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Chez Clarabel
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albin michel jeunesse
17 août 2010

La Nuit des démons #1

 

la_nuit_des_demons

Premier tome d'une trilogie qui parle de magie et de démons, La Nuit des Démons (en VO : The Demon's Lexicon) se révèle une très bonne découverte, dont la lecture, agréable et entraînante, offre une intrigue dynamique et rondement menée, se bouclant sur un twist inattendu.

C'est l'histoire de deux frères et leur mère qui passent leur temps à fuir les magiciens et démons qui cherchent à leur mettre la main dessus. Leur père a déjà péri sous leurs yeux, se sacrifiant pour protéger les siens. Alan et Nick ont donc très vite appris à être indépendants et matures, l'aîné est un érudit mais souffre d'un handicap à la jambe, le cadet est plus intrépide, il manie les armes, notamment l'épée, avec dextérité, il n'a aucune limite et seul son frère peut calmer ses ardeurs. Leur mère, Livia, reste cloitrée dans sa chambre, il faut s'en méfier, elle est folle et imprévisible, c'est elle qui a attiré l'ennemi en fuyant le plus puissant magicien qui était son amant, avant de dérober un talisman sacré. La famille Ryves n'a donc aucune attache et ses efforts pour sa survie commencent à s'essouffler.

Depuis peu, Nick s'est aperçu que son frère lui mentait et faisait des choses en cachette. De plus, Alan s'est entiché d'une fille, Mae, dont le frère Jamie a été marqué par trois fois par un démon. Ces marques le condamnent, et pourtant Alan va tout faire pour leur venir en aide, ce qui exacerbe la colère (et la jalousie ?) de Nick. L'étau se resserre, la tension va monter d'un cran et l'action va progressivement se mettre en branle.

Autant vous dire que ce livre se lit d'une traite ! Je me suis vue embarquer dans ce monde si proche de nous, et pourtant pollué par une menace maléfique non dénuée d'attrait. Les magiciens, pour gagner du pouvoir, kidnappent des humains pour les démons. Ces derniers, sans état d'âme, ne font qu'une bouchée des corps qu'ils possèdent et ne leur laissent aucune chance de survie. C'est sans pitié, c'est vrai, mais c'est aussi captivant. Le seul souci avec ce roman, c'est qu'il doit expliquer son modus operandi : donner des détails, planter le décor, nous introduire au marché des Gobelins par exemple et nous faire partager les fantastiques danses de quelques élus pour appeler les démons. L'idée, globalement, est excitante. La tonalité générale est, par opposition, plus sombre et pesante. Les événements se précipitent à la fin, peut-être trouvent-ils une solution trop facilement aussi, mais il restera de cette lecture un souvenir ravi et reconnaissant.

Dans ce premier tome, la narration est donnée à Nick, qui est un garçon arrogant, qui cultive l'humour et l'ironie, et dont le charme n'est pas sans rappeler un certain Jace Wayland. La personnalité des autres personnages demeure encore floue, à peine esquissée. Ils n'en sont pas moins tous attachants. Je lirai très prochainement la suite : The Demon's Convenant.

Lu en VO, mais le livre paraît début septembre 2010 chez Albin Michel, coll. Wiz. 

La Nuit des démons - Sarah Rees Brennan
Albin Michel, coll Wiz (2010) - 13,50€
titre VO : The Demon's Lexicon

LireEnVo challenge Lire en VO - 24

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10 juillet 2010

It's not summer without you

Il s'agit de la suite de L'été où je suis devenue jolie.

its_not_summer

Un an a passé. Belly n'est pas retournée à la maison de Cousins Beach, quand Jeremiah téléphone pour lui apprendre que Conrad a disparu... Le début de l'histoire est très triste, Susannah manque énormément, et c'est un roman débordant de chagrin qu'on a entre les mains. C'est vif, l'émotion nous prend à la gorge, on sent toute la fragilité et la détresse des personnages. Le premier livre était déjà doux-amer, celui-ci accentue la tonalité, et pourtant c'est incroyablement beau et touchant. Car petit à petit, l'histoire va grandir, va ouvrir les vannes et laisser les larmes couler pour faire place au sourire. C'est bon de voir Belly, Jeremiah et Conrad redonner vie à la maison de Cousins, de les sentir reprendre pied et de jouer cartes sur table.

