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Chez Clarabel
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3⭐
19 septembre 2021

Le clan des loups (La légende des quatre #1), de Cassandra O'Donnell

Le clan des loupsContrainte au sevrage forcé depuis ma lecture du tome 7 de Rebecca Kean (le dernier tome se fait attendre), j'ai donc opté pour cette série plus destinée aux adolescents mais qui se découvre non sans déplaisir.

Les personnages ont donc 16-17 ans et fréquentent le lycée. Ce sont des Yokaïs (moitié humains moitié animaux) et des héritiers de leurs clans respectifs (loups, tigres, serpents et rapaces). Ils ont grandi dans la méfiance de l'autre et entretiennent ces rapports hostiles car ils cohabitent dans une paix précaire. Aussi, le jour où Maya décide de fermer les yeux sur l'intrusion involontaire de Bregan et son petit frère, en territoire ennemi, elle sème un début de panique car le conseil est révolté et envisage de riposter. Mais lorsqu'un loup est assassiné, vraisemblablement par un tigre, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Maya a le sentiment d'avoir été trompée et met au défi le chef des tigres.

Il y a un sacré bon rythme dans cette lecture. Ça a aussi le charme adolescent : intrépide, spontané, irréfléchi et enflammé. Les jeunes gens se lancent des vacheries, ils apprennent aussi à se connaître, et puis il y a des idylles naissantes. Le tout est justement dosé. Le roman est court donc l'histoire file vite. Il faut s'enlever de la tête que ce n'est pas du niveau de la série phare de Cassandra O'Donnell. Et ainsi, on passe un moment sympa, sans prise de tête, en visant les trois prochains de la série (sans frustration). On me glisse même dans l'oreille que la suite est de mieux en mieux... j'ai hâte !

©2018 Flammarion (P)2021 Audible Studios

  • Lu par : Diane Kristanek
  • Durée : 5 h 28
  • Bonne lecture audio : interprétation légère et agréable.

⭐⭐⭐⭐

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17 septembre 2021

Meurtre mode d'emploi : Disparition inquiétante, par Holly Jackson

Meurtre mode d'emploi Disparition inquiétanteIl est absolument nécessaire d'avoir lu le tome précédent - Meurtre mode d’emploi - car l'héroïne revient longuement sur cette enquête et sur le procès qui vient de s'ouvrir. Cela occupe les cent premières pages du livre avant de basculer vers le nouveau dossier. Mais une justification s'impose.

Je m'étais fait une promesse. À moi et à tout le monde. J'avais dit que je ne ferais plus jamais ça, que je ne jouerais plus jamais les détectives. Je refusais de me perdre à nouveau dans le labyrinthe des secrets d'une petite ville tranquille. Je ne suis plus cette personne. Et j'avais tenu parole, je le sais. Hélas, il est arrivé quelque chose, et me voilà forcée de trahir ma promesse. Quelqu'un a disparu. Quelqu'un que je connais. Jamie Reynolds, un habitant de Little Kilton. C'est le grand frère d'un des mes meilleurs amis, Connor. Au moment où je vous parle, samedi 28 avril à 23h27, cela fait désormais vingt-sept heures que nous sommes sans nouvelles de Jamie. Et personne ne réagit.



Pippa pensait en avoir terminé avec sa vocation de détective (rappelons surtout que c'était d'abord un devoir de classe et qu'elle avait ridiculisé la police en démasquant le vrai meurtrier d'Andie Bell). Le succès de sa série en podcast a également eu un retentissement sur la ville. Tout n'a pas été positif. C'est pourquoi Pippa souhaitait prendre du recul. Mais face à la détresse de son ami Connor et de sa maman, la jeune fille vacille. OK : Jamie Reynolds a vingt-quatre ans et une réputation de glandouilleur. Il est aussi coutumier du fait de disparaître sans prévenir sa famille. Toutefois, ses proches sont convaincus que la situation est différente. Il s'est passé quelque chose d'inquiétant au cours de la cérémonie de commémoration car les témoignages montrent que Jamie était plus fébrile que jamais.

