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Chez Clarabel
23 avril 2019

Pêle-mêle : La Cité sans nom - Le fils de l'Ursari - La Romance de l'ogre Yosipovitch

la cité sans nom 2  la cité sans nom 3

La Cité sans nom est une série palpitante et riche en émotions !

L'histoire se déroule dans une cité déchirée par des années de guerre, de convoitise et de conquête. Désormais, tout semble assez paisible et stable sous la coupe de l'Empire des Lames sauf que le calme n'est qu'apparent. Encore des complots, encore des trahisons, encore des vengeances... Au cœur de l'action, nous découvrons Kaidu et son amie Rat qui parcourent les ruelles et les toits de la ville loin des regards indiscrets. Ils ont noué une relation de confiance à force de se lancer des défis et sont maintenant inséparables. C'est ensemble qu'ils ont aussi décroché le respect de leurs aînés en déjouant un attentat même si le chaos n'a pas dit son dernier mot et entend déchaîner sa puissance pour renverser la politique en place.

Cette lecture est animée par un souffle d'aventure et d'émotion qui nous embarque tout de go. On ne voit plus les pages défiler, on est pris dans le rythme et on a envie de connaître la suite sans plus tarder. C'est aussi une belle aventure humaine, avec une amitié forte entre Kaidu et Rat, dont on connaît les racines et les souffrances intimes, les secrets de famille et les sacrifices. Faith Erin Hicks a donc réussi à combiner les genres pour une immersion spectaculaire dans son univers : rebondissements, suspense, action, tendresse, émotion et humour sont du nombre. Elle ne déçoit pas non plus sur la durée (contrairement à 5 Mondes) et nous offre un divertissement de haut vol qui fait toujours plaisir à découvrir. C'est fort !

La Cité Sans Nom, par Faith Erin Hicks

-SÉRIE EN 3 TOMES-

Rue de Sèvres (2018, 2019)

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LE FILS DE L'URSARI

Cette adaptation du roman de Xavier-Laurent Petit exploite toujours et encore des sujets sensibles et d'actualité (sur la situation des réfugiés et leurs conditions d'accueil). On suit donc le destin d'une famille de Roms qui doit son voyage en France à une crapule et qui va vivre de misère et de galères pour le rembourser. On comprend de suite que la lecture ne sera pas légère et insouciante. Et on plonge dans une ambiance sombre et poignante. La famille partage un cabanon insalubre, aux abords de Paris. Pas de papier, pas d'argent. C'est système D pour survivre.

Au milieu, le jeune Ciprian porte un regard candide sur son entourage (on devient mendiant professionnel ou emprunteur de portefeuilles) mais le môme n'est pas non plus ignorant de la précarité qui les entoure. Outre le chantage, la police est présente. Il faut souvent louvoyer ou se planquer. Aucun détour possible. Une journée sans travail, c'est un lendemain qui déchante. Enfin, la spirale est infernale : à lire, c'est dur. Heureusement l'histoire laisse poindre une lueur d'espoir quand Ciprian surprend des joueurs d'échecs au Luxembourg. Et le garçon analphabète perçoit plus qu'il ne comprend ce qui se trame sous ses yeux. En plus, l'enfant pensait être discret mais c'est loupé ! ... De là, commence donc un autre apprentissage pour Ciprian. Celui de la confiance, du respect, du cadre et de l'avenir.

Mis en scène par Cyrille Pomès et Isabelle Merlet, ce parcours est sans fard, sans glamour. C'est assez rude aussi même si ça raconte la vie réelle et hélas actuelle. Une BD instructive et efficace pour sensibiliser les plus jeunes. 

Le Fils de l'Ursari, de Cyrille Pomès & Isabelle Merlet

D'après le roman de Xavier-Laurent Petit

Rue de Sèvres, 2019

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ROMANCE DE L'OGRE YOSIPOVITCH

Dans les Noires Forêts de l'Oural, vit un ogre solitaire et à l'appétit particulièrement vorace. Mais lorsqu'il croise la douce et ravissante Bella, cyclope de son état, son cœur s'emballe, ses yeux voient trouble, sa langue devient bête et ses mains baladeuses. Vlan, la Bella ne s'en laisse pas conter et lui colle une torgnole en pleine poire. Ce malatru doit apprendre les bonnes manières s'il souhaite lui conter fleurette. Devenir un vrai gentleman, pour un ogre rustaud, le challenge est de taille. Et le rendez-vous posé : s'il ne montre pas patte blanche d'ici vingt-quatre heures, notre Édouard sera dévoré tout cru par sa dulcinée !