Néanmoins, leur relation demeure sur un fil. Cette fois, Jeremiah intervient aussi comme narrateur dans l'histoire. On apprend à mieux le connaître, à saisir son amour fou pour Belly et évidemment on ressent un élan de tendresse pour lui. On s'attache et on attend. Ce que la jeune fille a dans le coeur n'est pas un secret. Depuis ses dix ans, elle est amoureuse de Conrad. Inversement, le garçon est sauvage, fuyant, secret et décevant. Du moins, il faut lui laisser le temps, car peu à peu lui aussi nous surprend, se révèle sous un autre jour. Est-ce à dire que la relation triangulaire de cette série est une perte de temps, une prise de tête ? Non. C'est tellement bien écrit, bien amené, bien présenté. Il nous est impossible de ne pas ressentir de l'affection pour l'un ou l'autre des personnages.

En attendant, ce deuxième roman est un tournant. Une page a été tournée, pour Belly et pour les garçons. Chacun a su avancer, recoller les morceaux, ouvrir leur coeur, libérer le trop-plein d'émotions. Je suis complètement tombée amoureuse de ce livre, de cette ambiance nostalgique, nonchalante, douce et reposante. Il règne une sensation de quiétude qui fait du bien, et j'ai hâte de lire le troisième et dernier livre de la série !

... un passage, parmi d'autres :

He started to say something, maybe an apology and maybe not, and then he stopped, he leaned over and pulled me toward him - like by gravitational force. He kissed me, hard, and his skin was stubbly and rough against my cheek. My first thought was, I guess he didn't have time to shave this morning, and then - I was kissing him back, my fingers winding through his soft yellow hair and my eyes closed. He kissed like he was drowning and I was air. It was passionate, and desperate, and like nothing I had ever experienced before.
This was what people meant when they said the earth stopped turning. It felt like a world outside of that car, that moment, didn't exist. It was just us.

LireEnVo challenge Lire en VO - 17

30 juin 2010

Rock & Love

Alors qu'elle brique à fond la maison, Evangeline découvre, dans la chambre de sa mère, sa planque de romans à l'eau de rose. En voilà une surprise ! Ni une ni deux, la demoiselle plonge son nez dans ces histoires pleines de types torse nu et de femmes en pâmoison. Non, ce n'est pas sa tasse de thé. Et pourtant, Evangeline ne décolle pas d'un bouquin intitulé Un baiser rouge passion et s'identifie même à l'héroïne. Elle est comme sonnée. Suite à cela, un constat s'impose, sa vie est trop triste et sans saveur (son père a quitté le foyer et sa mère est totalement déprimée). Du coup, l'adolescente change de look, range au placard sa tenue de petite fille sage et compte bien vivre ses fantasmes, à commencer par décrocher son baiser rouge passion. Plus facile à espérer qu'à concrétiser ! Evangeline embrasse les candidats tous plus canons les uns que les autres, mais point de septième ciel au bout. Terriiiiible déception.

Rock___love_de_Wendelin_Van_Draanen

J'ai trouvé le début enthousiasmant, frais, rigolo et pétillant, avant de peu à peu sombrer dans l'ennui. Autant la collection Wiz peut m'arracher des cris de joie et me faire taper dans les mains, autant j'ai du mal à prendre mon pied avec Bliss. Rock & Love, le roman de Wendelin Van Draanen, confirme. Ce n'est pas uniquement une imitation de chick-lit, le but de la ligne éditoriale est de divertir tout en ne prenant pas les lecteurs pour des imbéciles. Le fond du problème n'est donc pas ici de savoir si Evangeline atteindra ou pas son but, mais plutôt pourquoi elle agit de la sorte. Car en fait on découvre qu'elle est fâchée avec son père, elle refuse de lui parler depuis le divorce et lui fait porter le chapeau du naufrage de leur vie de famille.

Tout ceci me lasse. Finalement je n'ai pas été sensible à l'humour d'Evangeline, j'étais incapable d'excuser son attitude très girly (le gloss, la poudre, la coupe de cheveux, la tenue glamour) et encore moins d'encourager son marathon du baiser qui donne des frissons. Plus jeune, oui, j'aurais sans doute rigolé. Mais là, ce n'est plus possible. J'étais parfois tentée de trouver ça lamentable, peu crédible et superficiel. Le conflit familial sert d'excuse, mais est-ce assez pour légitimer le délire du baiser rouge passion (embrasser tout et n'importe quoi, au risque de se tailler une réputation déplorable) ? Le lecteur en jugera par lui-même.