C'est donc reparti pour un tour ! Pippa se lance dans une nouvelle enquête et se substitue à la police qui ne donne pas suite. Armée de son matériel informatique et de ses questions, elle fouille la vie de Jamie et de ses proches. Certaines révélations vont encore éclabousser les convenances et les apparences. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Schéma classique mais tellement accrocheur !

J'ai lu ce roman très vite, surtout après la centaine de pages survolées. J'avais un peu peur du réchauffé et finalement pas du tout (les secrets, les mensonges, les non-dits d'une petite ville... on adore !). L'intrigue est prenante, efficace et vient bousculer nos conclusions hâtives. En bref, c'était vraiment bien & surtout à la hauteur des attentes.

Casterman, 2021 - Traduit par Corinne Daniellot

⭐⭐⭐.5

10 septembre 2021

Le Matin de Neverworld, de Marisha Pessl

Le Matin de NeverworldUn an après la mort de son petit copain, Béatrice retourne dans la demeure de ses anciens amis (Whitley, Kipling, Cannon et Martha) pour une soirée d'anniversaire riche en émotions.

Tous semblent avoir tiré un trait sur le passé et passent la nuit à faire la fête. Mais au réveil, ils réalisent qu'ils sont désormais bloqués dans le Neverworld, autrement dit un entre-deux entre la vie et la mort.

Un inconnu se présentant comme le Gardien leur explique qu'ils doivent voter. Voter quoi ? voter qui ? Le flou s'installe.

En fait ils doivent éclaircir la nuit du drame ayant entraîné la mort de Jim, le sixième membre du groupe. Tant qu'ils n'auront pas affronté cette vérité, ils continueront de vivre cette journée jusqu'au décompte final et leur jugement dernier.

Et voilà... ambiance vaporeuse, contexte étrange et insolite... j'ai coulé comme une masse dans cette histoire.

Six étudiants d'une école privée prestigieuse, la plupart issus de familles riches et puissantes, vivent une amitié soudée mais la disparition de Jim va fragiliser cette union sacrée.

Tous doivent désormais faire amende honorable et revenir sur cette nuit tragique. Non-dits, malentendus, alliances et tromperies... la contrainte du Neverworld est sans appel.

Cela se lit comme une intrigue à suspense, hypnotique et curieuse. À ceci s'ajoute une écriture d'une grande noblesse, un style pur et poétique que Marisha Pessl brode tout naturellement. C'est poignant ET fascinant.

En tout cas, j'ai été scotchée.

Repris en format poche chez PÔLE FICTION (Gallimard Jeunesse) - 2021 pour la présente édition

Traduction de Laetitia Devaux

⭐⭐⭐⭐

10 septembre 2021

L'été où j'ai dit oui, de Lindsey Roth Culli

L'été où j'ai dit ouiAu lendemain de la cérémonie de remise des diplômes, Rachel prend amèrement conscience des quatre années de sacrifice effectuées. Quatre ans à bosser comme une dingue et à éviter toute interaction sociale pour ne pas perdre de temps (ou d'énergie) inutilement. C'est en louchant depuis sa fenêtre sur la soirée de sa voisine qu'elle réalise combien sa vie est pathétique !

Un bouquin de développement personnel va aussi lui mettre un coup de pied aux fesses - apprendre à dire oui. Saisir les opportunités. Faire de cet été un laboratoire aux nouvelles expériences. Rachel dit banco et se lance à fond. Et ainsi elle renoue avec une ancienne copine et craque pour le beau gosse du lycée (entre autres). Elle tente TOUT. Mais au risque de se perdre elle-même.

