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Chez Clarabel
la martiniere j.
17 février 2017

Le Grand roman de ma Petite vie, Tome 2 : Bouge tes fesses ! de Susie Morgenstern & Albertine

Le Grand roman de ma petite vieJe ne vous cache pas ma joie en apprenant la sortie de ce deuxième tome de Susie Morgenstern, qui fait suite aux aventures de Bonnie dont j'avais follement apprécié les prémices, cf. Le grand roman de ma petite vie. Humour subtil, univers farfelu, famille déjantée, aventures insolites... Tout ce dont je raffole. Ce deuxième tome a su immédiatement me combler, en me replongeant sans détour dans l'action. Bonnie a réussi à convaincre sa famille d'opter pour un appartement plus grand et un déménagement au dernier étage de l'immeuble. Sa grand-mère Omama traîne les pieds, mais Bonnie est impatiente d'avoir enfin sa chambre à elle. Toutefois, ce changement entraîne aussi d'étranges découvertes... comme le corps de leur nouveau voisin, décédé seul chez lui depuis des semaines, d'où les odeurs nauséabondes sur le palier. Bonnie est effondrée, choquée de cette trouvaille. Et stupéfaite d'être désormais l'héritière de cet inconnu !
Fantasque et inattendue, cette lecture réserve encore de bonnes surprises. J'ai adoré retrouver cette ambiance exubérante, avec sa galerie de personnages tout feu tout flammes, qui viennent ponctuer l'histoire de leurs anecdotes cocasses (le père embarrassé de ses insupportables bambins, obligé de reprendre sa vie en mains, la délicieuse Zara en pleine crise existentielle, Dorélie l'amie exemplaire, le petit copain Carl, la grand-mère qui cuisine pour chasser ses souvenirs, la mère survoltée et le presque beau-père affable et attentionné...). J'ai été aspirée par cette ronde infernale et par la frénésie collective. C'est un univers foisonnant, qui renvoie l'image d'une famille improbable, avec un mode de vie décalé mais charmant et ô combien enviable. Tout paraît simple, fusionnel, maniéré et spirituel. J'aime beaucoup cette vision de la vie, triomphante et décomplexée. Je n'ose espérer de prochaines aventures, aussi tendres et truculentes. ☺

La Martinière J. - Janvier 2017

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8 février 2017

Pêle-Mêle : Vilain monstre ! - La vie de Smisse - Mon lapin Patate

vilain monstre

Oh ! Il y a un vilain monstre gourmand dans la maison ! Il chipe sans vergogne les gâteaux ou les bonbons, il vole aussi l'électricité et empêche la télé de fonctionner. Le petit loup harcèle son papa pour trouver la solution aux problèmes. D'accord. Il va passer un coup de fil à la brigade anti-monstre. Mais à peine le temps de tourner le dos, zou... le poulet sur la table disparaît à son tour !

Tel est pris qui croyait prendre ! Cette formidable histoire de roublardise est cocasse et fantastique à souhait. Elle met aussi en valeur la complicité entre le duo père et fils dans cette jolie mascarade stimulée par la gourmandise. C'est drôle et facétieux. Un album tout-carton qui donne le sourire aux lèvres. 

Vilain Monstre ! de Raphaël Fejtö

Seuil Jeunesse, 2017

 

 

la vie de smisse

La vie de Smisse est une nouvelle série qui s'adresse aux plus jeunes lecteurs et qui se propose de raconter le quotidien d'un garçon de trois ans pour coller au plus près de son public et lui donner ainsi la sensation de se retrouver dans l'histoire. Chaque expérience rapportée est aussi un moyen de rassurer l'enfant. Et cela commence, bien évidemment, par la rentrée des classes. Ce fameux jour où les enfants éprouvent la peur de l'inconnu, la cacophonie ambiante et la séparation avec un univers familier (la maison, la crèche, la nounou). 