Couverture illustrée par Pénélope Bagieu.

Rock & Love ~ Wendelin Van Draanen
Bliss chez Albin Michel (2010) - 338 pages - 12,90€
traduit de l'anglais (USA) par Cécile Moran
 

14 juin 2010

L'été où je suis devenue jolie

Je me suis demandé si les amours d'enfance mouraient toujours ainsi, lentement d'abord, dans un sanglot, avant de s'évanouir comme ça, d'un coup.

Jenny_Han

L'été où je suis devenue jolie, roman de Jenny Han, est un livre sur l'été et pour l'été. J'avais ce bonheur, en le lisant, de ressentir la chaleur des rayons du soleil, de savourer l'eau qui glisse sur le corps, des bains de minuit, du sable qui file entre les doigts, de l'huile qu'on applique sur la peau, du ronronnement de la mer, de la fraîcheur du thé ou de la grenadine... C'est un avant-goût appréciable. L'histoire aussi est pleine de charme et ne manque pas de nous renvoyer vers l'été de nos quinze ans.

Belly, devenue une vraie beauté, retrouve ses amis d'enfance, Conrad et Jeremiah, avec lesquels elle a toujours passé ses vacances dans leur maison près de la mer, à Cousins Beach. Depuis ses dix ans, Belly est amoureuse de Conrad mais n'a jamais osé lui avouer ses sentiments. Et cet été, particulièrement, promet d'être différent pour l'adolescente : son corps a changé, l'attitude des garçons aussi, leurs mères ne cessent de faire des messes basses, Belly s'ennuie, elle rencontre Cam, tombe amoureuse mais se fâche avec Conrad qui a choisi de saboter leurs vacances. Il boit, il fume, il est taciturne, il repousse Belly alors qu'il ne digère pas sa relation avec un autre, et au milieu, Jeremiah, charmant, drôle, séducteur...

Au début, j'avais peur de me sentir une intruse au sein de cette famille, riche en souvenirs, soudée par des liens d'amitié et solidaire face à toutes les épreuves de la vie. Heureusement, l'histoire se déploie joliment, nous ouvre les pans du passé en sélectionnant quelques échantillons d'autres étés, et ainsi on les accompagne en toute confiance, on trouve progressivement sa place et on vit à leurs côtés, partageant leurs rires, leurs larmes, leurs colères, leurs doutes. C'est un roman touchant, juste et attachant, où l'on parle d'amitié et d'amour, de la vie vie qui change, de la douleur de grandir, de l'instant présent et fragile, de la confiance qui vacille et des certitudes qui perdent de leur superbe. C'est un roman qui se lit en quelques heures, et qu'on quitte à regret en souhaitant très vite lire la suite pour retrouver Belly au coeur de son propre tourbillon de la vie. 

Le deuxième tome (oui, il s'agit d'une trilogie) s'intitule It's Not Summer Without You. Cette lecture m'a aussi fait beaucoup penser à Toi et moi à jamais de Ann Brashares.

J'avais d'ailleurs noté cette citation à l'époque, et je la trouve également parfaitement adaptée au roman de Jenny Han, "L'amour peut-il durer toute une vie ? Peut-il passer indemne de l'enfance à l'âge adulte en survivant aux tourments et aux écueils de l'adolescence ? Est-il toujours le même à l'arrivée, simplement exprimé de façon différente ? Ou ces deux formes d'amour sont-elles radicalement étrangères et incompatibles ?"

Verdict : un roman adorable, qui nous prend par la main et qu'on lâche le coeur serré.

L'été où je suis devenue jolie ~ Jenny Han
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13 euros
traduit de l'anglais (USA) par Alice Delarbre

11 mai 2010

Le Journal de Carrie

Carrie Bradshaw (oubliez l'icône de Sex and the City) a dix-sept ans, elle vit à Castlebury, un bled paumé, où elle va au lycée et passe son temps libre auprès de ses amis d'enfance. C'est l'année de terminale, l'année de tous les défis et de toutes les envies. Carrie est une fille fofolle et déjantée, elle est intelligente mais manque de confiance en elle. Elle rêve de New York, d'être écrivain et de tomber amoureuse. Et déjà se profile son goût prononcé pour les toxic boys - Sebastian Kydd a tout d'un M. Big quinze ans plus tard ! Qu'importe si elle se casse les dents, Carrie se lance dans cette relation qui lui colle à la peau.

