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Chez Clarabel
le cherche midi
30 juillet 2016

Les Perles noires de Jackie O., de Stéphane Carlier

les perles noires de jackie o

Dans cette savoureuse comédie, où les situations cocasses s'enchaînent avec une parfaite virtuosité, on se réjouit de suivre une histoire virevoltante impliquant une femme de ménage qui rêve d'une retraite dorée, un charmant latino en manque d'ambition, une vieille fripouille à l'affût d'une magouille juteuse dans sa maison de retraite, un golden boy aux dents longues, un esthète new-yorkais amateur de jeunes apollons et un adorable carlin qui vagabonde au gré des chapitres.

C'est en faisant le ménage chez Irving Zuckerman que Gabriela tombe par hasard sur la combinaison de son coffre-fort, lequel contient 164 000 dollars, six lingots d'or et des perles noires ayant appartenu à Jackie Kennedy Onassis. Sans le moindre scrupule, elle met au point un plan génial pour faire main basse sur ce trésor. Elle convainc son neveu Franck de s'improviser escort-boy le temps d'une soirée, espérant qu'il passe la nuit dans l'appartement d'Irving pour y chiper le magot. En amont, Gabriela prend soin de glisser quelques somnifères dans la bouteille de lait de son patron, puis rentre chez elle en rêvant à ses futurs projets sous le soleil de Colombie. Elle a aussi fait appel à son vieux complice Nando, qui connaît du monde en Belgique pour refourguer le collier de collection, mais se sent particulièrement nigaude en sa présence et se met à lui raconter qu'elle est comptable chez un vieux marchand d'art. Ainsi peut donc commencer le casse du siècle orchestré par cette équipe de bras cassés. 

La suite vous réserve une bonne partie de rigolade ! Car le plan idéal va forcément cumuler les couacs et multiplier les scènes loufoques et insensées, de nouveaux personnages vont et viennent, générant une énergie bourdonnante qui donne du pep's et du piquant à l'intrigue. La lecture est drôle, audacieuse et dotée d'une inventivité formidable, propice à de sacrés fous rires. La comparaison à Billy Wilder n'est d'ailleurs pas usurpée, on y retrouve tout le charme pimpant et le comique saugrenu des comédies à succès des années 50 et 60. Une lecture franchement euphorisante pour ravir vos journées de détente !

Le Cherche Midi, Mai 2016

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28 juillet 2016

Oh my dear ! de T.J Middleton

Oh my dear

Marié depuis vingt ans, le couple Greenwood peine à se supporter et se lance des vacheries à longueur de journée. Al décide alors d'éliminer sa femme. Au terme d'une dispute houleuse, Audrey claque donc la porte de la maison pour évacuer ses idées noires le long de la falaise. Dehors, le temps est exécrable. Pluie, vent, tempête.

Avec son imper jaune, Audrey brave les intempéries sans lever le bout de son nez. Sans se douter que son mari Al vient de se faufiler dans les fourrés pour bondir sur elle et la pousser dans le vide. En rentrant chez lui, notre homme, ragaillardi, manque tomber à la renverse en découvrant sa chère épouse devant la cheminée, un grog à la main.

Sur cette excellente accroche, on se prête à rêver d'une comédie british savoureusement caustique - humour noir en pagaille - et on s'en frotte les mains. Al Greenwood se débat sur plus de 300 pages avec ses interrogations et sa culpabilité. Son épouse ne cesse de le surprendre par son attitude étrangement mielleuse et ses pulsions nymphomanes. Une complicité naît entre eux, ce qui ne rend pas notre homme plus à l'aise dans ses mocassins. 

Entre quiproquos, révélations loufoques et une galerie de personnages insolites (la voisine ex-fan de Led Zeppelin devenue un témoin embarrassant, l'inspecteur de police passionné par les carpes de concours et accablé d'un chagrin d'amour), l'intrigue n'hésite pas à sortir la grosse artillerie pour nous embarquer à bord. Les dialogues sont grinçants à souhait, les coups de théâtre saugrenus et les anti-héros à la fête !  