Ma foi, quelle chouette lecture ! J'ai été séduite par le ton frais, positif et plein de bon sens. Rachel est adorable dans son désir de changement. Elle veut être audacieuse mais commet quelques erreurs de parcours. L'histoire va néanmoins lui laisser le champ libre de mener une vie différente le temps d'un été puis de lui permettre de rétropédaler en douceur (en ayant bien appris de ses erreurs).

Au final, c'est un roman léger et sans prise de tête, au schéma classique mais appréciable. Par contre, l'apprentissage demeure trop basique et l'évolution de Rachel est un peu rapide. M'enfin, ça reste une lecture correcte et tout bonnement radieuse !

Hugo New Way / 2021 - Traduit par Pauline Vidal

⭐⭐⭐.5

8 septembre 2021

La charmante librairie des flots tranquilles, de Jenny Colgan

J'avoue, cette nouvelle histoire de Jenny Colgan m'a inspirée quelque déception. La tournure des événements m'a semblé plus lourde et surtout les personnages ont été moins attachants que dans La charmante librairie des jours heureux.

La charmante librairie des flots tranquilles

Dans ce roman, nous retournons donc en Écosse où l'héroïne précédente (Nina) avait élu domicile en trouvant l'amour et un boulot formidable. Mais des soucis de santé la contraignent à lever le pied. Elle doit donc embaucher Zoe de Londres pour assurer sa tournée sur les routes de campagne.

Cette nouvelle héroïne est au bout du rouleau. Maman célibataire et sans le sou, elle vient de trouver un poste de nounou dans ce trou paumé de Kirrinfief. Elle débarque dans une grande demeure respectable où vivent des enfants turbulents avec leur père (Ramsay, très grand et très peu présent). La maman semble avoir disparu des radars car nul n'a le droit de l'évoquer. 

D'où un tableau brinquebalant car la famille Urquart est plus désespérée que polissonne.

Zoe va ainsi mettre un peu d'ordre dans ce foyer qui refuse d'être cadré (pas d'école, pas de repas potable, pas de vêtements à la bonne taille). Elle va en baver mais elle n'a pas d'autre choix que de rester. En particulier pour son fils, Hari (qui ne parle pas). Après tout, Zoe sent que ce changement d'air ne peut que leur être bénéfique.

Vous l'avez compris : ce roman n'est pas une suite mais un livre-compagnon. On croise quelques-uns des personnages de La charmante librairie des jours heureux (Zoe est l'ex-copine du frère de la coloc de Nina). On passe vite fait par Kirrinfief. Et puis c'est tout.

En fait, on s'enterre principalement dans la grande demeure des Urquart (figée dans le temps, avec ses pièces verrouillées ou ses tonnes de bouquins interdits d'accès). On va donc dépatouiller leurs conflits familiaux, nombreux et pas anodins (dépression, déni de parentalité, harcèlement, scarification, mutisme) etc.

Que de problèmes ! On sent que l'histoire sera plus poignante et dramatique. Au détriment de l’ambiance écossaise dont le folklore et les autochtones sont plus en retrait. Là, vous sentez ma frustration. J'avais adoré les décors et les gens dans La charmante librairie des jours heureux.

Cette nouvelle lecture est donc moins légère et tellement peu crédible. Vous dire que Super Nounou retrousse ses manches pour relever TOUS les défis ? Ça me fait lever les yeux au ciel mais passons.

Pour le coup, le format audio n'a pas aidé car la voix de la comédienne est larmoyante et s'engouffre dans un tunnel d'émotions gnangnan. Qu'est-ce que j'ai pu soupirer. Franchement, ce titre est moins bon que La charmante librairie des jours heureux.

Enfin, pour moi, il n'y a pas assez d'Écosse ou de Kirrinfief, trop de drames hélas ! 

©2021 Prisma Media (P)2021 Audible Studios

⭐⭐⭐

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8 septembre 2021

Duel au soleil, par Angie Hockman

Duel au soleilHenley Evans est pressentie pour un poste de direction marketing digital mais apprend qu'elle est en concurrence avec un collègue nouvellement embauché (Graham Crawford-Collins). Tous deux doivent d'ailleurs faire leurs preuves lors d'une croisière dans les îles Galapagos.