Le_journal_de_Carrie

Être ou ne pas être fan de la série (qui reste à mille lieues des livres de Candace Bushnell, entre nous), avoir ou ne plus avoir quinze ans, tout ceci ne tient plus compte car c'est une lecture qui s'apprécie sous toutes les coutures. Pour ceux qui connaissent, c'est d'abord le plaisir de rencontrer une Carrie prête à sortir de sa chrysalide, c'est comprendre ses racines, son histoire avec sa famille, ses premières relations amicales et les échelons vers New York (quelle fin ! de quoi vous donner un sourire béat, en vous mordant la lèvre d'impartience). Par contre, j'ai craint au début être frustrée de replonger ainsi à la source, car à quoi bon lire le début d'une histoire si l'on connaît déjà la fin ? Heureusement, cela n'a strictement rien à voir.

"Le Journal de Carrie" se veut une chronique sur la jeunesse qui se cherche, qui s'aime et se déchire, sur les modes et les clans, les trahisons, les éclats, les faiblesses et les révélations. Avant d'être Carrie Bradshaw, c'est une jeune fille comme les autres, forte et fragile, que la vie n'épargne pas mais qui lui réserve aussi bien des surprises. Et j'ai aimé ce visage de Carrie, qui la rend encore plus attachante et proche du lecteur. A bas les doutes, cette lecture est une agréable surprise, une lecture qui se révèle pétillante, tendre, sensible et légère. Un flashback vers ses propres années-lycée aussi. 

Le Journal de Carrie ~ Candace Bushnell
Wiz d'Albin Michel (2010) - 442 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

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19 avril 2010

(...) parfois, les rêves se réalisent vraiment.

Paul_Charlie_et_Rose_de_Isabelle_MerlinTout commence par un blog : Trois Voeux. Rose, une adolescente de seize ans, affiche les siens : gagner une fortune au loto, avoir une paire de chaussures argentées et souhaiter que quelque chose de fantastique se produise. Peu de temps après, elle reçoit une invitation pour venir en France rencontrer son grand-père, le comte Valentin du Merle de la Tour d'Argent. La nouvelle fait l'effet d'une bombe ! Rose, dont les parents sont décédés dans un accident de voiture, se découvre une généalogie bien pompeuse et, sous l'insistance de sa tante, accepte de s'exiler (elle vit en Australie). A elle la vie de château ! Sur place, elle ne cesse d'être éblouie et séduite. Et comme l'indique la couverture, il y a bien deux garçons pour faire battre son coeur - l'un est Charlie, le fils de la secrétaire particulière de son grand-père (une femme très froide, surnommée la reine des neiges), l'autre est Paul, dont l'histoire de famille est fortement entremêlée avec celle des châtelains. Dans ce petit coin de paradis, les rancunes demeurent. La présence de Rose n'est pas au goût de tout le monde, puisque depuis son arrivée la jeune fille se sent la cible de menaces et de tentatives de meurtre.

C'est bien gentil, tout mignon, proche du Journal d'une princesse de Meg Cabot mais en beaucoup moins enlevé et pétillant. J'ai trouvé le texte un peu lourd, voulant se prendre presque trop au sérieux (il lui manque de l'humour pour le rendre attachant et léger). Un peu comme de la chick-lit, mais non. Certes, l'histoire respire le parfum du conte de fées, avec all's well that ends well. En plus, on trouve un zest d'intrigue à suspense avec des secrets de famille, un troll sur le net et un type qui harcèle notre héroïne aux abois. Le niveau est sympa, mais pas transcendant. La couverture, comme toujours dans la collection Bliss, est signée Pénélope Bagieu.

Ah bon ? La vie contient des éclats de magie, même s'ils sont différents de ceux des contes de fées.

