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Chez Clarabel
28 juin 2013

Instantanés de lecture #1

L'adolescence dans tous ses états ... Ces petites lectures ne trouveront peut-être pas le chemin du blog, faute de temps ou d'inspiration, mais elles n'en demeurent pas moins intéressantes à découvrir !

 

Moi, les nichons, j'en veux pas. Les filles au collège qui se mettent des Wonderbra ou se fourrent du coton dans le soutif me débectent. Est-ce que les gars pensent à se mettre des coques dans le caleçon ?
J'ai pas envie de devenir femme. Pas encore, pas tout de suite. Je ne suis pas prête. Mais mon corps change, il déborde de partout, les seins, les fesses, le ventre... Ça déborde dans ma tête. J'ai peur.
Je me préférais avant, modèle petite fille plate. Brindille. Phasme, disait mon aimable frère. J'étais plus à l'aise avec mes jupes courtes et mes jambes d'allumette.
Maintenant, obligée de porter des gros jeans, des T-shirts XXL, des gilets, pour planquer ce corps qui m'encombre.
Mes cuisses qui font plof plof en course d'endurance, mon cul qui explose dans les maillots de bain, c'est pas possible. C'est ça, devenir femme ?

Honte de tout, par Carole Fives (éditions Thierry Magnier, coll. Nouvelles, 2013)

 

Théo et moi, on est des alchimistes : on a pris les  ingrédients amers de nos vies, et on en a fait du sucre doux. Quand on est séparés, c'est une aberration, un manque d'air qui coupe le souffle, une jambe en  moins, un vieux vertige insupportable, la perte de la moitié de notre intelligence, de la moitié de nos réflexes, de la moitié de notre imaginaire.

Plan B pour l'été, par Hélène Vignal (éditions du Rouergue, coll. doAdo, 2012)

   

Je suis l'aînée de six enfants : après moi, il y a Valentin, Côme, Paola, Marguerite, et Lili la benjamine. Mes parents travaillent dur. Et depuis que je suis petite, je les aide à la maison et parfois au restaurant. Pour moi, ce n'est pas une corvée. C'est naturel.
J'aime chahuter avec Lili, lire des histoires à Paola, me disputer avec Valentin, pousser Marguerite sur la balançoire. J'aime servir les grenadines au comptoir, parler avec les clients. J'aime les pichenettes tendres de mon père, les blagues de ma mère. Notre complicité est une forteresse.

Il faisait chaud cet été-là, par Agnès de Lestrade (éditions du Rouergue, coll. doAdo, 2013)

 

Le monde appartient aux autres. Je n'y ai pas ma place. Il me manque peut-être un gène, une disposition, une qualité mystérieuse mais indispensable, quelque chose que les autres ont et qui leur permet de vivre, avec un naturel confondant. Tout m'échappe et m'abandonne, à commencer par moi-même. Je ne sais d'où vient une condamnation aussi radicale. Je ne peux pas exister. Ce n'est que du flou, du tremblement, de la douleur.
Je me débats, je lutte, je me défais, je ne sais pas ce qui me détruit.

Rester vivante, par Catherine Leblanc (Actes Sud junior, 2010)

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26 juin 2013

L'Incandescent, Tome 1 : La Société de vigilance permanente (☺♥)

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Théo a une grave maladie qui l'oblige à garder la chambre, dans une grande et vieille maison, Empire Hall, qui appartient au Docteur Saint. Le garçon ne connaît rien du monde extérieur, toutes ses connaissances lui viennent de ses lectures, et il ne voit personne, à part le docteur, le majordome et la jeune domestique, Clarisse.

Une nuit, deux individus s'introduisent dans sa chambre et le découvrent avec stupeur. Ils ne s'attendaient certainement pas à tomber sur un gamin et commencent à paniquer. Les choses dérapent quand, par un simple toucher, Théo fait fondre l'un des cambrioleurs. Panique à bord, le garçon s'enfuit et rencontre le double de Clarisse.

On apprend alors l'existence de deux sociétés secrètes, avec des bons et des méchants, avec aussi des créatures fabuleuses comme les garghouls, les smoglodytes ou un Dodo géant. La ville entière repose sur des tunnels souterrains, abritant des laboratoires et des planques pour coincer son ennemi. Mais inutile d'en dévoiler davantage, tant le plaisir de partir à l'aventure et faire ses propres découvertes est inestimable !

