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Chez Clarabel
2 septembre 2007

La chienne de ma vie - Claude Duneton

la_chienne_de_ma_vieC'est vrai que l'idée d'écrire un livre autour d'un chien peut paraître un peu étrange et farfelue, mais Claude Duneton a su glisser une habileté remarquable pour mieux redonner vie à Rita, la chienne de sa vie, de son enfance.
Elevé dans un milieu rude, le jeune garçon a su trouver en cet animal au caractère impossible un bouclier contre la méchanceté de sa mère. Cette dernière est vive, irritable et s'emporte facilement après son fils ou son mari. Le père a en effet un tempérament plus doux, plus conciliant, se débinant même face aux tâches ingrates.
Soucieux de trouver sa place, l'enfant a reporté son attention auprès de Rita, chien fougueux, têtu et borné, gourmand et opportuniste, véritable gardien des jours difficiles de l'enfance du narrateur.
C'est de cette façon un peu nostalgique et attendrissante que doivent être lues les 80 pages de ce court récit. Un récit qui renvoie à un autre temps, à un milieu rural et agricole mais qui échappe à toute mélancolie ou sinistrose : belle lecture au charme inqualifiable, qui séduit et pourra toucher le plus impénétrable des lecteurs ! Dédicace personnelle à ceux et celles ayant déjà rencontré "le chien de leur vie" ...

Buchet Chastel - 80 pages - En librairie le 28 Août 2007 - 10 €

Extrait qui me plaît :   

«  En partageant avec moi les mauvaises humeurs et les coups de ma mère, la Rita a dû me rendre un fieffé service, mine de rien. Je me trouvais moins seul face aux adultes, elle prolongeait la famille, ouvrait un peu le trio étouffant pour un enfant unique. Par sa présence, son comportement insolite aussi atypique pour un chien que l'était celui de mes parents, elle rendait les choses un peu plus "normales", en somme. Elle a dû me servir de "petite soeur", de ce que j'imagine qu'aurait été une petite soeur... En écrivant sa vie je referme la boucle... C'est un clin d'oeil au temps perdu. »

** Rentrée Littéraire 2007 **

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2 septembre 2007

Le dernier train ~ Maria Merce Roca

Un couple fait le bilan de sa vie commune, d'abord la femme Teresa est assez agacée et lasse de l'inertie de son époux. Lui, Andreu, est davantage désespéré et paralysé de lui annoncer sa Grande Nouvelle. Car, en effet, le couple au cours de ses vingt-six ans de mariage n'a pas su accorder ses violons, n'a pas su se comprendre et a même loupé l'éducation de leur fille Clara, qui a préféré claqué la porte du foyer pour vivre sa propre vie. Le roman est décomposé en trois parties, dans lesquelles chacun se justifie, plaide sa cause, expose des faits. L'ambiance est teintée d'acrimonie, d'irritation et de fébrilité. A plusieurs occasions, sur des passages presque communs, le lecteur s'aperçoit que le couple n'était jamais en phase, tant sur le plan professionnel et émotionnel, même leur rupture (annoncée) prend un mauvais goût de bâclé et de dialogue de sourds. "On avait l'air d'un couple heureux" dit la femme, "tu me regardais, tendre et ému, plein de gratitude, de confiance envers moi, et tu me faisais de la peine". Lui répond : "entre toi et moi, il n'y a jamais eu de cri ni de disputes, on ne s'est jamais manqué de respect, on ne s'est pas rendu la vie impossible. C'est pour ça que les gens qui nous connaissent ne vont pas comprendre et diront que c'est inconcevable. On a plutôt formé un joli couple toutes ces années : toi plus sérieuse, moi plus distrait, mais toujours ensemble. Tu as toujours tiré ton épingle du jeu. Moi, je me suis souvent planté." - Et le couple n'en finit pas d'analyser leur parcours conjugal, franchement bancal et décalé. C'est un portrait plutôt réaliste et déchanté, la radiographie des couples de cinquantenaires, habitués l'un à l'autre, ennuyés et blasés, mais bon... Ce roman est tantôt cruel mais il est désespéremment actuel.

septembre 2006

2 septembre 2007

... Je m'en fous j'veux pas qu'on me remplace ...

... Je m'en fous j'veux pas qu'on me remplace ...

... Oui c'est ça tout simplement : jalouse ...

mademoiselle k  /  emily loizeau

1 septembre 2007

Matantemma - Michel Picard

matantemma"Sa vie était remplie de menues obligations démesurées, de minuscules corvées disproportionnées, auxquelles il lui était rigoureusement impossible de se soustraire. Au moins n'était-elle pas de ces sans-allure qui traînent au lit, laissent aller leur ménage et ouvrent des boîtes pour leur mari ! La représentation qu'elle se faisait d'elle-même requérait sans trêve un incontestable héroïsme, ce qui l'eût bien surprise si on le lui avait dit."

Celle qui est fière de ne pas être une "sans-allure" s'appelle Matantemma. Mise au chômage, cette ménagère accomplie a mis un point d'honneur à rendre sa maison propre, toujours dans un souci excessif, mais de plus en plus obsédant, quitte à inquiéter son époux, Mononclandré, également rendu à une inactivité brutale avec sa pré-retraite. La vie du couple est lisse, engluée dans son ordinaire, rythmée par les tâches domestiques.

Alors, près de 200 pages pour suivre les pérégrinations d'une maniaque du nettoyage ? En fait, le roman de Michel Picard est un chouia plus consistant, car cette vie de petits riens est également une radio du couple à la retraite. Matantemma et Mononclandré, tout deux accusant les soixante ans, nous offrent des moments drôles, bonasses et faussement désespérants. Décrypter le quotidien, d'accord, mais avec un oeil tendre et doux-amer. L'auteur a su truquer le pathétique et offre un portrait plus attendrissant, sincère, très attachant, malgré les tics, les manies et les obsessions. La valse du B.A-BA du ménage peut être étourdissante, lassante. Pourtant, l'émotion est fichtrement bien calée, avec l'air de ne pas y toucher. Elle est là, à fleur de peau, et s'étale sans rougir dans les dernières pages du roman.

Ce livre est une petite découverte qui inspire de la compassion, on ne se moque pas, on n'éprouve jamais de mépris. Au contraire. Il y a des rires, des larmes, c'est surprenant !

Buchet Chastel - 189 pages - En librairie Août 2007 - Illustration : Anne Bénoliel-Defréville.

** Rentrée Littéraire 2007 **

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