune garçon n'est pas un crétin fini et ses copains sont de bons bougres (comme qu'on aimerait tant voir dans les écoles de nos enfants !). Aucune méchanceté, de l'amitié pour serrer les coudes, et même le voleur fait son mea culpa. Vraiment rien de bien mauvais... à confier sans sourciller à vos loupiots. 

Folio junior, 2009 - 220 pages - 5,90€
traduit de l'anglais par Stéphane Carn
Illustrations de Henri Fellner 

24 janvier 2009

« Un nouveau monde nous attend ! »

Les Vampires de Manhattan, de Melissa de la Cruz

51aY_2BleavdL__SS500_Ils incarnent la jeunesse dorée de New-York, ils sont tous beaux, riches et désinvoltes. L'avenir leur sourit dans leur petit cercle protégé qu'ils fréquentent, que ce soit dans leur école privée ou dans les clubs underground, ils ne craignent rien ni personne... et puis le drame frappe l'une des leurs, lorsque Augusta Carondolet est retrouvée morte. Theodora Van Alen accepte la version officielle, on parle d'overdose, mais le très séduisant Jack Force la prévient que c'est un mensonge. C'est étrange, pourquoi le garçon le plus populaire se rapproche de Theodora la transparente, qui préfère les vêtements vintage aux grandes marques de la mode ? Et puis elle est le souffre-douleur de Mimi Force, la soeur jumelle de Jack, qui est d'une beauté époustouflante mais qui est également une garce finie. Elle ne se déplace jamais sans ses courtisanes, parmi lesquelles on trouve la texane Bliss Llewellyn. Cette dernière a eu un coup de coeur pour Dylan Ward, un nouvel élève qui joue les mauvais garçons. Il aime traîner avec Theodora et son meilleur ami d'enfance, Oliver Hazard-Perry, lequel est piqué de jalousie du flirt naissant entre sa copine et Jack Force. De même,  Mimi ne supporte pas non plus ce soudain attachement entre son frère et son ennemie jurée, ni la toquade entre Bliss et ce Dylan au blouson en cuir usé qui lui file des frissons sur tout le corps.

L'intrigue se résumerait-elle à une guéguerre des nerfs, teintée de haine et d'envie, entre beaux gosses du même milieu ? Pas du tout. On va découvrir peu à peu un vrai suspense dans cette histoire, en plus de savoir qui a tué la jeune fille. Car sous le brillant, on tombe sur des secrets de famille, des légendes et même des faits remontant à la colonie de Plymouth, au XVIIème siècle. Malheureusement le titre français crache un peu vite le morceau, parce qu'il s'agit bel et bien d'une histoire de vampires. Mais le mythe ici est encore une fois exploitée de façon surprenante, loin du folklore habituel. Et c'est ce qui excitant à imaginer. On parle de sang-bleu (cf. le titre vo : Blue Bloods), de régénération, de Comité, de Sentinelles et de familiers humains, d'Intermédiaires aussi. C'est recherché, et d'ailleurs c'est carrément l'intérêt véritable de cette série, bien au-delà des descriptions parfois crispantes de la faune pleine aux as (parce que, bof-bof les nunucheries qui entourent les personnages, et cette manie de les détailler du pied à la tête, *soupirs*). Ce livre se termine sur des questions qui restent ouvertes, l'intrigue est en place, ayé j'en redemande !

Albin Michel, coll. Wiz, 2007 - 341 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

d'autres avis : Gaëlle, FrancescaVirginie (Chrestomanci)

 

 

 

Les Sang-Bleu, de Melissa de la Cruz

 

 

 

 

 

 

 

L'histoire s'enchaîne à Venise, où Theodora Van Alen veut retrouver son grand-père qui s'est volontairement mis en exil par rapport aux vampires de Manhattan. C'est une décision lourde de conséquences, prise des années 51zC5geOxBL__SS500_auparavant, quand la famille Van Alen s'est opposée au Conclave, ce comité qui régit la communauté en imposant le code à suivre, car l'assemblée ne veut pas reconnaître l'existence du sang d'argent, l'ennemi redoutable des sang-bleu. Aujourd'hui il semblerait que les Van Alen ait toujours vu juste, car la jeune génération des vampires est petit à petit décimée par des attaques isolées, mais répétées. Theodora est la dernière descendante de la famille, ce n'est pas facile pour elle car sa mère est plongée dans un profond coma, et son histoire personnelle est assez compliquée car c'est une sang-mêlée (son père est humain, Allegra Van Alen a rompu les liens ancestraux en s'unissant à lui). Elle est aussi affligée à cause de sa passion contrariée pour Jack Force, le jumeau de Mimi, car ces deux-là sont unis par le lien d'immortalité, impossible à briser. Theodora commence aussi à ressentir la soif, son corps accuse des signes de faiblesse, et il faut qu'elle pratique le Baiser Sacré. C'est alors que son lien, déjà très fort, avec Oliver Hazard-Perry devient encore plus important, mais dangereux. A ceci s'ajoute l'arrivée d'un nouvel élève à Duchesne, il se nomme Kingsley Martin. Son charme est magnétique et malicieux, le garçon attire Mimi Force dans un jeu machiavélique et il jette son dévolu sur Bliss Llewellyn, laquelle souffre d'affreux cauchemars et ne se console toujours pas de la disparition de son ancien petit ami, Dylan Ward.