Smisse se lance ainsi dans le bain, entre excitation et témérité, pour une journée riche en émotion ! Il se fait un nouveau copain, Boubou, avec lequel il va d'abord se chamailler. Il apprend à écouter la maîtresse, à jouer avec les autres, à se tenir en rang, à chanter et à dessiner, à faire la sieste sans son doudou, à mettre son manteau tout seul, à faire moins le difficile à la cantine ou au goûter de l'école.

Ce portrait est plus vrai que nature : le môme est turbulent, curieux, intrépide et capricieux. Sa sensibilité le rend également touchant, car vivre de telles aventures est forcément très éprouvant ! J'ai beaucoup souri à la lecture de cet album plein de fraîcheur et d'innocence. 

La vie de Smisse : Jours d'école, par Isabelle Chavigny, Ivan Grinbert & Marie Caudry

Seuil Jeunesse, 2016

 

 

Mon lapin patate

Quand on rêve d'un lapin nain rikiki, pas plus gros qu'un kiwi, qui vous chanterait du blues pour vous bercer, et qu'à la place vous recevez une espèce de grosse patate velue, aux oreilles ressemblant à deux poireaux flétris, avec des yeux globuleux et un gros nez en carotte fânée, au feu les pompiers ! Grosse colère rouge écarlate à l'horizon. Notre petit bonhomme de six ans est en pétard. Ce n'est pas du tout le cadeau de ses rêves !

Bon, une fois la tempête apaisée, l'enfant fait face à son lapin et le découvre sous un jour nouveau : craquant, rigolo, affectueux et attachant. Il est alors navré d'avoir réagi aussi violemment et explique que sa colère est souvent incontrôlable. Elle explose d'un seul coup, puis disparaît tout aussi vite. Il est temps désormais de repartir de bon pied. Et si tous deux devenaient amis ? En réponse, le lapin le bombarde de petites crottes. 

Un album adorable et tendre, non seulement pour les illustrations de Christine Roussey, mais également pour son texte plein d'humour et de sensibilité. L'histoire aborde avec simplicité le trop-plein d'émotion et la difficulté de gérer ce magma en fusion, tout en envisageant une issue de secours pour dédramatiser tout sentiment de catastrophe. Franchement top !

♥♥♥ Mon lapin Patate, de Christine Roussey ♥♥♥

De la Martinière J., 2017 

 

28 janvier 2017

Les Romantics : Quand l'Amour s'emmêle, de Leah Konen

les romanticsEn couple depuis deux mois avec Anika, Gael est fou amoureux et n'hésite pas à noyer sa douce sous les déclarations et les cadeaux. C'est un grand romantique, qui croit énormément aux signes et à la destinée. Pour lui, il ne fait aucun doute que son amour est grand, fort et réciproque. Et puis, patatras. Gael surprend son amoureuse dans les bras d'un autre... Anika le trompe avec Mason, son meilleur ami ! Trahison suprême. Le cœur de Gael est brisé en mille morceaux. Le voilà blessé, déçu, inconsolable et meurtri. Et plus le temps passe, plus il devient amer. Aussi, pour sauver ce grand romantique du marasme, c'est l'Amour en personne qui intervient dans son aventure en lui proposant une tendre alternative...

Cette idée de donner la parole à une entité aussi floue que l'Amour est charmante (après tout, c'est bien la Mort qui s'exprime dans La voleuse de livres de M. Zusak). Cette fois, la perspective est plus douce et légère. Elle nous embarque dans une comédie délicate et enlevée ! Au centre, Gael est un héros sensible, qui place tous ses espoirs dans une relation hélas illusoire, lui qui refuse de croire que l'amour est mort (il est fils de divorcés). Il n'y a qu'un pas pour qu'il bascule dans le cynisme. L'ingérence discrète de l'Amour donne donc lieu à des situations cocasses, notre Cupidon cherchant à guider le chemin de son sujet vers une certaine évidence, sauf que celui-ci vient de foncer tête baissée dans une nouvelle prétendante... Pas de quoi bouleverser notre entremetteur, dont les projets sont pourtant contrariés, puisqu'il se résout à participer activement à l'intrigue.

