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Chez Clarabel
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albin michel jeunesse
1 mars 2010

"Je suis désolée." Tels sont ces mots.

Et chaque fois que j'entendrai quelqu'un dire qu'il est désolé, je ne pourrai m'empêcher de penser à elle.

Voilà un très, très bon roman que je vous conseille vivement de découvrir. Il vous donnera le sentiment de plonger en apnée, de lire jusqu'à n'en plus pouvoir pour arriver aux dernières pages et connaître tous les secrets d'Hannah Baker.
Avant de se donner la mort, cette demoiselle a enregistré son histoire sur 7 cassettes, destinées à 13 personnes. Toutes sont liées au drame d'Hannah, "elle est morte pour 13 raisons, tu es l'une d'elles" dit la couverture.  Et c'est parfaitement bien résumé. Clay Jensen, le narrateur, figure sur la liste. Il ne sait pas encore pourquoi, il était fou amoureux d'Hannah, et puis...
La lecture vous absorbe immédiatement, vous place au début dans la délicate position du voyeur, avec ce méchant sentiment de ne pas comprendre, de trouver le principe tordu et dérangeant. Qu'importe les motivations... celles-ci nous apparaissent évidentes au fil des pages. Ce n'est plus du malaise qu'on éprouve, mais de l'empathie, du chagrin, de la révolte, de l'impuissance aussi. Fatalement. C'est ce qui est admirablement exprimé, à travers la lecture croisée de Clay en train d'écouter via un walk-man la confession de celle qu'il aimait secrètement. Un sentiment, donc, de date dépassée, d'arrivée tardive et, en sus, un gros et pesant poids qui vous tombe dans le ventre.
Du gâchis aussi.
C'est ce que je me disais, en ne quittant pas des yeux ce livre, en tournant les pages avec fébrilité et en pestant contre ce qu'on nomme banalement l'effet boule de neige.
Hannah Baker a emménagé dans une nouvelle ville, a fait son entrée dans un nouveau lycée et a été la cible des rumeurs les plus folles. On n'imagine pas à quel point un petit bout de ceci ajouté à un morceau de cela peut prendre une proportion infernale, jusqu'à ce que la machine se mette en branle et actionne un processus de démolition. Ce n'est jamais la faute de personne, mais l'histoire d'Hannah prouve qu'on porte tous une petite responsabilité quelque part.
Ce livre est vraiment poignant et déclenche mille émotions. Ce n'est pas une façon détournée d'accuser, après tout Hannah assume aussi ses propres erreurs, c'est un constat juste et sans appel qui renvoie chacun dans ses petits papiers. Après cela, vous ne vous sentirez plus de la même façon.
Bon pour un coeur gros et la tête sonnée.
Vous n'imaginez pas à quel point... 

« Treize Raisons est un mystère, une apologie, une cérémonie. Je sais que, dans les années à venir, je reviendrai souvent à ce livre. »
Sherman Alexie, auteur du Premier qui pleure a perdu.

*

Traduction française de Nathalie Peronny

Treize Raisons / Jay Asher

Albin Michel, coll. Wiz, Mars 2010

treize_raisons

 

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2 février 2010

Du bleu. Encore du bleu. Du tout bleu. Et moi, bien sûr.

Attention, ça cogne, ça remue, ça fait mal, ça ouvre les yeux, ça ne vous lâche plus, ça vous poursuit, ça vous hante, ça vous hurle dans l'oreille, ça vous noue l'estomac, ça creuse une boule et ça vous donne à réfléchir.

Un_endroit_ou_se_cacher_de_Joyce_Carol_OatesUn endroit où se cacher de Joyce Carol Oates est un roman sur la perte, ce que c'est de grandir avec la perte, de grandir au-delà de la perte.
Jenna, quinze ans, est la miraculée d'un accident de voiture qui a coûté la vie de sa mère.
Jenna se sent coupable.
Elle tente de se rappeler les dernières minutes avant le crash, mais tout reste blanc. Fermé aux souvenirs.
Et puis il y a le bleu. La couleur de l'entre-deux, du coma, du bonheur illusoire, du soulagement par les médicaments.
Après le bleu, c'est le vif : la réalité avec l'absence, le manque, le remords, la douleur, la solitude.

