Nicolo appartient à une famille d'autruches particulièrement loufoque : son frère et sa sœur ne cessent de le chambrer, ses parents ne semblent pas lui prêter une oreille attentive. Aussi, dès le petit-déjeuner, l'ambiance à la maison est souvent survoltée, surtout pour planifier la sortie du jour : la visite au zoo. Le journal vient en effet d'annoncer un arrivage de nouveaux “zozos”.
Quoi, des “zozos” ? Qu'est-ce donc ? Une espèce de bêtes un peu bizarres. Sans poil, sans plume, ils n'ont que la peau sur les os. Et ils sont dangereux, avec leurs minidents ils pourraient vous croquer en moins de deux, s'ils n'étaient pas déjà derrière leurs barreaux. Gloups. Nicolo est à la fois surexcité et trouillard.
Sa découverte des Zozos sera, néanmoins, stupéfiante... jusqu'à l'arrivée intempestive du gang des putois, venu semer la zizanie au zoo et clamer leurs doléances : « Libérez les odeurs ! Faites des pets, pas la guerre ! » Et notre Nicolo de courir rejoindre sa famille pour planter tous en chœur leur tête dans le sable ! ;-)
Quelle aventure, absurde et un peu ridicule, mais franchement poilante ! On y trouve de l'humour en pagaille et un texte truffé de petites perles fantaisistes, du style : « C'est moi Nicolo, prince à plumes, dieu du plouf ! Planquez-vous les thons, v'là le beau gosse ! ». Ha, ha ! Promis, il n'y a pas que les enfants qui se bidonnent !
Soledad Bravi est aussi en parfaite harmonie avec l'esprit farfelu de cette lecture en proposant des illustrations délicieusement barrées (cette famille Autruche fait franchement nigaude) qui enfoncent le clou. C'est une lecture 100% dingue et renversante. À vous de découvrir les Zozos maintenant !
Comment répondre à LA question existentielle des enfants ? Soledad Bravi en fait son affaire personnelle et se retrousse les manches en nous proposant une multitude de versions toutes plus adorables, drôles, poétiques et saugrenues les unes que les autres. À vous de choisir : la petite graine, le chou-fleur ou la rose, la cigogne, la commande par téléphone, le supermarché... mais sans jamais oublier les bisous, les câlins, l'amour, le désir, etc.
Une lecture éclatante, qui porte haut ses couleurs et affiche un humour salvateur, dont la couverture est à elle toute seule une invitation au bonheur !
L'École des Loisirs ♦ Loulou & Compagnie ♦ mars 2015
Un frère et une sœur s'amusent aux devinettes : je pense fort à un animal, à toi de trouver lequel ! Les questions s'enchaînent : est-ce qu'il est grand, est-ce qu'il a des poils, est-ce qu'il vit à la campagne, est-ce qu'il aime les bonbons...
Le frère n'a pas l'ombre d'une piste, tandis que sa sœur soupire d'ennui. Cela devient trop long, il n'est décidément pas futé ! ... ;-)
Joli duo, avec questions pertinentes, pour une lecture pleine d'humour et toujours constellée des illustrations vitaminées de Soledad Bravi. Un rendez-vous qui ne manque pas de nous réjouir !
Un épisode 3 incontournable pour ses scènes cultes comme le mariage de Suze, la demande de Luke, la ruse finale, le mariage féérique, le bouquet de fleurs qui parle, la précieuse bonhomie des parents de Becky, les délires de Danny, la naissance de Baby Tarquin, etc. Il faut bien rebondir pour ne pas réaliser que l'histoire n'est plus un étourdissement sans fin de dépenses compulsives ! En fait, Becky est confrontée à un autre dilemme : une double organisation de mariage, deux rêves impossibles à conjuguer. Mais impossible n'est pas Becky !
Le roman s'échinera à raconter comment elle va réussir à slalomer entre les deux, puisque Becky est attirée par les deux perspectives, le glamour, le strass, les paillettes, son rêve de petite fille... mais justement elle ne veut pas non plus décevoir ses parents !! Et en matière de fantasmes à dormir debout, de vérité édulcorée, de petits mensonges pour arrondir les angles, Becky en connaît un rayon. Ce ne sont plus ses dettes qu'elle doit éponger, mais la susceptibilité de ses proches. Mouhahaha.
