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Chez Clarabel
4 janvier 2007

Le point d'équilibre - Frank Turner Hollon

point_d_equilibreMichael et Suzanne Brade vivent dans une petite ville d'Alabama, depuis presque quinze ans, et offrent l'illusion du bonheur conjugal. Cependant, rien ne va plus entre eux : tandis que Suzanne souffre de migraines et fait chambre à part, Michael passe sa vie sur le canapé à sombrer lentement dans l'alcoolisme et méditer sur le roman commencé et jamais fini.

Il y a une multitude de questions à poser concernant ces deux-là, sur leurs faux semblants, sur la décrépitude de leur vie commune, sur l'inertie de leur existence, sur le passé trouble de Suzanne, auquel elle réserve un voile de mystères fort intriguants.

Puis une lente machination se met en branle, vicieusement, sournoisement, mais efficacement. Quand L'EVENEMENT se produit, le lecteur est abasourdi et tremblant de terreur. Pourquoi ? Il y a une démonstration de machiavélisme particulièrement affolante, une série de circonstances impensables à contourner, car un crime se prépare ... un crime parfait !

Voilà grosso modo les quelques lignes à offrir à ce premier roman traduit en français de l'américain Frank Turner Hollon. Il s'inscrit dans la lignée des auteurs à trame psychologique redoutable, dans une écriture limpide et glaçante. C'est bien l'un des points forts de cette lecture tant le lecteur est happé dans l'histoire qui se lit d'une traite, l'effet d'hypnose est instantané et procure même un étonnement croissant, à se demander ce que la suite peut réserver. Ce roman noir est sérieusement scabreux, la tension pernicieuse et le point final attendu avec impatience, sans négliger quelques points de faiblesse, surtout vers la fin, mais non conséquents pour l'impression générale. Lecture fort honorable !

Buchet Chastel

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3 janvier 2007

Trafic de haut vol - Kerry Greenwood

trafic_de_haut_vol

Honnêtement, c'est le 2ème tome de cette nouvelle série écrite par Kerry Greenwood et c'est toujours un régal ! Il faut absolument faire la rencontre de Phryne Fisher, l'héroïne de ces aventures qui se passent à Melbourne dans les années 20. Il y a une exubérance dans ce caractère, parfois qui pousse à quelques moues circonspectes, mais on pardonne l'abus d'excentricité, surtout quand Phryne joue à braver les lois d'apesanteur en défilant sur l'aile de son avion... Ok, l'histoire démarrait un peu en grandes pompes, mais j'ai vite oublié l'anecdote et savouré l'emménagement de Phryne au 221B L'Esplanade, St Kilda (adieu la suite du Windsor !) et les balades à toute berzingue au volant de l'Hispano-Suiza. Cette multitude de détails (aussi concernant les tenues vestimentaires de Phryne) permet aisément au lecteur de se faire son propre film, de mettre en images les affaires de la succulente Phryne Fisher. Qu'importe qu'on la juge légère, scandaleuse et touche-à-tout, le charme de l'anglaise émerveille et fait instinctivement mouche. Bien entendu, l'intrigue policière présente peu d'attrait face à ce poids de dentelles et fanfreluches (ici il est question d'un assassinat et d'un enlèvement d'enfant), mais on se laisse embarquer dans ce tourbillon. La séduction est immédiate, je suis éblouie ! Il existe 15 tomes parus en anglais à ce jour, vivement la suite en français !

10-18

3 janvier 2007

Cocaïne et tralala - Kerry Greenwood

cocaine_et_tralala

La lecture de cette nouvelle série policière doit avant tout son succès prometteur pour le personnage vedette de Phryne Fisher, jeune mondaine anglaise qui a hérité tardivement d'une grosse fortune, jouissant ainsi d'une liberté sans égale pour assouvir ses désirs, ses caprices et ses délires. Car pour combler son ennui grandissant, où butiner dans la bonne société bourgeoise lui tire les plus vifs bâillements, Phryne se lance dans l'aventure rocambolesque d'être détective en herbe. Elle part à Melbourne pour aider un couple aux abois, qui s'inquiète pour leur fille mariée à un malotru (qu'on soupçonne d'empoisonner sa moitié). Là, ses péripéties continuent de la mener cahin-caha dans des eaux troubles, où les effluves de cocaïne flottent, et où quelques rencontres pernicieuses viennent pimenter la sauce (communistes exaltés, faiseurs d'anges sanguinaires, un éphèbe russe, et une jeune femme de chambre timorée...). En bref, cette série n'est pas parée des plus beaux et séduisants atours dont s'entoure le terme "policier", ici c'est beaucoup plus chatoyant, plus centré sur la figure stellaire de Phryne Fisher, et cela se passe à Melbourne dans les années 20 : le dépaysement est garanti, le plaisir de lecture assuré ! Pour qui ne sourcille point aux intrigues gentillettes, où le charme ravageur du personnage central rayonne du début à la fin, cette série est une aubaine !