C'est un roman que je trouve extrêmement difficile à évoquer. Un roman complexe, douloureux et qui raconte justement le désespoir d'une adolescente qui tente de vivre suite au décès de sa mère dans des circonstances dramatiques. Le roman est à la fois poétique, onirique, amer, désabusé, à l'image de sa narratrice qui va aller jusqu'au bout de sa souffrance. Quitte à prendre tous les risques.
Le roman est vraiment tout le contraire de ce qu'on pourrait attendre : des larmes, des regrets profonds, quelques bêtises pour prouver qu'on existe, puis le retour à la vie, retour à la normalité. Dans le fond, c'est vrai que ça se passe comme ça, mais c'est un roman signé Joyce Carol Oates, il ne faudrait pas se leurrer non plus. Le roman est tout sauf condescendant, mielleux, attendu, moralisateur. Il vous impose le malaise, la déroute, l'errance. Il introduit des personnages à la dérive, cabossés. Des marginaux qui n'ont parfois plus rien à perdre et qui ont déjà tant brûler leurs ailes. J'en ai des frissons dans le dos, c'est âpre, violent, sans équivoque.
Cela fait très mal à lire, c'est même lourd à encaisser et je suis sortie de cette lecture toute retournée.
Pourtant j'estime que c'est un livre nécessaire, parce qu'il n'épargne nullement aucun détail, sur l'adolescence, sur l'acceptation de soi, sur le chagrin, sur le deuil aussi, sur la culpabilité, sur les choix extrêmes et sur la pression constante, souvent bienveillante, qui parfois fait plus de tort que la plus grande indifférence.
C'est un texte qui vous laisse le coeur à vif, qui interpelle et ne vous quitte plus. C'est bon aussi d'être secouée dans sa lecture, de se sentir en vie après une telle claque.
Car, finalement, on trouve aussi de jolies choses dans ce roman, pas seulement des émotions qui mettent à plat, il y a également beaucoup d'authenticité, de la sensibilité (et non de la sensiblerie), des personnages tendres et généreux.
En extrait, ce passage qui résume très bien le message que tente de transmettre le roman :  Quand les gens entrent dans ta vie, il y a toujours une raison, vois-tu. Ils ne la connaissent peut-être pas eux-mêmes. Tu ne la connais peut-être pas toi-même. N'empêche qu'il y a une raison. Forcément.

Un endroit où se cacher ~ Joyce Carol Oates
Albin Michel, coll. Wiz, 2010 - 300 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Dorothée Zümstein
titre vo : After the Wreck, I Picked Myself Up, Spread My Wings, and Flew Away

=) Claire C. :  Elle est une des rares à savoir créer des personnages si parfaitement qu’on ne les oublie plus jamais.

 

2 février 2010

A nous. Pour être aussi fa-bu-leu-ses. Sans moi !

Ne cherchez pas à comprendre la signification du titre. Je n'étais pas sous l'influence d'une substance qui aspire les neurones, j'étais tout simplement et pompeusement agacée parce que je venais de découvrir. Pfiou, il était temps de tourner la dernière page !
Rendons justice au roman de Jennifer Lynn Barnes, il saura parfaitement séduire les lectrices de 12-14 ans, pour ma part j'ai dépassé la limite (et au-delà mon ticket n'est plus valide). Débarrassez le plancher, madame la lectrice de 30 ans. Tattoo n'est pas pour vous.