D'emblée, la jeune femme sort les griffes et aiguise ses couteaux en supposant être victime d'une solidarité masculine (son chef la fait tourner en bourrique). En retour, Graham se révèle extrêmement charmant. Attentif et bienveillant. Pas indifférent à ses sarcasmes, seulement perplexe.

Il faut dire que l'homme (sexy) a un sacré aplomb. C'est aussi un amoureux de la nature et des voyages. Il papillonne avec allégresse durant leur périple et ne manifeste aucune animosité particulière envers Henley. Ça vire presque à la parano tellement elle est vindicative et méfiante... dommage. La dynamique du couple est un peu fausse.

En fait, Henley est fatigante à suspecter Graham des pires entourloupes alors que le gars est adorable et sincère dans ses actes (et ses paroles). Certes, il sort d'un deuil compliqué et est assez secret sur ses sentiments. Mais tout de même ! Je n'arrive pas à expliquer ce petit truc qui coince.

Car la lecture est très plaisante (ensoleillée, dépaysante et exotique) mais je n'ai pas eu le déclic comme pour d'autres comédies romantiques du même genre.

L'Archipel, 2021 - Traduit par Danièle Momont

⭐⭐⭐.5

28 août 2021

Trois vœux, de Liane Moriarty

En bref : c'était bien, malgré quelques longueurs et la sensation d'étirer superficiellement l'intrigue !

Trois vœuxLe roman s'ouvre sur une scène volcanique, au restaurant, trois sœurs fêtent leur anniversaire quand soudain l'une d'elles se lève avec une fourchette plantée dans son ventre de femme enceinte. Eh ouais. Les petits meurtres en famille, ça me connaît.

Avant d'en arriver là, l'auteure procède à son schéma habituel en fouillant les souvenirs et en alternant personnages et situations pour planter le décor. Les trois sœurs, Lynn, Cat et Gemma, sont des triplées. Elles ont un peu grandi en étant des phénomènes de foire, exploitées par leur mère qui a bâti sa carrière sur leur dos.

Mais les filles gagnent à être connues, notamment pour leur parcours et leurs attentes qui partent dans tous les sens. Lynn maintient qu'elle peut gérer sa carrière, son couple et son enfant à parts égales. Cat découvre que son mari a eu une aventure. Et enfin Gemma enchaîne des déceptions amoureuses mais tombe sous le charme d'un serrurier aux cils incroyables.

Ces trois-là sont à la fois solidaires et garces entre elles. Elles ont le sens de la famille, se protègent et se soutiennent. Cependant, elles ne sont pas transparentes et souvent préfèrent un semblant d'apparence par peur d'être trop vulnérables.

En fait, j'ai bien aimé ce roman à travers son portrait des trois sœurs dont la relation est complice mais perfectible aussi. Je me suis sentie proche de l'une et l'autre à tour de rôle. Par contre, et c'est un reproche courant, le roman de Liane Moriarty est bancal avec des passages trop longs ou inutilement dilués. Pense-t-elle que ça alimente l'intrigue ou son suspense ? En tout cas, l'effet recherché est loupé. Ça casse le rythme et c'est limite ennuyeux par moments. Sans quoi, en comparaison des autres titres déjà lus, celui-ci est plutôt bon. Du moins, il ne déçoit pas !

©2021 Editions Albin Michel (P)2021 Audiolib

  • Lu par : Audrey D'Hulstère
  • Durée : 11 h 33
  • Ce roman, mené comme un thriller, est un soap doux amer dont personne ne ressort indemne. Audrey D'Hulstère incarne à merveille ces trentenaires en pleine crise existentielle.
  • La lecture audio est effectivement très bonne, grâce à sa comédienne aguerrie, qui joue subtilement avec les caractères et entretient savamment le doute et l'espoir au fil des chapitres. C'était très appréciable, et je pense que ça a contribué à ma bonne estime du roman.