10-18

17 décembre 2006

Le lézard lubrique de Melancholy Cove - Christopher Moore

Le lezard lubrique

Ayant lu le tout récent «Le sot de l'ange» du même Christopher Moore, j'ai abordé ma lecture moins sous l'effet de surprise, puisque je connaissais déjà tous les personnages, mais plus dans l'optique de retrouver une bonne vieille bande de copainss! Les personnages de Melancholy Cove sont carrément déjantés : Theo Crowe, le flic qui fume des joints, Molly Michon, l'actrice de série B désormais folledingue et qui discute avec la voix off, le biologiste Gabe Fenton, la psy Val Riordan, la serveuse Mavis qui s'occupe du bar où le blues coule à flot... Pour la première rencontre, tonitruante et explosive, on repassera (ce livre est à lire avant Le Sot de l'ange, je vous ferai dire) mais ça reste tout de même poilant et grotesque ! 
Cette lecture promet de vous bousculer et vous étonner. Le contenu est à la fois drôle et épouvantable, et plus que ça encore, car c'est un cocktail indéfinissable. Du policier ? non pas sincèrement. De l'humour ? oui, mais plus encore. De l'horreur ? ah oui, nous n'y sommes pas loin... Imaginez un monstre marin en chasse dans la petite ville de Californie, aux trousses d'un joueur de blues qui a commis un crime minable quelques années auparavant et qui réclame vengeance. Bref, ce “monstre” glisse et rampe dans les rues de Melancholy Cove, squatte pas loin de la caravane de l'Amazone Molly, cligne de l'oeil, émet des ondes et ravive une ahurrisante frénésie sexuelle chez les habitants. Lézard lubrique ? oui, assurément ! Alors donc, on rit, on s'esclaffe, on tique de répulsion, on doute, on rigole encore, on avoue (par bienséance) que c'est exagéré, mais très honnêtement on savoure et on en redemande encore ! Osez l'aventure, tentez le Christopher Moore - il vous bichonne aux petits oignons une aventure policière polissonne et tutti quanti.

Trad. de l'anglais (États-Unis) par Luc Baranger  - Folio policier

[The Lust Lizzard of Melancoly Cove]

Nouvelle édition en 2016

 

11 décembre 2006

La poisse - Leena Lehtolainen

la_poisseJuste un conseil (déjà suggéré par Cuné) avant de commencer cette lecture, histoire de vous éviter de pester comme moi "mince, mince, mince" toutes les cinq minutes : tentez de lire "Mon premier meurtre" qui est l'épisode où Maria Kallio est introduite sur la scène littéraire. Tout lecteur aura ainsi davantage de repères, moins le sentiment d'avoir loupé le coche.

Je pense que cela pêche à apprécier complètement cette deuxième enquête de Maria la finlandaise, qui était flic et qui est désormais conseillère juridique. Mais les vieilles habitudes demeurent, elle est à nouveau mêlée à un meurtre qui touche de près l'entourage de son petit ami Antti (comme c'était le cas dans "Mon premier meurtre").

Oui, décidément les références au précédent roman persistent et envahissent surtout le début de cette lecture. Sans oublier qu'il n'est pas banal de copiner avec les patronymes finlandais, qu'il faut se repérer assez vite pour ne pas perdre le fil...

En bref, cela reste une lecture très plaisante, une bonne enquête menée de manière écologique (Maria préfère son vélo à la Honda du boulot). Le rythme est tranquille, le crime n'est pas sanguinolent, la violence est écartée du registre finlandais. C'est une chouette entrée dans un polar nordique, encore un, mais les amateurs de "sensationnelles investigations" passeront leur chemin. Ici, Leena Lehtolainen préfère aller pas à pas, avec une Maria Kallio cartésienne et précautionneuse. Quelques touches de Sylvia Plath assaisonnent ce récit, ce qui n'est pas pour me déplaire !