Tattoo_de_Jennifer_Lynn_BarnesLe roman raconte l'histoire de quatre super copines, qui ont pour passe-temps, chaque vendredi après-midi, de se rendre au centre commercial pour faire du shopping. Ce jour-là, elles rencontrent une vendeuse aux yeux bleus envoûtants qui leur propose des bijoux et des tatouages à chacune d'entre elles. Ces babioles vont se révéler magiques, particulièrement les tatouages qui vont donner aux jeunes filles, selon leur personnalité, un don caché, comme la télépathie, la pyrokinésie, la capacité de changer la forme ou la couleur des objets, le pouvoir de lire l'avenir. Au début, c'est très drôle. Les filles s'amusent et exploitent leurs nouveaux pouvoirs magiques, mais la réalité reprend vite ses droits car en contrepartie elles vont devoir assumer une mission de très haute importance.
Magie, amitié, suspense sur fond fantastique, mythologie ancienne sont autant d'éléments brassés joyeusement dans ce roman. Tout est basique et très cliché, les personnages sont stéréotypés comme ce n'est pas permis (la pétillante, la timide, le garçon manqué, la maladroite), cela participe au charme de la lecture (pour moins de quinze ans !), l'intrigue est gentille, elle mousse juste ce qu'il faut au moment attendu, aucune grosse émotion n'est à prévoir et l'amitié est sauve, ouf !
L'histoire a d'ailleurs le bon goût de se conclure ainsi, sur cette belle et douce euphorie :
- Au tatouage de Bailey, déclare-t-elle. Faites que sa mère ne le découvre jamais !
- A la disparition d'Alecca, dit Annabelle.
- A nous, complète Delia. Pour être aussi fa-bu-leu-ses.
Je réprime un sourire, et nous trinquons dans l'air en dansant. Certaines choses ne changeront jamais.

Ce livre fait maintenant le bonheur de ma fille, qui sourit béatement face à de telles réparties :
A l'instant où mon regard plonge dans le sien, ma langue semble frappée de paralysie... Ce qui n'est pas plus mal, étant donné que mon cerveau vient de subir un black-out total.
Kane Lawson, beau à croquer. Beau à tomber. Beau à hurler.
- Merci, bredouillé-je en tentant d'émettre des syllabes intelligibles, l'esprit pétrifié par tant de beauté masculine.
Urgence, urgence, résonne mon alarme interne. Doit former phrase cohérente.
- Qu'est-ce que vous faites là, les garçons ? demande Delia avec son talent légendaire pour trouver les mots justes, surtout en présence de membres du sexe opposé.
" Les garçons "... Pourquoi ce pluriel ? Un peu surprise, je regarde derrière l'épaule de Kane et aperçois deux de ses copains. Beaux à tomber, puissance 3.
- On se balade, lui répond Kane, sa main toujours posée sur la mienne. Tu te sens bien ? me demande-t-il.
Moi ? Non, pas vraiment. Conduisez-moi plutôt aux urgences, section "moments de honte fatale".
- Je...
En l'absence d'un cerveau en état de marche, difficile de trouver le mot juste.
- "Vais bien" ? me souffle Zo.
- Je vais bien, dis-je platement.
Je hoche vigoureusement la tête, histoire de faire bonne mesure, comme si ce simple geste suffisait à atténuer mon image de débile profonde.
Contrairement à Delia, qui tombe amoureuse environ toutes les semaines, je n'ai connu que deux grandes passions dans ma vie. La première, c'était ce garçon aux boucles châtaines quand j'étais au jardin d'enfants. La seconde, c'est Kane.

Tattoo ~ Jennifer Lynn Barnes
Albin Michel , coll. Wiz, 2010 - 288 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Nathalie Peronny

Un deuxième livre a déjà paru aux USA, sous le titre de Fate.

 

4 janvier 2010

Ne jamais tomber amoureuse ~ Melissa Marr

Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2010 - 378 pages - 14€
traduit de l'anglais (USA) par Blandine Longre

He leaned back in his seat. The blue lights of the club heightened his inhuman appearance. "What if I told you that you were the key - the grail, the book - that one object that will rescue me ? What if I said you were what I need to defeat one who freezes the earth ? If your acceptance would save the world - all these faeries, your mortals, too - would you do it ?"
She stared at him. Here was the answer that they'd been hiding from her.

ne_jamais_tomber_amoureuse

Une jeune fille douée de capacités paranormales, une amoureuse déchue et bafouée, un type à la beauté solaire et un autre au look rebelle mais sexy, une vilaine reine exclusive et machiavélique, et des fés et des fées qui sont globalement insouciants, taquins, joueurs, fourbes et retors... Voilà le programme.