Tous les ingrédients pour convenir à une jolie comédie, en toute modestie, se bousculent en un joyeux chaos et invitent le lecteur à un agréable passe-temps. Le déroulement de l'histoire est sans surprise, on ne se pâme pas devant le gong final. Ce sont davantage les commentaires ou les situations dérisoires qui donnent du pep's à l'ensemble. C'est drôle, romantique et idéaliste. On trouve aussi de chouettes clins d'œil à la pop culture (Game of Thrones, Hitchcock, Le Seigneur des Anneaux, Quand Harry rencontre Sally...). Et les titres introduisant chaque chapitre ne manquent pas de sel non plus ! 

Un roman distrayant, qui rappelle que l'amour pique comme un cactus. ☺

Traduit par Sophie Passant pour les éditions de La Martinière Jeunesse - Janvier 2017

27 janvier 2017

Avec ou sans toi, de Donna Freitas

avec ou sans toiC'est l'été, Jane profite des vacances pour se prélasser à la plage avec ses copines et oublier l'épisode tragique survenu un soir de février. Présente sur les liens d'un cambriolage, la jeune fille a été agressée par des individus portant une cagoule. Unique témoin pouvant permettre leur arrestation, elle est depuis résolument mutique et traumatisée par cette soirée cauchemardesque. Jane porte également un sentiment de culpabilité qu'elle refuse de partager. Ses amies se soucient de son bien-être et tentent de lui changer les idées, tout en surveillant ses fréquentations. Car elle a en ligne de mire un certain Handel Davies. Certes il est beau gosse, charmant et attirant, mais il souffre aussi d'une réputation de mauvais garçon. Il jure néanmoins d'être différent et entend prouver à Jane ses intentions honorables. Séduite, celle-ci lui accorde sa confiance. Elle ne se sent plus la même depuis ce fameux soir et veut briser sa coquille pour chasser ses vieux démons. Ses amies ne la comprennent plus, elles s'inquiètent, la poussent dans les bras d'un autre garçon, Miles, plutôt bon chic bon genre, une valeur sûre et rassurante. Mais les émotions ne se contrôlent pas, ni les pulsions du corps et du cœur. Jane suit envers et contre tout son instinct et entame son travail de deuil. Il lui faut affronter ce qu'elle renie - l'enquête en cours, le lieu du crime, la sépulture de son père - et remonter le fil de ses souvenirs enfouis.
J'avoue que c'est un parcours foncièrement douloureux, avec en toile de fond une histoire poignante, un amour naissant et un besoin de laisser-aller pour mieux se libérer des entraves du choc subi. Le chagrin et la détresse de l'héroïne sont réels, mais ils n'ont eu aucun effet sur moi. Oui, je suis la reine des glaces. En vrai, j'ai simplement trouvé la lecture peu surprenante, trop banale et parfois incongrue (l'attitude maternelle est trop laxiste, l'hypothèse du triangle amoureux inadaptée et les révélations fulgurantes tombent à plat). Je n'ai rien ressenti dans l'accompagnement de cette douce jeune fille, éprouvée par un drame de la vie, qui découvre aussi l'amour et ses tourments, sauf que ça a un goût de déjà vu. Un roman touchant, mais hélas trop ordinaire.

 

Traduit par Camille Bocquillon pour les éditions de La Martinière Jeunesse - mars 2016

 

Titre VO : The Tenderness of Thieves

 

 