On a beau soupirer, souffler et pester, on lui pardonne tout ! Becky figure parmi ces héroïnes dont on excuse les frasques, même les plus chichiteuses. C'est comique et carrément exagéré, mais ça permet de détendre l'atmosphère. Car l'histoire met à jour la relation malsaine entre Luke et sa mère, et là c'est le drame, on ne le comprend plus, Luke devient décevant, fuyant, aveugle... pitié, non ! Malgré tout, on s'amuse du début à la fin, cette série est à déguster pour le plaisir, comme une friandise, à mâchouiller en déculpabilisant. De plus, les atermoiements de Becky sont une façon de rappeler l'essentiel de la vie, avec ses valeurs fondamentales (la famille, les amis, etc.). ☺
Pocket ♦ juillet 2010 ♦ traduit par Christine Barbaste pour les éditions Belfond ♦
Ce livre figure juste avant 16 ans: S.O.S Chocolat !, qui a été traduit bien avant celui-ci, un choix éditorial que je ne comprends pas du tout... L'histoire fait état de la relation tendue entre Jess et Fred à l'occasion d'une soirée dansante qu'ils organisent pour une œuvre caritative. Mais à part les invitations déjà lancées, le couple n'a ni groupe, ni buffet, ni cagnotte (perdue), ni sketch. Le Bal du Chaos, au titre tristement prémonitoire, s'annonce un véritable fiasco.
Tandis que Jess multiplie énergie et efforts pour sauver leur projet, Fred a une attitude très bizarre, silencieux, il ne cesse d'esquiver sa petite copine, évitant tout dialogue. Jess, évidemment, est en pétard. Excédée de devoir tout gérer, accusant un stress pas possible, elle se sent seule au monde ! Chez elle, c'est le défilé des prétendants depuis que sa mère s'est mise à draguer sur internet. Comble du comble, le père de Jess se pointe à la maison, deux valises sous le bras, le moral à zéro.
Ce cinquième tome nous prépare à une issue inévitable, puisque le couple vedette est dans l'impasse, la série change de ton et ne se contente plus de sauver les apparences dans un grand éclat de rire. Jess et Fred traversent une crise, une vraie, ou c'est le signe d'un changement, d'une nouvelle ère. L'auteur a le bon goût de nous y amener en douceur, même si ça nous rend d'humeur chagrine. Ce sont finalement les parents de l'adolescente qui vont nous régaler de leurs péripéties... ça change !
Une lecture tendre aux illustrations agréables qui reflète bien notre vie du quotidien. Les situations dessinées sont adorables et rappellent forcément le vécu des parents et des enfants. Chacun s'y reconnaît, sourit, s'esclaffe... Le ton général est drôle, attachant, avec une petite touche cocasse, surtout à la fin, tellement vraie, tellement insolite. C'est du bon Soledad Bravi (une patte reconnaissable, un trait noir, des couleurs nettes et une facétie derrière chaque illustration et chaque propros). C'est une valeur sûre, petits et grands vont adorer !
Qu'est-ce qu'on met dans une valise pour voyager ?
Des choses indispensables comme une brosse à dents, une sucette, une crotte de nez...
et aussi une tondeuse à gazon, un ours polaire, un sous-marin...
Cette valise est comme celle de Mary Poppins, elle avale tout mais est-ce que sa propriétaire est d'accord ?