C'est vraiment captivant, il y a de plus en plus du suspense dans cette série. La vision sur les vampires est franchement originale, loin des clichés. On découvre l'étendue de leurs pouvoirs, leurs faiblesses aussi. En plus, les liens d'immortalité prennent une importance considérable, et cela se vérifie dans les histoires amoureuses. On devine que des triangles sont possibles entre Oliver - Theodora - Jack - Mimi, mais désir et code déjà établi ne font pas bon ménage. L'exemple de la mère de Theodora rappelle combien il est impossible de briser les liens d'immortalité. Et puis des secrets ne cessent de sortir des placards, avec des éléments nouveaux et stupéfiants (et qui promettent de secouer la communauté vampirique). Cette série est beaucoup plus riche que l'étendard affiché par la superficialité, le glamour, la hype attitude et les fringues branchées. J'ai même trouvé que c'était parfois proche de Harry Potter (avec les incantations en latin, les entraînements, les forces du mal, le combat qui approche...). La communauté des vampires est également divisée, entre les sang-bleu qui veulent apporter paix, beauté et lumière tandis que le sang d'argent recherche le chaos. Mais l'ennemi est invisible, ce qui rend la tension encore plus excitante. J'attends le troisième tome avec impatience, car je suis très agréablement surprise par la série de Melissa de la Cruz.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 340 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

20 janvier 2009

Quand la banlieue dort - Benjamin & Julien Guérif

510GyVuUAIL__SS500_Matthieu, quinze ans, est un adolescent solitaire et sans histoires. Il vit avec ses parents dans un lotissement de banlieue chic, la plupart de ses camarades de lycée habitent dans le même quartier. La nuit, Matthieu a pris l'habitude de se faufiler hors de chez lui pour s'introduire dans les maisons voisines, en passant par une fenêtre de toit. Ni vu ni connu. Il ne vole rien, il furète ou en profite pour régler quelques comptes avec des types qui lui sortent par les trous de nez. Avec classe et délicatesse, selon lui. Il confie un jour sa manie à son pote Tristan, un gentil garçon pas très futé. Ce dernier le met au défi de se rendre chez le fils d'un avocat. Leur maison sent la réussite et la richesse, ça impressionne nos deux adolescents qui n'en mènent pas large. Ce soir-là, l'escapade ne se déroule pas comme prévu. Tristan est pris au piège, et Matthieu s'empare d'une enveloppe contenant 10,000€. Un réflexe idiot qu'il risque de payer cher. Dans les jours qui suivent, Tristan et Matthieu subissent une pression de l'avocat. Et c'est dans cette tension palpable et haletante que se déroule la suite de l'histoire. On assiste à un vrai bras de fer entre l'homme puissant et prêt à tout pour faire tomber les têtes des coupables, et les deux gamins qui flippent mais veulent sauver la face. C'est bien mené. On comprend bien le désarroi de l'adolescent, son tiraillement intérieur et on ressent la même trouille face à ce qu'il doit faire. Se dénoncer, rendre l'argent, soutenir son copain, parler à ses parents, résister, menacer son adversaire. C'est un singulier tête-à-tête entre le coupable et la victime, mais à un point où on ne sait plus qui est qui.
Pas mal du tout.

Syros, coll. Rat Noir - 2009 - 173 pages / 11€
Illustration de couverture : Olivier Balez

13 janvier 2009

Au rebond - Jean Philippe Blondel

51Dh_D1u4lL__SS500_Oui, encore Jean-Philippe Blondel ! Il s'agit de son deuxième roman qui paraît en ce mois de janvier, après A contretemps (robert laffont). Cette fois il signe une très agréable histoire pour la jeunesse (chez actes sud), celle d'un adolescent de quinze ans, Alex, qui va apprendre à mieux connaître sa mère et apprécier la chance qu'il a.