27 janvier 2017

Toute résistance est inutile, de Cora Carmack

toute resistance est inutileJe n'ai rien contre les romances légères, distrayantes à lire, sans prétention. Cela donne du baume au cœur et un sourire niais aux lèvres. De temps en temps, c'est vrai, ça fait du bien. Sauf que la mécanique souvent se répète et quand je me sens d'humeur bougonne, ça ne passe plus. J'ai juste envie de rouspéter et de réclamer la fin de cette mode éditoriale, pitié, il faut varier les plaisirs.
Cette fois encore, il est question d'une étudiante engoncée dans sa petite vie étriquée, qui pensait s'échapper du carcan paternel en quittant le lycée, seulement son fameux père a accepté le poste d'entraîneur de l'équipe de football américain sur le campus où se trouve sa fille. Imaginez ses rêves de profiter d'une liberté nouvelle... envolés ! Papa toujours derrière son dos, papa attentif à ses faits et gestes, papa exigeant et intraitable, entouré de machos aux gros biscotos, dont l'ex de notre héroïne. Mais elle a juré de ne plus y toucher, elle en a assez des sportifs, même si elle évolue parmi eux depuis la nuit des temps. Bingo, elle rencontre un nouveau spécimen en la matière, alliant à la fois le pouvoir de séduction et l'interdit. Naturellement, le charme opère alors qu'ils sont supposés résister à la tentation (mauvais timing, objectif à tenir, aucun écart possible, etc.). Il y a toutefois un monde entre ce qui est dit et ce qui se produit. Et là, les bras m'en tombent. Je ne comprends pas ce besoin de mettre en scène des jeunes gens qui se pelotent et qui poussent loin leur flirt, alors que leurs discours prônent le contraire. Je suis paumée dans le message que cela peut envoyer auprès des plus jeunes. La raison ou les sentiments, toujours ce sempiternel refrain... 
Dallas et Carson se lancent donc dans une roue de séduction archi vue et revue, ils se cherchent et se taquinent, ils ont pour eux la morgue, le désir et le tempérament. C'est une histoire basique, fignolée vite et mal, sans surprise et sans originalité. Elle brasse en vrac la peur de grandir, l'absence de lâcher-prise, l'amertume qui vous ronge et la confiance à accorder aux autres. Ce n'est pas bien méchant, mais tout est couru d'avance et ça manque d'une touche de fantaisie ou d'humour pour faire la différence. De toute manière, j'étais déjà fâchée par l'amoncellement des clichés dès le commencement, la fille qui cherche à se dévergonder en se rendant à une soirée alcoolisée, la meilleure copine pétillante qui incite à se bouger les fesses, les garçons tous plus beaux les uns que les autres, les neurones qui grillent pour évoquer l'un ou l'autre (lui est magnifique, elle est superbe...). Bye-bye la subtilité. Ce n'est rien de moins qu'une lecture bêtifiante et stéréotypée. Rien de neuf sous le soleil. NEXT.

Traduit par Maïca Sanconie pour les éditions La Martinière Jeunesse - Juin 2016

Titre VO : All Lined Up - A Rusk University Novel

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21 décembre 2016

Shoes addict : Chronique familiale d'une accro de la chaussure, par Olivia Hagimont

Shoes addict

En véritable passionnée, Olivia Hagimont voue aux chaussures une sacralisation irrationnelle et en même temps légitime. Entre les bottines, les escarpins, les sandales, les ballerines ou les baskets, l'amour n'a pas de limites. En bonne accro de la chaussure, Olivia ne cache rien de ses lubies, de ses pulsions et de son abnégation. C'est donc avec délice et humour qu'elle nous plonge dans son univers moderne, branché et très contemporain. On découvre ainsi sa vie de famille, avec son mari hyper compréhensif, son ado bordélique et la benjamine insouciante, sans oublier le chien bouledogue, et les copains compatissants. Car tous contribuent à leur façon à cette formidable communion pour élever l'amour de la chaussure à un art suprême ! ^-^ On assiste sans surprise aux petits drames de la vie : le choix des chaussures pour partir en vacances ou le port obligatoire de tongs ou chaussettes de bain à la piscine (absolument rédhibitoire). Et il y a ces instants de grâce lorsque vous dénichez la perle rare, ou lorsque vous vous rendez pour la première fois chez des amis qui vous demandent de vous déchausser avant de rejoindre leurs invités... L'humour est cocasse, la lecture légère et distrayante. On retrouve en Olivia Hagimont la touche girly et facétieuse des illustratrices de son temps (Diglee, Margaux Motin). C'est lisse, frivole et déculpabilisant ! Ces tranches de vie découpées en saynètes se lisent avec le sourire aux lèvres et nous séduisent par leurs illustrations, leurs couleurs, le design et les bonnes idées de déco qu'on chipe sans rougir. Une lecture qui s'adresse à tout public, et notamment à vos compagnons qui ne comprennent rien à cette obsession féminine et qui pourraient en tirer des leçons ! ;-) 