Gaïa

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30 novembre 2006

Petits crimes contre les humanités - Pierre Christin

petits_crimesDans une petite fac de province, peu brillante et guère fournie en matériaux dernier cri, Simon Saltiel obtient un poste d'assistant temporaire d'enseignement et de recherche dans de bien étranges circonstances. En effet, le professeur émérite d'Histoire de l'art, Léon Kreissman, vient de s'écrouler raide mort après avoir reçu un mail signé Jedem das Seine (A chacun son dû). Ce courriel n'est que le premier signe d'un corbeau qui sévit sur le campus. Le groupuscule de l'université est visé, ça chavire à tout bord car le Jedem das Seine devient l'arme invisible et qui fait mal. Simon va tenter d'en comprendre le sens et nager dans des eaux troubles où il va être question d'un héritage somptueux, de convoitises multiples, d'invitations pernicieuses du ministère de l'éducation nationale et, ô miracle, d'une rencontre mirifique en la personne de la sibylline Elise.

Après des débuts laborieux, lire les "Petits crimes contre les humanités" procure finalement bien du plaisir et des éclats de rire. Car oui, outre les rebondissements louches et l'enquête bonasse du héros prolétarien malgré lui, le texte est truffé de second degré qui épingle le joli monde pas si rose de l'université, "une comédie sur un univers fonctionnant en vase clos dont les petits travers n'excluent pas les grandes misères" ! C'est original, situé entre le roman universitaire et le roman noir. J'ai particulièrement apprécié l'excentricité des patronymes (Goulletqueur, Heurtemitte, Bourgougnoux, Honhon, etc.), la peinture des personnalités, les us et coutumes des uns et des autres, et ce petit milieu universitaire français est croqué avec malice mais beaucoup d'affection, dans le fond. Voilà de bonnes raisons de s'y plonger, toutes catégories confondues !

Métailié

28 novembre 2006

Quo vadis, baby ? - Grazia Verasani

quo_vadis_babyGiorgia est détective privée en surchage pondérale, adepte des bars, du gin lemon et de la musique des années 80. Elle passe son temps à traquer les couples infidèles dans les rues de Bologne, la ville qui a perdu tout son charme pour faire la place à la débauche et la ruine. Un jour, Giorgia reçoit d'un ami de Londres les lettres de sa soeur Ada. Cette dernière s'est suicidée, il y a quelques années. Un mystère irrésolu, pour Giorgia et son père, qui rappelle le suicide de la mère, peu de temps auparavant. Aussi, entre ses filatures, ses nuits d'ivresse, ses rendez-vous sans queue ni tête, sa rencontre avec un inconnu qui la trouble, Giorgia tente malgré elle d'oublier son passé. Mais pour faire peau neuve, il lui faut comprendre et démêler les fils inexplicables.

A l'allure un peu rock'n roll, ce roman noir de l'italienne Grazia Verasani scotche le lecteur aux basques de l'héroïne attachante. Une femme de près de quarante ans, qui refuse l'amour et n'y croit pas, qui vit sa vie à travers son métier, lequel la fait côtoyer la faune suspecte de Bologne. Son autre problème, en plus de ses blessures du passé, concerne sa dépendance à l'alcool. Une façon pour elle d'oublier, c'est peu dire. "Quo Vadis, Baby" a la dégaine d'un roman plombant et lourd à digérer, pourtant c'est tout le contraire. Son rythme à cent à l'heure force la dépendance, avec ses personnages décadents et leurs histoires glauques. En cours de route, un meurtre est commis et un amoureux désespéré la poursuit... Ambiance morose. "Quo Vadis, Baby" emprunte son expression à Marlon Brando dans Dernier tango à Paris - déjà la promesse de toute une histoire pour un roman qui tient la dragée haute.

Métailié

25 novembre 2006

Debout les morts - Fred Vargas

debout_les_mortsDans « Debout les morts », Fred Vargas nous introduit au précieux trio des Évangélistes, soit Marc, Mathias et Lucien, trois historiens érudits mais sans le sou, qui partagent le même toit, dans une grande demeure rebaptisée “la baraque pourrie”. Ils ont pour voisine une ancienne cantatrice, Sophia Siméonidis, qui un beau matin découvre un arbre planté dans son jardin. Là débute toute notre intrigue...