Aislinn possède la Vue, c'est-à-dire qu'elle peut voir les créatures féériques qui l'entourent. Et ces derniers temps, elle se sent de plus en plus cernée. Il y a notamment ce fé très, très beau et sa compagne, une beauté froide, accompagnée d'un loup, qui ne cessent de la poursuivre. Un soir, Keenan l'aborde et tente de la séduire. Aislinn est terrifiée, au-delà du charme elle devine sa véritable nature, mais lui l'ignore. Il la veut, il n'a qu'un but dans son existence : la rendre amoureuse et l'amener à accomplir un sacrifice. Kennan est roi de l'Eté, Aislinn est son Elue.

C'est tout ce que le roman avec ses 378 pages nous raconte ! Alors évidemment, j'ai parfois trouvé que c'était long, lent, répétitif. Et pourtant, cela ne m'a pas totalement déplu non plus.

L'ambiance de l'histoire est sombre et mystérieuse, un brin angoissante. Les faes appartiennent soit au royaume de l'été (ils sont libres et insouciants, ne pensent qu'à boire, danser et s'amuser), au royaume de l'hiver (ils sont brimés par la reine, également la mère de Keenan, et subissent ses accès de colère et de barbarie) et au royaume des ténèbres (les fés sont répugnants, ne s'en cachent pas, agissent pour infliger les pires souffrances en y prenant beaucoup de plaisir !). On comprend pourquoi Aislinn n'est pas ravie de rejoindre ce monde !

Et pourtant, la situation est désespérée. Keenan est prisonnier d'un sortilège lancé par sa propre mère, cela dure depuis des siècles et il a besoin de trouver sa reine pour reprendre possession de ses pouvoirs et sauver le monde du froid et de l'hiver qu'entretient Beira. Celle-ci exerce également un chantage sur Donia, la Fille de l'Hiver, accessoirement l'ex-fiancée de Keenan, qui n'a pas réussi à passer le test et a tout perdu par amour pour lui. (C'est cruel !!!) Donia est un personnage à suivre, faible en apparence, complexe et torturée à l'intérieur, elle ne peut que se révéler extraordinaire ! Sa mission consiste à influencer Aislinn, la détourner de Keenan et la convaincre de ne rien accepter du roi de l'Eté.

Enfin, c'est plus compliqué. Et puis, Aislinn est une jeune fille forte et vulnérable à la fois, qui compte beaucoup sur le soutien de son meilleur ami, Seth, un mortel. Tout dans le roman n'est ni tout noir, ni tout blanc. Le dénouement semble inéluctable, et pourtant il parvient à surprendre. C'est sûr que c'est romantique, mais aussi oppressant, prévisible et quelque part déconcertant. Le livre, d'ailleurs, se termine de telle sorte qu'il se suffit à lui-même. L'auteur a néanmoins cédé aux appels des sirènes, et nous allons droit vers une tétralogie ! J'espère que la suite sera plus convaincante.    

Je fais confiance à Shaïne Cassim, qui dirige la collection Wiz, et qui a généralement un goût sûr pour dénicher des livres de qualité, donc je lirai la suite - et pas seulement pour les beaux yeux de Seth.

 

 