⭐⭐⭐⭐

6 août 2021

Bal Tragique à Windsor (Sa Majesté mène l'enquête #1), de S. J. Bennett

Bal Tragique à Windsor Sa Majesté mène l'enquêteUn meurtre au château de Windsor ! Queen Elizabeth en fine instigatrice de l'enquête à conduire... j'étais vraiment, vraiment curieuse de découvrir ce roman.

L'histoire se déroule au cours du printemps 2016. Au lendemain d'une soirée dansante, la mort d'un pianiste russe provoque une vive émotion dans les couloirs du palais. La reine ne laisse rien paraître, mais demeure attentive à l'affaire, confiée aux services du MI-5. Pressentant qu'ils font fausse route, elle pousse sa nouvelle secrétaire particulière à fureter ci et là en toute discrétion. Évidemment, Rozie est tenue de rapporter tout ce qu'elle voit ou entend auprès de son employeuse. Car cette chère Lilibeth compte bien mettre son grain de sel à sa façon !

Comme point de départ, j'avoue que l'idée s'annonçait follement originale et intrigante. L'histoire relève du cosy crime pur jus - ambiance savoureuse et rythme pépère. Ajoutez des personnages et un cadre loin d'être anodins. S. J. Bennett sort le grand jeu et livre une copie de bonne élève qui a bien révisé ses leçons. C'est un peu le hic aussi. En effet, tout m'a semblé trop lisse et poli. La lecture est divertissante, mais manque de piquant. J'ai peut-être pris du plaisir à me faufiler par un trou de souris dans les coulisses du palais. Cependant, le temps m'a paru long. Quid du meurtre à résoudre ? On s'en fiche un peu. Le dénouement est clair comme de l'eau de source. Elementary, my dear.

On se retrouve avec un roman aux considérations multiples, parfois politiques (Brexit ou pas, visite des Obama, le tailleur d'A. Merkel...) et parfois plus intimes (le passage du temps, la relation de couple, l'humour de Philip, le souvenir de Diana, le destin des héritiers, la future fiancée de Harry (sic) etc.). Sensation fourre-tout ou complaisante. En tout cas, l'auteure en fait trop. Au final, Lilibeth dame le pion au meilleur Security Service de cette planète - et on y croit. Après tout, God save the Queen ! Et honi soit qui mal y pense.

Je ne lirai très probablement pas les autres tomes de la série.

©2021 Les Presses de la Cité. Traduit par Mickey Gaboriaud (P)2021 Audible Studios

⭐⭐⭐

17 juillet 2021

Tempête d'une nuit d'été, de Meg Rosoff

Tempête d'une nuit d'étéAu cœur d'une maison plantée sur le sable, une famille retrouve ses habitudes de vacances pleines d'insouciance (lectures, baignades, virées à vélo). Le cadre est planté : la bicoque sent les vieilles tentures, le sel et le renfermé. Les chambres sont petites mais douillettes. Et de toute façon, la vraie vie se passe ailleurs.

Cette année, leur tante annonce qu'elle va se marier et prépare la cérémonie qui se tiendra au cours de la saison. Ça parle théâtre, comme ça parle de fleurs et de dentelle. Rarement un bouquin n'aura su me capturer dans ses filets avec autant de facilité. J'étais conquise, dès les premiers chapitres.

Étourdie par cette atmosphère languide et ce climat lourd, chaud d'un été riche en promesses. Troublée par cette désinvolture qu'on jette dans chaque mot, chaque ligne. Meg Rosoff est unique pour inspirer autant de dévotion.