Dans cette fable, on croise aussi un blaireau et deux jeunes loups en sortie botanique - pris en otages par notre ogre aux abois. Commence ainsi une leçon de vie loufoque et saugrenue... avec des acteurs pour le moins effrayants. Ici, on ne badine pas avec l'amour. On le tartine comme Cyrano sous les yeux exorbités de trolls en délire. C'est complètement dingue - un peu rebutant aussi car les illustrations n'adoucissent pas les traits des personnages. Qu'importe, c'est une lecture rapide et juvénile qui aura tout loisir d'égayer l'heure du coucher ! 

La Romance de l'Ogre Yosipovitch, de Matthieu Sylvander & Anaïs Vaugelade (illustrations)

Neuf de l'école des loisirs, 2019

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23 avril 2019

Comme une tombe, de Peter James

Comme une tombe audibleL'idée de départ, c'était de se venger du futur marié en l'enterrant dans un cercueil avec de l'alcool et une revue porno. Quelques heures à mijoter dans son jus avant la délivrance. Or, rien ne va se passer comme prévu. Et Michael va bel et bien être pris au piège dans son trou au milieu de nulle part.
Sans nouvelles, sa famille redoute le pire tandis que la police relativise en supposant que le type a soudain pris peur ou s'est envolé au soleil avec ses millions de fraude fiscale. Mais sa fiancée réclame une oreille compatissante et rencontre le commissaire Roy Grace. Ce dernier est depuis peu devenu la risée de ses collègues car il croit aux pouvoirs médiumniques pour clarifier la disparition de son épouse. 
Enfin bref. Le compte à rebours est lancé. D'un côté, on a un pauvre diable coincé dans sa boîte et qui s'époumone dans son talkie-walkie qu'un simplet a ramassé dans les fourrés. De l'autre, on suit une enquête tirée par les cheveux et qui est totalement imprévisible. 
De là, la lecture part en roue libre : ambiance carrément flippante et anxiogène. Non seulement on étouffe, on tombe des nues au fil des révélations, on part dans un sens puis on revient sur nos pas. On est vraiment pris pour des pantins facilement manipulables.
SAUF QUE c'est de bonne guerre ! On adore la partie de poker qui se joue sous notre nez. On risque peut-être pas nos billes à prendre des paris mais on applaudit le coup de bluff. Le dénouement aussi part en vrille : genre course-poursuite haletante et personnages cabossés. Une vraie bonne surprise.
Accessoirement, il s'agit du premier roman introduisant l'énigmatique Roy Grace. Une affaire à suivre, moi je dis.

©2005 Pocket, pour la traduction française (P)2018 Lizzie

 

Existe en format POCKET

Comme une tombe pocket

 

22 avril 2019

Le Piège du silence, de Rachel Abbott

LE PIÈGE DU SILENCEEn débarquant chez sa sœur Ellie, Leo n'imaginait pas le ramdam à venir dans le petit village anglais de Little Melham. Certes, elle a bien quelques fantômes à virer de ses placards et n'est pas là par hasard. En attendant, c'est une autre nouvelle terrifiante qui alimente les conversations. 
Une adolescente a été fauchée en pleine nuit par une voiture. On a retrouvé son corps gravement blessé au bord de la route. La victime est depuis plongée dans le coma. Et le chauffard a pris la fuite.
Max et Ellie forment un couple épanoui et heureux. Rien ne laisse deviner que le couple est en crise. Au cours d'une soirée entre amis, ils tentent de donner le change malgré leurs soucis personnels. Toutefois, leurs invités aussi se comportent étrangement, se montrant discourtois et déplaisants. 
En fait, tous veulent sauver les apparences mais tous veulent jalousement préserver leurs secrets et redoutent que la moindre insinuation provoque un véritable cataclysme. Le climat est donc lourd et suspicieux autour de la table et derrière les portes closes. 
Témoin malgré lui, Tom Douglas va prendre part au tumulte. Le policier en congé dans la région va découvrir les dessous de Little Melham et se pencher sur des vérités peu reluisantes en fouillant ci et là en compagnie de Leo Harris.
Une bonne surprise que ce roman ! J'ai succombé au décor, mordu à l'hameçon, glané des indices, tourné les pages et avalé le suspense en une goulée. La comparaison faite à du P.D. James est d'ailleurs très pertinente. C'est very british dans l'âme et sans artifice inutile. Une mise en scène impeccable et classique qui fait toujours son effet.