J'avais été intriguée par la couverture, que je trouve mystérieuse et envoûtante, j'ai donc plongé le nez dans le livre sans me douter de ce qui m'attendait, je n'ai pas été déçue. L'atmosphère est captivante, à vous donner des petits frissons, au fil des rencontres ou des révélations. Théo est un héros naïf, secondé par une nouvelle amie pleine de ressources, il va se frotter à son destin, sans se démonter.

De toute façon, tous les personnages sont épatants, riches et complexes. Ils évoluent dans un univers qui est, lui aussi, fascinant et assez original. C'est donc tout naturel de s'enthousiasmer pour cette lecture, qui est aussi le début d'une série prometteuse !

L'Incandescent, Tome 1 : La Société de vigilance permanente, par Glenn Dakin
Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2013 - traduit par Karine Suhard-Guié
illustration de couverture : Thomas Ehretsmann

26 juin 2013

☼☼ VacAncEs ☼☼

Ce blog passe en mode automatique, pour une petite dizaine de jours...

25 juin 2013

Rencontrer un véritable super-héros dans la vraie vie peut se révéler une expérience inoubliable

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Jack Vandal est le rejeton d'un couple de super-méchants, dont les projets de détruire la planète sont souvent contre-carrés par le Capitaine Justice, l'idole de toute une génération. Jack, lui, tente de mener une vie de collégien ordinaire, sous une fausse identité. Mais les choses se compliquent avec l'apparition de son Don (la combustion spontanée), mais surtout de Sophie Martin, la nouvelle élève qui semble aussi avoir un secret à préserver !

En fait, il s'agit de la fille du Capitaine Justice. Jack en reste bouche bée mais ne lui parle pas du poids de son héritage, seulement de son statut de super-héros. Certes, il doit choisir son camp mais ce n'est pas gagné. Être un super-méchant, pour lui, ce n'est pas une sinécure non plus. Ses parents ne le forcent pas, même s'ils le conduisent au Salon annuel du Super-Méchant, en tout bien tout honneur.

Cette lecture est extrêmement drôle et bien rythmée, cela a été une vraie bonne surprise au moment de la découvrir (je n'aime pas beaucoup la couverture). Les personnages sont étonnants, de pures caricatures, mais le trait est forcé exprès, sans jamais être lourd. L'auteur s'amuse à dépeindre un super-héros en véritable businessman en terme de marketing, tandis que les méchants font doucement rigoler (on les aime d'être si redoutables !). L'intrigue est simple, mais sait tenir en haleine. Il y a sans cesse de l'action, du rebondissement et beaucoup d'humour aussi.

Les enfants apprécieront, sans nul doute. Les parents également, en lecture orale notamment.

Jack Vandal, par Lee Bacon
Milan jeunesse, 2013 - traduit par Amélie Sarn
illustration de couverture : Sébastien Telleschi

25 juin 2013

“Avoir dix-sept ans et ne pas avoir peur des mots.” (Contre courants)

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Sur les conseils de sa psy, Jérôme, dix-sept ans, tient un journal pour y raconter tout ce qu'il lui passe par la tête. Cela va de ses rapports conflictuels avec son frère aîné ou avec son père, du silence de sa mère, spectatrice impuissante de la débâcle familiale, de son goût des mots et des livres, de son obsession pour une fille croisée dans la rue, surnommée Alcyone, de sa passion pour le plongeon, de sa solitude, son ennui, son errance...

Jérôme est un adolescent paumé, complètement en rade, qui se défoule à coup de mots et de formules lapidaires, à défaut de sortir ses poings pour calmer son entourage. Enfin, c'est plus que ça, c'est compliqué aussi, c'est un engrenage infernal, mais puissant, atterrant, inimaginable. La force du texte vient justement de la véhémence du garçon dans sa manière de s'exprimer, façon poète maudit, à la Rimbaud.

Qu'est-ce que ça cogne ! qu'est-ce que ça colle aux doigts et au cœur ! Le texte aussi est violent, frappant, percutant. Mais surtout, il est surprenant, vers la fin, il vous réserve une sacrée claque... J'ai reconsidéré toute ma lecture, songeuse, admirative, j'ai frissonné et j'ai refermé tout ça en m'ébrouant. Très belle lecture coup-de-poing !