en librairie le 6 janvier 2010

13 novembre 2009

Oscar Pill - La révélation des Médicus ~ Eli Anderson

Albin Michel, 2009 - 570 pages - 19€

oscar_pillVoilà un roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir !
Oscar Pill est un gamin de douze ans, aux cheveux roux et aux yeux bleus. Il n'a jamais connu son père, mort douze ans auparavant, et sa mère en parle rarement car cela lui cause encore beaucoup de chagrin. Sa vie est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, au collège Oscar est un élève brillant mais dissipé, il se bagarre souvent avec une grosse brute, Ronan Moss. Du moins, Oscar n'est pas totalement commun puisqu'il a cette étrange faculté de soigner ses blessures rien qu'en passant la main dessus. Ceci est bien entendu un secret.
L'explication viendra peut-être de sa rencontre avec Berenice Whiters, une gentille mamie en apparence, contre laquelle la mère d'Oscar se heurte aussitôt. Hors de question, du balai, sortez de notre vie. Qui est cette femme ? Elle prétend avoir connu le père d'Oscar, et aujourd'hui elle souhaite inviter le garçon à Cumides Circle pour lui donner un apprentissage intensif de sa réelle condition... Oscar Pill est en fait un Médicus, soit quelqu'un capable de rentrer dans le corps de toutes espèces vivantes pour affronter et combattre les maladies infligées par les Pathologus. Ces derniers sont représentés par le Prince Noir et ses suivants qui veulent dominer le monde en mettant toute l'humanité en danger.
Berenice Withers a donc pour mission de rassembler tous les Médicus existants pour les préparer à la menace imminente. Le redoutable Laszlo Skarsdale s'est échappé du Mont-Noir, la prison où il avait été enfermé depuis treize ans, grâce à l'action héroïque de Vitali Pill.
C'est très tentant pour Oscar, qui brûle de mieux connaître son père, ou qu'on lui parle de lui. Quant à la charge d'être un Médicus lui-même, le garçon est encore trop naïf pour réaliser l'impact que cela représente dans sa vie.
Un roman d'aventure, où l'aventure se passe dans le corps humain ? C'est l'ambition de l'auteur, et c'est plutôt bien trouvé. J'ai beaucoup aimé, en embarquant sans relâche dans les 500 pages menées à un rythme passionnant. Même si j'ai retrouvé une ambiance chère à mon coeur (Harry Potter, pour ne pas le nommer), j'ai aussi savouré ce monde des Médicus, la promesse de l'exploration des cinq mondes (de l'univers digestif pour commencer, des poumons et du coeur, des chromosomes et des gènes, de la reproduction - ça promet ! - et l'univers du cerveau, pour les tomes prochains), les découvertes d'Oscar, les nôtres aussi, sa confrontation avec ses origines, sa famille, ses amis et ses ennemis. Un beau programme en perspective !
Cela fait également fortement penser à Il était une fois la vie, parce que sans être dans une vocation strictement éducative, l'exploration du corps humain est assez surprenante,  l'histoire est divertissante et drôle, mais promis j'arrête les références !
Ce premier roman s'inscrit dans une série de 5 livres au total. Et sous le pseudonyme d'Eli Anderson, on trouve l'auteur Thierry Serfaty ...

> vient d'être lu par Cuné !   

deux adresses, pour en savoir plus et pour s'amuser à attraper un petit canari : le blog de l'auteur et le site Oscar Pill

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11 novembre 2009

Lottie Biggs n'est presque pas cinglée ~ Hayley Long

Albin Michel, coll. Bliss, 2009 - 252 pages - 10€
traduit de l'anglais par Dorothée Zumstein
illustration de couverture : Pénélope Bagieu

lottie_biggsLottie Biggs est une adolescente de quatorze ans, bientôt quinze, qui vit à Cardiff, dans le quartier de Whitchurch, avec sa maman, commissaire de police. Lottie a une vie plutôt ordinaire : le lycée, son petit boulot de vendeuse de chaussures et sa meilleure amie Goose. Toutes les deux ont le béguin pour un type nommé Neil Adam, et lorsque celui-ci commence à sortir avec Goose, Lottie va carrément perdre la boule.
Le jour même de son anniversaire, les choses empirent. Entre fous rires et crises de larmes, Lottie Biggs n'est pas simplement jalouse ni atteinte par une crise d'ado aigüe. C'est plus fort et plus sérieux qu'on ne le pense.
Au départ on s'imagine lire un roman de filles, une petite bulle légère, à l'humour déjanté et délicieusement british. On se trompe, car au bout du compte, on pénètre avec sensibilité dans les affres de la maniaco-dépression, une maladie pas facile à gérer, traitée ici avec la délicatesse d'une jeune fille, paumée, de quinze ans. Mais non Lottie Biggs n'est pas cinglée.
Le roman s'organise autour d'un devoir à rendre à son professeur de français, un projet d'écriture personnel, qui ressemble davantage à un journal intime. On y trouve des petits dessins, des confessions pudiques et touchantes, un regard sur elle toujours drôle (les colorations pour les cheveux, par exemple), et même un passage où l'exercice est écrit à la main.
La couverture fraîche et ravissante, signée Pénélope Bagieu, peut induire en erreur. Ce n'est pas qu'un simple roman de poulettes, c'est aussi plus sincère et émouvant qu'en apparence.
Une jolie découverte, qui ouvre la toute nouvelle collection Bliss chez Albin Michel.
D'autres titres sont disponibles : Hollywood starlet de Lola Douglas et Une fille haute couture de Lucy Sweet (parution en janvier 2010).