Belfond Noir, 2015 - traduit par Muriel Levet

 

21 avril 2019

L'étranger dans la maison, de Shari Lapena

L'étranger dans la maisonAmnésique suite à son accident de voiture - prise en flagrant délit d'excès de vitesse - Karen s'interroge sur l'origine de son égarement. La police aussi voudrait comprendre pourquoi cette femme si ordinaire vient de sortir des clous sans raison valable.

La découverte d'un corps va finalement relancer les suspicions à son encontre. En poussant l'enquête sur son passé, des zones d'ombre vont peu à peu apparaître. Mais pour Tom, son mari, la situation devient également compromettante. Non seulement il tombe des nues, il réalise aussi qu'il ne connaît pas la femme qui vit à ses côtés et doit admettre que son couple repose sur un leurre. Dans leur lotissement bon chic bon genre, sous l'œil scrutateur de leur voisine et amie Brigid, la vérité prend vite un éclairage nouveau et plein de nuances.

Ce roman de Shari Lapena a du rythme et de la rouerie à revendre. Il faut cependant gérer les émotions que peuvent inspirer les personnages - assez fades. Par leurs mensonges et leurs non-dits, ils révèlent des facettes insupportables et se rendent tous coupables de lâchetés ou de petitesses. On retrouve aussi l'inspecteur Rasbach - déjà croisé dans Le couple d'à coté - qui vient serrer la vis à ces témoins peu fiables. Tout ça mis bout à bout donne ainsi une histoire rondement menée mais au dénouement tordu, ce qui laisse une impression glaçante en fin de lecture.

©2018 Presses de la Cité. Traduit par Valérie Le Plouhinec (P)2019 Lizzie

21 avril 2019

La Dernière fille, de Riley Sager

La dernière filleSurvivre à un massacre, c'est le point commun entre Lisa, Samantha et Quincy. Cette dernière a mis dix ans pour remettre sa vie sur les rails ou reprendre un semblant de vie normale jusqu'à l'annonce du suicide de Lisa. D'abord sous le choc, Quincy a de plus en plus la certitude d'un meurtre masqué. Sam prend alors contact avec elle, prétextant qu'elles doivent se serrer les coudes contre leurs démons.

Ce roman est finalement plein de méfiance et de flou car on perçoit qu'il ne faut pas juger selon les apparences. Non, Sam n'est pas nette. Non, Quincy n'a pas tout dit de son weekend cauchemardesque. Non, leurs retrouvailles ne transpirent pas la sincérité.

En clair, la lecture est carrément flippante ! Pour ses flashback, ses révélations, ses personnages, ses excès, ses rebondissements. On en prend plein les yeux, on frissonne d'horreur. Parfois c'est abusé - on soupire beaucoup - on se dit aussi qu'on cherche trop à nous mettre la tête à l'envers. Et pourtant, ça m'a tenue en haleine le temps d'un trajet en voiture car je ne voulais - ou ne pouvais - plus en décrocher avant de connaître le fin mot de l'histoire.

Un roman scotchant, même si fignolé à la truelle.

Michel Lafon (2019) - traduit par Michel Pagel

 

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16 avril 2019

Les Défis de Morrigane Crow : Nevermoor, de Jessica Townsend

Nevermoor Morrigane CrowMorrigane Crow n'est pas une fillette ordinaire. Frappée d'une terrible malédiction, elle sait qu'elle doit mourir le jour de son onzième anniversaire. Une prédestination peu enviable mais à laquelle elle est résignée. En attendant, la fillette se sent rejetée et méprisée par son entourage vraisemblablement indifférent à son triste sort. Toutefois, tout bascule le soir fatidique, au moment où elle se dit que c'est plié, boum, elle se retrouve propulsée dans un monde inconnu auprès d'un excentrique rouquin qui l'installe dans son hôtel tenu par un chat énorme. Éberluée et incrédule, l'enfant a peu de temps pour se familiariser avec ce nouveau milieu que d'autres défis occupent ses journées. Morrigane doit en effet mériter sa place à Nevermoor et ainsi passer des tests puis découvrir son talent caché. Ce faisant, elle apprendra davantage sur ses origines et les enjeux de son destin.

Pari gagnant pour ce roman enchanteur sur toute la ligne : l'histoire déploie un éventail de charme et de finesse pour nous émerveiller. C'est plein d'humour, de tendresse, de magie. Un vrai bonheur à lire. Il n'y a certes nulle surprise dans le dénouement de l'intrigue. Mais la maîtrise du récit est parfaite, ni trop maniérée, ni trop attendue. La lecture se veut légère et distrayante en toute simplicité. En gros, ce rendez-vous est absolument adorable pour qui souhaite rire et rêver en s'évadant vers un imaginaire chatoyant ! Ce serait super si la suite allait encore plus loin dans son univers excentrique car son potentiel est déjà bien présent. Une chouette découverte qui mérite d'être lue ! 

