Écouter le noir, lu par Sophie Loubière & Stéphane Ronchewski
Les nouvelles lues en format audio sont définitivement ma tasse de thé ! Au programme, nous avons des textes courts, qui vont à l'essentiel et qui nous plongent à chaque fois dans une ambiance où les compteurs sont remis à zéro, fermant aussi la porte à toute fioriture inutile. Pour trente minutes en moyenne, on se glisse dans une bulle et on oublie tout.
Pour ce recueil, les auteurs avaient reçu pour mot d'ordre de broder autour du thème : audition. Les auteurs en question - tous issus du roman à suspense ou du thriller - n'avaient plus qu'à se retrousser les manches pour nous embarquer dans une aventure frémissante. Tous ont d'ailleurs rempli leur contrat sans faillir. Bravo ! Les histoires sont assez variées, entre adultère rancunier, braquage en pleine déroute, weekend cauchemardesque, fête foraine diabolique, concerto possédé, éternel pacte satanique ou vengeance implacable... mais toutes sont sans détour. ♪♫ Noir c'est noir il n'y a plus d'espoir ♫♪
Bilan de ma lecture ? C'était franchement appétissant et distrayant à expérimenter. Un voyage en apnée où chacun s'exprime avec son style, son univers, ses obsessions. En bref, tous les coups sont permis et c'est vachement bon !
©2019 Belfond, un département Place des éditeurs (P)2020 Lizzie
- Lu par : Sophie Loubiere, Stéphane Ronchewski
- Durée : 6 h 45
Laissez-vous chuchoter à l'oreille, venez Écouter le noir.
⭐⭐⭐.5
Ce que tu as fait de moi, de Karine Giebel
Je termine à peine ma lecture, encore sonnée par cette expérience. En gros : ambiance suffocante pour histoire obsessionnelle autour d'une relation toxique qui crée un profond malaise ! Quelle lecture, franchement... j'ai été assommée par ce qu'elle me racontait, scotchée et abrutie par la sensation de vertige qu'elle procure.
Un homme et une femme passent la nuit au poste pour confesser leurs crimes : d'un coté, Richard Menainville, patron des Stups, de l'autre, Laetitia Graminsky, fraîche recrue. Entre eux, c'est un mélange de coup de foudre, de passion, d'interdit et de folie. C'est une histoire de vengeance, de haine, de torture, de harcèlement. Une histoire de possession et de désir. Bref. C'est tout sauf une histoire d'amour.
Mais l'histoire se termine mal. La confession du couple vient éclairer cette escalade de violence (on ne sait pas tout de suite ce dont ils sont accusés) mais on comprend que la nuit sera longue et jalonnée de souvenirs amers et douloureux. Mes émotions ont également volé en éclats : j'avais souvent envie de hurler, j'ai beaucoup soupiré contre les personnages. C'est tout le talent de Karine Giébel qui prend son lecteur en otage et le malmène jusqu'au point final. Impossible de sortir indemne d'une telle expérience... ajoutez qu'elle s'accompagne d'une performance audio cryptique et fascinante. D'où la sentence implacable qui s'abat au bout des 16 heures d'écoute.
J'étais pourtant prévenue : « personne n'est assez fort pour la vivre. Personne n'est préparé à l'affronter. Un maître chanteur devenu esclave... Esclave de cette chose (fabuleuse et fatale) : la passion, la vraie. »
UNE VRAIE TORTURE.
Face à ce déballage asséné d'une voix éteinte, je me sens totalement anéantie. Flagellée sur place. Coupable d'avoir succombé à son charme magnétique, sans possibilité de dire stop.
C'est horrible, mais c'est brillant. Ouch.
©2019 Belfond, un département Place des Éditeurs (P)2020 Lizzie
- Lu par : Vincent Schmitt, Lila Tamazit
- Durée : 16 h env.