Contre courants, par Richard Couaillet (Actes Sud junior, 2011)

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25 juin 2013

Teaser Tuesday #48

Il m'a dit : “Tu vas aller faire un tour chez les fous, ça va t'apprendre à vivre !”
Parce que les spécialistes sont là pour ça. Ils ont la formation pour formater, en douceur et en cachets aussi. La chimie des molécules pour rétablir les connexions, le droit chemin des sentiments. Alors il m'a dit : “Va chez le psy !” En consultation pour ado en perdition. Ado paumé, à la ramasse, ado en panne, panne de sourire et panne d'amour. Ado cliché, ado fourre-tout.
Temps regretté des belles croisades pour occuper les désoeuvrés, pour leur donner un idéal. Un sang bien rouge et bien impie à faire couler, ça vous occupe, très loin du diable et ses orgies.
Il paraîtrait qu'on a perdu le chant du monde. Que moi aussi, comme beaucoup d'autres. Alors ma psy m'a suggéré de prendre ma lyre pour faire pleurer les pierres, de me fendre le coeur à coups de hache pour épancher ma bile toute noire, pour retrouver le chant colchique dans les prés, parfum pour papier-cul. Elle veut du vrai, de la tripaille bien étalée, parce qu'écrire ça fait du bien, tout le monde le dit, comme un lavement, un bon “clystère d'extase”. Ça, c'est Rimbaud ; pas de moi. Trop beau.

Contre courants, par Richard Couaillet (Actes Sud junior, 2011)

 

24 juin 2013

Pieds nus de Rémi Courgeon

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Un jour comme les autres, Tim décida qu'il ne porterait plus jamais ni chaussettes ni chaussures.

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Ses parents pensèrent d'abord que c'était une nouvelle lubie mais le temps passa et rien ne changea. Plus tard, à la grande surprise de ses proches, Tim décida d'être designer de chaussures.

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Comme il était très doué, il fit fortune mais lorsque sa femme le quitta, il perdit pied et décida de partir faire le tour du monde...

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UN ALBUM ENGAGÉ QUI TRAITE, AVEC UN SEMBLANT D'HUMOUR, DE DÉTERMINATION ET DE LIBERTÉ. TRÈS FORT !

Pieds nus de Rémi Courgeon (Seuil jeunesse, juin 2013)

24 juin 2013

“Hé, les filles ! Vous avez oublié que les femmes ne se résument pas à leurs hommes ?”

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Trois copines, Kelly, Sydney et Raven, vivent une rupture difficile avec leurs chéris respectifs et se réunissent chez Alexia, la seule célibataire du groupe, pour établir un Code avec une vingtaine de règles à respecter à la lettre (ne pas chercher à recontacter l'Ex, couper les ponts avec sa famille, jeter les souvenirs et les photographies, ne pas appeler son répondeur pour entendre sa voix, reprendre du poil de la bête, se trouver un hobby, patienter trois mois avant de repartir en chasse, ne pas sortir avec un ami de l'ex ou l'ex d'une amie...).

Mais le sevrage s'avère difficile et les fixations ont la vie dure. Aussi, Kelly ne se guérit pas de son obsession pour Will, un type purement égoïste, Raven a trompé son copain sans trop comprendre la pulsion qui l'a jetée dans les bras d'un autre, Sydney, complètement mordue, ne se relève pas de sa rupture et voudrait renouer avec son ex. Seule Alexia va tomber amoureuse pour la première fois, mais n'osera pas l'avouer à ses copines et va cacher sa relation au risque de tout compromettre.

Dans l'ensemble, la lecture peut s'avouer sympathique et agréable à parcourir, même si les idées de fond m'ont plus ou moins hérissée (offrir une bague d'amitié avec en inscription ‘Jusqu'au jour de ma mort’, euh...). Dans ce livre, on parle donc du premier grand amour, des illusions perdues et de la désintoxication nécessaire pour reprendre pied dans son existence. Après tout, une fille ne se résume pas à son mec ! Bien évidemment, l'histoire va éprouver nos jeunes filles en fleur et les confronter à leurs préceptes pour tester leurs limites.