Mais surtout, elle a ce don pour décrire ses personnages. La famille n'a pas de nom, la narratrice non plus, même si leur valeur n'est pas quelconque non plus. Simplement, l'attention est fixée sur les frères Godden. Le solaire et le taciturne. Car Kit séduit à tour de bras, tandis que Hugo fuit toute compagnie. Et déjà la famille est chamboulée par leur présence.

Dans ce roman, il est donc question d'apprentissage du désir et de la trahison. Un rien qui devient dévastateur. Une relation toxique, puissante et incontrôlable. Cette lecture sait admirablement raconter tout ça, de façon poétique et fascinante.

Sensation fugace d'une lecture bouleversante.

Rageot, 2021 - Traduction de Clémentine Beauvais

⭐⭐⭐.5

17 juillet 2021

Le Dernier Message, de Nicolas Beuglet

Le Dernier Message

Des plaines d'herbes brunes parsemées de roches noires. Et au bout du "Chemin des morts", la silhouette grise du monastère.

Derrière ces murs suppliciés par le vent, un pensionnaire vient d'être retrouvé assassiné. Son corps mutilé de la plus étrange des façons. 

Sous une pluie battante, Grace pousse la lourde porte du monastère. Elle affronte les regards fuyants des cinq moines présents. De la victime, ils ne connaissent que le nom, Anton.

Tous savent, en revanche, qu'il possédait un cabinet de travail secret aménagé dans les murs. Un cabinet constellé de formules savantes...

Le début du roman est excellent. Il nous plonge dans l'ambiance mystique de l'abbaye d'Iona. Pluie battante, vents déchaînés, caillou inaccessible pour les mortels.

L'inspectrice Grace Campbell débarque pour constater un crime et réalise très vite que l'affaire est moins anodine. Selon elle, le coupable se cache encore sur l'île. Le temps est donc compté.

Mais Grace doit aussi montrer patte blanche. Suite à une bévue, sa carrière a pris du plomb dans l'aile. L'inspectrice a été appelée à la rescousse par dépit. Qu'importe. Elle voit l'occasion de redorer son blason auprès de ses supérieurs.

Or, l'enquête est hors normes et dépasse le schéma classique. Grace n'avait pas le droit à l'erreur et pourtant elle doit affronter des défis qui ne sont pas de taille. 

La lecture a été majoritairement entraînante. D'abord, avec l'Écosse en toile de fond, c'est magique. J'avais le sentiment de me déconnecter de la réalité. J'ai ensuite continué de voyager, en partant sur les terres froides et isolées du Groenland. Là encore, total dépaysement. C'était superbe.

Le pas de course imposé est engageant. Le ton est vif, intense. Jusque là, le thriller tient toutes ses promesses.

Puis, le roman succombe fatalement au syndrome de ses semblables : folles théories scientifiques, politiques, complotistes etc. Bof, bof. L'intrigue devient complexe, bizarre, incongrue... et elle force sur le sensationnel. Comme souvent dans les romans de l'auteur. Ajoutez un dénouement hâtif et tiré par les cheveux. Je suis déçue.

En fait, j'aime de moins en moins qu'on me serve des délires improbables à partir d'études expérimentales (là, par exemple, c'est un simple constat sur l'appauvrissement intellectuel de la population). La tendance, aujourd'hui, c'est de ne plus servir un roman à suspense basique, mais presque de la science-fiction. Et quand ça devient trop laborieux, moi je ... zzzZZZzzz.

Sinon, la lecture est distrayante. Et à écouter en livre audio, c'est très bon ! Valérie Muzzi incarne une héroïne poignante et meurtrie par de lourds secrets... (Mais que cache la porte blindée dans son appartement ?) J'espère qu'on retrouvera Grace Campbell dans d'autres romans.

©2020 XO EDITIONS (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche

  • Lu par : Valérie Muzzi
  • Durée : 9 h
  • Après les succès du Cri, de Complot, de L'île du Diable... Nicolas Beuglet met en scène sa nouvelle héroïne, l'inspectrice écossaise Grace Campbell.

⭐⭐⭐.5

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