Vrai ! Le monde d'Internet est vraiment bizarre. J'ai parfois l'impression qu'il s'agit d'un pays de contes de fées. On y trouve des trolls, des pirates, des zombies, des gens qui empruntent de fausses identités et d'autres qui transforment leur apparence. Il existe aussi tout un tas de méchants prêts à piéger les gens trop confiants, et de bonnes fées qui peuvent vous changer la vie. On peut s'y faire des amis invisibles, sans jamais les rencontrer. Et il semble y règner toute une gamme de magie étrange - bienfaisante ou maléfique.

Paul, Charlie et Rose ! ~ Isabelle Merlin
albin michel, coll. bliss (2010) - 390 pages - 15€
traduit de l'anglais (Australie) par Marie Cambolieu

à partir de 12 ans

 

15 avril 2010

Le gris, c'est pour les secrets.

Pour brûler la force qu'ils ont fait peser sur nous. Pour nous aider à nous rappeler ce qui est vraiment important.

Gris_secret_de_Laurie_Faria_StolarzTroisième tome de la série. J'étais impatiente de le lire, depuis l'apparition d'un nouveau personnage (Jacob) et parce que le rythme, malgré un mode répétitif, nous saucissonne entre ses filets. Encore une fois, je n'ai pas été déçue et cette fin ... j'en ai des vertiges.

Lucy et ses meilleures amies, Drea et Amber, sont en vacances dans une maison en bord de mer, en compagnie de Chad, PJ et Jacob. Bientôt la rentrée universitaire, la séparation, tous se détendent et profitent de l'instant présent. Une voisine de cabine, Clara, s'incruste dans leur bande et commence à semer la zizanie. Hélas, impossible de l'écarter depuis que Lucy fait des cauchemars et pense qu'elle est en danger. C'est néanmoins très compliqué de vouloir l'aider et la sauver, non seulement parce que la jeune fille n'a réussi qu'à se faire détester, mais aussi parce que Lucy elle-même est très stressée, a du mal à se concentrer et sent son couple battre de l'aile. Jacob est devenu distant et renfermé, lui aussi fait des rêves mais il refuse d'en parler avec Lucy, et les silences et les secrets sont des parasites pour un couple naissant, qui fonctionnait à l'osmose.

J'apprécie beaucoup cette série, notamment pour les rituels de magie et pour l'ambiance oppressante et nébuleuse qui y règne. L'histoire étant racontée à la première personne, il est très facile de se glisser dans la peau de Lucy, de ressentir ses émotions, partager ses cauchemars, tenter aussi de les décrypter. Et c'est là que ça devient excitant, car angoissant. Le mystère est total, beaucoup de sentiments contradictoires nous étreignent, quelques pointes de doute et autres sursauts de suspicion nous prennent à la gorge. La pression ne cesse de monter. Et comme d'habitude, le roman se termine à bout de souffle. Quant au final, il est franchement étonnant. De quoi en rester comme deux ronds de flan.

L'éditeur ne s'est pas montré cruel puisque le quatrième tome - Rouge souvenir - paraîtra en juin ! Ce sera le dernier. Yep.

Gris Secret (tome 3) ~ Laurie Faria Stolaz
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

la série, dans l'ordre : Bleu cauchemar - Blanc fantôme

Laurie Faria Stolaz a publié une autre série - Touch - dont le premier tome est Deadly little secret. J'ignore si cette série sera traduite en France.

12 avril 2010

Personne ne revient des Enfers.

Jack_Perdu_et_le_royaume_des_ombres_de_Katherine_MashNe serait-ce point une couverture illustrée par Benjamin Lacombe ? Si, si.
Est-ce sa faute si j'ai voulu découvrir ce roman ? Oui, un peu. Beaucoup.
Et j'aime quand le hasard se révèle si profitable car j'ai beaucoup apprécié Jack Perdu et le royaume des ombres.
C'est l'histoire d'un garçon de quatorze ans, Jack, qui vit avec son père à New Haven sur le site de l'université de Yale, où son père enseigne l'archéologie. Sa mère est décédée huit ans plus tôt, alors qu'elle était à New York et qu'un échafaudage s'est écroulé sur elle. Son absence pèse beaucoup à la maison, d'autant plus que c'est un sujet inabordable. Son père est trop triste d'y repenser et ne veut plus en entendre parler. Soit.
Un jour qu'il se promène le nez plongé dans Ovide, car Jack est un passionné de lettres classiques, il ne voit pas la voiture au moment de traverser et se fait renverser avec un beau vol plané. Le garçon s'en sort sans un bleu, mais son père préfère l'envoyer chez un médecin à New York pour plus de sécurité.
Le docteur Lyons le trouve en pleine forme, se contente de le prendre en photo avec un vieux Polaroid, merci, au revoir. Retour à la case Grand Central où son train l'attend. C'est alors que Jack fait la connaissance d'une écolière qui se prénomme Euri. Elle l'invite à le suivre, lui proposant de visiter les sous-sols de la gare. Jack accepte.