3 novembre 2009

Le Baiser du Vampire ~ Melissa de la Cruz

Albin Michel, coll. WiZ, 2009 - 410 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
titre vo : The Van Alen Legacy

le_baiser_du_vampireLecteurs français de la série de Melissa de la Cruz, cette sortie inopinée du tome 4 est une excellente nouvelle ! Elle coincidence approximativement avec celle des USA, soit un mois après, alors qu'en juin dernier, nous tournions la dernière page des Sang d'Argent avec une certaine fébrilité.
L'histoire se bouclait à Rio, le Conclave avait déménagé de New York pour une réunion exceptionnelle qui avait viré à la catastrophe. Beaucoup de pertes parmi les vampires sont à déplorer, et Theodora est dans un sacré pétrin. Un an a déjà passé, elle a fui le pays avec Oliver et se réfugie à travers le monde pour échapper aux Venator. La jeune fille est en effet suspectée d'avoir tué son propre grand-père !
Ce quatrième tome s'articule autour des trois personnages féminins : Theodora, Mimi et Bliss. Elles sont chacune les maillons forts de l'intrigue : la première, la sang-mêlée, doit donc se cacher ; Mimi, de son côté, nous surprend totalement car elle s'est lancée aux côtés de Kingsley dans des missions d'aventure en tant que Venator et recherche activement Jordan, la jeune soeur de Bliss ; et cette dernière, dont la véritable identité a été révélée à la fin du t3, est en plein cauchemar. Son existence a viré au noir, mais je ne peux pas en dire plus.
En fait, j'ai trouvé ce livre excellent ! Le tome précédent avait été longuet, mis à part le final explosif. C'était attendu que la suite devait nous fournir des réponses, accélérer la cadence et expliquer, donner des pistes, débroussailler les sentiers perdus.
Je vous assure que l'intrigue ne manque pas de piquant ! Et les révélations pleuvent, accompagnées d'un festival d'action. Je retiens ma langue, mais il faut reconnaître que M. de la Cruz a su nous régaler grâce à une mise en scène très théâtrale et parfaitement maîtrisée. Des instants forts, dramatiques et émouvants sont à prévoir !
Côté sentimental, une fois encore, ça s'éclaircit. Avec d'étonnantes perspectives, qui ne sont pas pour me déplaire.
Le titre original est cependant tellement plus révélateur, the Van Alen legacy fait référence à l'héritage de la famille de Theodora, et connaissant son pedigree, le cadeau risque d'être empoisonné. Vivement la suite, donc. L'auteur est en train de l'écrire, mais on connaît déjà le titre : Misguided Angel (sortie US : octobre 2010). De quoi alimenter les plus folles spéculations...

Keys to the Repository - le guide de la saga - sortira en juin 2010.

 

Très franchement, je ne suis pas fan des couvertures françaises. Ce qui expliquerait peut-être pourquoi j'ai toujours un mal fou à me représenter, mentalement, les personnages. Et finalement, en vagabondant sur le net, j'ai trouvé une vidéo faite par un internaute dont voici le ^casting^ (que j'approuve, dans l'ensemble, même si, hélas, il manque Oliver),  le lien. :-)
Oui, j'assume, j'aime bien ce genre de fantaisie...