Et pourtant, ça coince. L'histoire est trop longue (copie à lester d'une bonne centaine de pages), le rythme est inégal et laisse poindre une sensation de blablas inutiles, d'où ma déception. J'attendais de cette lecture un rendez-vous plus piquant et déjanté... au final, cela manque de punch et ça tourne vite en rond. :(

Traduit par Héloïse Esquié (Cliffhanger) pour les éditions du Cherche-Midi (2013)

Repris chez Pocket, en Sept. 2015

 

8 février 2016

Demain est un autre jour, de Lori Nelson Spielman

Demain est un autre jour

À la mort de sa mère, Brett Bohlinger pense qu’elle va hériter de l’empire de cosmétique familial. Mais, à sa grande surprise, elle ne reçoit qu’un vieux papier jauni et chiffonné : la liste des choses qu’elle voulait vivre, lorsqu’elle avait 14 ans. Pour toucher sa part d’héritage, elle aura un an pour réaliser tous les objectifs de cette life list ...

J'avais très, très envie de découvrir ce livre depuis un bon moment, pressentant une lecture agréable et de détente. Souvent envisagé pendant mes vacances, sans cesse remballé dans mes valises sans avoir eu le temps de l'ouvrir, ce roman a donc énormément végété en ma compagnie. J'anticipais déjà la rencontre, bim bam boum, et j'étais certaine de tenir là un coup de cœur. Et puis, non. Avouons-le de suite. Cette lecture n'a pas été une déception mais m'a laissé une sensation tiède. Je vous le jure, monsieur le juge, c'est la faute, la très grande faute du personnage central : Brett Bohlinger.

Âgée de 34 ans, cadette d'une fratrie propre sur elle, amoureuse d'un avocat mégalo, puisant dans ses dernières ressources pour s'intéresser à l'art du business, plus dans l'idée de reprendre le flambeau familial, elle qui se sentait très proche de sa maman, veillant sur elle dans son combat, jusqu'au bout, se sent légitimement abandonnée et malheureuse au moment de sa mort, avant d'éprouver cette sensation - terrible - de trahison. C'est concrètement le portrait qu'on tente de tirer, au mieux. Car ce qu'on découvre ensuite ressemble à une détestable princesse, déchue de ses droits, confrontée à une réalité douce-amère, dans laquelle elle chouine beaucoup, se plaint superficiellement et tombe amoureuse toutes les trente secondes. Ouhlala. C'est peu de dire que j'ai été exaspérée par ses caprices... Et il en va ainsi, sur presque 10 heures d'écoute fluide et entraînante, avec une histoire au déroulement étonnamment plein de vivacité et de gaieté.

Brett va finalement relativiser sa situation, en fonction de ses nouvelles rencontres et de ses expériences. Eh oui, c'était aussi le but de la liste : apprendre à grandir et tenter de construire quelque chose pour faire de sa vie une réussite. Je n'ai pas trop compris pourquoi sa mère n'avait jamais pris le temps de lui dire entre quatre yeux qu'elle se fourvoyait jusqu'à présent, préférant le lui suggérer post-mortem en l'appâtant avec le pactole. Je chipote, je chipote, car ce roman comporte de nombreux détails incongrus et des éléments invraisemblables, sur lesquels on ferme volontiers les yeux, comme de coutume. Et même si Brett Bohlinger est, dans son genre, à claquer, son parcours, avec ses déboires et ses bonnes surprises, reste une façon consolante de se changer les idées. C'est mimi à souhait, en plus de véhiculer un message positif et inspirant. 

Ingrid Donnadieu, la lectrice, interprète cette princesse des temps modernes avec fraîcheur et entrain, pour une exécution très agréable à écouter, en plus de réveiller le souvenir du personnage de Lady Mary dans Downton Abbey, puisque la comédienne est aussi la voix française de Michelle Dockery. ;-)

Audiolib / Janvier 2016 ♦ Texte lu par Ingrid Donnadieu (durée : 10h 56)

Téléchargez l'extrait (mp3, 3 Mo)

Traduit par Laura Derajinski (The Life List) pour les éditions Le Cherche Midi

Pocket, Édition Collector / Novembre 2015

15 octobre 2014

Le Livre des Morts, de Glenn Cooper

Le Livre des Morts

Panique à New York ! « Le tueur de l'Apocalypse » condamne ses victimes en leur envoyant une simple carte postale, illustrée d'un cercueil, avec une date écrite au verso. Celle de leur mort. 