⭐⭐⭐⭐
Terminus Elicius, de Karine Giébel
Secrétaire dans un commissariat de police à Marseille, Jeanne prend le train chaque jour depuis Istres en s'installant toujours sur la même banquette. Un soir, elle trouve une lettre adressée à son nom. Un certain Elicius lui déclare sa flamme, puis lui révèle un autre aspect de sa personnalité. C'est lui l'auteur des crimes en série qui mettent à cran le capitaine Esposito avec lequel Jeanne travaille. Sous le choc, la jeune femme est d'abord tentée de tout raconter à son supérieur avant de se raviser. Pourquoi ? Jeanne est une petite souris au physique quelconque, à l'existence insipide et aux troubles obsessionnels compulsifs. Fragile et émotive, elle va lier avec cet individu une relation amoureuse, aussi inconvenante soit-elle, et qui la fait fatalement basculer dans des délires profonds.
Le roman part ainsi loin dans la spirale de la folie et des troubles comportementaux. C'est assez prégnant, au point d'en ressentir un sentiment de malaise. Je le répète, je ne supporte pas les désaxés dans les bouquins. Hélas pour moi, Karine Giébel en a fait une constante, cf. Juste une ombre par exemple, d'où un sentiment de ras-le-bol et de frustration ! Je n'ai pas aimé le personnage de Jeanne (sa psychose, son abrutissement, sa démence et sa paranoïa...). Bref. C'est étouffant et très dérangeant. Mais d'un autre côté, c'est toute la force de l'intrigue dont on découvre les rouages à force d'avancer dans le brouillard. L'ambiance est lourde, on ne porte aucun crédit à ce qu'on nous raconte et on s'embarque dans cette sinistre aventure en redoutant le pire. J'ai néanmoins trouvé le dénouement étriqué et peu ambitieux. J'espérais mieux. Et la soudaine “prise de conscience” du capitaine Esposito est trop risible pour l'envisager sérieusement. Premier roman de l'auteur, préalablement publié en 2004 aux éditions La Vie du Rail, Terminus Elicius a été remis au goût du jour par Belfond mais accuse encore une certaine verdeur, un manque de maturité, tout en laissant apercevoir son potentiel. Une nouvelle inédite (Aurore) est proposée en fin d'ouvrage, elle s'écoute en une heure et se révèle parfaitement anecdotique. Une lecture en demi-teinte, donc.
Les amateurs de lecture audio auront plaisir de reconnaître en Micky Sebastian la voix de Sharon Stone ou de Samantha dans Sex and the City (Kim Cattrall). Son interprétation colle au mieux au caractère à fleur de peau de Jeanne, frôlant parfois l'hystérie, mais rendant l'histoire juste et sensible, glaçante d'effroi et d'angoisse. C'est saisissant, et néanmoins très bon !
Texte lu par Micky Sebastian pour Audible Studios- Durée : 8 h
>> Texte en version intégrale uniquement disponible en téléchargement sur le site Audible (exclusivité).
©2016 Belfond (P)2016 Audible FR
Purgatoire des innocents, de Karine Giébel
Ô douleur ! ô misère ! Ce roman de Karine Giébel ne nous épargne rien. L'auteur nous plonge dans une histoire sombre et d'une extrême violence avec ce supplément d'âme qui n'appartient qu'à elle. C'est un très bon roman, mais ô combien éprouvant.
Suite à un braquage loupé dans une bijouterie, Raphaël conduit ses complices et son frère William, blessé, dans un village paumé où il oblige une vétérinaire à le secourir. Une arme braquée sur elle, Sandra n'a pas d'autre choix. Elle se plie aux exigences des intrus qui s'installent de force dans sa grande maison isolée, mais la jeune femme n'est pas sotte. D'instinct, elle comprend qu'elle peut retourner la situation à son avantage et manipule à sa guise les uns contre les autres. Très vite, la cohabitation tourne à l'aigreur et un lourd climat de suspicion opprime les occupants. Le retour anticipé du mari gendarme va également chambouler les plans, car Patrick n'est pas homme à se laisser abuser.