Le résultat est absolument désopilant ! L'humour de Soledad Bravi est - un peu - comme un clin d'oeil aux vieilles chansons de Dorothée, dans les années 80 (ici ou là). Son dessin est toujours délirant, un mélange entre le cocasse et la candeur. Avec aussi cette petite touche d'humour subtil, derrière l'absurde... car à la fin, la petite fille ne proteste pas contre la qualité du contenu de sa valise, mais plutôt contre la quantité. Question de nuance. J'adore. ☺
J'ai mis dans ma valise de Soledad Bravi (Loulou et Compagnie, septembre 2013)
Suite à une énième crise dans leur couple, Jess a choisi de rompre avec Fred. C'était sans se douter des conséquences que cette décision aurait sur son moral et son état d'esprit (et même sur l'ambiance générale du livre). Car Jess va expérimenter les tracas de la rupture, avec une certaine sournoiserie qui va la ronger de l'intérieur. Elle s'imaginait bêtement que Fred allait se morfondre de douleur et ramper à ses pieds pour lui demander pardon, au lieu de cela le garçon s'affiche avec une autre fille de leur classe, Jodie, jolie mais un peu bécasse.
Bien entendu Jess est malheureuse et pense se consoler en passant beaucoup de temps avec son nouveau voisin, Luke Appleton. Toutefois elle n'arrive pas à oublier Fred, qui se montre particulièrement goujat et grossier (quelle claque !), leurs rapports sont désormais tendus, les vannes pleuvent à la moindre occasion, les anciens amis ne se comprennent plus et cherchent à s'éviter. En bref, on ne sait plus trop sur quel pied danser.
J'ai eu une sensation de manque en lisant ce cinquième tome des aventures de notre tragi-comédienne Jess Jordan. En gros, c'était drôle, mais un peu forcé aussi. En dépit des bonnes vieilles scènes rigolotes, on constate que les déboires de l'adolescente sont bien réels et sincères, sa séparation avec Fred est dure à encaisser, je crois que ça a déteint sur l'ambiance générale du livre. On ressent comme une certaine morosité entre les lignes, et même la famille de Flora est frappée de plein fouet par la crise économique. Peut-être le signe d'une nouvelle époque ?
*** Un prochain titre devrait suivre, intitulé Party disaster ! en VO. Par contre, le titre Girl, 16: Five Star Fiasco a été zappé. ???!! Dommage, il aurait apporté des éléments éclairants sur la vie sentimentale de la mère de Jess, qui file un mauvais coton dans ce livre (pourquoi ?), mais aussi sur son père, brusquement seul et sans le sou (mais pourquoi ?!). ***
Nota Bene : Girl, 16: Five Star Fiasco a finalement été traduit ! Voilà qui bouleverse complètement l'ordre de la série en VF !!
16 ans S.O.S Chocolat (Jess Jordan #6), par Sue Limb Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2013 - traduit par Emmanuelle Casse-Castric illustration de couverture : Soledad Bravi
La série de Sue Limb avec Jess Jordan est une série à laquelle je suis très attachée. Cette fois Jess apparaît vulnérable, par la faute de son petit copain qui lui joue un vilain tour la veille de la rentrée. Elle qui flottait sur un petit nuage connaît la chute libre, de plus son prof d'anglais est en arrêt maladie et remplacé par Miss Epine, alias Tyranosaure. Ajoutez que sa meilleure amie Flora décroche le rôle que Jess convoitait, son numéro de pitre pour le spectacle de Noël n'est plus au programme, plus ce garçon très sexy, qu'elle adorait l'année d'avant, ne cesse de la coller, ce qui voudrait donc dire qu'elle lui plaît ?! Et Fred..., Fred est absent, fuyant, pathétique, cynique et bête comme ses pieds. Pff, drôle de casse-tête. Pour la première fois, Jess manque de ressources et constate que son humour légendaire ne peut lui venir en aide, et même sa propre mère passe tout son temps avec un Japonais qui comprend tout de travers. Néanmoins, le sens du tragi-comique de notre héroïne est toujours aiguisé et donne lieu à des scènes désopilantes. Dans le fond, ce tome est un tout petit peu moins pétillant que le précédent, mais quel plaisir de suivre Jess et sa clique. C'est une série anglaise qui manie bien les ficelles du genre ! Et moi je suis fan. J'espère d'ailleurs que les deux prochains tomes, parus chez Bloomsbury, seront un jour disponibles en version française. Youhou, y'a réclamation ici-bas !