NB : à ce jour, aucun projet cinématographique n'est envisagé pour cette série ; par contre, warner a acheté les droits de l'autre série de Melissa de la Cruz, Filles au pair (en 4 tomes).

comme c'est de plus en plus coutume, il existe un excellent trailer (officiel) du tome 4 : the Van Alen Legacy / le Baiser du Vampire :

15 octobre 2009

Blanc fantôme ~ Laurie Faria Stolarz

Wiz une collection d'Albin Michel jeunesse, 2009 - 300 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

 

blanc_fantome 

J'avais aimé, sans plus, le précédent livre de Laurie Faria Stolarz (Bleu cauchemar) mais j'ai pratiquement dévoré ce deuxième livre. L'histoire se passe un an après les terribles événements survenus à Hillcrest, l'école privée que fréquente Lucy Brown, une étudiante qui a pour particularité de faire des rêves prémonitoires. Cette fois, finis les pipis au lit, ce sont des nausées qui tirent Lucy du lit et lui signalent que ses cauchemars = danger imminent. De vieux fantômes viennent la hanter, les messages sont encore très flous mais la panique est totale. Il semblerait que ce soit Lucy elle-même qui soit menacée, ses colocataires, Drea et Amber, tentent de l'aider mais la tension monte. Lucy est obsédée par ses cauchemars, elle se sent aussi poursuivie par un individu et elle manque devenir folle à force de ne plus savoir sur qui repose sa confiance. De plus, sa toute fraîche relation amoureuse n'est pas au beau fixe, le poids de la culpabilité étreint la jeune fille (elle sort avec l'ex de sa meilleure amie) et l'entrée en scène d'un garçon aux yeux couleur bleu ardoise va semer la zizanie !

La petite touche sentimentale agrémente agréablement le texte, qui reste essentiellement auréolé d'un suspense tendu au cordeau. L'histoire, racontée à la première personne par Lucy, permet de créer une connivence immédiate entre le lecteur et le personnage central. Impossible d'échapper à cette sensation d'étouffement, on vit la peur et la fébrilité de Lucy, ça colle à la peau, l'anxiété va crescendo et jusqu'aux dernières pages le suspense reste insoutenable. J'ai été un peu surprise par la fin, je ne m'attendais pas à une telle issue, or ce n'est pas la première fois que cette série me surprend ! Laurie Faria Stolarz a une écriture très cinématographique, un rythme vif et les sens en alerte pour semer les indices, créer le doute et brouiller les pistes.

Ce deuxième livre est vraiment plus convaincant, j'avais été sceptique avec Bleu cauchemar (le coup des pipis au lit, non ça ne passait pas), cette fois Lucy vomit en réaction à ses cauchemars (je m'interrogerai toujours sur la volonté de l'auteur à associer les cauchemars de Lucy à des réactions physiologiques vraiment dégoûtantes). Dans ce livre, Lucy utilise aussi davantage la magie avec des remèdes de grand-mère (j'ai bien aimé). Je suis plus qu'impatiente de lire les deux prochains livres.

16 septembre 2009

Ces choses qui font battre le coeur ~ Catherine Grive

Photographies de Carole Bellaïche
Albin Michel, 2009 - 96 pages - 12,50€

Présentation : un inventaire joyeux de phrases et de photos sensibles pour évoquer des émotions et des souvenirs d'enfance.

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L'idée de ce livre est née des Notes de Chevet de Sei Shônagen, dans lesquelles elle énumère la liste des Choses qui font battre le coeur.

(On y trouve aussi les Choses qui tombent du ciel, les Choses qui ne servent plus à rien, mais qui rappellent le passé, les Choses splendides, etc.).

Ce petit livre s'en inspire et invite les lecteurs à créer leur propre inventaire intime, poétique ou farfelu.

Vouloir arriver la première
Sonner chez les voisins
Cacher une bêtise
Être arrivée la première
Sentir soudain venir l'orage
Demander si on peut dormir dans leur lit
Reconnaître sur son visage un air de sa maman
Réciter un poème qu'on a écrit soi-même
Faire une surprise à quelqu'un
Attendre à la sortie de l'école
Apprendre à lire
Rêver à l'amour
...

Et pour compléter ce bonheur de la découverte et de la recherche, il y a les photos...