Ce livre dépasse très largement le cadre classique du roman policier, puisque c'est une lecture où l'auteur travaille autant la forme que le fond (voire davantage). Le résultat n'en est que plus léché, cabotin, attachant, hors norme, bref on se régale ! 

J'ai Lu Policier

 

La plume de Fred Vargas est reconnaissable entre mille : c'est un ton, une donne, un humour décalé et une perpétuelle dérision. S'ajoutent des personnages désabusés, des héros manqués et bancals, des êtres à la psychologie atypiques, bichonnés par l'auteur. Car dans "Debout des morts" Fred Vargas introduit son trio des Evangélistes : Marc, Mathias et Lucien. En fait, trois historiens paumés, presque sans le sou, qui investissent "la baraque pourrie". Ils ont pour voisine une ancienne cantatrice, Sophia Siméonidis, qui, un beau matin, découvre un arbre planté dans son jardin. Et cet arbre détient tout la clef de l'intrigue de ce roman qu'on déclare "policier" mais qui va bien au-delà. Au lieu d'entraîner son lecteur dans des scènes de crimes, des poursuites du coupable, Fred Vargas s'attarde à peaufiner son histoire et surtout ses personnages. Pour sûr, elle les aime et nous le rend bien. On s'attache à ce trio un peu déjanté, on s'amourache de l'écriture qui tournerait en bourrique tout bon linguiste. Quand le grivois croise le raisonnable, en somme. 
Pas très classique, la Vargas. Elle possède un style à elle qui rend perplexe les indécrottables adeptes des intrigues policières bon chic bon genre. Son truc à elle est cabotin et bougrement attachant. Guère orthodoxe.

juillet 2004

25 novembre 2006

L'homme à l'envers - Fred Vargas

homme_enversCamille Forestier, la fameuse Petite Chérie d'Adamsberg, a pris la route, en compagnie d'un “Veilleux vieillard” et d'un “Melchior orphelin” (= Soliman), sur les traces d'un meurtrier égorgeur de brebis. Tout a débuté par la faute d'un banal fait divers, dans les montagnes du Mercantour, et va se terminer à bord d'une bétaillère qui pue le suint ! Notre commissaire, lui, apparaîtra par intermittence.

On nous promet une chasse à l'homme, sur fond de chasse au loup, et on dérape vers une sordide histoire de loup-garou... mais dans quelle histoire nous embarque Fred Vargas ! On le sait, le scénario est souvent bancal, voire insolite, mais sa force véritable se niche dans le style de l'auteur (décalé et à l'humour désabusé) et dans la palette de ses personnages (Danglard, Sabrina Monge, Camille et ses compagnons...). Les connaître, c'est les adopter ! Je suis fan de cet univers bariolé. 

J'ai Lu Policier

25 novembre 2006

L'homme aux cercles bleus - Fred Vargas

homme"L'homme aux cercles bleus" est LE polar qui introduit le très célèbre commissaire Adamsberg, le personnage fétiche de son auteur Fred Vargas. C'est un héros ambivalent, à la fois fascinant, glaçant, déconcertant. Mais cet homme a une intelligence et une acuité au-delà de la norme, un esprit vif comme l'éclair. D'office, on l'adopte et on le suit. Il vient d'arriver dans le 5ème arrondissement de Paris, il fait la connaissance de son inspecteur Danglard, qui se shoote au vin blanc et disserte sur ses intrigues policières avec sa ribambelle d'enfants (abandonnés par leur mère). Et puis Camille, autrement dit La Petite Chérie, est évoquée... personnage fantomique, ombre présente, envahissante, obsédante...

L'intrigue de "L'homme aux cercles bleus" est alambiquée mais facile, c'est vrai. C'est un polar qui se lit très vite, qui ne retourne pas les méninges, c'est très agréable sur son transat ! En fait, pourquoi les romans de Fred Vargas sortent du lot ? car ils offrent une écriture vaporeuse, des dialogues qu'on croirait sortis d'une étrange assemblée d'illuminés, philosophes, érudits, amoureux, désespérés, mélancoliques, etc. Si Fred Vargas était un homme, elle serait un dandy britannique, la clope au bec, la canne à la main, le chapeau bas sur le nez. Elle communique un flegme enjôleur et débonnaire, parfois on oublierait presque le principal de l'affaire !

J'ai Lu Policier

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