OK. Je pense être foncièrement tordue à me complaire dans la lecture de tels ouvrages ! Ce roman très, très noir inspire à la fois le plus vif dégoût, une fascination morbide et une totale incompréhension. Car comment elle fait, l'auteur, pour puiser de telles horreurs et s'en extraire ensuite pour retourner à un semblant de vie ordinaire ? C'était la question que je me posais déjà à la lecture de La conjuration primitive de M. Chattam qui semblait aussi prendre son pied à décrire âprement des séances de tortures insoutenables et cauchemardesques. Dans le roman de K. Giébel, on bascule donc dans l'horreur et le sadisme, avec ce spectre de la folie et de la fatalité brandi au-dessus des personnages. C'est moche et inacceptable. Plus d'une fois, mon cœur s'est arrêté de battre. Je répugnais à poursuivre l'écoute, et pourtant je restais pendue à mon ipod, par dépit et aussi d'effroi, car je crevais d'envie de connaître la fin du calvaire. Cette expérience de lecture est franchement éreintante et ne se raconte pas. Le scénario est d'une perversité sidérante, mais son orchestration est magistrale et bluffante. J'attends déjà le prochain titre disponible en exclu sur Audible. ^-^
Texte lu par Sylvain Agaësse (durée : 15h 23) pour Audible FR - Septembre 2016
>> En téléchargement & en exclusivité sur Audible.
©2013 Univers Poche (P)2016 Audible FR
Satan était un ange, de Karine Giébel
Avec Karine Giébel, les livres se suivent et ne se ressemblent pas. Mes appréciations de lectrice non plus, hélas. Car cette lecture a été une énorme déception. Ni plus ni moins.
C'est l'histoire d'un gars en fuite, François, un avocat en pleine déprime après avoir appris qu'il était atteint d'une maladie incurable. Par fierté, il choisit de prendre le large, loin de son foyer, ne voulant pas imposer à sa femme sa prochaine déchéance. En route, il croise un jeune autostoppeur.
Paul rentre chez lui à Marseille. C'est un môme charismatique, et pourtant pas très honnête. Car François découvre vite que le garçon est un délinquant recherché pour meurtres et trafic de drogue. Cette réalité le fait sortir de ses gonds, d'autant plus qu'il est maintenant embarqué dans la même cavale, avec une bande de tueurs à leurs trousses. Et malgré tout, François se sent incapable de tourner le dos à Paul.
Entre ces deux-là, existe désormais une relation semblable à celle d'un père et d'un fils. En dépit des disputes, des mensonges, des écarts sociaux et des différences culturelles, François et Paul ont extirpé de leur rencontre incongrue cette petite étincelle d'espérance en l'avenir.
Ouhlàlà. J'ai vérifié plusieurs fois le nom de l'auteur sur le bouquin tant j'ai cru halluciner. On est loin, très loin des histoires poignantes et remarquables de K. Giébel. Il s'agit tout juste d'une histoire de traque semée de cadavres, qui ne conduit même pas à un final bluffant. C'est même surprenant de conformisme, gonflé de bons sentiments et louable pour la forme (à vouloir dénoncer le marché honteux des déchets nucléaires). C'est pour moi une franche déception. Une lecture longue et ennuyeuse, écrite de façon trop maniérée, et qu'on lit comme une éternelle errance vers le vide.
Texte lu par François Tavares pour Audible FR (durée : 8h 19)
©2014 Univers Poche (P)2016 Audible FR
>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et est uniquement disponible en téléchargement.
Juste une ombre, de Karine Giébel
Cloé Beauchamp ne connaît pas l'échec : à trente-sept ans, elle est à deux doigts de décrocher le poste de directrice générale d'une agence de publicité et file le parfait amour avec le beau Bertrand. Brillante et ambitieuse, elle ne doute de rien. Pourtant, depuis quelques semaines, rien ne va plus dans sa vie parfaite.
La jeune femme est en effet persuadée d'être traquée par un individu mais ne parvient pas à convaincre son entourage ni la police de cette probabilité. Et à force de vouloir leur bourrer le mou, elle passe pour une folle. Pire, on la sent sur la corde raide, victime de surmenage et sensible aux hallucinations. En fragile équilibre sur une pente glissante.
Ainsi, tout ce qu'elle avait réussi à construire est en train de se casser la figure (boulot, amour, amitié, famille). Rien ne va plus dans la vie de Cloé, au bord de la crise de nerfs. Quand, enfin, elle décroche l'attention d'un flic, elle soupire d'aise et compte se servir de lui pour prouver à tous qu'elle n'est pas dingue. Or, Alexandre Gomez n'est pas un flic ordinaire.