Cela se lit vite, sans trop réfléchir, c'est de la lecture sentimentale et très adolescente dans l'âme. Par contre, ça manque de dérision car ce n'est pas la fin du monde d'avoir un cœur brisé à 17 ans non plus...  Il existe une suite, en VO, The Crushes: A Heartbreakers Novel, suivi de The Friends: Friendship Rules (3ème tome). 

La ligue des coeurs brisés, par Pamela Wells
Albin Michel, coll. Wiz, 2013 - traduit par Cécile Leclère

24 juin 2013

“Ma mère mourut le même jour que Marilyn Monroe, le 4 août 1962...” (Promesse de pluie)

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Eté 1962. Ethie, onze ans, apprend par son père la disparition tragique de sa mère. Ses frères et elle sont anéantis, livrés à eux-mêmes, car leur père, Howard, préfère se consoler dans l'alcool. Il a toujours vécu replié sur lui-même et sur son passé (il a fait partie des troupes canadiennes qui ont été envoyées à Hong Kong pendant la guerre contre le Japon) mais n'a jamais été fichu de confesser ce qui lui pesait sur la conscience.

Pour les sauver de cette situation, qui menace d'être explosive, Ethie va fouiller dans les vieilles histoires de famille et tenter de comprendre pourquoi sa mère a quitté la maison précipitamment pour rejoindre une copine avant de trouver la mort, pourquoi une jeune fille asiatique ne cesse de rôder autour de chez eux et pourquoi son père refuse d'évoquer son passé de soldat.

On se laisse guider par le rythme placide de l'histoire, qui dresse un portrait de famille attachant, tout en alternant avec les années de guerre, teintées de perte et d'horreur. L'auteur nous fait partager un mélange d'émotions, entre tristesse, rire, dégoût et espoir. C'est en somme un bon roman, agréable à lire, qu'on ouvre par curiosité et qu'on se surprend de finir quelques heures après. Donna Milner fait montre d'un style élégant, auquel on accroche facilement. Une jolie découverte !

Promesse de pluie, par Donna Milner
JC Lattès, 2013 - traduit par Laurence Kiefé

21 juin 2013

“Grâce à toi les choses se passent mieux aujourd'hui.” (L'été où j'ai appris à voler)

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Sous cette couverture pétillante, où reflète un soupçon de vacances ensoleillées, se cache une histoire qui parlera à la petite adolescente qui est encore en vous. Birdie a treize ans, sa maman vient de lancer une épicerie fine et se saigne les quatre veines pour réussir, elle est veuve depuis dix ans et vit avec sa fille une relation soudée.

Leurs rapports se compliquent avec l'accumulation du boulot, Birdie vient prêter main forte tous les jours et occupe son été en fréquentant les adultes qui travaillent avec elle. Il y a Swoozie, qui fume trop et qui a un cœur d'or, mais surtout Nick, le beau surfeur, pour qui Birdie a un petit béguin. Mais les journées coulent paisiblement et l'ennui s'installe, la solitude aussi.

C'est en croisant Emmett Crane, à l'arrière de l'épicerie, un soir, que Birdie ressent comme un besoin de changement. Tout chez le garçon intrigue l'adolescente, sans hésiter elle va accepter de le revoir et avoir ses petits secrets. Ce n'est pas en signe de protestation contre sa mère, qu'elle accuse d'être une cachotière, c'est vraiment par envie et par besoin. Dans sa tête, les idées se bousculent, Birdie grandit et veut déployer ses ailes.

La deuxième moitié du roman va se révéler étonnamment bouleversante et fait alors apparaître cette histoire autrement que comme un simple rendez-vous de légèreté. Les émotions remontent à la surface et les sujets sensibles sont alors abordés. Il est question de l'absence du père, du double rôle que doit jouer la mère, de l'entrée dans l'adolescence, des rencontres qui symbolisent la promesse d'une main tendue, de la maladie qu'on cherche à effacer, de rituels à accomplir, de sacrifices aussi à apporter...

C'est une jolie petite lecture, qui sait vous prendre par surprise et toucher votre corde sensible. Le résultat est charmant, parfaitement délicat et attentionné.

L'été où j'ai appris à voler, par Dana Reinhardt
La Martinière J. (2013) - traduit par Corinne Julve
illustration de couverture : Hubert Van Rie

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