A ce stade, cinquante pages ont déjà été lues. C'est le feu vert pour aller encore plus loin, pour découvrir ce qui attend Jack au-delà du quai soixante et un. Le royaume des ombres, on s'en doute. Mais quel est-il ? J'ai envie de laisser le doute flotter. Envie de vous livrer à la totale inconnue - comme moi, au départ. Envie de vous inviter à prendre la corde et de suivre le chemin. N'ayez aucune crainte, la plongée sera sans douleur, juste excitante et pleine d'enchantement. Car au bout du tunnel, la découverte est riche, vraiment étonnante, avec ses théâtres, ses bars, ses bibliothèques et ses clubs des poètes disparus. Règne aussi un soupçon d'interdit et de menace - Cerbère, le chien à trois têtes, et son Gourdin de maître sont toujours dans les parages pour mettre la main sur les resquilleurs. Car, Jack a pénétré un monde censé être invisible aux yeux des mortels. Ce sont les Enfers de New-York. Pourquoi, comment. C'est énorme à expliquer. Une seule chose compte : Jack a enfreint les lois du royaume souterrain dans le seul but de retrouver sa mère, Anastasia.

C'est un roman vraiment passionnant, qui revisite l'histoire d'Orphée et Eurydice, en s'appuyant sur d'autres anecdotes issues de la mythologie grecque, en plus de quelques emprunts à la poésie (John Donne, Emily Dickinson, Dylan Thomas et même Tennessee Williams). Ce fut une plaisante et enthousiasmante découverte, qu'illustre à merveille la couverture de Benjamin Lacombe.

Une suite a été publiée en 2009 (sortie USA) : The Twilight Prisoner. Une traduction française est-elle envisagée ?

Jack Perdu et le royaume des ombres ~ Katherine Marsh
Albin Michel, coll. Wiz (2008) - 250 pages - 12€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

A partir de 14-15 ans.

 

15 mars 2010

Pour une certaine catégorie de jeunes New-Yorkaises, toute chose doit toujours être à sa place.

Avant-dernier volume de la tétralogie d'Anna Godbersen !

tricheuses

Tricheuses nous promet encore de belles pages de descriptions pleines de glamour et de poncifs délicieux, les visages en forme de coeur, la peau d'albâtre, la beauté de l'éphèbe, les boucles sauvages, la bouche pulpeuse, le cou long et gracile comme celui d'un cygne, les toilettes vaporeuses, les mines jamais chiffonnées, des beautés innocentes ou volcaniques, je suis cliente et je n'ai pas honte !

Ce troisième tome est encore l'occasion de renouer avec nos mufles, nos garces et nos agnelles en détresse préférés. A l'instar des chroniques du Joyeux Dandy, richement alimentées par les péripéties de cette bonne société new-yorkaise, l'histoire se devait d'opérer un tournant à la hauteur de nos attentes (rappellons-nous la fin du précédent livre, Rumeurs, explosif et inattendu !).

Sur ce, et avec une petite pointe de frustration, nous nous voyons quitter les riches quartiers de New-York pour le clinquant de Palm Beach en Floride. L'intérêt, s'il en est, est de se demander si Diana et Henry ont encore une chance de renouer ensemble, ou si ce n'est pas trop demander à la pétillante Penelope de faire place à sa rivale. On se doute de la réponse. Entre en scène Grayson Hayes, le grand frère, qui est un joueur invétéré, dépense plus d'argent qu'il n'en possède, n'a aucun scrupule et séduit à tour de bras. Il a bien l'intention de ne faire qu'une bouchée de la cadette des Holland, frottons-nous les mains.