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C'est un très, très beau coffret qui vous inspire des soupirs, des pensées, une bouffée de nostalgie et bien des sourires aux lèvres... Il ne séduira pas autant les enfants que les parents, ou du moins pas de la même façon. 
Une petite douceur, pour moi.

 

*-*-*-*-*-*

A mon tour j'ai voulu trouver ces Choses qui font battre le coeur, ce n'est pas facile parce que, terriblement personnel, alors juste pour donner un vague aperçu ...

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rhett et scarlett au musée grévin, un clin d'oeil envoyé par ceux qui savent / l'oeil noir du chien qui brave le vide de l'escalier, brrr / les premiers rayons du soleil et le rendez-vous à la plage pour fêter l'anniversaire de la Miss / les tâches de son de ma fille, qui me rappellent que c'est ma fille à moi / le chien et la Miss complices / la demoiselle en train de lire, là il s'agissait de son tout premier roman, instant précieux et quasi religieux, chut / la mise au vert, seules au monde / une starlette qui refuse de grandir, ou qui n'a pas peur de grandir, j'aime mieux quand elle est comme ça  ...

et puis la musique aussi, très importante dans ma vie, les chansons et leurs moments où le coeur bat très fort, suffit d'écouter : 
happe ou la nuit je mens, st germain ou pourtant, t'es ma maman, la dolce vita ou larsen,
babyface ou who's gonna ride your wild horses ou stuck in a moment you can't get out of ou sweetest thing ou with ou without you ou angel of harlem ou all i want is you ou mothers of the disappeared ou so cruel ou sometimes you can't make it on your own ou city of blinding lights parce que l'entrée sur scène d'un artiste y'a que ça de vrai ...

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et le coeur qui bat de la voir grandir, boudeuse ou éclatante, déterminée et trouillarde, butée et capricieuse, tendre et câline, espiègle, coquine, manipulatrice, comédienne, curieuse, bavarde, trop bavarde, jamais pressée de se coucher, coquette, paresseuse, rêveuse, sensible, soucieuse... c'est mon gryffondor. LA Chose qui fait battre mon coeur très, très fort.

A votre tour, je vous invite à dresser l'inventaire de ces Choses qui font battre le coeur.
Ce n'est pas un tag, mais ça y ressemble...   

15 septembre 2009

Teen Song ~ Claudine Desmarteau

Albin Michel, 2009 - 185 pages - 11,50€

Ce livre de Claudine Desmarteau a été un vrai coup de fouet - largement mieux qu'une sonnerie de réveil vous rappellant qu'il est temps de sortir de votre hibernation ! Wooow, ça fait un bien fou !  

teen_song

TEEN SONG est un carnet, pas un journal et encore moins un journal intime, qui raconte la vie d'une adolescente de troisième dans un collège privé. Sa meilleure amie s'appelle Alice, elle est fan des Stones et du rock en général. La narratrice, elle, qui ne porte pas de prénom et se présente en gribouillant un dessin obscur et pas très défini, est raide dingue de Led Zeppelin. Mais alors, fan de chez fan. Elle surfe sur le net, elle passe au crible la moindre info ou intox, elle bouquine les bios, elle traduit les paroles des chansons, elle écoute à fond tous leurs albums, elle vit, elle respire Led Zep, et croyez-moi, c'est beau ! C'est même ravigotant. (Ce livre vous en apprendra d'ailleurs un paquet sur la vie du groupe, un détail non négligeable.)

Claudine Desmarteau sent la jeunesse d'aujourd'hui, elle sait leur parler, elle sait emprunter leurs codes, elle connaît les sujets qui les touchent et les concernent, enfin bref elle a parfaitement su les décrypter. Ce n'est pas surfait, ce n'est pas style je-fais-comme-si-pour-faire-djeuns, c'est beaucoup plus authentique, à la fois drôle, sincère, effronté, grossier, bref c'est très juste. Et c'est accompagné d'illustrations griffonnées à la va-vite, mais qui donnent un ton très rock'n roll à cette lecture, en plus de nous faire beaucoup rire.

Je l'ai lu d'une traite, et j'ai tout bonnement adoré ! 

 

lu et grandement apprécié par Jean de la Soupe de l'espace & lu aussi par nomie

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