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Chez Clarabel
michel bussi
2 février 2016

Nymphéas Noirs, de Michel Bussi

NYMPHÉAS NOIRS

À Giverny, berceau de Claude Monet, la découverte du corps d'un ophtalmologiste gisant dans l'eau, plaie béante au cœur, crâne ouvert, provoque un choc émotionnel, même s'il faut bien admettre que la victime n'était pas sans tache non plus. Réputé pour être un coureur de jupons, Jérôme Morval aurait payé sa nature butineuse. Et très vite, les rumeurs grondent dans le village, des photos sont adressées anonymement aux enquêteurs, rendant perplexe le nouvel inspecteur, Laurenç Sérénac. Avec son look de jeune motard, blouson de cuir, sourire rebelle, l'homme fait palpiter le cœur de la ravissante institutrice, Stéphanie Dupain, dont le mari devient, dans la foulée, le suspect principal. L'adjoint Sylvio Bénavidès tente de freiner les ardeurs de son supérieur, certes beau gosse et érudit, tout en fouillant activement dans les archives des musées, dans les mémoires collectives, ou se lançant sur la piste de tableaux volés, des Monet authentiques, débusquant par la même occasion la mort accidentelle d'un môme de onze ans, classée sans suite, malgré les protestations de la mère convaincue du contraire. Cette lecture, finalement, possède un charme éthéré, calfeutré sous la couche du suspense, des crimes à répétition (eh oui... ce n'est pas faute d'avoir été prévenus non plus), des silhouettes floues et fuyantes qui parcourent les rues de Giverny, ressassant des souvenirs, élaborant des théories, tels “des yeux de hibou qui voit et sait tout”. C'est aussi une lecture étrange, empreinte d'émotions et chargée de points de suspension. On devine plus qu'on ne suppose, tout en pénétrant dans une intrigue nébuleuse et inquiétante, mais tout de même enveloppée dans un voile vaporeux, du moins c'est ce que je ressens après avoir tourné la dernière page. La fin du roman est franchement déconcertante. Limite poussive, pour dire la vérité. J'avais anticipé ce revirement et les révélations qui en découlent, aussi je n'ai pas été totalement ébahie par la découverte. Mais l'entourloupe est brillante et originale, drôlement bien suggérée et servie royalement sur un plateau. On est en droit de relire le roman pour le considérer autrement ! Livre après livre, Michel Bussi convainc, séduit, touche et surprend. Il use et abuse de jeux de miroirs pour semer la zizanie et mystifier son lecteur, lequel saisit les nuances et apprend à déjouer les plans de l'auteur, sauf que ce petit jeu de dupes fait vite tourner les têtes et esquinte les nerfs. Mais c'est de bonne guerre. ;-) À la lecture, Colette Sodoyez, plaisante et agréable, nous embarque dans cette histoire pour le moins troublante et évanescente. 

 Audiolib / Janvier 2016 ♦ Texte lu par Colette Sodoyez (durée : 13h 40)

Téléchargez l'extrait (mp3, 2 Mo)

Pocket, Édition Collector / Novembre 2015

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22 juin 2015

Maman a tort, de Michel Bussi

MAMAN A TORT

La commandante de police, Marianne Augresse, est aux cent coups depuis l'affaire du braquage de Deauville et a mobilisé toutes ses troupes pour retrouver au plus vite les suspects en fuite. L'esprit ailleurs, elle reçoit pourtant la confidence d'un psychologue scolaire, soucieux des dires d'un enfant de trois ans, Malone, qui prétend que sa mère n'est pas sa vraie mère. Selon le spécialiste, sa mémoire est fragile et ne tient qu'à un fil, d'où l'urgence pour intervenir dans cette intrigue. D'abord perplexe, Marianne finit par lui accorder le bénéfice du doute. Après tout, l'homme est plutôt pas mal... À l'approche de la quarantaine, célibataire, sans enfant, notre policière a les sens en éveil. Ce ne sont toutefois pas ses hormones qui vont la guider dans cette enquête infernale et farouchement inextricable. Un nouveau piège dédaléen, dans lequel on s'engouffre de notre plein gré... 

Comme toujours, Michel Bussi nous entourloupe du début à la fin en construisant une roman pétrifiant et invraisemblable, jonché de chausse-trappes et de pistes fumeuses, qui nous éparpillent facétieusement. Au bout du compte, on ne sait plus qui croire, que penser et quoi dire. (Bon, allez, j'avoue, cette fois j'avais flairé le pot aux roses ! La force de l'habitude.) Quand bien même le mécanisme déployé se répète ou interpelle les lecteurs fidèles à être sur leurs gardes, on n'est jamais foncièrement déçu et on est conquis par le rythme, les chassés-croisés et les personnages ambigus. 