Mis sur la touche après une bavure, le type, qui ne surmonte pas son récent veuvage, est en train de partir en roue libre. Il est grossier et odieux, n'est pas tendre avec Cloé, n'éprouve aucune compassion pour elle et la trouve insupportable. Il s'accorde néanmoins à reconnaître l'existence d'un détraqué qui la harcèle à l'insu de tous.
Soulagement général ? Que nenni.
L'histoire continue de prendre un plaisir sadique à brouiller les pistes et à nous faire croire tout et n'importe quoi. C'est très perturbant. On partage le désarroi de l'héroïne, sans trop savoir sur quel pied danser. On ne s'apitoie pas trop sur son sort non plus, car Cloé n'est pas du tout attachante, même si on trouve sa situation vachement tordue à vivre. De toute manière, la frontière entre le vrai, l'acquis et le fantasme est hyper mince. On croit détenir un bout de la vérité, et bam c'est l'impasse.
Cette lecture est juste diabolique, elle se joue du lecteur sur toute la ligne, elle est à la fois pesante, longue, lourde et frustrante. Par contre, elle est remarquable de rouerie. La fin, clairement, déchire tout. C'est bluffant jusqu'au point final. Et ça rattrape tous les défauts mineurs du roman. Chapeau.
Texte lu par Nathalie Spitzer en exclusivité pour Audible (durée : 15h 08) / Août 2016
2012 Univers Poche (P)2016 Audible FR
Jusqu'à ce que la mort nous unisse, de Karine Giébel
Après deux lectures pleinement enthousiasmantes (De force, Les Morsures de l'ombre), confirmant le potentiel de Karine Giébel, je découvre Jusqu'à ce que la mort nous unisse. Un roman qui se passe dans les montagnes, avec Vincent Lapaz, un guide meurtri par une rupture amoureuse qu'il ne parvient pas à cicatriser (et dont il cherche à exorciser la douleur en collectionnant les conquêtes sans jamais s'attacher) et la jeune Servane Breitenbach, fraîche recrue de la gendarmerie.
Entre ces deux-là, naît une tendre complicité, sans ambiguïté. Ils ont pour terrain de jeu la nature belle et sauvage, mais parfois hostile, avec ses braconniers, ses coups bas et ses cadavres. Touché personnellement, Vincent se décide à réclamer justice en se lançant dans une enquête sensible avec le soutien sans faille de Servane. C'est ensemble qu'ils vont donc remuer le fumier masquant les magouilles entre notables, qui voient d'un mauvais œil cette intrusion (et emploieront les grands moyens pour y mettre un terme).
Je dois reconnaître que l'ambiance rustique et montagnarde renferme un charme fou. On s'y sent à l'étroit, à crapahuter sur des chemins rocailleux, toujours au bord du précipice, la sensation de vertige est tenace, mais le cadre est parfait pour y camoufler ses petits secrets et mener une existence à l'abri des regards curieux. Seulement, au bout d'un moment, l'histoire continue d'emprunter des tours et détours qui, après m'avoir longtemps fait espérer un intérêt quelconque dans le déroulement de la trame romanesque, ont fini par me lasser. Ce roman est extrêmement déroutant dans sa conduite poussive et nous bricole deux, trois sursauts pour ne pas sombrer dans l'inertie, mais c'est bien pour sauver les apparences. L'intrigue est en effet routinière, elle manque d'action et de rebondissements, elle est aussi beaucoup trop longue et sans grande surprise au final. Une lecture un brin décevante eu égard à mes attentes.
Texte lu par Olivier Blond pour Audiolib (Juillet 2016) durée : 15h 20
>> Livre audio en exclusivité sur Audible et uniquement disponible en téléchargement.
©2009 Univers Poche (P)2016 Audible FR
Les Morsures de l'ombre, de Karine Giébel
Un soir, sur une route de campagne, le commissaire Benoit Lorand rentre chez lui, lorsqu'il croise une jeune femme en panne de voiture. Il s'arrête pour l'aider, puis accepte de prendre un verre chez elle. Après quoi, c'est le trou noir.
