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Chez Clarabel
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anne fine
20 janvier 2009

« je viens pour tuer vos animaux de compagnie et arracher avec les dents vos mains droites »

 

Les aventures de Djerik - Natalia Noussinova

41KLmqb1ncL__SS500_En fait, ce roman est une surprise. Pour la collection neuf, il est bien épais (mais presque 40 pages en fin de roman sont dédiées au lexique). Ce n'est pas que ce soit trop compliqué, c'est juste que, d'après l'auteur, tout un pan de la vie racontée dans ce livre est devenu incompréhensible. C'est une histoire très simple, à vrai dire. Cela commence par l'envie d'un chien, mais cela s'étend à raconter une jeunesse soviétique. Natalia a sept ans, elle vit avec ses parents à Moscou, son père est cinéaste, sa mère est belle comme un coeur, elle a une soeur, Tania, et des grands-parents remarquables, le grand-père est un vieux bolchévique et la grand-mère cuisine des beignets de viande et de chou à faire pâlir d'envie. Au début, les parents de Natalia sont formellement opposés à accueillir un chien dans leur appartement, puis la cousine leur amène un fox-terrier noir, très sale et avec l'oreille en sang. Il vient de tenir tête à une bande de bergers allemands féroces, et il n'a pas bronché. Djerik fait donc son entrée chez les Noussinov. Avant de se montrer le fier toutou intelligent, il est plutôt déprimé, il ne mange pas, il reste dans son coin. On explique aux petites que c'est normal, c'est une brave bête, ce chien est un prince frappé par un mauvais sort et il veut rester fidèle à son premier amour.

Le roman se déroule ainsi bien gentiment, avec beaucoup de tendresse et d'amour. C'est l'époque de Brejnev, il y a toujours des aperçus de la révolution mais la famille Noussinov s'en tire plutôt pas mal dans l'histoire. C'est d'ailleurs un beau portrait de famille que propose ce livre, avec pour decorum le climat suspicieux et facilement délateur du pays. Il y a des commissions pour autoriser à voyager à l'étranger, des cancanières qui n'aiment pas les chiens ni les juifs, il y a des propriétaires de datcha sans vergogne qui promettent de conduire deux canetons vers les pays chauds en train, et des voisins au bord des larmes devant leur poule blessée à cause de Djerik. Ce chien, qui est aussi le héros du livre, va vivre (et nous faire vivre) de belles péripéties, comme celle d'être une star de cinéma. Et c'est ainsi qu'on passe un très bon moment de lecture, avec un petit air d'autrefois, mais surtout entretenu par un chaleureux sentiment de bonheur, d'innocence et d'affection.
C'est bien comme tout. Cela dépayse.

Ecole des loisirs, coll. neuf - 2008 - 195 pages / 9,50€
traduit du russe par Katia Flouest-Sell
Illustration de couverture : Gwen le Gac

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Ivan le terrible - Anne Fine

414fO2v2jzL__SS500_Tout commence parce que Boris parle russe. Un nouvel élève vient d'arriver à l'école St Edmund - Ivan, son air renfrogné, ses saluts à la taille et son amabilité façon : "Salutations à vous tous, pauvres vers tremblants". Boris est mortifié, il ne veut absolument pas traduire les propos odieux de ce garçon, alors il triche. Il édulcore, il améliore, il arrondit les angles. Toutefois Ivan est vraiment infect et pousse le bouchon de plus en plus loin. La patience de Boris a-t-elle des limites ? Faut-il continuer de jouer le jeu, d'excuser Ivan et donc de passer sous silence ses méchancetés, au risque d'être un peu complice ?

Tout à fait bon enfant, ce roman est un genre de comédie à l'humour subversif, qui plaira davantage aux plus jeunes, sans pour autant leur assurer qu'ils pourront comprendre toutes les troublantes motivations d'Ivan le terrible. La fin est une sorte de pied-de-nez à cette vaste mascarade. On y trouve son compte, ou pas du tout. C'est selon. Mais franchement je préfère de loin les aventures caustiques du chat assassin.
Petit roman plaisant, voilà tout.

Ecole des loisirs, coll. neuf, 2008 - 80 pages / 8€
traduit de l'anglais par Nadia Butaud
Illustration de couverture : Soledad Bravi

l'avis de Mélanie (Book in)

 

Et je découvre le nouveau morceau de U2, Get on your boots !
C'est un peu tôt pour juger, mais je sais que cela ne m'accroche pas plus que ça.
Toutefois je suis fan devant l'éternel, et forcément j'ai précommandé l'album qui sort le 2 mars:
No line on the horizon.