Dans ce tome 3, Henry Schoomaker m'est apparu un vulgaire pantin. Il est décevant, plat, sans bagou, sans volonté. Il n'est que la pâle copie de lui-même. Il pourrait tenir la main d'Elizabeth, laquelle devient un personnage qui n'a plus aucune utilité, à mon sens. Ce que l'auteur lui réserve m'a d'ailleurs fait sourire, un peu froncé les sourcils, j'ai des doutes, j'attends la suite... mon cerveau échafaude déjà des plans tordus !

J'ai été moins tenue en haleine par ce troisième tome de la série, peut-être parce que le précédent avait été absolument renversant (quel final, ohlala). Ceci dit, j'ai eu mon lot d'agacements et de palpitations, n'imaginez pas le contraire, je frétille de joie dès que j'apprends qu'un nouveau tome est disponible, le quatrième et dernier livre - Splendor - est même déjà sorti en anglais. Hmm, sourire tentateur. Regard songeur.

Une question pour ceux qui vont le lire : que pensez-vous du chapitre 47 ?  En ce qui me concerne, il me fait penser à Autant en emporte le vent ! Cette fin, oh cette fin ! ...

Tricheuses ~ Anna Godbersen
Albin Michel, 2010 - 430 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par Alice Seelow
titre vo : Envy

Psst, Mélanie es-tu au courant pour ceci :

Bright Young Things is the first in an epic four-book series about three teenage girls finding their way in the glittering metropolis of New York City and the glamorous mansions of Long Island.
It’s 1929 and Letty Larkspur and Cordelia Grey have escaped their small Midwestern town to chase big dreams and even bigger secrets. In New York, they meet Astrid Donal, a flapper who has everything she could ever want, except for the one thing Letty and Cordelia have to offer—true friendship.
Set in the dizzying summer before the market crash, against the vast lawns of the East End and on the blindingly lit stages of Broadway, the three girls will find romance, intrigue, and adventure.
Just as The Luxe books brought the Gilded Age to readers of Gossip Girl, Bright Young Things will bring the Jazz Age to bestselling author Anna Godbersen’s devoted fans and to new readers alike.

26 October 2010

9 mars 2010

Tout à coup, il se sent traversé par l'hypersupraextraforce du cosmos.

On le connaissait petit, rose, avec une longue, longue trompe, aimant se réfugier sous son pissenlit pour deviser et refaire le monde.

Halte là, mes yeux se sont agrandis de plaisir et de joie en découvrant le tout nouveau Pomelo !

pomelo_grandit

Jaune, éclatant, plus grand, toujours aussi beau, drôle, épatant et je suis à court de louanges !!!

Je rassure les fans de la série, à part la taille, Pomelo n'a pas changé, il est toujours notre petit mignon, rose et craquant, philosophe et poète, sensible et sensé, un amour d'éléphant... eau ?

Et pour accompagner ce grand bouleversement, l'histoire s'intéresse à la question de grandir. Héhéhé. Est-ce qu'il ne faut pas être moyen avant d'être grand ?  Comment ça grandit à l'intérieur pour que ça grandisse à l'extérieur ? Est-ce que grandir, c'est arrêter de faire le clown ?  Est-ce qu'il faut faire des choses qu'on n'a pas du tout envie de faire ?

Grâce à Pomelo, le jeune lecteur sera réconforté d'apprendre que grandir, c'est faire des choix, de nouvelles expériences, découvrir d'autres goûts, voir revenir ses vieilles peurs et en rigoler.

Grandir, ça a du bon  !  Tel le sucré, doux et roudoudou des choses.

Je suppose qu'après une telle lecture, il est impossible d'avoir encore peur. Merci à cet esprit pétillant, à l'humour malicieux et aux clins d'oeil qu'offre cette histoire. On ne change pas une équipe qui gagne, on recycle les vieilles recettes, on ne change pas un gramme des ingrédients, on savoure, on sourit, on rigole. Ou si vous avez encore des doutes, là je ne comprends plus !

Je ne dis rien de la fin, des dernières pages, mais ceux qui me connaissent se doutent que j'ai eu le coeur gros, très gros même ! ...

Merci Benjamin ! (rdv en avril avec la fée coquillette, oh yes !) Merci Ramona !

Pomelo Grandit ~ Ramona BADESCU /  Benjamin CHAUD
Albin Michel jeunesse, 2010 - 12,90€

les libraires aussi apprécient :  Gaëlle  &  Lili O.

challenge Je lis aussi des albums - 12

challenge2jelisaussidesalbums

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