16 ans franchement irrésistible (Jess Jordan #4), par Sue Limb (Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2012) traduit de l'anglais par Laetitia Devaux - illustration de couverture : Soledad Bravi (première édition en 2007, coll. Hors Série)
C'est l'histoire d'une pauvre petite fille riche, qui confond la fiction et la réalité, et qui a terriblement besoin qu'on s'intéresse à elle. Sa mère est l'auteur célèbre d'une série mettant en scène un personnage s'appelant comme sa fille, Bathsheba Clarice de Trop, une héroïne super glamour, dont l'existence est faite de strass, de paillettes, de sorties branchouilles, de copines canons, de petit copain irrésistible, d'aventures palpitantes et ô combien futiles. Le problème, c'est que la vraie Bathsheba s'y accroche comme une moule sur son rocher ! Elle a bien du mal à dissocier le vrai du faux, ou disons qu'elle préfère vivre dans ce monde d'illusions au lieu de reconnaître que son existence n'est faite que d'amertume et de solitude. Sa mère est donc trop accaparée par son boulot et ne prend plus le temps de se soucier de sa fille, son père est aux abonnés absents depuis des lustres, Bathsheba vit dans le luxe, son mets préféré est constitué d'un savoureux mélange de caviar et de tarte à la salade, mais sous l'artifice c'est creux, vide et triste à mourir. Pour seule compagnie, la fillette a Natasha, l'employée de maison, qui ne la supporte pas d'ailleurs, et qui va finir par lui présenter sa filleule, Keisha, dont les origines plus modestes vont permettre à Bathsheba de s'ouvrir vers l'extérieur, de se comporter de moins en moins en petite fille égoïste, capricieuse et snob. De plus, elle va rencontrer son père, pour de vrai ! Elle sera très déçue par lui (son physique est quelconque, il s'appelle Bill et c'est un ancien escroc qui a fait de la prison). La claque ! Son retour sur Terre est donc brutal mais bénéfique, puisqu'elle cessera de se prendre pour une petite princesse et envisagera enfin d'apprécier des choses simples et ordinaires, comme les frites par exemple, même si sa mère déteste ça parce que c'est mauvais pour la santé ! Bien entendu cette lecture se destine à des jeunes lecteurs, dès 10 ans.
Maman, papa, les frites et moi par Leila Rasheed (Bayard jeunesse, 2011) Traduit de l'anglais par Thomas Leclere - illustration : Regis Faller
Toujours aussi irrésistible ! Jess Jordan doit passer ses vacances en famille, lesquelles consistent à errer dans la campagne anglaise pour visiter les églises médiévales, en compagnie de sa mère et de sa grand-mère, voilà donc un programme qui ne l'enchante guère car Jess est follement amoureuse de Fred et veut passer tout son temps libre auprès de lui. Là où ça se corse, c'est que sa mère ignore l'existence de cette relation amoureuse, essentiellement parce que sa mère est fâchée avec la gente masculine (plus pour longtemps, je vous rassure !). La séparation temporaire du jeune couple est donc vécue comme une véritable torture, Jess se languit de son Fred et devient jalouse à en crever rien qu'à l'imaginer avec sa meilleure amie Flora, soudainement trop belle pour être honnête. Elle l'abreuve donc de SMS et se fait des films improbables, dont le scénario vire toujours au cauchemar, les retours du garçon se font rares et provoquent des crises de jalousie. Jess ne peut que mijoter dans son jus, parfois l'amour ça vous use une prétendante en clownerie, je vous jure... Bref, c'est anglais, drôle, adolescent et impertinent, ça se lit en deux coups de cuillère à pot et on en redemande ! Dans ce tome, Jess apprend aussi la raison de la séparation de ses parents et se prépare à une révélation qui pourra paraître stupéfiante sur son paternel. Des retrouvailles au top, je vous le garantis !
16 ans ou presque, torture absolue, par Sue Limb (Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2011) traduit de l'anglais par Laetitia Devaux - illustration de couverture : Soledad Bravi (première édition en 2006, coll. Hors Série)
(*) réflexion de Jess Jordan à propos de sa mère et de son amoureux chéri