Ce sont donc 13 heures de lecture, dictées par Caroline Klaus, qui nous captivent. La comédienne nous propose une interprétation d'une grande justesse, qui échappe aux pièges du genre (voix d'enfant pas bêtifiante et voix masculine pas grotesque). Elle distille avec tact une dose de sensibilité et de raffinement très appréciable. À recommander !

Audiolib / Juin 2015 ♦ Texte lu par Caroline Klaus (durée : 12h 49) ♦ Presses de la Cité, 2015 

12 mars 2015

Gravé dans le sable, de Michel Bussi

Gravé dans le sable AUDIOLIB

D'abord paru en 2007 aux éditions PTC sous le titre Omaha Crimes, le roman nous expédie sur les plages du débarquement, avec 188 soldats en attente sur une péniche, un jour de juin 1944. Un tirage au sort va déterminer l'ordre de passage des candidats au suicide : prendre d'assaut une falaise tenue par l'ennemi. Les premiers envoyés seront fatalement sacrifiés.

Lucky Marry, l'un d'entre eux, croit en sa bonne étoile. Comme l'indique son prénom, il a pour lui une chance incroyable qui ne l'a jamais laissé tomber. Pourtant, fin 44, Alice Queen, sa jolie fiancée, pleure toutes les larmes de son corps la perte de son amoureux. Pourquoi, comment ? Il ne subsiste aucune preuve, le bataillon a été laminé et les rares témoins sont évaporés dans les airs.

Comme d'habitude, l'histoire qu'on découvre est truffée de fausses pistes, de quiproquos et de nœuds à démêler. Michel Bussi va nous mener par le bout du nez et nous promener dans un dédale de mensonges et autres duperies. Très vite, on sursaute à la moindre révélation et on tremble de frustration. La conduite de l'intrigue est franchement machiavélique. Mais efficace. Pour preuve, j'ai écouté le livre audio en seulement 2 jours - Olivier Prémel est un lecteur brillant, qui a su jouer avec les émotions (le chagrin, la tendresse, l'humour) avec brio.


J'ai également craqué pour Nick Hornett, le détective privé qui ruse de charme et d'intelligence pour séduire la belle Alice. Ses tactiques et ses commentaires in petto sont d'une drôlerie infaillible. C'était ma bouffée d'oxygène dans cette lecture aux enjeux déchirants, qui se révèle également une lecture de pure distraction ! J'ai beaucoup aimé.

Audiolib, février 2015 ♦ texte lu par Olivier Prémel (durée : 11h 39) ♦ Presses de la Cité, 2014

13 novembre 2014

Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi

Ne lâche pas ma main

Un couple d'amoureux sur l'île de La Réunion. Farniente, palmiers, soleil. Un cocktail parfait. Et pourtant...

Martial et son épouse Liane forment un couple parfait, amoureux, en vacances sur l'île de la Réunion. Lorsque la belle jeune femme disparaît, après s'être rendue seule dans sa chambre d'hôtel, le mari se met dans tous ses états et appelle la police. Quelques traces de sang sur le tapis, l'attitude fébrile de l'homme et le témoignage des membres du personnel poussent les enquêteurs à froncer les sourcils. Martial Bellion est trop beau pour être honnête. La capitaine Aja Purvi sent la feinte à plein nez et décide d'en faire son principal suspect. Sur ce, Martial et sa fille Josapha disparaissent de la circulation et partent se réfugier dans les entrailles de l'île, laissant sur leur passage un essaim de cadavres. La gendarmerie est en ébullition, le lecteur aussi. On ne sait clairement plus ce qu'il faut penser, entre douter et aller dans le sens indiqué par l'auteur, on suit bêtement. De toute façon, on voudrait prendre une autre route qu'on ne pourrait pas non plus. La mise en scène est ainsi faite qu'on est pris dans l'engrenage, de notre plein gré, et en toute légitimité. J'ai ainsi lu le livre d'une traite. Les chapitres défilent sous les yeux, le rythme est cadencé, soutenu à un train d'enfer, avec une intrigue redoutable. Sans compter que ce doux contraste entre le décor de rêve et l'histoire aux allures dantesques procure une sensation grisante et déstabilisante, à la fois source d'excitation et d'angoisse. Bref, c'est diaboliquement efficace. On en sort les nerfs à vif, mais émoustillé par cette plongée en Enfer.