Sur l'île de Wight, en 777 (date fatidique), la vie d'une communauté de moines est soudainement confrontée à la terrible malédiction du “7ème fils d'un 7ème fils” et voit leur existence à jamais placée sous de sombres présages.

Février 1947, Churchill prend connaissance d'une découverte qui dépasse toute contingence politique et menace la sécurité de la planète ! Zone 51, dans le Nevada, la Légende est en marche. Mais l'humanité ne sera jamais assez préparée par ce qu'il se trame...

Premier roman de Glenn Cooper et pari réussi. L'intrigue opère immédiatement un état de dépendance. Bien construite, elle sait ménager son suspense, sans jamais perdre de vue l'intérêt du lecteur, et travaille aussi à cet effet pour le divertir en offrant des scènes sensationnelles et une réelle intensité dramatique.

Par contre, l'agent du FBI, Will Piper, collectionne à lui seul tous les clichés du genre (alcoolique, dépressif, arrogant, misogyne et frimeur). De caractère irascible et teigneux, le type n'est guère sympathique. Il a été reconnu en tant que profiler chevronné, mais ses démons ont fait le reste. Il passe désormais son temps à compter les jours qui lui restent avant sa retraite. Sa collègue, la jeune Nancy Lipinski, décrite à travers ses yeux comme étant quelconque et insignifiante, tombe sous son charme... Moi pas comprendre. 

Pour le reste, c'est tout bon. Frissons garantis etc. etc.

Pocket, février 2011 ♦ traduit par Carine Chichereau pour Le Cherche Midi (Library of the Dead)

13 novembre 2006

Déviances - Richard Montanari

deviancesPrésentation de l'éditeur
Kevin Byrne est un vétéran de la police criminelle de Philadelphie. Flic usé, détruit par ses années de service, il doit faire équipe avec Jessica Balzano, nouvelle venue dans le service, lorsqu'une adolescente fréquentant une école catholique de la ville est retrouvée violée et atrocement mutilée, les mains jointes dans un geste de prière. C'est le début d'un terrible voyage au cœur des ténèbres pour les deux flics qui, lancés sur la piste d'un tueur aussi terrifiant que machiavélique, devront affronter leurs propres démons, alors que la ville est prête à basculer dans la folie. Dans la lignée du Silence des agneaux et du Dalhia noir, Déviances, best-seller dans plus de dix pays, a imposé d'emblée Richard Montanari comme l'une des voix les plus puissantes et les plus sombres du thriller contemporain.

Mon avis

Habile et réussi, le scénario tient en haleine, surtout grâce aux chapitres courts qui s'élèvent au nombre de 84 pour ce roman de 470 pages. Cadence soutenue, pour lecture foncièrement palpitante. Mise en scène diabolique, dirigée avec maestria. Bref, un pur thriller qui fait penser à un film, avec pour cadre la ville de Philadelphie, livrée aux bandes, aux pervers et au trafic de drogue.

On cerne mieux Kevin Byrne, le flic usé, qui écoute du blues le soir dans sa voiture, pour chasser ses vieux démons. Sa jeune partenaire Jessica Balzano livre également son propre combat de femme de tête, récemment séparée de son mari. Elle élève seule sa petite fille et voit son boulot empiéter sur sa vie personnelle. Terrible dilemme.

Le lecteur a toutes les cartes en main : des crimes horribles, un tueur fou et récidiviste, la police à ses trousses, des enquêteurs perplexes, eux-mêmes aux prises avec leurs propres « déviances », un décor misérable, qui concentre les pires ordures... Mais quel roman prenant, dans le sens qui prend aux tripes et vous empêche de fermer l'œil la nuit. Ce climat d'angoisse et d'incertitude est maintenu jusqu'au bout. Vraiment pas mal !

Le Cherche Midi

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