De La Martinière / En partenariat avec San Marina - Novembre 2016

source : Olivia Hagimont

19 novembre 2016

Matelot à l'eau ! par Elmodie

matelot

Wooow, vos yeux n'ont pas fini de s'écarquiller en feuilletant ce conte pop-up de toute beauté ! C'est l'histoire de Joé, un petit garçon qui adore l'eau et les bateaux, et qui joue à plier des feuilles de papier pour les regarder flotter sur l'eau. Ces petits bateaux de papier voguent loin, jusqu'à perte d'horizon. Joé rêve de les accompagner dans leur voyage. Alors il saute dans le plus grand des canots, et en avant l'aventure !

Du bonheur de respirer l'air marin, de crouler sous le poids des filets de pêches, de tomber à l'eau et d'avaler la tasse, de se réfugier en haut du phare, de croiser des monstres marins, d'appeler à l'aide, de grelotter de froid, de finir sur un paquebot à destination de New York... L'épopée du garçon est fabuleuse, rythmée de découvertes, de sensations et d'émotions.

C'est une belle histoire qui fait rêver, avec aussi un graphisme époustouflant. On trouve du pop-up à chaque page, des créatures terrifiantes qui surgissent hors de l'eau, des décors magiques qui invitent à l'évasion, de l'imagination qui se déploie en éventail... Cela se lit comme de la poésie, c'est élégant, flamboyant et en même temps l'histoire vous embarque dans son aventure. Et c'est formidable.

Un conte pop-up extraordinaire & étourdissant. Une réussite. ♥  

De la Martinière Jeunesse - Octobre 2016

8 octobre 2016

Le Fantôme de l'Opéra, interprété par Domitille et Amaury

Le Fantôme de l'Opéra

L'œuvre classique de Gaston Leroux est revisitée dans cette version enfantine très pertinente. On y découvre une petite fille, Meg, qui adore danser et qui, grâce à sa mère, concierge à l'Opéra de Paris, obtient la chance d'être petit rat sur les planches mythiques de cette institution. Mais la fillette aime fureter dans les couloirs, suivre les conversations des adultes, surprendre les déclarations enflammées entre Christine, la cantatrice, et son fiancé Raoul, lequel est jaloux de son professeur de chant, qui n'est autre que le célèbre Fantôme de l'Opéra. Amoureux transi, mais exigeant, celui-ci s'emporte quand Christine refuse de l'épouser. Sa rage et sa douleur s'expriment avec violence. Et folie. Jamais les fiancés ne trouveront la paix en sa présence... Dans l'ombre, la petite Meg est ainsi le témoin discret de ce drame passionnel qui se joue en trois actes.

L'immersion dans cet ouvrage est tout simplement extraordinaire ! Les illustrations d'Hélène Druvert confèrent à l'ensemble un écrin fabuleux et raffiné, où le clair-obscur rivalise d'élégance et de mystère (la technique n'est pas sans rappeler la finesse de Sarah Gibb). De plus, la prodigiosité de la musique et l'interprétation talentueuse du duo Domitille et Amaury nous plongent à ravir dans l'histoire, fidèle à l’œuvre de Gaston Leroux, à travers une réécriture simple et imagée. La musique et les chansons allient le romantisme, la fougue et la fraîcheur entre générosité et grandiloquence, pour une harmonie parfaite et sans prétention. Car cet album reste accessible pour les plus jeunes, lesquels découvriront là un monument de la littérature fantastique du début du XXe siècle à leur mode. Plus généralement, cette lecture nous en met plein les yeux et les oreilles. Le spectacle y est ravissant, poignant et on adopte la splendeur incarnée par cette histoire ardente avec dévotion. Un album magnifique. ♥ 

De la Martinière Jeunesse - Novembre 2015

Librement adapté par Catherine Washbourne - Interprété par Domitille et Amaury

Sur une musique originale de Marc Demais

Illustré par Hélène Druvert

7 octobre 2016

Abeilles, de Piotr Socha

Abeilles

C'est d'abord la couverture qui m'a incitée à ouvrir cet album, évoquant les abeilles en long en large et en travers, et dont le graphisme promettait aussi d'être époustouflant ! 