Pocket, mai 2014 / Presses de la Cité, mars 2013

20 juin 2014

N'oublier jamais, de Michel Bussi

N'oublier jamais

En sortant faire son footing, près des falaises d'Yport, Jamal n'imaginait pas croiser le chemin d'une belle jeune femme éplorée, prête à se jeter dans le vide. Il la retient un bref instant, lui confie une écharpe rouge, mais assiste impuissant à sa chute. Il retrouve deux autres témoins sur la plage, confie son témoignage à la police, avec toutefois quelques réserves. Très tôt, l'homme a peur de servir de bouc-émissaire. Lui, “l'arabe infirme, qui travaille chez les fous”, serait le coupable idéal. Aussi, décide-t-il de mener sa propre enquête. Il commence également à recevoir d'étranges courriers, contenant des rapports très détaillés d'une enquête criminelle, survenue dix ans plus tôt, impliquant le meurtre d'une jeune femme dans les mêmes circonstances. Et Jamal, sidéré, réalise que l'étau se resserre car toutes les preuves sont contre lui ! Le scénario est habile, à rendre les frontières entre le vrai et le faux plus que friables, en plus des allusions dans le texte, du style “Ceci est la version de Jamal. La vraie ?”. Une manière astucieuse de tenir le lecteur en haleine. Et effectivement, on ne démord pas du livre et on rebondit d'indices troublants en révélations aberrantes... jusqu'à un dénouement assez déconcertant. (La fin est, pour moi, tirée par les cheveux mais n'altère pas mon appréciation globale non plus.) L'auteur a tenté un coup de poker, soit. À prendre ou à laisser. J'ai également été sensible à cette petite balade au cœur du pays normand, une région qui m'est très familière, où il me suffisait de fermer les yeux et visualiser les lieux. C'est un détail, mais cela a son charme aussi. La version audio est sans défaut, avec un François Tavares confident, rapporteur, comploteur et manipulateur. Vraiment, très bluffant ! J'ai beaucoup aimé, même si ce ne sera pas mon livre préféré de l'auteur non plus. J'ai, malgré tout, passé un excellent moment !

Audiolib, mai 2014 ♦ texte intégral lu par François Tavares (durée d'écoute : 12h 23) ♦ Presses de la Cité, 2014

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9 juin 2014

Un avion sans elle, par Michel Bussi

Un avion sans elle

Deux familles se disputent le même bébé, seul rescapé d'un crash d'avion, et vont se livrer une bataille acharnée qui continuera de les hanter pendant les dix-huit prochaines années. Le jour de son anniversaire, Lylie prend connaissance du journal du détective privé (Crédule Grand-Duc, quel nom !), engagé par la famille Carville. Après quoi, la jeune fille le confie à son tour à Marc, lui fait une bise et disparaît de la circulation. Le garçon comprend que, pour la sauver, il doit partir sur les traces du privé, qu'on a assassiné chez lui, et remonter la piste de son enquête. 

L'histoire n'est ainsi constituée que d'informations sans cesse renouvelées, sur des secrets de famille, des mensonges, des trahisons, des complots, mais qui renvoient toujours le dénouement vers une issue improbable. Qui est véritablement Lylie ? Lyse-Rose de Carville ou Émilie Vitral ? Sans mentir, c'est un livre au suspense haletant, au scénario parfaitement ficelé, qui nous fait tenir jusqu'au bout, pantelant et désespéré ! J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Les personnages, tous accablés et brisés par cette histoire cauchemardesque, nous semblent tellement proches. On ressent une vive et sincère compassion, n'imaginant pas un seul instant notre réaction face à un tel dilemme.

Et comment grandir sans identité, avec ce flou tenace d'une éventuelle erreur judiciaire ? Le drame remontant à un soir de décembre 1980, il n'était pas envisageable d'avoir recours à des tests ADN, mais cela arrange bien les petites affaires de l'auteur qui cherche à brouiller les pistes, à brasser large et à captiver son lecteur en ne lui offrant aucun temps mort. Il joue aussi sur la corde sensible, mais sans indécence, et j'ai apprécié. Le résultat est absolument bluffant. C'est une lecture épuisante pour les nerfs, mais franchement excitante !

Pocket, mars 2013 ♦ Presses de la Cité, janvier 2012

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