Notre homme se réveille dans une cave, derrière des barreaux, avec pour geôlière la charmante rousse au cerveau ravagé par une soif de vengeance. Elle est en effet déterminée à lui faire payer un crime contre lequel il se défend d'avoir la moindre responsabilité. L'inconnue n'a pas cure de ses protestations et déploie moult tortures pour le soumettre à ses desiderata.
Commence alors un roman d'une redoutable efficacité. Un roman non seulement poignant et déboussolant, flirtant aux confins de la folie, profondément bouleversant, qui va nous entraîner dans une spirale de violence et de délire paranoïaque. Le scénario va également dérouler un enchevêtrement improbable de faits et autres coïncidences qui mettent à mal toutes les théories. C'est flippant. Complètement hallucinant.
De plus, l'histoire a pour lieu un huis clos glaçant, résolument perturbant. De quoi accentuer la psychose et la sensation d'angoisse rampante. Sans oublier le lancement d'un compte à rebours irrévocable, et vous sentez la perle de sueur glisser le long de votre colonne vertébrale.
J'ai craint, l'espace d'une seconde, que la personnalité déséquilibrée de l'héroïne susciterait trop d'agacement et un manque d'empathie, mais il a bien fallu admettre que son cas s'intègre parfaitement dans la structure de l'intrigue, laquelle va révéler une étonnante rouerie au fil des chapitres !
Une lecture saisissante, bluffante, très prenante. Une réussite.
Texte lu par Stéphane Ronchewski urée : 7 h17) - juin 2016
En exclusivité sur Audible - uniquement disponible en téléchargement.
©Pocket, septembre 2009 (P)2016 Audible FR
De force, de Karine Giebel
Une jeune fille échappe de justesse à une agression, sauvée in extremis par un individu en train de faire son jogging. **Dois-je préciser que cette scène d'entrée secoue sacrément le cocotier ?** Maud est encore profondément marquée par cette attaque, quand son père, Armand Reynier, un célèbre chirurgien, décide d'embaucher le bon samaritain comme garde du corps. Luc Garnier s'installe donc dans le petit studio de la propriété luxueuse et va se familiariser avec ses habitants qui vivent tous dans la terreur des représailles. Le père vient en effet de recevoir de nouvelles lettres d'intimidation et remarque des traces d'intrusion dans la maison. Le stress monte d'un cran et le flou se met en place. Luc constate rapidement que, derrière le confort et les richesses, règne une atmosphère lourde de secrets et de non-dits chez cette famille et leurs employés. Depuis la gouvernante au jardinier, en passant par la belle-mère et le couple limite incestueux du père et de la fille, il distingue peu à peu que tous ont des failles importantes à combler - lui-même n'est pas non plus blanc comme neige et masque ses vulnérabilités sous des faux-semblants. C'est très, très troublant et cela nous embarque loin dans une intrigue alambiquée et tortueuse. On en vient à suspecter chaque personnage de l'histoire, au gré des révélations faites ou saisies au passage. Rien que pour ça, le suspense est tiré au cordeau. C'est sombre, poignant, inquiétant et captivant. L'ambiance à huis clos est également étouffante et ne cesse de chambouler nos perspectives, mais le contexte général est franchement pesant.
Après, s'il me fallait chipoter un tant soit peu, j'ai tout de même trouvé quelques incongruités dans l'histoire, ainsi qu'une psychose prépondérante et dérangeante, c'est aussi sans réelle surprise que j'ai vu venir la fin (poussive, à mon goût). Ceci étant dit, la lecture accomplit une formidable prouesse à nous happer sur toute la longueur, à nous mettre la tête à l'envers et à tenir en haleine ! L'auteur n'a pas lésiné sur les moyens pour créer une tension psychologique ciselée, parfaitement efficace, et produire un très bon roman de son cru.
Belfond/ Mars 2016
>> Également disponible en livre audio, en exclusivité sur Audible,
uniquement en téléchargement.
Lu par : Isabelle MillerDurée : 13 h 17