Bingo. La recette est efficace. On a ainsi des pleines pages illustrées, colorées et fabuleuses, qui nous content tous les secrets des abeilles : elles existaient avant les dinosaures, le miel a depuis l'antiquité était considéré comme un produit de beauté, utilisé aussi sur les morts, même Napoléon avait fait de l'abeille l'un des symboles du pays. 

Puissance, élégance, splendeur, piqûre et roublardise. 

Bienvenue dans le royaume magique des petites abeilles. Ce livre va ainsi décortiquer la nature, la science, l'histoire, la géographie, la société autour de ce petit insecte. L'étude est enrichissante et ne s'impose pas en catalogue rébarbatif. Les belles couleurs de Piotr Socha, graphiste et illustrateur polonais, sont un atout dans la sensation enthousiasmante de la lecture. 

En plus d'apprendre à reconnaître les différents types d'abeilles, l'auteur communique sur leurs habitudes, leurs rôles, leur vie dans la ruche, la pollinisation, la fabrication du miel, etc. Mais surtout, cet ouvrage rappelle que l'espèce est menacée et explique les causes de leur disparition, combien cette possibilité serait dramatique pour notre vie et notre quotidien.

Très bonne lecture pédagogique. 

De la Martinière Jeunesse - septembre 2016

22 septembre 2016

Les Garçons (du collège) ne sont pas (tous) des Crapauds, de Barbara Dee

Les garçons ne sont pas des crapauds

Finley et sa meilleure amie Maya ont quatorze ans et ont traversé leurs années au collège en étudiant le comportement des garçons, qu'elles ont classé selon trois catégories : têtards, crapauds et grenouilles. Au fil du temps, leurs notes n'ont cessé d'évoluer avec des flèches partout, des déplacements de case, des surclassements ou des destitutions de titres. On le sait, l'adolescence est une période fébrile et variable. Les filles galèrent à tenir à jour leur Guide du développement amphibien. Elles sont d'autant plus perplexes depuis le retour au collège de Zachary Mattison, un Barjoïde métamorphosé en Super-Grenouille après avoir explosé toutes les étapes. Rien ne va plus, Finley s'arrache les cheveux, son amie Maya lâche l'affaire, les deux copines ne se comprennent plus et multiplient les disputes. Au collège, les garçons également se rebiffent. Bonjour la zizanie. Les adultes affolés mettent enfin les pieds dans le plat. À lire comme ça, on pourrait se demander dans quel cirque on débarque ! Bisbilles, clichés et fanfaronnades constituent le savoureux menu du jour - et nous rappellent douloureusement ces heures grotesques à ne parler que de garçons entre copines, tout en rêvant de changer le monde. Eh oui, à quatorze ans, on voit la vie autrement. C'est donc sans prétention que l'histoire cherche à nous intéresser à ce sujet qui nous préoccupe, à savoir les relations entre filles et garçons en pleine puberté, et de constater le gouffre béant entre les deux sexes (mais parvient-on réellement à le combler un jour ?). Cette lecture nous embaume de son parfum juvénile, pas franchement étourdissant, et tâche de tenir une ligne de conduite folâtre et désinvolte. Cela reste très au ras des pâquerettes, même si la couverture illustrée par Hubert Van Rie annonçait un rendez-vous plus sarcastique et décalé. L'ensemble est sympa - destiné aux préados.

Traduit par Rosalind Elland-Goldsmith pour les éditions de La Martinière J. / Août 2016

Titre original : The (Almost) Perfect Guide to Imperfect Boys

 

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