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1 décembre 2008

Il était une fois un chat assassin

J'ai le syndrome d'Ally McBeal, car en même temps que je lisais les aventures de Tuffy le chat, j'entendais Barry White chanter dans ma tête ! Mais cela colle plutôt bien, surtout quand on a une petite idée de la personnalité de Tuffy.

journalchatassassincouvertureC'est un chat assassin, oui. Son journal raconte sa semaine mortifère. Lundi, c'est l'oiseau qui tombe dans sa gorge. Mercredi, c'est une souris morte qu'il ramène sur le tapis du salon. Et jeudi, c'est Thump. Il s'agit du lapin des voisins, et là Ellie et sa famille n'en peuvent plus. Tuffy est jugé de lapincide par préméditation, et ça va barder pour lui. Pourtant le chat plaide non-coupable et nous l'explique avec flegme et humour dans son journal qui remporte un gros succès auprès du jeune lectorat (et du grand, aussi !!!). C'est raconté avec un tel mauvais esprit, une mauvaise foi évidente, et pourtant ce n'est jamais abominable ou répréhensible. On savoure, on déguste et on plaindrait presque ce pauvre Tuffy, victime malgré lui d'un concours de circonstances qui se dévoile au fil des pages.

Il faut lire les apartés du chat et de ses compagnons, lesquels rapportent les péripéties des humains avec un regard porté sur notre espèce tout à fait grotesque et pathétique. C'est du vrai humour en fine bouche, ça fait friser les poils des moustaches !

Et le succès aidant, il existe une suite : Le chat assassin, le retour. Cette fois-ci, Tuffy est aux prises avec le Pasteur Barnham qui ne l'aime pas du tout et le lui rend bien. La famille d'Ellie est partie en vacances, le chat reste à demeure, pensant se payer une bonne tranche de plaisir (farnienter, commettre des menus délits, être libre). Or, son 'chat-sitter' est un monsieur redoutable et pas très sympa. Il préférerait la délicieuse Mélanie qui aime sa jolie fourure toute douce... mais les choses se compliquent aussi.

41lKdXeCv1L__SS500_Et cerise sur le gâteau, un troisième livre vient de paraître : La vengeance du chat assassin. On n'arrête pas la machine en marche et ce serait bêta de bouder son plaisir à replonger dans les aventures de Tuffy. Quel chat ! Cette fois, l'animal s'en prend à la mère d'Ellie et la flagellerait bien sur place avec son regard noir et son air renfrogné. Mais la dame trouve son minois adorable et prend un cliché qui finira en portrait accroché au mur. Horreur et damnation. Toutes griffes dehors, la tronçonneuse de la rebellion passe à l'action et sabote le portrait. Le massacre ne fait que commencer et la guerre des nerfs est déclarée. A ce petit jeu, on devine Tuffy expert et gagnant. C'est un redoutable adversaire, la mère d'Ellie a la malchance de vouloir exprimer son Art (peinture, poterie, etc.). Cela n'est pas du goût de notre chat assassin ... jusqu'à l'arrivée inopinée d'un autre allié, dans cette bagarre. Les pions sont maintenant chamboulés. Et Tuffy n'apprécie pas du tout, mais alors pas du tout, d'être manipulé par ce grossier personnage. Sa vengeance promet d'être vicieuse, espiègle et hilarante !

Naturellement c'est tellement drôle et décalé, on sourit de bout et bout, on ne gobe pas une miette des propos de Tuffy. Ce chat veut donner l'impression d'être un saint avec l'auréole qui brille au-dessus de la tête. Ce n'est qu'une image polie et arrangée. En vérité, Tuffy est rusé, roublard et menteur. Il agit pour son seul profit, d'où sa belle pirouette en fin de roman. Il en sort comme un grand seigneur, surtout aux yeux d'Elie la nouille (comme il la décrit), mais en fait ça le chiffonne d'avoir accompli ce qu'on attendait de lui. Car ce n'est pas dans ses principes... On s'en doute ! Un autre round serait-il en écriture ?

N'attendez plus de faire la connaissance avec le caustique chat assassin ! Tuffy va vous en conter de toutes les couleurs, c'est désopilant. On apprécie le second degré de son journal, et les illustrations de Véronique Deiss entrent littéralement en communion avec le style mordant d'Anne Fine. Il n'y a pas d'âge pour savourer !

Journal du chat assassin - 1997
Le chat assassin, le retour - 2006
La vengeance du chat assassin - 2008

Ecole des Loisirs - 75 pages - de 7 à 8,50€

 

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