©2018 Éditions Pocket Jeunesse. Traduit par Isabelle Chapman et Juliette Lê (P)2019 Lizzie, un département d'Univers Poche

  • Lu par : Helena Coppejans
  • Durée : 10 h 50 env.
  • Couverture : Jim Madsen
  • Design couverture : Sasha Illingworth et Angela Taldone

Pour info, Helena Coppejans est la voix française de María Pedraza pour le rôle d'Alison Parker dans la série La Casa de Papel

 

16 avril 2019

L'Anniversaire, de Robyn Harding

L'Anniversaire Robyn HardingImaginez une soirée d'anniversaire pour votre fille de 16 ans : sous votre toit, entre copines, pas d'alcool ni de drogue, interdit aux garçons. Il y aura de la pizza, du gâteau, de la musique et des films. Vous vous couchez sur vos deux oreilles (en avalant un comprimé avec du vin)... jusqu'à ce qu'on vous tire de votre sommeil pour faire face à une adolescente aux yeux exorbités et les mains ensanglantées.

Et là, c'est votre idéal familial qui explose. Votre idée d'une petite vie parfaite brutalement laminée. Les Sanders mènent une existence confortable, grande maison, voitures de luxe, loisirs à outrance. Ils ont façonné cette illusion au fil des ans et de nombreux efforts. Ce qu'on lit ensuite, c'est tout ce qu'on ne voudrait pas connaître : des ados idiots, des mères au bord de la crise de nerfs, des hommes démissionnaires, des profs complaisants, des avocats aguerris, des réseaux sociaux venimeux, de la course à la popularité, du diktat des apparences, des mensonges et des faux-semblants... On ne voudrait pas y croire, et pourtant c'est tellement vrai.

Dans ce roman, tous les personnages sont détestables. Ils font ou disent des trucs qui vous énervent profondément. On a envie de les taper, de les secouer. Sûr que la lecture est horrible pour l'agacement qu'elle suscite. Mais ça parle de cette vie moderne qui va trop vite et qui broie les plus faibles dans son sillage. C'est flippant - vraiment - et ça se lit d'une traite ! Soupirs.

©2018 Le Cherche Midi. Traduit par Élodie Leplat. Titre original : The Party (P)2018 Lizzie

La lectrice excelle à se mettre dans la peau des uns et des autres (parents, ados etc.) en adoptant leurs caractéristiques qui font hérisser les poils sur les bras. Ça vous met dans l'ambiance en un rien de temps... on a déjà envie de tout casser à les entendre s'excuser ou se dédouaner du comment et du pourquoi. Bref. Très bonne interprétation.

 

 

12 avril 2019

Ne pars pas sans moi, de Gilly Macmillan

NE PARS PAS SANS MOIDepuis son divorce, Rachel vit exclusivement pour son fils de huit ans, Ben. Un dimanche, alors que tous deux se baladent dans la forêt, la jeune femme est accaparée par un coup de fil et laisse son garçon partir en avance. Mais cinq minutes plus tard, Ben n'est plus dans son champ de vision et ne répond plus à ses appels. Paniquée, elle court comme une folle à travers bois et hurle son désespoir. Son fils a disparu. Les secours interviennent dans l'heure et la police ouvre son enquête. La mère est interrogée, l'ex est convoqué, la famille, les voisins, les proches sont tous inspectés à la loupe. La procédure est lancée. Lors de la conférence de presse, Rachel commet pourtant un impair et devient alors la cible de toutes les attaques. Suspectée, elle est clouée au pilori en place publique. Sur internet, la vindicte populaire est tout aussi déchaînée. Un blog particulièrement haineux se détache du lot et influence les policiers. L'enquête est alors désordonnée et sabotée. Bref. C'est du grand n'importe quoi.