Alex a un très bon pote, Christian. C'est le rejeton d'un couple bourgeois, qui habite une belle maison, sans connaître le moins souci d'argent. Alex lui vit seul avec sa mère, dans un petit appartement sordide, au coeur d'un quartier de misère. Les fins de mois sont difficiles, l'entente entre la mère et le fils souvent tendue. Alex et Christian ont appris à s'apprécier sur le terrain de basket, où ils forment une équipe imbattable. Ils dribblent, ils se font des passes, ils ricanent, se poussent du coude, mais ça s'arrête là. Personne ne connaît la vie de l'autre, quand la porte est fermée à clef. Ou juste un peu, Alex est pauvre et Christian a une mère qui picole en douce. Puis, les vacances arrivent, et deux semaines suivent, Christian ne donne plus de nouvelles. Il ne répond plus au téléphone, mais le coach a cru l'apercevoir dans un supermarché, ce qui serait très étrange.

Un jour, après une discussion intéressante avec sa mère, Alex se rend chez son copain. La maison est fermée à double tour, aucun signe de vie, et pourtant Christian est bien là, tristounet et amer, en pleine galère. Ni une ni deux, Alex et sa mère se retroussent les manches pour venir en aide à cette famille désormais désarticulée.

Encore un roman qui parle d'amitié et d'entraide ! C'est simple comme bonjour, avec une recette déjà éprouvée dans d'autres lectures (le côté de la fratrie aux bras cassés qui forme un noyau, contre vents et marées). C'est, de plus, une histoire qui tord le cou aux idées reçues, comme les amitiés entre garçons taxées d'homosexualité, et qui vilipende l'irresponsabilité de certains hommes ! Bref, j'ai essentiellement aimé les dernières pages du roman, beaucoup aimé les femmes de ce livre aussi... Et le jeune narrateur en tire de bonnes leçons puisqu'il va apprendre à redécouvrir sa mère, à mieux lui reconnaître ses valeurs, à cerner ses qualités (nombreuses) au-delà de ses défauts (personne n'est parfait !).   

Très bonne lecture.

Le mantra du jour : « Ce qu'il y a de bien, c'est qu'après les moments de crises, il y a maintenant aussi des moments de répit. Des instants de tendresse. Et de rire. »

Actes Sud junior, 2009 - 100 pages - neuf euros.

l'avis de Gaëlle, également enthousiaste    

 

 

 

 

 

Disponible le 15 janvier : Au rebond

6 janvier 2009

Le courage du papillon - Norma Fox Mazer

9782226189523C'est un joli roman, comme sa couverture aux allures printanières, qui cache bien son jeu. C'est l'histoire d'une famille avec cinq filles aux prénoms qui sortent de l'ordinaire - Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autumn. Unies comme les doigts de la main. Elles se soutiennent, se chamaillent, sont pratiquement inséparables, s'élèvent entre elles (les parents sont transparents, pour ne pas dire incompétents).

Elles ne le savent pas, elles passent tous les jours à côté, mais un individu les observe. Il les frôle, il les écoute, il suit leur vie. Seul le lecteur est dans la confidence. Et cette connivence est bien évidemment déplacée, dérangeante, crispante. La menace plane, s'infiltre dans chaque chapitre qu'une volée de papillons orne. C'est charmant, et pourtant... L'histoire prend le temps de raconter qui elles sont et comment cela se produit. Quoi, « cela »  ? L'événement. La coupure. Le passage à l'acte.

C'est terrifiant. Mais pas seulement. Il y a dans la façon de présenter les filles Herbert une grande tendresse et une certaine originalité. C'est une famille aux bras cassés, une fatrie avec des faux airs de la tribu March (on y retrouve par exemple le « prêt » de l'une des filles pour une vieille tante qui vit seule dans sa grande maison, en échange elle participera aux frais de dentiste etc.). Mais il ne faudrait pas trop vite croire qu'on baigne dans du Louisa May Alcott, on en est loin. Les demoiselles ont la langue bien pendue, elles s'apostrophent, s'insultent, elles s'aiment beaucoup aussi. C'est un cocon, couvé par un souffle moderne et impertinent. Un peu à la façon des Quatre Soeurs, de Malika Ferdjoukh. Mais ça suffit les comparaisons. En fait, on y trouve en commun ce sens de la famille, de troupe serrée et solidaire, sans mièvrerie.

Pour le reste, on plonge un peu dans l'enfer, dans l'attente et dans la peur. Comme dit simplement la petite Fancy, c'est une histoire « drôle, triste et effrayante ». Ni plus ni moins. J'aime beaucoup ce qu'en dit la présentation de l'éditeur, « l'auteur raconte sur le fil, presque à bout de souffle », « une écriture dense et maîtrisée », « une respiration singulière », « un roman de grâce et d'intelligence ». Tout est dit. Poussez la porte de la curiosité pour y jeter un oeil, ce livre parle de ce qui nous lie et relie en nous bousculant gentiment. Et ça fait son effet !

Très bonne lecture.

Albin Michel, coll. Wiz - 302 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Jean Esch

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