Au milieu, le lecteur aussi est malmené. Pris en étau. Spectateur impuissant du déferlement de mépris et du harcèlement mis en œuvre contre le personnage de la mère. Rachel Jenner ne colle pas à son rôle de mère idéale, son mode de vie est attaqué, sa relation avec son ex et son hostilité vis-à-vis de sa nouvelle femme sont passés au crible. Pour un peu, on basculerait aisément du côté de l'accusation car tout est embrouillé, beaucoup moins complaisant ou acquis. Des zones d'ombre apparaissent, des secrets de famille aussi vont éclater. L'histoire est assez hallucinante pour brouiller les pistes et le jugement. Mais il n'empêche ! La démonstration faite du jugement hâtif et de l'aveuglement volontaire est franchement glaçante. La violence sur internet est réelle et devient l'outil du fiasco : cauchemar pour la mère, défaillance policière, drame familial et dommage collatéral. On assiste donc à un drame dont nul ne va sortir indemne. Même le lecteur est sidéré par l'ampleur du dossier. L'expérience est terrible et hélas très réaliste. Par contre, la lecture manque de rythme et peine bizarrement à émouvoir.

Pocket, 2017 - traduit par Christel Gaillard-Paris

12 avril 2019

En poche ! Les Enfants du fleuve, de Lisa Wingate

Les Enfants du fleuve

Memphis, 1939. Alors que leur mère est en plein accouchement difficile, les cinq enfants Foss sont arrachés de leur péniche pour être conduits dans un étrange orphelinat. On leur explique que leur maman est morte et que leur père a renoncé à ses droits parentaux. Les adorables bambins aux boucles blondes sont rapidement exhibés et présentés à des riches familles qui les adoptent les uns après les autres. Rill est l'aînée de la troupe, elle a douze ans et se rebiffe contre cette séparation forcée. Elle ne comprend pas non plus qu'on leur impose de changer de nom et qu'on leur interdise d'évoquer leur vraie histoire. En attendant, la fillette s'accroche pour supporter les conditions difficiles au foyer, les regards libidineux du gardien, les brimades des autres gamins. Leur famille est éclatée mais Rill ne perd pas espoir de sauver sa fratrie.

De nos jours, en Caroline du Sud, Avery Stafford est une jeune avocate à qui tout sourit. Elle vient de se fiancer à son ami d'enfance et se mobilise pour la nouvelle campagne de son père (sénateur) quand elle fait la rencontre d'une vieille dame qui s'émeut à la vue de son bracelet en forme de libellule. Un détail en amenant un autre, Avery va contacter un certain Trent Turner, chargé de remettre un courrier en mains propres à sa grand-mère, laquelle n'a hélas plus toute sa tête. Négociant au mieux, la jeune femme parvient à obtenir les documents qui la poussent à enquêter toujours plus loin sur un héritage familial complexe et inattendu.

Sitôt les premiers chapitres avalés, le temps de replacer chaque personnage dans son contexte, j'avoue que l'histoire n'a pas cessé de me hanter ! On suit avec passion les deux parcours racontés en parallèle, attendant avec fébrilité la collision, car l'intrigue est conduite de longue haleine et remue profondément notre corde sensible. On y découvre aussi le scandale Georgia Tann ou, pendant trente ans, son trafic d'adoptions sous le manteau a fait sa fortune, en volant les plus démunis pour complaire les foyers argentés. Bénéficiant au passage de complicités bienveillantes, son marché juteux n'a jamais été inquiété mais a propulsé de nombreuses familles dans un chaos sans nom.

En somme, cette lecture est excellente ! Elle m'a fait vivre mille émotions et se révèle étonnamment attachante. On se balade ainsi en plein cœur de l'Amérique bon chic bon genre à courir après une histoire invraisemblable, tour à tour romanesque, poignante et passionnante.

POCKET 2019 - Traduit par Aude Carlier

 

12 avril 2019

Une mer si froide, de Linda Huber

Une mer si froideMaggie et Colin sont en vacances au bord de la mer quand Olivia, leur fillette de quatre ans, disparaît alors qu'elle ramassait des coquillages. Face à une police impuissante, le couple décide de quitter leur cottage en se résignant au pire.

Quelques kilomètres plus loin, la petite Hailey se prépare pour la rentrée des classes. Sa mère est enceinte, fatiguée et soucieuse. Elle a de moins en moins de patience avec sa fille et attend le retour de son mari retenu en Californie au chevet de sa grand-mère malade. Jennifer lui réserve une grande surprise.

À son arrivée, Phillip tombe des nues.

Ce roman entrelace deux histoires de couple et de famille.
Deux histoires où se mêlent les larmes, la détresse, le deuil, la maternité, la résilience.
Deux histoires qui vont entrer en collision au fil d'un long cheminement vaseux et d'une attente angoissante.
C'est poignant, pas forcément crédible, mais on se laisse happer par cette lecture aux accents tragiques et humains.

Presses de la Cité (2017) - traduit par Cécile Leclère

 

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